Et demain ? Comme avant !


imgresDe Nicolas Sarkozy, Alain Juppé à François Hollande, tous pensent et souhaitent même que Marine Le Pen soit présente au second tour de l’élection présidentielle.

Pensent, parce que cela semble actuellement évident. Souhaitent, parce qu’ils espèrent invoquer contre elle le fameux ( et fumeux ) front républicain qui a privé le FN de la présidence des régions PACA et Nord- Pas-de Calais. Et à ce jeu-là, le plus malin, le plus fin, celui qu’on raille, qu’on caricature comme un benêt, c’est le président Hollande. Il a pour meilleur argument la preuve du succès du rassemblement des forces de gauche. Le moment venu, il leur dira  » si nous ne sommes pas unis, nous laisserons la présidence à la droite, voire au FN  » et les verts, le front de gauche, auxquels seront promis des récompenses, se rallieront autour de sa candidature. Face à Marine Le PEN, il gagnera, puisqu’elle n’obtiendra pas l’aide des  » républicains » et des « centristes ». Et s’il est éliminé au premier tour, on reverra le film du second tour des régionales.

Le FN ne sera pas au pouvoir en 2017. Pour y accéder, il lui faudra peut-être prôner les changements auxquels aspirent les français, à savoir des réformes institutionnelles telles que non cumul des mandats dans le temps, réduction du nombre d’élus, bref la fin du professionnalisme politique. Mais comment, les dirigeants des partis qui ne vivent que de leurs mandats, accepteraient-ils de s’engager sur cette voie ? Tant que morale et politique ne feront pas bon ménage, le  » bon peuple  » se réfugiera de plus en plus dans l’abstention ou le vote blanc. Car que voyons-nous si ce n’est langue de bois et hypocrisie? Un  » futur » président de région renoncer de participer à une primaire  » de la droite et du centre » qu’il n’avait aucune chance de remporter, un chef de file des verts se rapprocher du président Hollande, une bagarre sournoise contre Nicolas Sarkozy au sein de son propre camp, un président du Modem qui soutient Alain Juppé dans l’espoir non avoué mais tellement sonore d’en devenir le premier ministre.
Et parmi tout ce beau monde quel est celui qui a vécu d’autre chose que de ses mandats ? Certains ont largement dépassé l’âge moyen de la retraite, mais l’ambition du pouvoir continuera de les animer tant qu’une élimination naturelle ou électorale ne mettra pas fin à leur appétit. Les habitudes devront changer, mais n’imaginons pas changer les hommes, malgré les incantations entendues récemment.

Il faudra commencer par respecter l’autre, cesser de s’invectiver, accepter la contradiction, ne pas se parer d’une posture de matador, comme le fait trop souvent le premier ministre, réfléchir enfin au fait que l’élection donne seulement une légitimité électorale mais non une représentation réellement majoritaire du pays.

Pierre ESPOSITO 
Docteur en droit
Avocat honoraire

6 commentaires sur « Et demain ? Comme avant ! »

  1. Chiche!
    En tous cas mieux vaut les Progressistes(de passage) au Poste Suprême que les Coupeurs de Tête!
    Car l’ ABUS DE POUVOIR aveugle nos politiques…..et ne verront aucun des deux arriver!

  2. Bravo à Daniel Sango qui devient optimiste. A moins que ne pointe dans ses propos une note d’ironie
    sarcastique.

    1. Bonsoir,
      SARCASTIQUE mon Général????????
      Ecoutez Rama Yade chez FOG et son constat(fort intéressant):Elle me rejoint COMPLETEMENT(sur le fond citoyen et donc apolitique)
      D’ici que Borloo illumine l’Afrique..avec votre Lifi…….

  3. Un jour pourtant, que j’espère proche, un mouvement citoyen venu d’on ne sais où, via internet, fédérera les citoyens pour renvoyer définitivement cette communauté de politiques professionnels indignes. On trouvera alors des élus qui ne feront qu’un mandat ou deux venant de toutes les catégories professionnelles, où ils auront démontré leurs capacités, et qui retourneront ensuite dans la vraie vie.

    1. « Tout le monde » (enfin, sauf les nombreuses clientèles fidèles à leur parti en échange d’avantages personnels) attend qu’un leader se lance, mais personne ne veut prendre ce rôle… Cela demande de la disponibilité, beaucoup d’énergie, des capacités intellectuelles et relationnelles importantes, d’y consacrer beaucoup de temps, et tout ceci avec des chances de succès difficilement évaluables.
      Alors, qui le fera ?

    2. Et même lorsqu’un leader a le mérite de se lancer, la tâche est énorme, pour lui et pour son groupe de départ, pour recruter des membres qui vont s’investir. Combien d’années, de dizaines, de centaines de réunions publiques faut-il pour cela ?

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