La France n’est pas capable de se réformer à cause d’élus égoïstes mais il faut dire qu’avec les propositions préfectorales concernant la nouvelle carte des intercommunalités, on marche sur la tête !
Petit rappel. La France a une organisation (communes et départements) qui date de l’époque des déplacements à pied et à cheval. Les bassins de vie, limités il y a deux cents ans se sont progressivement étendus alors que la France devenait de moins en moins rurale et que les communications modernes se développaient. Ils doivent être la base cohérente d’un nouveau découpage car dans chaque bassin de vie, décisions démocratiques et fiscalité doivent logiquement se superposer.
L’Etat français, peu courageux face à la horde de Maires égoïstes, n’a pas voulu légiférer et a incité (financièrement) les communes à se regrouper en intercommunalités pour s’adapter à la réalité, mutualiser, et ainsi faire des économies d’échelle.
Résultat : les communes se sont regroupées pour empocher les primes, mais aucune mutualisation sérieuse, et au final, on aboutit à la création de fortes dépenses supplémentaires. En plus, ces regroupements se sont fait sans la logique des bassins de vie, en fonction du copinage local et de l’influence de tel ou tel cacique. Ainsi, l’agglomération de Pau ne comprend pas Montardon et Serres Castet par exemple qui sont pourtant des communes limitrophes de Pau, la ville centre, et bénéficient à plein des équipements et des dépenses paloises. Pire, pour éviter de voir par exemple ces communes intégrer logiquement l’agglomération paloise, JP Mimiague a fusionné sa petite interco avec celle de Thèze, une intercommunalité parfaitement homogène, totalement rurale, avec une problématique complètement différente de celle du Luy de Béarn…
Pire encore, les Basques, n’ont eu de cesse depuis des années de construire une entité autonome, visant à la création d’un département basque. Voilà maintenant que le Prefet propose une intercommunalité basque unique ! On rêve !
Et le préfet soutien ces découpages (une seule interco pour les 158 communes du Pays Basque et 8 interco en Béarn) qui sont incohérents, inefficaces, voire dangereux.
Il ne suit pas l’obligation qui lui est faite : le découpage « doit s’inscrire dans le respect des objectifs de renforcement des intercommunalités par une meilleure cohérence spatiale (au regard des bassins de vie, unités urbaines, SCoT, …) »
Il faut absolument revenir à la logique du bassin de vie !
Quel point commun géographique et fiscal entre l’habitant de Tardets et d’Anglet : aucun, strictement aucun.
Comment peut-on mutualiser efficacement les employés municipaux de Mauléon et ceux de Bayonne ?
Est-ce qu’une médiathèque à Biarritz intéresse les Souletins ? Pire, pourquoi un habitant du Boucau serait-il exclu de l’intercommunalité dans laquelle se trouve Bayonne ?
Même chose pour le Montardonnais, bien plus intéressé par une liaison par bus avec Pau, où les médiathèques de l’agglomération que par ce qui se passe à Thèze, où il ne met jamais les pieds.
Mais les Maires abondent vers cette gabegie, pour une raison bien simple : plus l’intercommunalité sera illogique, plus elle débordera des bassins de vie, plus la pérennité des communes sera assurée. Comment voulez vous transférer à l’intercommunalité basque les fonctions de toutes les communes de la Soule et de la Côte ?
Car dans cette affaire, s’il est logique de vouloir dessiner des intercommunalités de taille suffisante, il faut clarifier les phases suivantes. Les intercommunalités devront, à terme, remplacer les communes, et devenir l’échelon démocratique de base. Pas évident pour le Pays Basque ni pour les Luys en Béarn !
Zéro en géographie Monsieur le Préfet !
par Daniel sango
Mais qu’attendent nos élus pour enfin faire de vraies réformes ?
Nos élus sont plus soucieux de leur carrière que du bien public !
Lamentable !
Effectivement le préfet de la république fait dans la provocation avec la pays basque.
Que les basques veuillent un département et que bigourdans et béarnais convolent en juste noce. pourquoi pas. Que le préfet détourne, pour cela, la loi de la république pour cela laisse sans voix.
on peut penser qu’en cas de recours le schéma serait cassé.
Avec ce schéma on va déjà bien supprimer er rationaliser beaucoup de collectivités en Béarn L’étape suivant serait de fusionner les plus petites communes (exemple Goès sur Oloron Bizanos sur Pau ) on simplifierait encore, beaucoup, l’existant.
Par contre ne pas substituer les interco aux communes. car les communes ont leur légitimité et doivent perdurer .En plus monter de grosses machines bureaucratiques pour gérer le quotidien est source de gabegie et prend le revers de la décentralisation qui un réel acquis. les grosses machines devant gérer et se concentrer sur tout le technique ( voierie éclairage eau assainissement .) et l’économique.
de plus pour moi les départements transformés en circonscription des régions doivent perdurer pour gérer au plus près et freinerla métropolisation galopante.
naturellement ce sont les interco qui, dans ce schéma qui se substituent aux cantons.
Il y a encore des progrès à faire. Mais ça viendra.
L’intercommunalité ne remplacera pas la commune. Les communes vont se regrouper pour constituer l’échelon de base avec une taille compatible à celle des intercommunalités. C’est le département qui disparaîtra.
J’attends la fusion de Serres-Castets, Sauvagnon et Montardon. Ce serait la moindre des choses…. A moins qu’elles ne rejoignent, à terme, l’agglo.
D’ailleurs quelles sont les six communes que le préfet aurait bien rattaché à une agglo de 39 communes et non 33 ?
D’autre part, le bassin de vie ne répond pas à toutes les problématiques locales et globales. Par exemple emploi et habitation sont souvent dissociés. Et puis la vie est faite de déménagements et aussi de multi appartenances (flux).
Article de la Rép ce matin : http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2015/10/01/une-intercommunalite-unique-une-hypothese-exclue-en-bearn,1279126.php