L’arrivée de Manuel Valls à Matignon a ouvert la perspective d’une réorganisation des régions française, avec un objectif d’en diminuer le nombre d’ici 2017. Depuis, nombre de propositions ont été faites sur des principes géographiques ou démographiques : superficie, population, poids économique, etc.. C’est oublier que les entités administratives tirent leur légitimité d’autres critères qui sont essentiellement l’histoire et la culture, des sujets tabous depuis le découpage des départements de la révolution dont l’objectif était de détruire les anciennes régions historiques, et par là même toute forme de particularisme néfaste à la nouvelle république « une et indivisible ».

La conséquence est aujourd’hui évidente : si certains départements ont une identité car recoupant des régions culturelles ou historiques – c’est le cas du 64 avec le Béarn et le Pays Basque – d’autres en revanche n’existent que parce qu’ils ont des limites administratives (le « Tarn et Garonne » par exemple), et ceci est encore plus évident pour les régions, qui, en dehors de la Bretagne, de la Corse et de l’Alsace, ne forment que des agrégats improbables de territoires aux histoires et cultures différentes. Le cas de l’Aquitaine, que j’ai développé dans l’article « L’Aquitaine existe-t-elle ?» en est l’exemple par excellence, regroupant des parties incomplètes des anciennes Guyenne, Gascogne, Navarre et Béarn, et pas moins de 5 langues régionales : basque, gascon, languedocien, saintongeais, limousin. Il en découle au mieux un désamour des régions, au pire un désintérêt total, que les conseils régionaux s’efforcent de combler par des publicités commerciales tape-à-l’œil. Ces régions n’ont pas d’identité. Qui en effet se dit « Aquitain », ou « Midi-Pyrénéen » ou « Pacaïen » ?
Afin de résoudre ce problème, il faut donc donner une légitimité historico-culturelle à nos régions, et c’est dans cet esprit que je propose deux cartes, l’une sur une base uniquement historique, et l’autre sur une base historico-linguistique, mais tout en respectant, pour plus de réalisme, deux contraintes : celle de ne pas redécouper les départements, certes imparfaits, mais auxquels peu de monde veut toucher, et celle de réduire de moitié ou quasiment le nombre de régions françaises.
La première carte propose une version « historique », et 13 régions métropolitaines. Quelles en sont les principales caractéristiques ? Au sud, quatre régions en plus de la Corse (qu’il est impossible, tout le monde en conviendra de regrouper au continent). C’est d’abord une région « Gascogne – Guyenne – Euskadi », qui regroupe l’essentiel de ces anciennes provinces (à l’exception de l’Aveyron, autrefois en Guyenne, et qui serait trop excentrée), mais qui a surtout le mérite de regrouper dans la même entité le Béarn, les Landes, le Gers et la Bigorre, et ainsi de reconstituer l’ancienne Novempopulanie des romains. La région « Languedoc – Roussillon », bien plus large qu’aujourd’hui, incorporerait l’ancien Languedoc et une partie de la Guyenne ainsi que le Roussillon. La région Provence – Dauphiné comprendrait l’essentiel de ces deux pays, et enfin « Auvergne – Limousin » reprendrait les deux régions éponymes actuelles. Ailleurs, les faits notables sont une régions Bretagne historique, une grande Normandie, une grande Bourgogne comprenant la Savoie, l’alliance de la Champagne à l’Alsace en passant par la Lorraine, une grande région Anjou-Maine-Poitou qui inclurait aussi la Saintonge et l’Angoumois, ou encore une région « Orléanais-Berry » au centre. Pour finir, l’Ile de France, entité se suffisant à elle-même, resterait telle qu’elle est aujourd’hui.
