Les Pyrénées au cœur du social



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La « Cité des Pyrénées », fruit d’un intense travail collectif, principalement développé par la MJC Berlioz à Pau et l’association « La Maison de la Montagne », entame sa première rentrée.

Rencontre avec Damien Maurice, directeur de l’association, où il est question de la médiathèque 100% montagne récemment ouverte, des expositions à venir et des évènements en préparation.
La médiathèque porte le nom d’Henri Barrio, cet instituteur qui après guerre organisait  à Labérouat, au-dessus de Lescun, les premières classes de neige. Henri Barrio avait une certaine vision de la démocratisation de la montagne. Une vision de la « montagne sociale ».

AltPy – L’Association la Maison de la Montagne, la Médiathèque de la Montagne, les Artisans de la Montagne, la Cité des Pyrénées – autant de noms différents en un même lieu, aidez nous à y voir clair !
Damien Maurice – Le mieux pour répondre à cette question-là, c’est de refaire l’historique du projet Cité des Pyrénées et par la même occasion celui de l’association la Maison de la Montagne. Cette dernière a été créée en 2000. Plusieurs personnes originaires de différents milieux professionnels de la montagne, pratiquants, acteurs sociaux, tous passionnés de montagne et aussi deux cordonniers font partie des membres fondateurs de l’association la Maison de la Montagne. Les deux cordonniers exploitaient déjà à cette époque un commerce, situé quartier Berlioz, au nom des « Artisans de la Montagne ».

Pendant plusieurs années la Maison de la Montagne s’est développée, toujours en étroite relation avec la toute proche MJC Berlioz. De cette relation est né un projet commun qui était de voir sur le quartier naître un lieu où pourraient se croiser les habitants du quartier et le peuple montagnard. Ce lieu a été inauguré en mars dernier et la ville de Pau lui a attribué le nom de Cité des Pyrénées.

Pour revenir à l’association la Maison de la Montagne, elle se veut une passerelle entre l’univers de la montagne et les gens. Comment cela se traduit-il ?
Depuis 2000, nous travaillons sur trois volets : un volet culturel montagne, un volet info montagne et un volet montagne sociale. L’idée est justement de rendre la montagne accessible au plus grand nombre. Pour cela, nous mettons en place de nombreuses actions. Trois arrivent rapidement.

En partenariat avec la Maison de l’enfance Marancy, nous organisons une journée « Montagne Pour Tous ». C’est une journée emblématique où nous accompagnons une centaine de personnes en montagne. C’est un événement important sur lequel le Parc National des Pyrénées nous soutient. Il nous soutient d’ailleurs sur quasiment l’ensemble du projet Maison de la Montagne. Durant la journée, nous emmenons des personnes en situation de handicap physique, mental, personnes malades, tout public qui n’a pas forcément facilement accès à la montagne. Des familles issues des quartiers, des gens du voyage et, bien entendu… les bénévoles de l’association. La journée aura lieu le 12 octobre au col du Somport. Nous la proposons aussi aux structures avec qui on travaille tout au long de l’année.

Une deuxième journée aura lieu le 27 octobre : la Fête de l’Escalade. C’est une grande journée d’initiation, ouverte à tous, gratuite qui a lieu à la SAE, la structure artificielle d’escalade, aménagée dans la halle des sports de l’UPPA à Pau. Nous mobilisons une quarantaine de bénévoles et faisons grimper entre six cents et sept cents personnes dans la journée. L’objectif est de faire découvrir l’escalade. Les familles viennent, les structures sociales viennent. La journée est ouverte à tous.

Notre volet social est très vaste. Un dernier exemple : Le 11 septembre, la Maison de la Montagne attaque la deuxième section de travaux sur nos « chantiers patrimoine et insertion » où nous réhabilitons de vieilles cabanes de berger en ruines, avec des jeunes en difficulté d’insertion sociale. Cette année, nous l’organisons avec l’APSAP et l’association Gadjé Voyageurs. Nous irons sur la commune de Béost à la cabane du Pâtre. Toute une série de travaux y a déjà eu  lieu avant l’été et on recommence le 11 septembre.

Et au niveau culturel…
L’association la Maison de la Montagne coordonne l’animation culturelle montagne de la Cité des Pyrénées : rencontres d’auteurs, conférences, expositions.
En ce moment, une exposition intitulée « Le vélo dans les Pyrénées » est ouverte jusqu’au 27 septembre. Pour la clôturer, nous recevrons Jean-Paul Rey qui a sorti un ouvrage intitulé « Eugène Christophe, le damné de la route » paru aux éditions Cairn.
Ensuite, nous allons présenter une exposition nommée « Montagnes sociales d’hier à aujourd’hui » qui retracera l’histoire de la montagne sociale. Elle reviendra entre autres sur l’histoire du refuge de Labérouat après-guerre, ce qu’on appelle l’œuvre de montagne. Un parallèle sera réalisé avec ce qui se fait aujourd’hui. Nous avons sollicité un certain nombre d’acteurs sociaux du territoire pour montrer comment aujourd’hui la montagne est utilisée comme outil social.

La Maison de la Montagne, c’est aussi une médiathèque…
Son nom officiel : « Médiathèque de la Montagne Henri Barrio ». Elle appartient au réseau des médiathèques de l’agglomération de Pau, ce qui veut dire beaucoup de choses. Toute personne qui dispose de la carte du réseau, carte gratuite que l’on peut obtenir à la Cité des Pyrénées, peut venir emprunter des ouvrages, de la même façon que sur l’ensemble des médiathèques du réseau.

