Le sirtaki est terminé


sirtaki  Le feuilleton Grec continue. Le référendum n’a rien apporté de plus, le sirtaki est terminé.

Le résultat du référendum Grec a donné lieu a des commentaires plus comiques les uns que les autres, en Grèce ou en France. En France les partis de gouvernement sont restés discrets, seuls l’extrême gauche et l’extrême droite se sont manifestés pour montrer qu’ils n’avaient rien compris.

Quand on pose la question de savoir si on veut vivre mieux ou plus mal, il serait étonnant que l’on réunisse une majorité de masochistes dans quelque pays que ce soit …

Ce qui est le summum du tragi-comique, c’est l’interprétation de ce vote par les vainqueurs. Ce serait une victoire de la démocratie et l’Europe doit s’incliner, c’est une autre Europe qu’il faut bâtir, avec subventions et QE à gogo ! On rêve ! Les Grecs oublient que cette position, totalement irréaliste, est ultra minoritaire en Europe !

La presse française fait d’ailleurs souvent deux erreurs dans ses commentaires de la crise grecque :

– elle surévalue le poids de Hollande et de la France car nous faisons partie des cancres de l’Europe, incapables de gérer correctement le pays, donc très mal placés pour donner des leçons à quiconque et surtout pas à l’Allemagne où à la majorité des nations.

– elle sous-évalue la colère des bons gestionnaires européens qui ont fait ces réformes comme l’Allemagne, la Finlande l’Europe du Nord en général, ainsi que des pays qui ont fait de très gros efforts et qui voient aujourd’hui le bout du tunnel : Slovaquie, Irlande, Portugal, Espagne, mais aussi de l’opinion publique Allemande très remontée contre les déclarations provocatrices des membres de Syriza.

Soyons clair, la Grèce de Tsipras est seule contre toute l’Europe, quel que soit le résultat du référendum.

De plus, Tsipras, en bon politique est prêt à tout pour rester au pouvoir. D’ailleurs la position glaciale d’Angela, par ministres interposés, a déjà eu une conséquence : le limogeage de Varoufakis, le ministre fanfaron… bizarre non ?

Et ce n’est que le début, car il n’y aura pas de négociation, au plus quelques aménagements cosmétiques, ce sera la dernière proposition des européens qui sera à prendre ou à laisser. Le grexit n’a jamais été aussi proche.

Allez Angela, tiens bon !

 par Daniel Sango

23 commentaires sur « Le sirtaki est terminé »

  1. « Le grexit n’a jamais été aussi proche. »
    Tsipras a visiblement utilisé toutes les techniques et les manœuvres de négociation possible.
    En même temps, entre, disons… 100 Mds € de plus donnés à la Grèce et un chaos politique, économique, social en Grèce, assorti d’une crise géopolitique (rapprochement militaire avec la Russie ?)… qui empoisonneraient la CONFIANCE dans toute l’Europe et donc aurait de fortes conséquences sur la croissance et tout ce qui s’en suit… La première option pourrait coûter infiniment moins cher que la deuxième…

  2. Il faut écouter France Inter pour entendre parfois des intervenants apportant un autre son de cloche. Pour la première fois, ce matin, on ne ressassait pas la même rengaine; Daniel Cohn-Bendit insistait sur l’importance géostratégique de la Grèce, avec la Turquie à ses portes, Bulgarie et Russie pas très loin. Elle est un rempart et une frontière pour l’Europe à protéger avec beaucoup de soin.
    Une des causes non négligeable de la dette grecque est sa nécessité d’être armée de façon moderne, pour elle et pour L’Europe. Au cours des cinq dernières années, elle a importé pour 3,4 milliards d’euros d’armes conventionnelles.La Grèce achète principalement des armes à l’Allemagne (1,3 milliards d’euros les 5 dernières années).

    Elle est le 1er client militaire de qui?
    De l’Allemagne et le 3e de la France.
    La diplomatie n’a pas de morale!