La deuxième carte essaie d’allier les principes historiques et culturels, ou plus précisément historiques et linguistiques. Si les langues régionales ne sont plus beaucoup parlées, elles n’en constituent pas moins un élément identitaire important (François Bayrou ne chantait-il pas beth ceu de Pau le soir de sa victoire aux dernières élections municipales de Pau ?). Quelles sont les différences par rapport à la précédente carte historique ? D’abord il y aurait 14 régions au lieu de 13, mais on n’est pas à une région près. Au sud : une « Gascogne – Euskadi » plus petite que la version historique, car centrée sur l’aire des langues gasconne et basque. Il aurait été préférable d’y incorporer les régions gasconnes des Comminges et du Couserans, mais cela aurait impliqué d’y rattacher la Haute-Garonne et l’Ariège en entier, alors que ces deux départements sont principalement de culture languedocienne ; une région Languedoc regroupant parlers languedociens et catalans, comprenant le Lot, mais pas le Gard ; une région Provence qui perdrait l’Isère mais qui gagnerait le Gard, et une grande région Auvergne – limousin, qui s’étendrait de la Dordogne à l’ouest, jusqu’à l’Ardèche à l’Est. Pour les autres régions françaises, la principale différence avec la carte historique serait dans le maintien d’une entité « Rhône-Alpes » correspondant aux parlers arpitans équivalents à ceux de Suisse romande, la Bourgogne ne regroupant plus que l’ancien duché et l’ancien comté de Bourgogne.
Cet exercice, tout théorique qu’il a l’air, n’est pas dénué de fondement. En effet, comment ne pas voir que les critères historiques et culturels sont ceux qui ont été retenus depuis longtemps par tous nos voisins : Allemagne, Espagne, Grande-Bretagne et Italie pour ne citer qu’eux. Mais en France, tout ceci n’est-il qu’utopie naïve ? Oui sans doute, car la mentalité actuelle de nos élites issues d’un système bicentenaire républicain centralisateur et jacobin aurait du mal à accepter d’intégrer des critères autres que ceux, insipides et froids, des chiffres démographiques et économiques et des données géographiques brutes et linéaires. Il ne faudra pas s’étonner, dès lors, que les citoyens se désintéressent du destin de leur région, ne vibrent pas à l’évocation de son nom, ne la défendent pas lors de leurs voyages à l’étranger, ou enfin n’aillent pas voter pour des représentants d’une entité virtuelle qui ne leur dit rien. Les budgets indécents engagés par les élus de ces collectivités au frais des contribuables pour faire croire qu’il existerait une région « Midi-Aquitaine » (regroupement possible des actuelles Aquitaine et Midi Pyrénées) n’auront au final pas plus d’efficacité qu’une publicité pour ultra brite : une marque sera créée, mais il n’y aura personne pour crier le nom de sa région, tel l’illustre feu 5ème régiment d’infanterie « En avant, Navarre sans peur !», sur les terrains des batailles de Valmy, de Wagram ou de la Marne…
– Par Emmanuel Pène – le 23 avril 2014
Twitter @epene64
La réforme actuelle vise simplement à renforcer Paris en noyant les identités régionales. La grande majorité des régions était cohérente du point de vue historique : elle comprenait plus ou moins les anciennes provinces et les anciens duchés. La Lorraine est un bon exemple d’un territoire autrefois souverain et qui constitue encore aujourd’hui un bassin de vie bien différents de la Champagne-Ardenne à l’ouest et de l’Alsace à l’est.
Cet article confond organisation territoriale et poussière du passé.
L’organisation territoriale vise a décentraliser un certain nombre de compétences (et pour être rationnel il aurait fallu d’abord les définir, mais on anticipe que ce seront celles des régions actuelles plus celles des départements, moins le social)
Pour mener à bien d’une manière optimale ces taches, ce n’est pas la carte d’une extrême minorité de gens parlant un dialecte mourant et d’une autre époque qui constitue un critère, ou le territoire d’un duché il y a trois cents ans, d’ailleurs mouvant en fonction des guerres de l’époque, qui constituent des bases rationnelles.
C’est le bassin de vie, d’influence, autour d’une métropole qui est le critère majeur.
Il faut donc commencer par définir ces métropoles et bâtir la carte autour.
Ainsi, par exemple, il est clair que les Chrentes sont dans la zone de Bordeaux, et qu’effectivement Pau subit les influences de Bordeaux et Toulouse, montrant qu’effectivement il existera toujours qqs problèmes aux limites des zones d’influence.
