Voilà un domaine, la sécurité, auquel les candidats, quelles que soient leurs convictions, vont devoir répondre. Il s’agit en effet d’une préoccupation, justifiée ou non, mais constante des électeurs. Alors chacun y va de sa petite mesure de sa mise en place d’un système ceci ou cela. Il s’agit de démontrer qu’on s’intéresse au problème. Mais les propositions seront-elles vraiment efficaces ?
Lors de sa conférence de presse sur la sécurité, le Préfet a soigneusement pris soin de ne livrer que des chiffres globaux. Par catégories d’infractions, en fonction du découpage Police Gendarmerie, mais surtout pas par villes ou par agglomérations. On peine à connaître la raison de ce silence ; celle qui est officiellement affichée est que ces chiffres sont donnés aux maires et pas à la presse. Allez comprendre !
Alors on pourra s’interroger à loisir pour savoir si à Pau, par exemple la délinquance est en hausse, en baisse ou bien stable. Vous vous rendez compte, il en va de la réputation de la municipalité, comme si, les élus en étaient responsables.
Considérons que les candidats ont eu accès à ces informations. Certain, comme François Bayrou, dit en avoir eu connaissance. Il laisse entendre par ailleurs que ce sujet revient souvent lors des échanges avec les électeurs. David Habib, de son côté, dit ne pas avoir réellement été interpellé à ce propos tant sur les quartiers réputés difficiles comme Ousse des Bois ou Saragosse que dans d’autres lieux. Yves Urieta pense renforcer la police de proximité.
Alors pour bien comprendre l’importance de l’enjeu il faut savoir que, entre la réalité de l’insécurité et l’idée que chacun s’en fait, il y a un espace d’une largeur difficilement mesurable. Le sentiment d’insécurité est fort et c’est ainsi dans toutes les villes. Et comme le reconnait fort justement David Habib, c’est un peu « la faute » à la presse, ou plus exactement sa propension à relater ou non les faits divers. Plus ils sont rapportés, plus on se sent en insécurité mais l’inverse n’est pas forcément vrai, si la presse n’en parle pas, on croira qu’on vous cache quelque chose, la conséquence devient pire. La juste appréciation est difficile à trouver surtout que tous ceux qui se sont essayé à mesurer le sentiment d’insécurité ont échoué.
Donc les candidats doivent répondre à des préoccupations plus qu’à une réalité. Ainsi chacun affiche sa mesure phare. Après tout elle est un peu la même pour les trois principaux candidats, elle se nomme vidéo surveillance ou vidéo protection, peu importe d’ailleurs, il ne s’agit pas ici d’un problème de sémantique.
En matière de sécurité, il faut distinguer ce qui est préventif de ce qui est répressif. En l’occurrence, la vidéo surveillance-protection a certainement un effet dissuasif mais offre peu la possibilité d’identifier les auteurs d’infractions. Dissuasif dans la mesure où les potentiels malfaisants, sachant qu’ils sont filmés, peuvent craindre d’être retrouvés. Mais il est établi que ceux qui sont déterminés à commettre un acte délictueux prennent les dispositions nécessaires pour ne pas être identifiés par une caméra.
Si la vidéo surveillance n’est pas la panacée, il s’agit cependant d’une mesure qui plait et est une réponse aux inquiétudes formulées.
Mais il est une disposition certainement plus efficace, la présence des policiers sur la voie publique, qu’ils soient de la municipale ou de la nationale. A Pau, il est rare de rencontrer des policiers en tenue lors du marché du samedi aux Halles. Une exception pour le marché de Ousse-des-Bois où l’on voit des A.S.V.P. (agent de surveillance de voie publique) déambuler à pied au milieu des étals. Cette police de contact a disparu ; les candidats seraient bien inspirés de lui reconnaître toute sa pertinence.
Il est par ailleurs une instance qui, selon ce que l’on sait, a disparu des radars, « le comité intercommunal de prévention de la délinquance ». Se trouvait là l’occasion donnée à toutes les personnes en charge de la sécurité : services de l’Etat, procureur de la République, police nationale, gendarmerie, police municipale et autres de se rencontrer, d’échanger et de coordonner leurs efforts. Cette instance se réunit-elle encore ?
Le domaine de la sécurité est un domaine difficile où les mesures préventives affichées à grand coup de promesses électorales n’ont qu’une portée relative. Pau est une ville où la délinquance est contenue, il faut être réaliste.
Pau, le 12 février 2014
Par Joël Braud
A Bruno Laborde,
Dans la mesure ou il est impossible de quantifier l’effet dissuasif, présumons le ! Les caméras ne sont que rarement utiles pour identifier l’auteur d’une infraction, à cause des capuches comme vous le dites fort justement. Mettons donc de fausses caméras elles seront moins chères, mais à terme cela se saura.
Mr Braud
Quel est le coût des caméras de vidéosurveillance?
Quel est le retour sur investissement d’observer quelques individus munis de capuches?
Croyez vous que le dispositif soit réellement dissuasif?
A Beltof. Dans les missions régaliennes de l’Etat, donc du Préfet, on compte habituellement : la justice, la défense, la diplomatie et la police. A vous de voir.
Il est par ailleurs une instance qui, selon ce que l’on sait, a disparu des radars, « le comité intercommunal de prévention de la délinquance ». Se trouvait là l’occasion donnée à toutes les personnes en charge de la sécurité : services de l’État, procureur de la République, police nationale, gendarmerie, police municipale et autres de se rencontrer, d’échanger et de coordonner leurs efforts. Cette instance se réunit-elle encore ?
a chaque réunion des conseils de quartiers ou l’on parlais des « moyens de sécurité », la responsable des conseils de quartier nous affirmais que ses réunions existaient.
pour quel résulta??????
Adishatz,
Je vais peut être dire une connerie, mais ce n’est pas au Préfet de veiller à la sécurité des citoyens en coordonnant tous les acteurs ?