Bukowsky au 14 Juillet


arton982Je lis « Les mémoires d’un vieux dégueulasse » de Charles Bukowsky allongé sur l’herbe du parc enfin relis, un bouquin fantastique… Je me régale de ses chroniques données à Open City, un journal underground de Los Angeles de la fin des années 60.

Buke est un grand poète aussi, reconnu, il faut lire « L’amour est un chien de l’enfer » et « Le ragoût du septuagénaire » par exemple. De vrais bijoux. Buke a tout compris à la vie, bien sûr il boit beaucoup trop, c’est un alcoolique fini, et il ne pense qu’aux femmes aussi, passe ses journées à jouer au tiercé, dans les bars.

Une journaliste raconte qu’un jour elle va chez lui et voit des cannettes de bière partout, dans le jardin, débordant des poubelles dans la cour, dans le salon, la cuisine, la chambre, les toilettes, sur, sous les tables, absolument partout… 200 peut-être dit-elle… Son voisin jette à ce moment les siennes dans sa poubelle, faisant un boucan d’enfer, il sort de chez lui et l’insulte, la journaliste est médusée.

Il n’y a pas si longtemps, j’ai été un matin chez un homme habitant au 14 juillet avec un ami, un polonais, « tu verras, il faut que tu le rencontres absolument » me dit-il, et il y avait des cannettes écrasées partout, sur, sous la table du salon, par terre aussi, débordant de gros sacs noirs dans la petite pièce aux murs nus, sans meubles, et dans le couloir, la cuisine, la chambre, ça m’a rappelé immédiatement la description de la maison de Buke. Très très impressionnant… D’entrée bien sûr, il m’a demandé si je voulais boire une bière…

J’ai retrouvé ici enfin mon écrivain américain, disciple de Fante, Hemingway et Maupassant, ouahhh, incroyable… Ça picole sec ici !… John Fante buvait beaucoup aussi, vivant mal la grande crise de 1929, pourtant il a écrit « Bandini », « Demande à la poussière », « Mon chien stupide » et « Plein de vie », un scénario d’un film nominé aux Oscars d’abord. De purs chefs- d’œuvres hilarants et d’une tendresse infinie, connus dans le monde entier.

Lisez Fante et vous verrez, vous adorerez… et c’est lui qui a donné envie à Bukowsky d’écrire…

– par Jean-François Le Goff

2 commentaires sur « Bukowsky au 14 Juillet »

  1. Un coup de Budweiser Manset, pour assurer les 940 pages de l’ouvrage « Contes et nouvelles » de Charles Bukovskiquette,, éditions Grasset, couv red, 21 euros (avant la crise), que vous allez commander chez Steph Frites, très certainement, entre deux rodéos . Perso, Henry Miller est plus bandant, dans sa trilogie. Mais il buvait de l’eau de Clichy, lui !

    Il n’y aura plus de trains dans les gares
    Le jour où tu voudras partir.
    Au milieu d’enfants endormis
    Dans les jardins, dans les lits,
    Il n’y aura plus d’avions dans les airs.
    La ville sera comme un désert.
    Rien que des enfants enlacés
    Pour t’empêcher de passer.

    En attendant que les incendies et le bruit de la ville s’éteignent,
    Tu mettras de l’eau sur le front de ceux que tu aimes et qui saignent
    Au milieu d’enfants endormis
    Et d’oiseaux tombés du nid

    Il n’y aura plus de fleurs sur les tables.
    L’enfant posera son cartable,
    La tête dans les mains pour pleurer.
    Il t’entendra t’éloigner.

    En attendant que les incendies et le bruit de la ville s’éteignent,
    Tu mettras de l’eau sur le front de ceux que tu aimes et qui saignent
    Au milieu d’enfants inconnus
    Et de loups, de chiens perdus.

    Il faudra bien qu’un jour, tu te souviennes
    De cette ville qui fut la tienne
    Avec ses enfants endormis
    Sur le marbre des fontaines.

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