Les paroles d’amour ne valent pas les actes d’amour. Cela a été dit par un des dirigeants de la droite à la suite de l’intervention de M. Manuel Valls devant l’université d’été du Medef à Jouy-en-Josas. Mais elles peuvent faire du bien, et nos poètes le savent.
En l’occurrence, il est peu question de poésie, mais plutôt d’espèces sonnantes et trébuchantes. Pour qu’elles ne trébuchent pas, il n’est pas mauvais de rappeler les promesses a-t-on pensé de part et d’autre. Et lorsqu’il s’agit de 40 milliards, mieux vaut ne pas égarer le magot. De plus, il ne s’agit pas seulement d’argent mais aussi de mesures de simplification, d’économies budgétaires et d’assouplissements dont on ne souffle mot. De quoi donner la fièvre à la gauche de la gauche.
Celle-ci pourrait avant tout rappeler que l’amour partagé, c’est encore mieux. Et que le patronat a promis l’embauche d’un million de travailleurs. Peser pour que cette promesse soit tenue ne représente pas un vain objectif lorsque l’on représente la France qui souffre. Faire baisser le chômage, c’est redonner de la fierté à ceux qui sont privés d’emploi. C’est aussi injecter du sang neuf dans l’économie et faire redémarrer la consommation et soulager les comptes publics.
Or cette promesse tarde à être tenue. Pourtant, le virage libéral que notent les observateurs ne date pas du 27 août. Le rapport Gallois, le pacte de responsabilité et le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) ont plusieurs mois d’existence. Le moins que l’on puisse dire est que leurs effets ne se font guère sentir. Il est grand temps d’enclencher la mécanique. Les questions idéologiques ne peuvent passer qu’après, surtout aux yeux des chômeurs.
Ces questions vont cependant agiter nos politiques, surtout dans une région sensible à la critique et à la contestation. Il serait dommage qu’elles jettent l’oubli sur des mesures concrètes qui pourraient être prises. Parmi celles-ci figure une certaine solidarité entre les entreprises. Une aide mutuelle à l’exportation, une information partagée en matière d’innovation, de réglementation, de prospection ou de commercialisation peut renforcer le tissu économique régional. Une usine qui ferme, c’est aussi une souffrance pour les entreprises du voisinage. A l’inverse, une entreprise qui recrute et se renforce, c’est pain bénit pour les artisans et les commerçants de l’entourage. C’est d’ailleurs un artisan réjoui de l’arrivée annoncée de 2000 employés de Total au Centre Jean Féger qui me soulignait ce fait. Pourvu que ses espoirs ne soient pas déçus !
Paul Itologue