Qu’on le veuille ou non, l’Union Européenne est malade. Conçue en 1957 juste après la fin de la seconde guerre mondiale par six pays géographiquement et sociologiquement semblables – le Benelux, l’Allemagne, l’Italie et la France – la Communauté Économique Européenne s’est peu à peu enrichie de l’adhésion au traité créateur de 1957 de pays de tailles, de cultures et de niveaux sociaux bien divers qui constituent aujourd’hui l’Union Européenne actuellement composée de 28 membres. L’un des buts de l’Union est évidemment l’amélioration du niveau de vie des citoyens par la stabilité, la croissance et la création d’emplois. Pour y parvenir ses dirigeants et ses institutions imposent à tous les pays adhérents des contraintes qui, quoi qu’on en dise, limitent leur souveraineté. Et il en va ainsi notamment dans le domaine essentiel que constitue l’élaboration des budgets nationaux.
Même si les intentions des instances européennes sont louables, on ne peut s’empêcher de s’interroger sur la politique économique de l’Union au regard des faillites de certains États, des fermetures d’entreprises, des délocalisations. Un Etat souverain a, entre autres moyens, celui de dévaluer sa monnaie pour relancer ses exportations.
Or, depuis plusieurs années, de nombreux économistes considèrent que l’euro est surévalué. En 2009, M. Charles DEREEPER, un célèbre économiste, écrivait un article intitulé » la dévaluation de l’euro est inévitable à long terme. Il y disait : « L’euro va être au cœur du débat dans la deuxième décennie au sein de l’Europe. En clair, l’une des seules portes de sortie pour des pays comme la France repose sur la dévaluation de l’euro ».
Il y a quelques jours, M. MONTEBOURG dénonçant la surévaluation de l’euro déclarait : » L’U.E. c’est la dureté monétaire et la dureté budgétaire. » Madame Karine BERGER, députée PS, s’est élevée contre la passivité de la zone euro face au problème de l’euro fort. Le rapport de la commission GALLOIS et même M. Antonio TAJANI pourtant vice-président de la commission européenne, sont sur la même ligne. Peut-on rappeler qu’en 2002 l’euro valait 1,18 dollars et qu’il en vaut aujourd’hui environ 1,38 rendant nos exportations plus chères de 17%.
Le constat étant fait, la solution paraît s’imposer. Mais pourquoi n’est-elle pas mise en œuvre ? Parce qu’elle n’intéresse pas certains pays comme l’Allemagne. Faudra-t-il alors, comme le propose Madame LE PEN, en revenir à une monnaie française ? Après tout les anglais n’ont pas, ainsi que dix autres pays de l’Union, adopté l’euro et aux dernières nouvelles ils ne s’en tirent pas si mal.
– par Pierre ESPOSITO
« Après tout les anglais n’ont pas, ainsi que dix autres pays de l’Union, adopté l’euro et aux dernières nouvelles ils ne s’en tirent pas si mal. »
Le flegme anglais a peut-être permis une réflexion que la France n’a pas eu en son temps.
Il semble difficile aujourd’hui de sortir de l’euro sans semer le bazar…
Vous voulez pas plutôt échanger des idées sur la fin de l’Euro. Il y aura une fin comme tout; Le déclencheur ? Un chinois exportateur refuse d’être payé en Euro. Il bloque son envoi et attend d’être payé en yuan. L’Euro s’est effondré en Chine. l Ils déversent des tonnes d’euro dans le fleuve jaune. D’après vous quelle pourrait être la suite. ?
Toujours la même chanson: dévaluons!
C’est ce qu’ont fait nos politiques de pacotille pendant des décennies, car incapable de gérer correctement le pays.
Malgrè un euro fort l’Allemagne reste le deuxième exportateur mondial avec un commerce extérieur très positif…bizarre.
Et la France a un déficit commercial de plus de 60 milliards d’euro…bizarre…
Assez de blabla, ce sont des réformes douloureuses qu’il faut faire. La France est un bateau avec trop de passagers et pas assez de rameurs.
Pour répondre à Joël sur les problèmes breton, ce n’est absolument pas un problème de monnaie qui pose problème en Bretagne.
C’est une erreur de stratégie.
En restant pôsitionné sur le porc et le poulet bas de gamme, la Bretagne ne peut lutter contre les pays comme le Brésil. Sa production est donc naturellement déclinante et donc ses abattoirs ont des surcapacités.
Il aurait fallu evoluer vers le haut de gamme, le bio, cela reste la seule porte de sortie.
Un commentaire tout à fait réaliste (celui de Daniel Sango).
M.N
La meilleure performance économique de l’Allemagne par rapport à la France ne doit pas annihiler pour autant la question du niveau de l’euro par rapport aux autres monnaies.
