Une histoire à dormir debout


 nuit debout  Trop facile, oui vous avez raison. Pourtant on ne peut qu’être ahuri par le battage médiatique lié à ces quelques regroupements nocturnes.

Depuis quelques jours les quelques participants à ces manifestations pacifiques bénéficient d’une couverture médiatique disproportionnée par rapport à l’ampleur du mouvement. Mystère des media…

Ces mêmes media, valorisent bien curieusement les « valeurs » qu’ils prêtent à ce mouvement : « parole libre » « ouvert à tous », …etc . Jusqu’à Emmanuel ( « A Pau, j’étais à Nuit debout ») qui nous en dresse un portrait somme toute idyllique : « Il se présente comme un rassemblement de personnes de tous horizons », « Chaque personne était le mouvement, et le mouvement était chaque personne, interdisant ainsi un quelconque membre et une quelconque délégation de s’arroger le droit de représentation. », « Étonnamment, le fond n’était pas ou peu présent »

Pourtant, la réalité est bien différente.

« L’ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis est venu, samedi 16 avril, apporter son soutien aux participants de la Nuit debout à Paris, obtenant comme chaque volontaire le droit de s’exprimer quelques minutes lors de l’Assemblée générale quotidienne. » (Le Monde.fr)

Mais hier soir la parole n’était pas « ouverte à tous »:

« Il n’était visiblement pas le bienvenu. Alain Finkielkraut s’est rendu samedi soir place de la République à Paris où se déroule le mouvement Nuit debout depuis plusieurs semaines.
Sur une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, on entend des «casse-toi» et autres huées adressés au philosophe. La suite des images montre le philosophe quitter la place tout en se faisant insulter par une jeune femme à qui il lâche : «Gnagnagna, pauvre conne». Deux hommes qui l’escortent lui demandent de ne pas en rajouter, et Alain Finkielkraut explique qu’il se fait insulter et qu’il «peut répondre aussi». (Le Parisien.fr)

Ainsi donc ce mouvement exemplaire de liberté est ouvert à tous à condition d’être imprégné des idées d’extrême gauche… on s’en doutait !

Et la suite est tout aussi logique :
« Sur Twitter, les Jeunes Communistes ont revendiqué avoir «tej» (jeté) Alain Finkielkraut. » (Le Parisien)

Bien évidement cet embryon de mouvement est noyauté par les mouvements d’extrême gauche.

Heureusement, le grand soir n’est pas pour demain, les français l’ont compris depuis longtemps. Par contre la majorité des citoyens est bien en rupture avec la situation actuelle, non pas pour une question idéologique dépassée, mais pour un fonctionnement démocratique efficient avec des élus différents, honnêtes et courageux, pas des carriéristes, toujours les mêmes, prêts à toutes les compromissions pour être ré élus.

Daniel Sango

22 commentaires sur « Une histoire à dormir debout »

  1. «Nuit debout est un mini évènement ultra médiatisé. Aux manettes, les militants d’extrême gauche (NPA, Jeunes communistes, étudiants d’extrême gauche) on y rajoute quelques rêveurs, quelques curieux et quelques insomniaques..»

    Complément «un peu différent!!!» donné par le politologue Gaël Brustier, jeune chercheur en science politique (tout aussi légitime que d’autres donneurs de vérités). SUD OUEST 10 mai 2016.
    «Le public change de soir en soir, il y a des AG, des sympathisants, des curieux mais le noyau dur paraît très générationnel: jeunesse des métropoles, beaucoup de «sur-diplômés sous-employés». Thésards, doctorants, graphistes, salariés des boîtes d’internet, d’agences de communication….ce sont des enfants des classes moyennes qui ont fait de longues études, mais les emplois qu’ils visent sont de plus en plus précaires, et habiter Paris leur est de moins en moins accessible».

  2. Bravo à Daniel Sango pour son analyse très juste de ce mouvement créé par l’extrême gauche pour l’extrême gauche. C’est la démocratie limitée à ceux qui partagent les mêmes idées. Une sorte de « démocratie populaire » comme on le connaissait avant la chute du mur. C’est un grand bon en arrière. Mais heureusement, ce n’est que du pipi de chat!

