Déjà dotée de la magnifique halle Marcadieu de style Baltard, Tarbes a inauguré sa halle Brauhauban rénovée le vendredi 19 avril dernier !
Hier, l’adjointe au Maire chargée du commerce, de l’artisanat, des marchés et des foires a reçu trois Alternatifs Palois sur le site. Elle était accompagnée de responsable de la rénovation.
Qu’en dire ? Peut-être que dans 30 ans, la halle Brauhauban sera à nouveau complétement ringarde mais en attendant, elle est, extérieurement et intérieurement, clean et actuelle pour ne pas dire belle !
Quand les candidats potentiels à la mairie de Pau seront sortis des querelles d’ego dans lesquels ils s’enferrent actuellement, quand les listes seront enfin constituées, les têtes de listes déclarées et leurs colistiers pourront alors réfléchir à leur « programme ».
Comme la rénovation des halles de Pau ne manquera pas alors, de refaire surface, nous les invitons à voir et peut-être à imiter ce qui s’est fait à Tarbes.
Commençons par ce qui est primordial dans une ville d’un pays en crise : combien cela a-t-il coûté ? 11,3 millions d’€ au total dont près des trois-quarts pour la ville de Tarbes. Les commerçants installés « in muros », ont décaissé 2,5 millions d’€ dont 950 000 pour la moyenne surface alimentaire (1500m²) créée à l’intérieur.
La mise sur orbite du projet
Dès sa réélection en 2004, Gérard Trémège, Maire de Tarbes, s’engage dans cette rénovation. Un premier projet n’aboutira pas. Il était fondé sur un partenariat public/privé. Mais la crise financière amènera les partenaires privés à se désengager. Le projet repart à zéro. Il sera plus modeste pour éviter un trop lourd endettement. Début 2010, les Tarbais découvrent les futures Halles. La structure est conservée mais on refait tout le rez de chaussée et on relooke les façades ! Quelle est l’ambition ? Mettre aux normes sanitaires la halle et les étals, renforcer l’attractivité du centre-ville et du marché Brauhauban.
Il y a eu, en effet, jusqu’à 90 commerçants installés dans la halle Brauhauban, mais l’évolution des modes de vie et le développement de l’offre des hypermarchés dans le Grand Tarbes, ont fait que, de plus en plus, les Tarbais ont choisi d’acheter dans ces derniers. Au lancement du projet les commerçants ne sont plus que 35.
La reconstruction du rez-de- chaussée
Elle s’est faite en deux temps pour éviter l’interruption de l’activité commerciale. Les 35 exploitants d’un étal, ont pu continuer à travailler, tout d’abord dans la partie ouest du chantier puis dans la partie est. Et malgré cela des indemnisations ont été prévues.
La surface marchande en 2013
L’intérieur du rez de chaussée est divisé en trois zones.
Au centre du nord au sud, une galerie marchande exclusivement alimentaire, 9 étals de commerçants dont un café et un ou deux points pour se restaurer rapidement (Non ! pas un Quick ou un Mac Do !), puis des commerces aux produits plutôt haut de gamme, enfin un Intermarché de 1500 m².
A l’est de cette zone, le marché traditionnel : environ 30 étals. Cette zone n’est ouverte que le matin. Et nous avions rendez-vous l’après-midi ! On nous a, malgré tout, fait visiter. Mais nous avons seulement pu constater le modernisme des rideaux de protection baissés et la parfaite propreté des lieux ! Exception : 2 à 3 commerces situés au nord du bâtiment ouvrent aussi sur la Place Brauhauban et sont accessibles toute la journée.
A l’extérieur, au Nord, on découvre l’enseigne de quelques commerces non alimentaires entre autre une agence bancaire déjà là avant la rénovation. Le côté est du bâtiment est réservé au carreau des producteurs. Enfin, sur le côté ouest, un garage pour l’entretien et les petites réparations des automobiles. Une rareté en centre-ville.
Et pour couronner cette surface marchande, un parking public de plus de 900 places sur trois niveaux.
Surface totale 4000 m².
Un point noir ?
A l’est du bâtiment, le carreau est ouvert sur trois côtés et couvert par un auvent. On y sera à peu près, à l’abri de la pluie mais en hiver, les producteurs auront aussi froid que dans leurs champs ! Au Moyen Âge, certes, et encore très souvent au 20ème, le carreau des halles était en plein vent juste protégé par un toit ! Mais au 21ème siècle, cela ne risque-t-il pas de chasser le chaland voire les producteurs ?
Un regret de l’adjointe au commerce ?
Oui : les commerçants de la halle Brauhauban s’obstinent à stationner leurs véhicules utilitaires autour du bâtiment, soit au plus près, chassant ainsi leurs propres clients… vers des aires plus lointaines.
La durée totale de la validation du projet à l’inauguration : 4 ans dont deux pour les travaux. Moins long qu’un mandat de maire. Un bel atout pour un maire qui veut se représenter !
– par Hélène Lafon (texte) et Bernard Boutin (photos)