    Encore une hypocrisie de tous ces pays du Nord qui attendent que les pays du Sud se chargent de réceptionner les migrants et de protéger leurs intérêts en AFN, à leurs frais, tout en trouvant que les dépenses de ces pays sont inadmissibles; pendant ce temps, c’est le business!
    L’Europe est celle des marchés, des intérêts, ce n’est pas l’Europe des citoyens; où est l’armée européenne qui éviterait à la Grèce et à la France de dépenser des sommes qui font d’elles les mauvais élèves de l’Europe?

    1. Monsieur Vallet affirme  » Elle [la grèce] est un rempart et une frontière pour l’Europe à protéger avec beaucoup de soin. Une des causes non négligeable de la dette grecque est sa nécessité d’être armée de façon moderne, pour elle et pour L’Europe » .

      J’ai un sérieux doute sur votre bonne foi, car l’afflux à ses frontières des migrants venant d’Afrique ou du Moyen-orient justifie difficilement pour la Grèce les avions de dernière génération, les missiles et les frégates achetés à prix d’or aux USA, à la France ou à l’Allemagne.

      On sait bien qu’il y a surtout un antagonisme (le mot est faible) multiséculaire entre la Grèce et la Turquie que le traité de Lausanne n’a pas fait disparaître. Sans oublier le contentieux permanent sur le découpage des frontières maritimes. Voila qui  »justifie » pour le peuple grec et ses gouvernements successifs que sa dépense militaire , par habitant, soit environ deux fois plus forte que pour les autres pays européens.

    2. Oh ! Ces vilains français qui ont obligé la Grèce a acheter des armes pour défendre l’Europe des invasions Turques et Russes ! On peut dormir tranquille.

      Bon personne n’a obligé les Grecs a organiser à grands frais les jeux olympiques…

      1. « Bon personne n’a obligé les Grecs a organiser à grands frais les jeux olympiques… »

        Affirmation gratuite; une manifestation d’une telle ampleur ne peut pas se produire sans la pression d’un grand nombre de « personnes », plus motivées souvent par leur intérêt que pour celui de la collectivité.
        Malgré la dette importante de la France,,sous la pression de beaucoup de sportifs, d’élus et de sponsors , Paris n’a pas hésité à se porter candidate aux jeux de 2024.
        De grosses dépenses à prévoir, seront-elles rentabilisées à la fin? Je le souhaite mais cela n’a pas été le cas pour la Grèce; quid de la réussite parisienne?
        Même si les bénéfices sont au bout, je doute des retombées positives sur les paysans béarnais, le SMIG ou le RSA de nos concitoyens.

        1. Non, personne n’a obligé les Grecs à organiser les jeux (coût 9 milliards d’euro) qui seraient les bienvenus.
          Pas plus que personne n’oblige Paris de se porter candidate avec un budget qui fait sourire tellement il est bas…
          Au final cela fera une douzaine de milliards qui s’ajouteront a notre dette colossale…
          Heureusement, il y a peu de chance pour que Paris ait les jeux…

          1. Il a très bien parlé, ils ont très bien parlé !
            Allons Messieurs (Sango et Vallet par ordre alphabétique),
            Au lieu de vous envoyer de courtoises petites piques de salon, ouvrez un vrai dialogue. Passez de l’analyse aux propositions. Et comme vos analyses sont plus complémentaires qu’opposées (je n’ose dire antagonistes) aidez-nous à construire une société viable et pérenne. Et surtout ne recherchez pas l’Idéal. Chaque homme a le sien, l’Humanité n’en a pas !

            1. C’est une poétesse béarnaise qui, sans le savoir, pourrait servir de conclusion philosophique aux débats en général.

              Clin d’oeil sur notre temps:

              Les gens ne sont jamais contents!
              Se plaignant à ceux qui écoutent,
              Ils aiment à semer le doute…
              en pure perte, bien souvent…

              Tout les entrave, tout les lasse;
              Santé, travail, enfants, loisirs…
              Ont-ils encore des désirs?
              Ils restent mornes…Le temps passe!

