« L’immobilisme est en marche. Rien ne saurait l’arrêter ». Comment ne pas emprunter à Edgar Faure cette formule au moment où de tout bord on entend les politiques s’élever avec véhémence contre le projet de réforme des régions et des départements ? Mais que défendent-ils exactement derrière leurs propos sirupeux ?
Depuis maintenant plus de cinq ans, la commission Balladur consulte à tout va sur la réforme des structures territoriales. Tout le monde sait bien qu’un jour ou l’autre en France, il faudra sortir de ce qui fait de nous une exception en Europe et diminuer ce mille-feuille qui nous rend ridicules. Le constat existe et ceux qui disent ne pas avoir été informés ou qui prétendent qu’ils n’ont pas été consultés sont des menteurs.
En France nous avons 36 683 communes (un tiers de la totalité des communes des pays européens), 101 départements qui, créés sous la révolution, sont devenus trop petits et 24 régions que l’on considère comme très nombreuses et non conformes à la taille habituellement observée chez nos voisins. Ajoutons les intercommunalités, les syndicats de communes et les métropoles. La réforme engagée vise à diminuer le nombre des communes en imposant des intercommunalités d’au moins 20 000 habitants en faisant disparaître les départements et en divisant par deux (14 en réalité) le nombre des régions.
Nos voisins l’ont fait, en Allemagne par exemple dans les années soixante-dix, avant la réunification, il y avait environ 25 000 communes. Par décision des politiques, qui d’ailleurs n’a pas soulevé de révolution, ce nombre a été ramené à 8 000. Puis après la réunification, une procédure comparable a fait en sorte que l’Allemagne ne compte aujourd’hui que 12 000 communes, pour un pays de 82 millions d’habitants. En Italie, Matteo Renzi s’attaque au problème, il est en passe de réussir.
Chez nous en France, les élus, la classe politique tout entière, venant d’apprendre que les départements vont être supprimés et que les régions vont être seulement 14 au lieu de 24 freinent des quatre fers en utilisant toutes les arguties possibles parmi les plus malhonnêtes. Peu leur importe ce que pense l’opinion publique.
Ainsi ils affirment ne pas avoir été consultés, tu parles ! La commission Balladur n’a fait que ça. Mais il faut discuter, discutailler et surtout ne pas avancer.
Ils proclament que cette réforme est insuffisante, tu parles ! Il s’agit d’une façon déguisée de retarder l’échéance en tentant d’imposer des mesures plus larges. Diversion.
Enfin ils n’hésitent pas à lister de prétendus inconvénients qui s’opposeraient au but recherché : trop cher, trop compliqué, tout va être bloqué. Faux !
Mensonges que tout cela. Ecoutons les arguments développés, à commencer par ceux de Jean-Jacques Lasserre, sénateur des Pyrénées Atlantiques, président du groupe Forces 64 au conseil général et ancien président du conseil général des Pyrénées Atlantiques. Dans le journal « La République des Pyrénées (7/8/ et 9 juin 2014) avec un art consommé de celui qui manie à merveille la langue de bois, il peine à trouver des arguments pour le maintien des départements. De son côté Dominique Bussereau président du conseil général de la Charente-Maritime espère le rattachement de son département avec la région Aquitaine. Si on les écoute on verra qu’ils ont tous leur mot à dire sur le projet de diminution des régions ; ce ne sont là que des procédés dilatoires.
Il est malheureusement une autre réalité qui, elle, conduira cette réforme voulue par l’actuel pouvoir en place, à perdre son identité ; c’est le retard pris pour s’engager sur le terrain de la simplification des strates. Les bonnes réformes ne se font que dans les deux premières années du mandat présidentiel, au-delà elles sont vouées à être dénaturées. D’autre part, le gouvernement et le Président de la République ont pris conscience tardivement que pour supprimer les départements il faudra réformer la constitution. Cette réforme ne pourra se faire que de deux façons, soit réunir le parlement en congrès à Versailles et obtenir la majorité des trois cinquièmes qui actuellement n’existe pas, soit utiliser la voie référendaire. Mais cette seconde solution comporte le risque que les Français, comme toujours, se trompent de scrutin et votent pour ou contre le président de la république au lieu de répondre à la question posée.
En réalité, la véritable préoccupation des barons locaux, c’est le maintien de leurs avantages et de leur part du fromage, et peu importe l’intérêt général. Devant tant d’immobilisme, ce qui devrait être une grande réforme ne sera qu’une montagne qui accouche d’une souris.
Pau, le 9 juin 2014
Par Joël Braud
Combien de temps la France va t-elle tenir, avec son millefeuille administratif en grande partie responsable des 4% du PIB de déficit public STRUCTUREL (traduire en chiffres non trompeurs 20% du budget de l’Etat) ? La norme est de dire que la fin du chômage, le retour de la croissance, la fin des déficits publics sont « toujours pour dans 3 ans » mais le mur se rapproche.
