Il y a comme cela des exemples dont on se passerait volontiers. Le mardi 27 octobre 2015, au journal télévisé de 20 h 00 sur Antenne 2, un reportage intitulé : «Argent public, ces maires qui dépensent sans compter. Certains maires n’ont pas levé le pied sur les dépenses ». Sous-entendu, malgré la baisse de dotation de l’État. Résumé.
En première partie de ce reportage diffusé sur une chaîne nationale à une heure de grande écoute, Antoine Véran, le maire de la commune de Levens dans l’arrière pays niçois, ville de 5000 habitants, cité comme dépensier. Pour financer des logements, un centre sportif, un pôle agricole transformé en logements sociaux, la route de l’entrée du village, il a endetté sa ville de deux millions d’euros, soit le quart du budget. Il en est fier, aucun doute ne l’envahit, il se dit être un maire bâtisseur. Il oublie seulement de préciser que les impôts locaux ont augmenté de 20%.
Et puis la seconde partie de ce reportage nous dirige directement sur Pau à 800 km de là. En fait c’est de la Communauté d’Agglomération dont il s’agit. Il y a de nombreuses salles de spectacle : une dizaine existantes et deux à venir sur un secteur de 150.000 habitants. Michel Bernos, le maire de Jurançon qui se trouve être également le vice-président de la CDAPP, chargé de la culture est face à la caméra. Dans cette ville en effet est mis en chantier un futur complexe à la place d’une ancienne usine.
Interviewé l’édile se dit fier de cette future réalisation. Avec l’architecte il vérifie les détails. Le coût sera de 1,7 millions d’euros. A la question posée : La salle sera-t-elle rentable? La réponse est simple : « Elle sera en équilibre on ne recherche pas la rentabilité pour la rentabilité, mais l’équilibre budgétaire dans son mode de fonctionnement. » Ben voyons, ici on ne s’embarrasse pas avec ce genre de détail.
Et puis Alain Lacrampe, organisateur de spectacles de son état, devant Michel Bernos, ose dire qu’actuellement on ne remplit plus les salles dans la région. Il y a une désaffection du public, un changement de comportement du public ; le spectacle est beaucoup en crise, regrette-t-il. Le maire de jurançon qui a dû être mal informé affirme de son côté qu’il y a de nombreuses demandes en particulier en matière éducative. Voilà donc une salle de spectacle qui sera principalement consacrée à l’éducation. On rêve !
Parce qu’il ne faut épargner personne, le reportage d’Antenne 2 enfonce le clou en précisant que le Zénith de Pau a dû, faute de public, annuler deux spectacles en novembre et deux autres en décembre.
Mais l’essentiel pour un maire n’est-il pas de laisser une empreinte dans sa commune ? L’agrandissement du stade du Hameau à Pau, qui n’est d’ailleurs autre chose qu’une salle de spectacle en plein air, résulte de la même ambition… avec l’argent des contribuables.
Pau, le 28 octobre 2015
par Joël Braud
Crédit photo la République des Pyrénées.
Bravo pour cet article qui traduit une fois encore la facilité avec laquelle nos élus ont une facilité a dépenser l’argent public. Concernant Pau une autre dépenses en matière d’investissement et de fonctionnement qui aura un impact certain sur nos impôts avec la mise en service du BHNS. Voila un sujet pour un prochain article
Petite précision : Antenne 2 n’existe plus depuis plus de 15 ans, toutes les chaînes du service public s’appellent France ..Le terme Antenne 2 est réservé aux « vieux » télespectateurs. Excusez-moi monsieur le commentateur.
« Le maire de jurançon qui a dû être mal informé affirme de son côté qu’il y a de nombreuses demandes en particulier en matière éducative »
A noter qu’à moins de 100 m existe depuis longtemps la salle polyvalente du Bernet…