              Autour de soi…à la «télé»,
              Dans le sport, dans la politique,
              On sent partout de la critique,
              Partout quelques velléités.

              On décortique, on analyse…
              On se gave de grands mots creux;
              le vocable devient verbeux!
              On compare…ou l’on «supervise»!

              On paraphrase, c’est certain,
              Mais croyez-vous que l’on écoute
              ce que dit l’autre? Moi, j’en doute!
              Et chacun reste «sur sa faim».

              Alors qu’un regret peut suffire
              A donner au cœur son élan,
              Les gens ne sont jamais contents:
              Ils ont oublié de sourire…

              Extrait de «Bulles des savon», poèmes de Raymonde Laborde (Béarnaise décédée)

  3. La perspective d’une sortie de la Grèce de la zone Euro ne me convient pas. Ce serait un précédent.
    De plus le résultat du référendum Grec me semble ressembler au vote négatif de la France lors du référendum de ratification du traité européen. Les choses ont-elles avancées depuis ? Ce qui avait été refusé frontalement a été accepté sur le côté, à Lisbonne.
    Depuis la crise financière et celle (liée ?) des déficits ? Rien de nouveau. Les pays du Nord de l’Europe et les pays du Sud de l’Europe sont toujours à leur place, géographique et historique.

  4. «ainsi que des pays qui ont fait de très gros efforts et qui voient aujourd’hui le bout du tunnel : Slovaquie, Irlande, Portugal, Espagne»

    Quels sont les citoyens, dans ces pays, qui ont eu les plus gros «efforts»à faire? Sont-ils ceux qui étaient les responsables de la mauvaise gestion?
    Les payeurs, une fois de plus, ne sont pas les pollueurs!
    Si je comprends bien, le peuple grec, à part l’église et les oligarques probablement!!!, n’a fait aucun effort en subissant l’austérité depuis des années! C’est à cause de lui, aussi, je suppose, que les comptes ont été truqués au moment de la demande de rentrée du pays dans l’Europe. Depuis cette entrée, personne, parmi les grands pays «valeureux» n’a demandé à la Grèce d’aligner son régime fiscal avec les autres pays européens et de faire les réformes de structure indispensables. On prêtait de l’argent, on commerçait, on faisait des profits. Quand la situation est devenue préoccupante, le FMI (dont les membres ne payent pas d’impôts sur le revenu), n’a pas demandé de faire ces réformes en laissant le temps de les réaliser, il a demandé de réduire les retraites qui déjà avaient subi la politique de rigueur!
    Que bien des Grecs, et beaucoup de jeunes dans bien des pays, aspirent à un autre idéal que celui qui est imposé par des économistes et des financiers convertis au dieu argent (les Dieux, les Grecs, ils connaissent!) cela se comprend et fait progressivement son chemin. Ils n’ont pas envie de passer les années de leur jeunesse au chômage et au régime draconien de l’austérité!
    Entre ceux qui n’ont rien et ceux qui ont beaucoup, quel est celui qui a le plus à perdre? C’est la raison du mécontentement de nos stratèges de la finance, les seuls qu’Yves Calvi et C. Roux font venir à C dans l’air; un seul son de cloche, c’est plus calme et moins susceptible de semer le doute.

    1. Cela fait 5 ans que des réformes de base ont été demandées, et tous les gouvernements précédents ont été démocratiquement élus. Mais rien n’a été fait ou si peu.

      Et la France est aussi dans cette trajectoire là…

      Quant à C Dans l’air, on a droit à des économistes de tous bords y compris Généreux (qui porte bien son nom) économiste du Front de Gauche …

      1. Jacques Généreux? Il n’a certainement pas été invité souvent. C’est vrai que je ne suis pas un assidu mais je ne l’ai jamais vu à C dans l’air, par contre il y a ceux qui viennent régulièrement, les habitués, les copains, qui déclinent toujours la même litanie évoquant la générosité de l’Europe à l’égard de ces profiteurs de Grecs.!
        Au fait, je me pose une question.