Henri Barrio a beaucoup participé, après guerre, à ce qu’on appelle la montagne sociale. Instituteur, il a organisé à Labérouat, en vallée d’Aspe, les premières classes de neige. Il avait une certaine vision de la démocratisation de la montagne et faisait venir les enfants à Labérouat, pour découvrir la montagne. C’est ce que l’on appelle « l’œuvre de montagne ». C’est une histoire très vaste que l’on va présenter à partir du mois d’octobre.

Que met à disposition la médiathèque ?
Initialement, les ouvrages étaient destinés à un public d’initiés. Maintenant, il s’agit d’avoir une offre correspondant à une médiathèque grand public. Le montagnard très expérimenté va y trouver de la documentation technique, des topos, des voies d’escalade, des voies d’alpinisme, essentiellement dans les Pyrénées mais aussi ailleurs dans le monde. Pour les autres, le grand public, passionné de montagne, il y a de nombreux ouvrages sur les montagnes du monde, des romans qui se situent en montagne , des revues spécialisées etc.  La médiathèque s’adresse aussi aux plus jeunes avec un fonds jeunesse important.

Combien de livres proposez-vous ?
De mille ouvrages avant l’ouverture de la nouvelle « Médiathèque de la Montagne Henri Barrio », nous sommes passés à 3.000 et à terme, nous atteindrons les 4.000 ouvrages.

Pouvez-vous rappeler qui se trouve sous le toit de la Cité des Pyrénées actuellement ?
La Cité des Pyrénées abrite quatre associations régulièrement. Tout d’abord, les deux « historiques » dans le projet Cité des Pyrénées : la MJC Berlioz et la Maison de la Montagne rejointes pendant le développement du projet par les Amis du Parc National des Pyrénées et le Club Alpin Français de Pau.

D’autres associations proposent leurs permanences de façon plus ponctuelle. Parmi elles, le Cyclo Club Béarnais et la Revue Pyrénées.

Une question ouverte, un message de votre part…
La Cité des Pyrénées est le fruit d’un travail de plusieurs années, certes de salariés mais aussi de beaucoup, beaucoup de bénévoles qui sont l’ossature vivante de toutes les associations installées ici. Il convient de les remercier pour leur engagement. La Cité des Pyrénées vient d’ouvrir. Reste à faire connaître le lieu pour y attirer les passionnés de montagne. Professionnels comme grand public…

– propos recueillis par Bernard Boutin

A lire aussi : La Cité des Pyrénées, un entretien avec Daniel Hebting : c’est ICI

Blog de la Maison de la Montagne : c’est LÁ

Crédit photo : Réunion avec le maître Henri Barrio à Labérouat

3 commentaires sur « Les Pyrénées au cœur du social »

  1. En tant que conseiller de quartier du 14 Juillet, j’espère qu' »on » aura la bonne idée de décentraliser un peu des expos, des activités de la Maison de la montagne dans mon quartier et d’autres de Pau (l’Ousse des Bois, Saragosse par exemple), de nous inviter : en effet, nous sommes très défavorisés sur un plan socio-culturel, notre réputation est devenu franchement mauvaise. Encore ce soir, j’entendais 2 étudiants discuter dans la rue, l’un dit à l’autre : « Ou est-ce ce que je peux aller à Pau ? » et l’autre lui répond : « Bon, je te déconseille le 14 Juillet… » Franchement, c’est triste et la mairie ne fait rien pour arranger les choses….

  2. «Tout ce qui peut renforcer la Cité des Pyrénées à Pau est une bonne chose»

    C’est bien mon avis, en effet, voilà une belle réalisation et une belle ambition pour faire connaître de nombreux aspects de la montagne. Les photos qui accompagnent l’article: concentration de caravanes, tour de France, etc., montrent que l’objectif est de faire profiter tout le monde de la montagne, et la montagne de tout le monde!

    Cette montagne là est cependant un peu «bancale»; parmi les nombreux pilers qui la soutiennent, depuis son origine, de nombreux n’y sont pas représentés.

    Par exemple, il semble avoir été perdu de vue que la montagne était un milieu « naturel » et qu’il était intéressant de le connaître car il est fragile et donc à manipuler avec précaution, il n’est pas prudent d’y faire n’importe quoi, si on veut que tout ce monde puisse en profiter longtemps (initiation au respect élémentaire, entre autres) .C’est aussi cela l’éducation sociale à la montagne.

    Il est dommage, qu’à aucun moment, dans ce texte, au niveau de la médiathèque et des associations, on ait évoqué, dans les objectifs, la volonté de faire connaître, à tous: la climatologie montagnarde, la géologie, minéralogie, faune, flore, la façon dont l’évolution de la répartition de la vie dans le temps et l’espace s’est faite, finalement tout ce qui à trait à l’aspect scientifique, base de l’édification physique et biologique de la montagne.

    Si «la montagne est belle», c’est grâce à tout ce passé et à tout le naturel qui existe!!!

    Dans la composition des associations de base, il n’y a pas d’associations dont les objectifs soient la connaissance du milieu naturel et la diffusion des conditions fondamentales à respecter pour sa préservation. Il y a de nombreuses associations qui auraient certainement accepté de se joindre à cette structure afin de lui donner une homogénéité plus grande: sociétés de géologie s’occupant de minéraux et fossiles, de mycologie, d’entomologie, d’étude des mammifères, oiseaux, poissons, des invertébrés…..
    Il est peut-être encore temps!
    Sans tous ces acteurs, il est difficile de parler de la Montagne?

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