Mais bien sûr nos politiques font intervenir des critères plus « personnels ».
Martine Aubry ne veut pas de la Picardie frontiste avec son Nord
Ségolène Royal met le centre en bordel pour pouvoir continuer à exister
Par crainte on ménage les Corses, avec leurs ridicules deux départements,
etc…
L’intérêt personnel passe souvent avant celui de la France.
Ce qui donne un résultat parfois caricatural qui fera que cette réforme aura bien sûr du mal a passer.
Pour être logique il aurait d’ailleurs fallu supprimer simultanément les Conseils Généraux.
Et il restera enfin a donner toutes les compétences aux intercommunalités pour enfin supprimer l’echelon communal, source d’une énorme gabegie financière.
On est pas au bout…
Bonjour,
Malheureusement le temps est à l’aculturation et au déracinement.
Je trouve vos cartes très interessantes, et j’ose espérer qu’un jour nos dirigeants cesseront de jouer aux dés.
Seules les régions historiques et culturelles portent l’âme de la France, une France riche, plurielle et chaleureuse. Et non un état froid coupé au carré comme un gâteau.
Une préférence pour votre seconde carte qui propose une Bourgogne détâchée de Lyon, ce qui me semble plus cohérent.
Mais dans une utopie n’ayons pas peur de bouger les frontières des tous aussi arbitraires départements aux noms géographiques, mais ceci dans une autre vie…
Une parisienne qui aime ses belles provinces…
« Malheureusement le temps est à l’aculturation et au déracinement.
…
Seules les régions historiques et culturelles portent l’âme de la France,… »
C’est un peu exagéré. Ma région d’origine -Rhônes-Alpes- ne signifie pas grand-chose pour moi, mais les régions historiques susceptibles de remplacer la région administrative actuelle non plus. A la limite la Savoie serait l’entité historico-culturelle la plus pertinente, mais d’une part on ne va pas faire une région avec 2 départements seulement, et d’autre part le territoire de la « Savoie » a tellement varié au cours des époques que définir une région « Savoie » historique est à peu près impossible. Tout cela pour dire que les historiques et culturels ne sont pas forcément systématiquement pertinents.
Sans parler du fait que je ne me sens pas spécialement « savoyard », « rhônalpiens », « bourguignon-savoyard »… Quand je dois dire d’où je viens en France, quand je parle à un étranger je dis « des Alpes », et quand je parle à un français c’est le nom du département qui me vient le plus spontanément.
« »Seules les régions historiques et culturelles portent l’âme de la France, une France riche, plurielle et chaleureuse. Et non un état froid coupé au carré comme un gâteau. »
Remarque intéressante car c »est comme cela que l’on a découpé les pays d’AFN et d’Afrique noire, détruisant toutes les identités tribales et les modes de vie traditionnels.
Les relations n’étaient pas apaisées pour cela, c’est vrai, mais n’atteignaient pas ces horribles conflits actuels mondialisés.
C’est exactement comme ça que je pense la réforme territoriale ! Avec bon sens et en prenant en compte les dimensions culturelles et historiques ! Bravo et faites passer le message à nos élus !
les deux cartes sont excellentes et porteuses de sens.Et surtout conserver l’idée Auvergne limousin ensemble et ne pas garder cette idée absurde de marier l’Auvergne avec Lyon.me ascendances
discussion et échanges très intéressants; comme quelqu’un l’a évoqué, tout est possible, mais Béarn et Bigorre ensembles.
Même bassin d’emploi et 1 seul aéroport commun et bien sur 1 seule CCI
Bonjour,
merci pour ces 2 propositions très intéressantes.
J’en ai formulé une moi-même ici : http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/territoires/221197387/nouvelle-carte-regions-appuie-histo
Si nos cartes ne se recoupent pas totalement, je partage avec vous l’idée que les nouvelles régions devront davantage s’appuyer sur l’histoire de nos territoires, si l’on souhaite que les citoyens se les approprient.