    1. « Bravo à Daniel Sango pour son analyse très juste de ce mouvement créé par l’extrême gauche pour l’extrême gauche.  »

      Je suis à la fois plein d’admiration devant une telle certitude et de crainte devant son
      affirmation péremptoire; elle transforme, par son contenu, une simple opinion en savoir!
      Ce comportement est très utilisé par les experts; il est dangereux car il contribue à faire perdre le sens des mots et à perturber l’information du public.
      Il conviendrait de revoir les définitions de: vérité, réalité, opinion, analyse, expliquer, raison, savoir.

      «analyse très juste»

      analyse: «étude personnelle(subjective) destinée à définir les différentes parties d’un tout pour expliquer les rapports qu’elles ont entre elles.»
      Ici , toutes les parties ne sont pas évoquées, ce n’est donc qu’une analyse très partielle et subjective.
      Juste: Qui est exact, conforme à un système conventionnel, à une norme. Quelle est la norme dans ce cas?

      «ce mouvement créé par l’extrême gauche pour l’extrême gauche.»

      Affirmation non démontrée rationnellement, ce n’est donc pas un savoir, on n’a pas le droit de l’affirmer.

      Je ne critique pas la prise de position, c’est une opinion, une vérité personnelle, et elle est respectable, mais la façon de l’exprimer car elle influence le lecteur en lui laissant croire que cette opinion est un savoir, ce qui n’a rien à voir.`
      L’opinion est individuelle, c’est: «un jugement, avis, sentiment qu’un individu ou un groupe émet sur un sujet, des faits, ce qu’il en pense» Larousse.

      1. Vous avez oublié d’analyser la seule chose importante dans cette histoire: le pipi de chat. Vite au labo, pour un test d’urine!

  3. « Il y avait le serment du Jeu de paume. Il faudra désormais compter avec le serment de la Bourse du travail. Il n’est pas sûr en revanche que celui-ci marque l’Histoire. À l’issue de trois heures de débats, le journaliste François Ruffin, réalisateur de Merci patron ! et initiateur de la Nuit debout, fait se lever la salle et lui demande de brandir sa main droite. « Non, la gauche ! », suggère un participant pour plus de cohérence idéologique. L’ensemble de l’assemblée obtempère et fait le serment de « ne plus jamais voter PS ».
    Alors que le mouvement Nuit debout se revendique comme apolitique et qu’il s’est construit en indépendance totale vis-à-vis des partis, il est étrange d’assister soudain à une telle mise en scène, en décalage avec cette volonté de se tenir loin des tractations et autres logiques d’appareil.  » (Médiapart 21 avril)

    Bon, c’est au cas où il y en aurait encore qui dormiraient debout…

    1. J’espère effectivement que vous êtes allés voir « Merci patron! » un excellent film sur la crapulerie et les méfaits de l’oligarchie financière qui nous gouverne. Toujours à l’affiche au Méliès.

  4. Nuit Debout, c’est la partie émergée d’un iceberg qu’il ne faut surtout pas mésestimer, rappelons nous le Titanic!
    Aller chercher des avis dans la presse, c’est peut-être prendre des risques si l’on souhaite présenter une situation objective. Les médias sont le pouvoir dominant, ils définissent le nouveau bien et le nouveau mal en politique.
    Cela ne m’étonne pas que le Point, et les autres, ne comprennent pas le sens du mouvement «Nuit debout»! Il y a bien des choses que ces journaux ne comprennent pas!
    La Presse est politisée, elle est donc, comme les hommes politiques, contre toute initiative cherchant à les court-circuiter et à les exclure.

    Un jugement sur cette manifestation ne peut s’aborder qu’en l’intégrant dans le problème GLOBAL prenant en compte tous les facteurs qui interagissent et qui aboutissent à cette révolution sociale. Cibler des jugements et la solution sur cette manifestation seule, c’est vraiment un manque d’intelligence c’est-à-dire du savoir lire entre les lignes!
    Nous sommes au niveau de l’hexagone, au niveau européen, dans un chaos et une hypocrisie généralisée: économique, financier, politique, environnemental, agricole, social, institutionnel, politique étrangère(migration, entente européenne)……Cela craque de partout! Il faut admettre que nous assistons à la fin d’une période qui a eu son heure de gloire mais qui n’est plus adaptée à la situation évolutive qu’elle a engendrée.
    Pour sortir du chaos, de nouveaux paradigmes sont à créer et à partager; ce sont eux qu’il faut élaborer et trier; or, ceux qui cherchent et proposent sont rejetés systématiquement car il faut reconstituer les mêmes erreurs et continuer sur les mêmes bases pour engendrer les mêmes profits; il faut donc s’attendre à des déchaînements lamentables, condamnables sans doute, mais compréhensibles: verbaux, écrits, et hélas d’autant plus violents qu’on attendra davantage!