Tant que les élus n’alterneront pas cette fonction avec un retour dans la vraie vie,
seul un fonctionnaire sera élus!!!!
ou un syndicaliste, ce qui est la même chose
Si pour vous un syndicaliste est un fonctionnaire, c’est que vous ne connaissez pas le secteur privé.
lissez ce qui est écrit!!!
l’un OU l’autre!!!!
je n’ai JAMAIS été , ni fonctionnaire ni syndicaliste,
les syndicats sont actifs ou représentatifs bien plus dans la fonction publique, ou grande entreprise, (pour ne pas dire E.D.F. Renault ect…) que dans les P.M.E. ou l’Artisanat., lieu, ou il est bien difficile de s’engager , en politique, pour reprendre une place après un ou deux mandat, pour ne pas dire impossible.
après deux mandats, on a tendance a devenir un « fonctionnaire » de la politique.
avantages, retraite, ……..
Je ne comprends toujours pas en quoi ce serait plus facile pour un syndicaliste de s’engager dans un mandat électif.
un syndicaliste sera toujours reclassé par sa section. de nombreux exemples, aux dernières élections européennes (florange….°, a la mairie de paris, (étudiants….) pour les plus connus.
je pourrais aussi nommer le medef, avec « le frère » a mederic, et tous ceux de la métalurgie
Ne faites pas d’amalgame entre quelques têtes connues et médiatisées, et la grande majorité des syndicalistes du privé qui en général n’ont pas grand-chose à gagner à ce qu’ils font, si ce n’est souvent mettre en danger leur carrière personnelle voire leur emploi.
quel est le pourcentage du syndicalisme en boite du privé???
et quel est le pourcentage des élus issus du privé?????
j’ai pris des exemples a différent niveaux de la chaine, étudiant, ouvrier, patrons, pour ne pas faire d’amalgame.
ce ne sont que des exemples un exemple doit être reconnus de tous , pas seulement d’une élite
Le fait qu’il y ait plus de syndiqués dans le public ne signifie pas qu’il n’y en a pas dans le privé.
il n’y a quasiment plus de syndicats dans le privé. Que dans le public qui en est devenu le repaire presque exclisif
Ne soyez pas crédules de réforme il n’ y aura pas!!! Du moins de vraie réforme.
On touche là au coeur du problème de la raison d’ être de nos hommes politiques et ils le savent et le défendront, becs et ongles. Tels un seul homme, de quelques bords qu’ ils soient, ils freineront des quatre fers pour que cela avorte. D’ autant plus que la majorité des citoyens se complaît dans cette situation, qu’ils considèrent comme un dû
pour mettre de l’ huile dans les rouages et qu’ après tout ce n’ est pas si mal que cela en France, quand on regarde par rapport à d’ autres pays, qui ont fait des gros efforts pour des réformes. Le résultat n’ est pas toujours probant.
Ils pensent que cela n’ est qu’ une affaire d’ intellectuels grincheux qui en ont après le brave peuple, qui se laisse mener sans rien dire. Le plus grave avec un tel comportement c’ est qu’ on hypothèque l’ avenir des générations futures, mais cela personne ne le dénonce, ni ne le perçoit.
Surtout ne faisons rien pour que ça continue de plus belle !!!!!
Ce qui se passe au niveau de la simplification du mille feuille est exemplaire du comportement indécent de notre classe politique.
Il faut commencer par dire que depuis des années ils ont cherché, chacun à leur niveau a assurer la perennité du fromage, en n’expliquant jamais au citoyen comment fonctionnait le merdier régional. Ceci amplifié par la compétence générale de chacun des niveaux, rendant totalement opaque une réponse à la question qui fait quoi ?
Cel fait plus de dix ans que la solution est connue de tous:
1 – Suppression du Conseil Général et transfert de la majorité de ses compétences à la Région.
Les synergies sont évidentes: collèges et Lycées, infrastructures, transport régional. Et pour ce qui est du social, il est déjà réalisée par une administration qui applique des lois nationales.
2- Attribution des compétences communales (sauf celles déjà attribuées à la Région) aux intercommunalités. Les communes restent mais sont symboliques comme les arrondissements dans une grande ville.
3- Réorganisation des fonctioons décentralisées de l’Etat (en commencant par la suppression de toutes les sous préfectures, et…etc)
C’est ce que Hollande propose (pas le point 3), mais veut il le faire ou bien est ce une diversion? …
Hélas, je pense que c’est comme les économies de 50 milliards…il en a déjà dépensé 5 de plus mais n’a pas proposé le premier milliard d’économie…Pauvre France !
Et là il y aurait des gains gigantesques, car en plus des synergies qui doivent amener la suppression de 500 000 fonctionnaires, seraient aussi supprimées des subventions croisees toutes plus inutiles les unes que les autres.
Il suffit de lire le Compte Administratif du Conseil Général des PA pour comprendre…
Mais évidement, cela supprime aussi une ribambelle de postes d’élus…
Et ceux ci sont prêts à tout pour conserver leur fromage, au détriment du bien général.
C’est donc la classe politique qu’il faut changer en interdisant et le cumul des mandats (strict) et plus de deux mandats successifs.
Tant que les élus n’alterneront pas cette fonction avec un retour dans la vraie vie, on aura toutes ces conséquences honteuses.