Faute de quoi elles seront de simples entités administratives comme le sont les circonscriptions pour les élections européennes à venir : sans âme, voire ignorées. Un comble pour un pays à la si riche histoire comme la France !
oui, c’est un débat difficile qui fait obligatoirement toujours des mécontents. une chose est certaine : la séparation encore une fois du Béarn et de la Bigorre serait catastrophique pour le développement du piedmont pyrénéen : on serait encore reparti pour 40 ans de non développement en commun !
Bonjour,
Merci pour vos 2 propositions qui sont très intéressantes.
J’en ai moi-même formulé une ici : http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/territoires/221197387/nouvelle-carte-regions-appuie-histo
Si nos projets ne se recoupent pas totalement, je partage avec vous l’idée que les nouvelles régions devront davantage s’appuyer sur l’histoire de nos territoires, si l’on souhaite que les citoyens se les approprient.
Faute de quoi elles seront de simples entités administratives comme le sont les circonscriptions pour les élections européennes à venir : sans âme, voire ignorées. Un comble pour un pays à la si riche histoire comme la France !
Deux grandes généralités, un peu comme la ligne symbolique Oil/Oc au Moyen-Age, un Nord de la Loire tourné vers l’Europe du Nord avec chacune trois grandes régions et la reconnaissance des grandes aires périphériques tournées vers l’Ouest, la Bretagne avec le pays Nantais (Pays de Loire est une création du pétainisme) pour la dimension celtique et Atlantique (pays Gallo compris), l’Alsace et la Lorraine tournée vers l’Est et l’arc Rhénan, une zone Rhodanienne-alpine tournée vers la Suisse et l’axe Rhin-Rhône avec Lyon en métropole d’équilibre et l’autre super région un grand Sud sous la limite des anciens parlers d’Oc, la Loire, tournée vers l’arc roman des deux péninsules ibériques et italiques associant la Corse insulaire mais au tropisme italique et toscan,avec Bordeaux , Toulouse, Marseille et Nice comme grandes métropoles, Limoges, Clermont n’étant pas en périphérie mais comme pivots entre ces deux généralités, les super régions elles même subdivisées en grands cantons sur le modèle Suisse.
Si les nouvelles régions n’ont ni nom ni histoire elles ne seront que de simple grands bassins économiques, elles n’auront aucune âme.
Mais je plaisante, bien sûr, qui peut croire que cela serait possible dans le pays dont l’administration est la plus centralisé d’Europe occidentale et que Paris accepte un jour que dix autres grands centres lui fassent de l’ombre?
Les grandes régions cela dit ne sont pas les mêmes dans les différents états ou fédéraux ou décentralisés, les Länders allemands restent des composantes de l’Allemagne, les cantons suisses ne remettent pas en cause l’unité des pactes qui les unissent historiquement, en revanche les navires des royaume d’Espagne et du Royaume -Uni prennent l’eau avec les velléités d’indépendance catalanes (et basque ou galicienne) et écossaise (ou même galloise), question de richesses et de gros sous entrant en ligne de compte.
Des noms purement géographiques, orographiques comme Grand-Ouest ou Grand-Sud ne signifient rien dans l’esprit des citoyens, un picard c’est un picard, pas un champenois,même Paris s’est dotée d’un environnement francilien (avec une petite annexions de la champenoise Provins au passage) et donc d’une identité, une identité qu’elle devrait effacer dans la conscience des autres ?
Voici un commentaire reçu par courriel de la part de l’association « Lou Clu » des Cévennes :
« Si je constate avec plaisir que, sur la 2ème carte, le Gard est tourné vers la Provence plutôt que vers les régions du Sud-Ouest, je reste perplexe sur le fait de vouloir ainsi redécouper nos territoires sur papier et prendre ainsi le risque de faire ce que nous reprochons à nos édiles : à savoir décréter des régions de façon artificielle en dehors des réalités vécues, même si l’on s’appuie sur des critères scientifiques (historiques, géographiques, administratifs, linguistiques ou autres).