    Un fait est certain, ce ne sont pas des partis politiques que la solution sortira, ils sont en pleine décomposition, les extrémistes prennent de la vigueur, des luttes sont à attendre, comme par le passé. Il faut refaire des Etats généraux au niveau de la France et de l’Europe et en faire une autre où chacun sera reconnu suivant ses valeurs humanistes!

    1. Nuit debout est un mini évènement ultra médiatisé. Aux manettes, les militants d’extrême gauche (NPA, Jeunes communistes, étudiants d’extrême gauche) on y rajoute quelques rêveurs, quelques curieux et quelques insomniaques..
      Aucun travailleurs, eux ils travaillent le lendemain …
      Liberté de parole à condition d’avoir une vision limitée : anticapitaliste, anti marché, anti ordre établi, etc..
      C’était d’ailleurs caricatural quand un de ces « représentant » (enfin non puisque personne ne représente personne mais il faut dire la même chose) présentait les axes du mouvement à C politique face à Attali (trop gentil …) dimanche.
      Salaire pour tous, a commencer par les étudiants , semaine de 32h, etc… on croirait entendre Besancenot.
      Pas sérieux, ces idées représentent moins de 10% des citoyens.
      Ecoutons d’abord ceux qui sont couchés la nuit et qui bossent le jour.

  5. Ah j’oubliais, les Nuits Debout à Pau c’est tous les mardis et vendredis à 19 h place Clemenceau et c’est super…

  6. « Battage médiatique ! » écrivez-vous ? Mais il y a déjà des Nuits Debout dans le monde entier ! (ire mon article Les nuits Debout ici) Et pour ce qui est de l’organisation du mouvement, il n’est qu’au début et va se structurer un peu plus bien sur alors vive ce nouveau printemps européen !

  7. Ok ce n’est pas normal, mais Finkielkraut a-t-il été sifflé à cause de ses idées, ou à cause du fait qu’il représente ce système politico médiatique accusé de confisquer la parole et la démocratie. Nuit debout est pour les petites gens. Finkielkraut et cie ont déjà accès aux médias

  8. Ci après trois extraits du POINT :
    Dans Le Journal de la Haute-Marne, Christophe Bonnefoy s’interroge sur la nature décidément insaisissable de Nuit debout après cet incident : « On pourra nous affirmer, de la même manière, que les insultes et les crachats qui ont visé le philosophe Alain Finkielkraut ne reflètent pas l’ambiance générale. Une fois de plus, sûrement, le fait de quelques personnes en marge. Évidemment. Il faut pourtant bien se rendre à l’évidence. Il est loin d’être certain que la tolérance de la parole de l’autre guide ceux qui se voudraient débatteurs. Si bien qu’au final, il est bien difficile de comprendre le contenu, tout autant que d’identifier ceux qui voudraient lui donner forme. Les politiques ne s’y sont pas trompés. À droite comme à gauche, on prend le phénomène avec des pincettes, sans trop savoir s’il faut l’encourager ou le condamner. Un comble, alors que cette place, ô combien, symbolique pourrait être le lieu idéal pour confronter les idées. Tout public confondu. »

  9. Très sévère, Jean-Marc Chevauché estime dans Le Courrier picard que ce qui s’est passé à la République est « à vomir ». « La manifestation de Nuit debout est devenue riquiqui en quelques minutes, place de la République samedi soir, quand quelques bas de plafond ont insulté le philosophe et son épouse et leur ont craché dessus. (…) Ce qui s’est passé est plus grave qu’on ne le pense. En interdisant l’accès à la place publique, de tristes sires ont prétendu décider de qui est digne ou pas d’écouter les débats. On prétend donc que Finkielkraut et Madame ne sont pas des citoyens comme les autres. C’est à vomir. Et qu’on ne vienne pas dire que ce sont les élites et les têtes d’un système tout entier essoufflé qui ont été proscrites. On ne peut pas se cacher derrière cette argutie quand, l’après-midi même, Yanis Varoufakis était accueilli sous les applaudissements. »

