Dans son dernier journal publicitaire, la Région Aquitaine nous explique les progrès qu’elle envisage pour la gestion des TER dont elle a en partie la charge, avec la SNCF et RFF.
Les citoyens savent que notre décentralisation est l’usine à gaz la plus complexe et inefficiente possible, mais connaissent-ils les coûts gigantesques des TER pour le contribuable?
Dans un des articles précédents « Mon cher TER, pas si écolo que ça… » du 18/01/2010, et a partir d’un rapport de la Cour des Comptes, on apprenait que le consommateur payait seulement 20% du coût réel du transport, les 80% restant à charge des Régions, donc du contribuable.
Cet équilibre scandaleux a deux causes principales: un remplissage très insuffisant (26% à l’époque) et des coûts trop importants de la SNCF et RFF.
Aujourd’hui donc, chaque région gère ses TER. Chaque région commande et paye ses nouvelles rames puis les transfère à SNCF.
Depuis 2002, début de cette décentralisation, les commandes passées par les Régions représentent 5,8 milliards d’euros pour 1500 trains commandés et les commandes en cours représentent 2,5 milliards d’euros.
Mais bien sûr, chaque Région fait sa petite commande dans son coin ! Vive la décentralisation à la française.
Elles se sont donc rendu compte qu’une organisation des achats pouvait être source de gain.
Ah ! la décentralisation centralise…
Elles créent donc une « Association d’étude pour la rénovation des modalités d’acquisition du matériel ferroviaire roulant »
L’usine à gaz, tel le cancer, s’étend…
On peut leur suggérer l’étape suivante, qui consiste à prendre en compte le fait que la SNCF commande, elle aussi de son côté, nombre de rames de TGV et autres trains divers et variés, et créer avec elle une deuxième commission chargée de coordonner les coordonnateurs.
Evidement, le bon sens n’est pas la chose la mieux partagée.
Il existe pourtant une façon bien simple de gérer cette décentralisation merdique, c’est de confier la totalité des investissements à la SNCF, chose qu’elle a toujours faite et qu’elle sait faire.
Quant au rôle de la région, qu’il cogère l’organisation des TER dans son périmètre, en s’intéressant de plus près aux coûts de fonctionnement de la SNCF dans sa Région, et en relisant les rapports de la Cour des Comptes.
Mais évidement, la gestion des coûts de fonctionnement n’est pas une expertise de nos politiques, loin s’en faut!
Quand les citoyens s’éveilleront…
par Daniel Sango
Un coût élevé et la réalité de tous les jours (enfin presque !) à lire dans le journal Sud Ouest du 24/11/2013 :
http://www.sudouest.fr/2013/11/24/ma-galere-en-ter-dans-les-landes-1238637-2780.php
Et oui!!! Comment arriver à diminuer cette gabegie là et dans tous les autres domaines d’intervention des différentes collectivités? La grève de l’impôt, un référendum citoyen, s’appuyer sur les fonctionnaires???
Dans un premier temps, chacun d’entre nous devrait poser une question écrite aux candidats aux municipales, sur ses objectifs et son plan d’action pour agir à son niveau pour améliorer le bon usage des impôts… On peut toujours rêver, à ce qu’un jour, il y’est dans chaque cas un sens précis à l’intérêt général.
Autre remarque: 2000 à 2010, la répartition des déplacements (voiture / transport en commun) a très peu évolué, à l’échelle europénne.

La France semble toutefois évoluer « mieux » que la moyenne.
Il y a probablement des économies à faire du côté de la SNCF et la bureaucratie régionale n’est pas favorable à la rentabilité des lignes.
Mais également: le développement du transport ferroviaire passe en grande partie par la DENSIFICATION de l’espace autour des gares. Voyez Pau et son désert de la porte des gaves, son absence d’ascenseur ou d’escalator au niveau du parking Aragon (qui mettrait à gare en CV – enfin, à 5 minutes du coeur historique). Voyez Nay: magasins de jardinage, de matériel médical, centres de contrôle technique: tout sauf ce qui pourrait servir au développement des transports ferroviaires.
Se pose également la question de la « GRATUITE » pour remplir les rames, comme pour remplir les bus. Si cela double la fréquentation, comme pour les bus, pour un coût majoré de 20%, ça fait une subvention par persone diminuée de 40% (1-1,2/2). La ligne Pau-Oloron « gratuite » pour être mieux remplie, pourquoi pas.