Car nous retomberions dans les mêmes travers. Il apparaît que c’est un peu ce qui se passe ici sur ces cartes qui reprennent un peu certaines régions-programme entre autres ces régions qui n’ont aucun sens comme Rhône/Alpes, Languedoc/Catalogne, Provence /Alpes. Redécouper nos territoires fait apparaitre des défauts sur des régions mal connues par le redécoupeur ou sur des termes comme «Arpitan » pas plus populaire que « Occitan ». C’est le même risque de toute tentative de généralisation.
Les risques de mêmes travers :
– ce mythe du millefeuille (point de vue de Sirius) qui justifierait de diviser par deux le nombre des régions et départements : c’est une étude de la répartition des compétences qui serait utile.
– la reprise de ce concept de régions comme amas de départements (eux-mêmes remis en question d’ailleurs). Pourquoi n’aurions nous pas des régions à cheval sur des départements (c’est le cas des Cévennes) ? Il y a bien des communautés de communes à cheval sur des départements.
– des macro-régions régions qui sont des abstractions ; il est possible d’envisager des unions de régions mais elles aussi basées sur des réalités : ici, est affichée dans les temples une carte des divisions consistoriales avec entre autres une grande région Provence/Cévennes/Languedoc (qui, soit dit en passant, reconnaît les Cévennes comme entité indépendante du Languedoc et de la Provence) et qui correspond à une autre réalité culturelle, historique et identitaire, la région méditerranéenne.
Aussi, je conteste l’utilité de ce débat au nom du principe que nous avons affirmé dès le début de la souveraineté des peuples en ce qui concerne la définition de leur langue et du territoire qu’elle concerne : « nous considérons que la reconnaissance des langues régionales et l’identité de nos pays ne peuvent être basées que sur le ressenti, l’histoire, la culture des peuples des territoires concernés. »
Ce principe rejoint l’une des propositions de Grans : « la territorialité des langues d’oc, chaque langue d’oc étant l’expression culturelle de son aire géographique et du patrimoine commun à ses habitants » et l’affirmation répétée du Cercle Terre d’Auvergne que « l’identité doit rester le domaine de la liberté d’appréciation des citoyens concernés ». «
Encore un qui n’a pas compris à quoi servent les Régions…
Il faudrait sans doute que les politiques commencent par expliquer.
Prenons exemple sur le passé où les départements ont été crées.
Décentralisation et mise en place de préfets qui devaient pouvoir atteindre les limites de leur département en une journée de cheval.
Maintenant certains ne voudraient plus les supprimer…
Évidemment que c’est la profondeur historique qui légitime les régions..
A cet égard les vainqueurs, autour desquels s’agrégeront les départements en déshérence,e sont: la Bretagne L’Auvergne la Normandie réunifiée l’Alsace Lorraine .
Une grande région Pyrénées avec le 64 qui échapperait à l’Aquitaine. Et une grande Aquitaine centrée sur Bordeaux et qui monterait jusqu’à Poitiers.
Au sud le perdant sera le Languedoc qui ne ressemble à rien juste à faire plaisir à feu Georges Frèche (paix à son âme et l’ineffable Septimanie) .Au centre une grande région pays de Loire berceau du pays français..
L’économie et la rationalité s’y trouveront naturellement car les dites régions épousent les entités géographiques naturelles et les bassins fluviaux donc les voies de communication.
Georges Vallet : »Combien de «palois» comprenaient-ils et étaient-ils émus quand François Bayrou chantait beth ceu de Pau, le soir de sa victoire aux dernières élections municipales ? »
Beaucoup plus que vous ne pensez; demandez à ceux qui y étaient.
Parmi ceux qui étaient présents, je n’en doute pas, mais parmi les autres issus des administrations, de Total, et d’ailleurs, c’est-à-dire les palois d’adoption, volontaires ou pas?
Ce texte, particulièrement intéressant, a le mérite de permettre un débat de fond; il est l’exemple même de la complexité d’un domaine, que, par nécessité de gestion, on se doit de simplifier, donc de déséquilibrer.
La France est le résultat de l’évolution de phénomènes géologiques, climatiques, culturels, historiques, politiques, économiques……
En effet, le découpage des grandes régions s’est fait, au départ, sur des bases géographiques donc à racines géologiques, climatiques, biologiques, d’où découlaient les ressources alimentaires, artisanales, culturelles et économiques. C’était la période des Provinces.