Voilà un article qui est en pleine concordance avec l’actualité.
– C’est en effet aujourd’hui que nous célébrons les vingt ans du traité de Maastricht entré en vigueur le 1 novembre 1993. Il a été adopté en France par seulement 51% des voix. Il précisait, entre autres, les conditions du futur passage à la monnaie unique.
– Nous apprenons ces-jours-ci que deux volaillers bretons, Doux et Tilly-Sabco, sont en faillite parce qu’ils ne parviennent plus à exporter leurs produits. L’euro est trop cher comme vous le dites.
– Enfin Montebourg, ministre plaide pour une dévaluation de l’euro. Les Etats européens ne réussiront pas à s’entendre pour y parvenir, alors il restera à baisser les taux d’intérêt. Ainsi l’euro rapportant moins aux spéculateurs sera moins recherché et sa valeur baissera.
Maastricht à l’époque, nous était présenté comme le remède à tant de nos difficultés…
Baisser les taux d’intérêt ??
Il paraît que les exportations de l’Espagne sont dynamiques parce qu’elle a baissé les… salaires. (Enfin, c’est ce que raconte la presse financière… à prendre avec des pincettes). Mais attention, si l’euro baisse, le con-sommateur payera plus cher son carburant, c’est son sacro-saint pouvoir d’achat qui va être amputé et là, ça va grogner sévère. Flamby & Co vont alors pouvoir baisser les taxes sur le carburant.
Le chômage est un problème secondaire pour la classe politique. Il ne concerne « que », allez, à la grosse louche: 18% (taux officiel x 1,5 en tenant compte des personnes au RSA, si c’est pas davantage) des gens, dont nombre d’entre eux ne votent même pas PS ou UMP. Pour les 82% autres, arrondis généreusement à 80%, l’enjeu n°1 est le pouvoir d’achat. Mais ces derniers savent-ils qu’un chômage élevé génère davantage de prélèvements (cotisations, taxes, impôts….) chez eux et donc finalement ampute tout autant leur pouvoir d’achat, sinon plus ?
Enfin, l’euro n’a baissé temporairement ces dernières années que lors des crises financières aigues à cause de la Grèce, l’Espagne, l’Italie etc !
L’Euro a été fait en suivant des Lois qui n’ont rien de naturelles. Prenez un couple ( on prendra un homme et une femme !) . Ils se rencontrent ! Mettes-t-ils ensemble leur valeurs dans le même porte monnaie. Ils partagent bien autre chose. L’échange des sens vient bien avant la mise en commun de la valeur commune qui est l’enfant.
Si l’Euro s’était pratiqué selon ces rites antiques, l’Euro aurait pu être une réussite . Un pays pouvait avoir sa monnaie localement, raccrochée à une monnaie commune pour les échanges internationaux. C’était le SME, le système monétaire européen. C’ était parfait. Mais il aurait fallu donné à cet Ecu une stature internationale. On pouvait commercer en échanges internationaux avec une seule monnaie, l’Ecu. On pouvait même s’en servir au même titre que la monnaie locale. Cette monnaie locale était tout à fait pratique pour amortir les petits chocs que subit un pays. Il dévaluait, il réévaluait, à sa guise, dans un intervalle de taux de change et sans contrôle et avec contrôle si c’était plus lourd. C’était un vrai danger à l’époque pour le dollar. Et les US ont fait tout ce qu’il fallait pour torpiller cet Ecu. Et l’Euro est arrivé avec ses échanges contre nature !
Bientôt 15 ans ! C’était le Bus Tram de la Monnaie !
même chanson, même refrain, même interprète !
Let it ronch’on the net !
En avant la zizique : http://www.youtube.com/watch?v=t6Z2hlwWk4w
L’euro a été défini par un panier pondéré de devises, une moyenne.
C’est une monnaie forte pour les pays du sud et une monnaie faible pour l’Allemagne qui y trouve pour elle le bon équilibre. Un DM fort compliquerait ses exportations.
L’euro est probablement surévalué et les ricains, chinois et autres indiens en profitent sans doute, mais le premier problème, et de loin en France, est la mauvaise orientation d’une grande partie de l’argent public…
Un euro plus faible permettrait certes d’acheter moins de pétrole et de made in China, et d’exporter plus facilement. Quant à la guerre des monnaies, elle existe depuis longtemps.
C’est une évidence car outre l’abandon de souveraineté qu’a representé l’euro, il n’y a pas de gouvernance pour cette monnaie, avec 18 pays qui ont des politiques fiscales, industrielles et sociales différentes.. Encore une fois les anglais ont été meilleurs sur ce coup là !