Il ne se passe pas de jour où les révélations politiques ne se trouvent en décalage avec l’opinion publique… et encore celle-ci ne sait pas tout ! Parmi les plus récentes, le refus par le bureau du Sénat de lever l’immunité parlementaire d’un sénateur qu’un juge d’instruction souhaite interroger.
Ce qui devrait nous heurter n’est pas cette décision. C’est le fait qu’un parlementaire n’est pas un citoyen comme les autres ! Ce qui conduit à accroître la défiance des citoyens envers les élus, ce sont les multiples privilèges que leur confèrent les institutions.
En l’occurrence, c’est l’article 26 de notre Constitution qui est l’instrument de l’immunité parlementaire. Ce texte stipule, en effet, qu’ « aucun membre du parlement ne peut faire l’objet, en matière criminelle ou correctionnelle d’une arrestation ou de toute autre mesure privative ou restrictive de liberté qu’avec l’autorisation du Bureau de l’assemblée dont il fait partie » ( sauf en cas de crime ou délit flagrant ou de condamnation définitive, hypothèses exceptionnelles).
Cette disposition, qui constitue indiscutablement un privilège, serait, selon ses défenseurs, un instrument destiné à assurer aux parlementaires l’indépendance et la liberté nécessaires à leur mission.
Argument insoutenable, car il ne s’agit pas de poursuivre ceux-ci pour leurs dires ou leurs écrits dans le cadre de leur mandat mais pour toute action punie par la loi pénale, comme tout autre citoyen. Et puis la liberté et l’indépendance sont aussi nécessaires à la mission des juges. Ceux-ci n’en ont pas pour autant un tel privilège. Mais le Sénat semble se moquer de ce que nous pouvons penser puisque la majorité de ses membres considère que le non cumul des mandats ne doit pas les concerner, invoquant n’importe quel argument pour justifier ce privilège.
Pas surprenant qu’un mouvement se dessine pour demander la suppression de cette assemblée dont l’utilité avait été contestée par le président Charles de Gaulle qui en avait souhaité la disparition. On peut se demander comment nos élus ne sentent pas la défiance qu’ils inspirent aux électeurs. La meilleure preuve en est l’abstention dont tout le monde sait très bien qu’elle sera très importante dans les scrutins à venir, sa cause la multiplication de situations ou d’affaires qui choquent la morale la plus élémentaire, son remède la fin d’un carriérisme politique.
– par Pierre Esposito
credit photo : http://www.senat.fr
Commentaire ci dessous fait sur l’article de Joël Braud:
« Oui, toutes les vérités sont bonnes à dire.
Je regrette qu’il n’y ait pas eu plus d’écho à ses propos.
En même temps, nos sénateurs voyous ont refusé la levée de l’imunité parlementaire de Dassault…et même avec des voix de gauche…Que dit M Lasserre?
En même temps, les mêmes se lamentent devant le parlement de Navarre parceque le préfet a touché à leur jouet inutile préféré, les cantons, un truc dépassé et inutile et Lassalle dans un élan de proclamer, « aujoud’hui ce sont nos cantons demain ce seront nos communes »
Et oui, vivement que l’on rationnalise, que l’on supprime communes et départements, que l’on renvoie les trois quarts de ces élus dans la vie active…
Ce sera rigolo…et combien efficace pour la France! »
Oui bien sûr de Gaulle avait raison, il faut supprimer ces élus qui en fait constituent des doublons inefficaces dans notre démocratie.
Il faut supprimer les communes, les départements et le sénat (vieilleries de l’histoire, adaptés au déplacements à cheval) pour garder les echelons plus modernes et adaptés à notre époque: intercommunalités, Régions, et Europe, avec bien sûr l’Assemblée nationale
La France est le pays où il y a le plus d’élus au monde par habitant!
Et les Maires et sénateurs font un barrage honteux pour empêcher la modernisation de la France (imbroglio administratif unique au monde), et surtout pour faire des économies très importantes.
Quand est ce que les media vont s’emparer de cette honte nationale pour montrer aux politiques que les francais en ont marre de cet état de fait insupportable?