Par la suite, les relations, toujours mouvementées, «entre voisins», ont contribué à faire évoluer les régions vers des structures de plus en plus importantes et variées.
Il est bien évident que la nostalgie, partagée par beaucoup d’anciens, de ce passé historique, linguistique et culturel n’est plus actuelle.
Le découpage de la France tenant compte de l’histoire, de la langue et de la culture n’a plus, hélas, sa raison d’être. Il doit être basé sur la nécessité d’un développement économique maximal tant au niveau des structures réalisatrices que de la formation professionnelle.
La région est désormais non plus une spécificité culturelle mais un bassin d’emplois et de rentabilité financière.
Il faut donc s’attendre, de la part des responsables actuels, à une mise en place «évolutive» des futures régions compte tenu des luttes d’influence politique et des fluctuations des paramètres économiques.
Les deux découpages proposés sont le résultat d’une activité réfléchie où de nombreux paramètres sont pris en considération, j’apprécie donc ce travail intellectuel; malheureusement, il n’est plus question de réfléchir et d’influencer, les impératifs financiers pensent pour nous.
Bien évidement je ne puis qu’approuver les commentaires de GV.
Mais il est incroyable qu’à notre époque des français se trompent à ce point sur le but de la décentralisation.
Ce passé auquel ils veulent toujours croire n’a aucun sens, comme il n’en a jamais eu puisque les délimitations n’ont jamais cessé d’évoluer au grè des guerres, des unions ou autres traités. Quant aux dialectes régionaux il en est de même et surtout, malgrè l’activisme débordant de leurs partisans, leur place dans le débat est à l’echelle de leurs pratiquants: epsilonesque.
La cellule démocratique de base n’est plus la paroisse d’il y a plusieurs centaines d’annèes ni la commune, dépassée depuis plus d’un siècle, mais le bassin de vie réel, actuel (et d’ailleurs évolutif) dans lequel s’applique une logique fiscale.
Les Régions bien évidement doivent se constituer sur une échelle adaptée à nos moyens de communication, (c’est à dire n’ayant strictement rien à voir avec le passé ) et tenant compte des influences réelles voire à venir des métropoles et de leur interaction avec les bassins de vie principaux. La logique du développement économique est encore aujourd’hui majeur et d’actualité, avec les projets moyen long terme de ces Régions.
Bérêts basques, beth ceu et autres Hestivocs n’ont strictement rien à faire ici
Je trouve cette analyse plutôt positive. Bien sûr les critères qu’ils soient historiques ou linguistiques, sont archaïques. Mais le résultat qu’en tire E Pène est intéressant. On n’est pas à dix régions mais en s’en approche. Les régions sont de formes et de dimensions semblables et équilibrées.
Et surtout pour notre Béarn, l’Aquitaine n’est pas confondue avec la façade atlantique de la France, comme sur trop de cartes de nos technocrates qui planchent sur un nouveau découpage.
L’Aquitaine a deux spécificités, sa façade atlantique mais aussi son piémont pyrénéen. L’une et l’autre doivent trouver leur place dans la future région Sud-Ouest de la France. Le développement économique du piémont pyrénéen, la coopération avec l’Aragon et le Pays Basque Espagnol en dépend. C’est vers eux que nous devons nous tourner.
J’oubliais la région parisienne. Arc Méditerranée plutôt que Languedoc peut-être.
Un facteur important, qui influence le mode de vie et le caractère est le climat. Généralement, il me semble que (au niveau général sociologique) le caractère de la population d’un territoire découle de son climat et des particularités géographiques. Parfois, le caractère se forge au contraire en réaction au climat (les Chtis). Il existe un poids historiques dans certains endroits comme en Alsace-Lorraine, mais au niveau national, cela me semble secondaire par rapport au climat. Les « particularités géographiques » ont été en grande partie gommées par le « désenclavement » par les autoroutes.