        Quand on prête de l’argent à quelqu’un ou qu’on prend un locataire :

        1°) On prend des risques et on assume des gains ou des pertes.
        2°) Pour limiter les risques de non remboursement ou de non paiement de la part d’une personne non solvable, on s’assure, c’est le minimum toujours réalisé.
        On nous dit que si la Grèce ne rembourse pas la partie de dette qui correspond aux sommes prêtées par la France, ce sont les Français qui devront payer.
N’aurions-nous pas pris d’assurance? Bizarre!

        1. C’est cela, l’Europe a beaucoup donné puisqu’elle a stimulé très fortement l’économie par ses aides nombreuses, puis déjà annulé une partie de la dette des Grecs.
          D’autre part les salaires et les retraites des grecs sont plus élevés que dans un certain nombre de pays de Europe et ces nations ne voient pas, à juste raison, pourquoi ils devraient payer pour les Grecs.

  5. Une simple question:qui est responsable de la situation ?
    Les européens ( et ceux qui financent la Grèce )qui demandent aux grecs de changer radicalement leur mode vie ou les grecs eux-mêmes en raison d’une gabegie qui semble durer depuis longtemps? Et certains osent parler de triomphe de la démocratie quand un peuple menacé de faillite considère manifester sa dignité dans le fait d’exiger de l’argent de prêteurs qui ne seront jamais remboursés.

  6. DS: « des pays qui ont fait de très gros efforts et qui voient aujourd’hui le bout du tunnel : Slovaquie, Irlande, Portugal, Espagne »
    Le Portugal et l’Espagne sont très loin de l’équilibre budgétaire et leur dette publique est très grande. Je ne suis pas sûr qu’ils voient vraiment le bout du tunnel.

  7. Ce qui m’interpelle, c’est toute la parlote médiocre dont nous abreuve la classe politique européenne, et la presse incapables de « parler vrai ». Des milliers d’articles de « daube » éludant toujours les vraies questions qui vaillent que l’on ne pose jamais et auxquelles on n’a jamais de réponses:
    – Tous les pays qui ont une dette publique supérieure à 100-120% du PIB ne pourront pas la rembourser entièrement sans émission de monnaie de la BCE. Tous les politiciens le savent, mais presque aucun ne le dit.
    – La Grèce, comme la France est écrasée par le poids financier de l’administration. Ici comme là bas, les roitelets embauchent les copains à des millions de postes inutiles dans le millefeuille administratif, avec en face de cela, de nombreux investissements de base, porteurs de valeur ajoutée, qui ne sont pas réalisés. Les roitelets français ne vont pas le dire à propos de la Grèce car çà pourrait leur retomber dessus ici…
    – Enfin, le système fiscal catastrophique de la Grèce au niveau de la collecte des impôts. (un service public qui fonctionne bien en France).

    1. Je suis tout à tout à fait d’accord avec monsieur Rdv. ( rendez-vous ??? ) la solution serait d’effacer toutes les dettes supérieures à 100 % dans les qui qui les dépassent .En répartissant me fardeau entre les préteurs privés et les préteurs publics.

      Cela pour ne pas favoriser le plus mauvais élève de la classe mais aussi aider les pays comme le Portugal qui, eux, ont fait des efforts considérables

      L’idée étant de relancer toute l’économie européenne ce qui profiterait à tout le monde et ce que pourraient donc accepter les pays vertueux.

      Comme dit le chef de chez Dédé la saumure il faut savoir prendre des pertes..

  8. Un point de vue plutôt bachi-bouzouki. Comme disait le grand prêtre Laocoon : Timeo Danaos et dona ferentes. Espérons que les grecs n’émigrent pas tous à Troyes dans les jours à venir!

    1. Il faut traduire Karouge. « Je crains les Grecs et même quand ils font des cadeaux ». Le fameux cheval de Troie

  9. M.Sango réagit en bon technocrate : « il n’y aura pas de négociation ». Où est l’esprit des Lumières ? Où est le sens de l’intérêt commun, des Européens comme des Grecs ?

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