Le combat pour la Transparence concerne tout le monde : tentative d’explications…


transparenciaKarouge : « Je dis que la transparence, si elle est une bonne chose, n’intéresse pas les clampins dans mon genre, car les chiffres sont des chiffres, leur destination des organismes, leur répartition, leur efficience des aspects de la vie quotidienne qui ne forment que le bout de la chaîne. Les gens, les idiots dans mon genre, regardent leur fiche de paie, le montant de leurs allocs, le montant de leurs charges et impôts. Ils ne vont pas triturer les chiffres en amont. C’est bien de le faire, mais cela ne touche qu’une partie infinitésimale de la population. »

Il est évident que la Transparence n’est pas un fin en soi. Ce n’est qu’un début. Une façon de concevoir la vie publique.  Celle de l’élu qui rend compte. Celle de l’élu qui explique ses choix. Celle de l’élu qui écoute et partage.

Derrière la demande d’avoir la Transparence la plus forte possible, sans cesse répétée par quelques uns, se cache en fait la volonté de bénéficier d’une démocratie plus responsable, plus éthique, plus partagée entre élus et électeurs.

Pour les élus de la France, refuser la Transparence, c’est se garder la possibilité de tout faire, le meilleur comme le pire dans l’opacité, c’est ouvrir la porte à un système digne des oligarchies accaparentes, un système composé d’élus « ad vitam æternam » , d’initiés en provenance de « grandes écoles nationales », de monopoles et de lobbies.

La Transparence, « c’est bien de le faire, mais cela ne touche qu’une partie infinitésimale de la population ». Faux, cela concerne tout le monde même si effectivement, triturer les chiffres n’est pas à la porté de tous. Des institutions réellement Transparentes ne nous amèneraient pas à parler de la fin du cumul des mandats ou du cumul dans le temps.  L’électeur saurait réellement à quoi sans tenir avec les élus. En réelle connaissance de cause, il ferait des choix objectifs et non subjectifs. Faire des choix objectifs et non subjectifs…

La Transparence ne semble pas la « tasse de thé » du plus grand nombre et pourtant, c’est là que tout démarre. Pourquoi ce « désamour » ?

Pourquoi les élus en Scandinavie, au nord de l’Europe et dans le pays Anglo-saxons sont-ils portés à la divulgation des chiffres et, pourquoi n’est-ce pas le cas en France et dans le monde Latin ?

Une explication profonde se trouverait-elle dans nos racines religieuse ? D’un coté, une église hiérarchisée ne rendant pas compte, symbolisée par Rome, de l’autre la protestante moins centralisée, plus évolutive et participative ?

Cela revient aux interrogations sur la démocratie que nous voulons : Verticale ou Horizontale ? Une démocratie où tout monte, où tout y est hiérarchisé  ou, une démocratie où tout est partagé et contrôlable ? Il ne s’agit pas là d’une utopie. Dans les pays occidentaux mentionnés précédemment, le partage et le contrôle sont chose commune.

Est-ce aussi le système éducatif des uns qui les amène à communiquer naturellement et celui des autres qui les conduit à ne rien divulguer ou ne rendre-compte que vers le haut ?

Beau débat avec un postulat de départ. Est-il le bon ? 100% de Transparence (brute et non alambiquée par des communications institutionnelles) changerait le fonctionnement de nos institutions du tout ou tout et réconcilieraient beaucoup de citoyens avec celles-ci. La Politique quitterait le monde du « subjectif » pour passer à celui de « l’objectif ». Une réforme institutionnelle paraîtrait dès lors beaucoup moins nécessaire.

– par Bernard Boutin

PS : Qui pour mettre en place le « doux rêve » du 100% de Transparence ? Surement pas les Politiques actuels…

2 commentaires sur « Le combat pour la Transparence concerne tout le monde : tentative d’explications… »

  1. BB: « Le combat pour la Transparence concerne tout le monde »
    Ca fait partie des quelques idées sur lesquelles tout le monde devrait pouvoir s’entendre, y compris ceux qui sont scellés dans leur référentiel de gauche ou de droite. Eh bien, non, même pas, ou plutôt en partie, et avec que de difficultés. Peut-être pour certains, la peur de mettre en lumière le clientélisme de gauche ou de droite.

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