Enfin une analyse réaliste, qui ne sort pas mystérieusement du chapeau administratif
d’ un coup de baguette magique, comme cela est bien souvent le cas dans de nombreuses décisions qui s’ avèrent malheureuses à l’ usage et qui perdurent chèrement pour les citoyens pendant des décennies.
Personnellement j’ ai toujours pensé que s’ il doit y avoir réforme des régions cela devra se faire autour d’ une attache, soit culturelle ( langue ou autre ), ou bien géographique
( pour ce qui nous concerne, le massif Pyrénéen ou le bassin Adour/Garonne), mais surtout pas comme la tendance à l’ air de vouloir se faire, avec des arrières pensées politiques de certains, qui commencent à prévoir leur reclassement pour l’ après 2017 en voulant regrouper le Poitou / Charente à l’ Aquitaine, alors que cela n’ est qu’ un vieux rêve fumeux administratif.
Si l’ on veut que cette réforme soit une réussite, il faut qu’ il y ait une communauté de pensée entre les régions qui se regroupent, mais surtout pas des visées politiques ou administratives.
Demain, cela pourrait être sûrement Aquitaine et Midi-Pyrénées et peut être Langue d’ Oc/ Roussillon, pour créer une Euro Région viable et écoutée par l’ UE, au regard des 500 M d’ habitants de l’ Europe.
C’ est pas pour autant qu’ en regroupant des régions on en obtiendra une plus riche, ni que l’ on résoudra tous les problèmes, bien au contraire de nouveaux seront crées. Cela aura le seul mérite qu’ on pourra se comprendre à la conditions que certains ne veuillent pas imposer systématiquement leurs points de vues. Il faudra réapprendre à vivre ensemble.
Exercice totalement dépassé et anachronique.
J’aurai l’occasion de développer mais regarder dans le rétroviseur n’a jamais permi d’avancer d’une manière efficace.
Organiser une Région administrative aujourd’hui ne doit pas être basée sur un découpage moyennâgeux qui a d’ailleurs constament varié au cours de notre histoire.
Que l’on en tienne compte, à la marge comme un critère secondaire, bien sûr, mais sans plus
Oui, voilà, les critères historiques et culturels sont des critères parmi d’autres. Néanmoins, en regardant les deux cartes, le critère historique me parait dépassé : à qui parlerait par exemple la région « Bourgogne-Savoie » ?
Parmi les autres critères on peut par exemple imaginer les voies de communication (qui ne recoupent pas forcément les voies de communication historiques), l’influence des grands centres urbains (on vit aujourd’hui majoritairement en ville, alors que le monde auquel il est fait référence pour les cartes était un monde rural).
Par exemple il est historiquement et culturellement logique de rattacher le 65 à une région Gascogne (ou Aquitaine), et pourtant dans les faits d’aujourd’hui le 65 est beaucoup tourné vers Toulouse qu’autre chose : Toulouse est à 1h-1h30 de Tarbes par la route ou le train, et a un fort pouvoir d’attraction.
Bourgogne – Savoie : la Savoie faisait partie de l’ancien royaume burgonde, mais l’autre problème est que j’ai pris pour contrainte de réduire le nombre de régions, ce qui demande des regroupements. Toutefois rien n’empêche à l’intérieur d’une région de mettre en valeur les deux pays (et donc la Savoie)
Pas d’accord pour le 65. Il fait partie du même ensemble économique et démographique que le Béarn et les pays de l’Adour. Il s’agit donc dans cette proposition de remettre ensemble ces pays de l’Adour. C’est plus compliqué pour le Gers dont l’Est est tourné vers Toulouse, le nord ouest vers Bordeaux et le sud ouest vers Pau..
l’idéal serait de pouvoir toucher aux départements..
Enfin des recoupements qui me parle, même si je n’ai pas de préférence tranché entre l’une ou l’autre.
Ce qui me vient à l’esprit, mais c’est très personnel, et dénué de toute analyse:
Sud Ouest, Massif Central, Languedoc, Alpes, Bourgogne, Centre, Poitou, Bretagne, Normandie, Picardie, Nord Est, Corse.