  10. Dans Le Républicain lorrain, Pierre Fréhel juge ainsi que les « masques sont tombés » : « Ils ne veulent ni chef, ni leader, ni porte-parole. Ils sont pour la démocratie directe et participative et contre l’oligarchie régnante. Mais, de toute évidence, ils ont perdu en cours de route le sens du mot tolérance et oublié la place que celle-ci occupe naturellement dans une démocratie respectable. Nuit debout (…) a montré le visage détestable de la haine de l’autre. (…) Le sort réservé, samedi soir, au philosophe Alain Finkielkraut, pris à partie, insulté et chassé de la place pour délit d’opinion, témoigne gravement contre la prétendue innocence d’un mouvement bigarré, pacifiste et » ouvert à tous ». Les masques sont tombés. Ces débats sans fin proposés par les initiateurs de Nuit debout étaient destinés à cacher leur incapacité à se mettre d’accord sur un projet politique. Il est à craindre désormais que, fantasmé, leur objectif ait finalement une coloration totalitaire. Vilipendés par le mouvement, les politiques jubilent déjà. »

      1. ce n’est pas avec des idées fixes que l’on fera changer le monde. Ni en fixant des idées. Pourquoi changer le monde ? Je me suis absenté dix jours et la Nature a explosé, loin des revendications des hommes. Je la trouve, à mon retour, d’une certaine façon, « amoureuse ». Tous ces discours me paraissent bien éloignés du temps qui passe, modeste, du temps auquel nul n’est attentif, et qui pourtant, vent ou nuit debout, nous laissera seuls boulevard des allongés. La poésie est un combat dont l’homme est la plume, l’oiseau qui raconte le vol, le fusil et la balle. Alors, ce peut être chouette, la nuit, debout. Mais où se cacher, pour faire pipi ?

        1. Voilà du Karouge, et du meilleur.
          Un commentaire qui n’est pas caricatural et qui donne l’essence du mouvement. Bravo aussi à Emmanuel Pène qui peint bien la situation à Pau et qui n’a pas prétendu faire une analyse géopolitique pour les siècles à venir.

        2. D.S. 19 avril

          « Nuit debout est un mini évènement »
          Peut-être mais
          « c’est un petit pas pour l’homme et un grand pas pour l’humanité »
          si, contrairement à Armstrong on monte l’échelle des valeurs au lieu de la descendre comme on le fait depuis pas mal de temps!

          « Pas sérieux, ces idées représentent moins de 10% des citoyens »

          1°)La valeur des idées ne se mesure pas par des sondages d’opinion.
          2°)Ce sont toujours les minorités qui ont changé le monde.

        3. Karouge 18 avril

          « ce n’est pas avec des idées fixes que l’on fera changer le monde. »

          Notre monde fonctionne en boucle.
          L’individu est producteur de la société qui le produit, donc les idées peuvent changer le monde, même celui qui était hors de notre portée jadis,comme le climat et l’explosion amoureuse de la Nature dont nous vivons!
          Ces discours ne sont donc pas aussi éloignés que cela du temps qui passe; y être nullement attentif, c’est peut-être un peu égocentrique; même, si, c’est vrai qu’il nous laissera seul boulevard des allongés, la vie est un combat, pour nous-même et notre descendance; la plume, depuis des siècles, a joué un grand rôle et pas seulement en poésie, pour grimper les échelons de l’humanisme.

          Pourquoi changer le monde?
          Peut-être pour savoir « où se cacher, pour faire pipi? »
          une entreprise( Téléperformance à Blagnac) a « changé le monde », elle obligeait ses employés à envoyer un mail au supérieur pour aller aux toilettes.
          Comment faire à « Nuit debout » puisqu’il n’y a pas de « supérieur ».? Il faudra prévoir de changer ce monde qui veut changer le monde!
          C’est bien ce que je disais: l’individu est producteur de la société qui le produit.

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