Après les régimes de retraites spéciaux, il faut s’interroger sur les incohérences de l’assurance chômage dont les intermittents sont un exemple spectaculaire.
Voilà donc une catégorie de personnel qui bénéficie d’un régime spécial dont le financement est à la charge des autres : pour un euro cotisé le régime des intermittents verse 4 euros.
Ce régime est d’autant plus scandaleux qu’il existe un régime spécifique pour les travailleurs intérimaires. Pourquoi un électricien du spectacle bénéficierait-il d’un régime plus avantageux qu’un électricien intérimaire ?
La question est d’autant plus grave que l’UNEDIC est lourdement déficitaire (37 milliards de déficit cumulé en 2017 si rien n’est fait).
Vous me direz : la culture ça n’a pas de prix ! Bien, mais outre le fait que cela commence à bien faire, pourquoi ce seraient les seuls salariés du privé qui devraient financer la stupide exception culturelle française ?
Pourquoi les 5,5 millions de fonctionnaires resteraient-ils à l’écart des problèmes du reste de la société française ? Certes, ils cotisent 1 % qui alimente le fond d’Etat versant l’ASS (Allocation Spécifique de Solidarité pour les chômeurs non indemnisés ou en fin de droit) mais ils devraient cotiser comme tout le monde à l’UNEDIC ! Cela éviterait d’ailleurs à l’Etat de financer aussi ce régime spécial, c’est à dire à nouveau le contribuable.
On constate d’autre part une inflation incroyable du nombre d’artistes en France : ils étaient 57 000 inscrits en 1990, 111 000 en 2000, 137 000 en 2007, 244 000 en 2010 et 256 000 (dont 100 000 techniciens) en 2014… Une vraie exception, ne faut-il pas s’interroger ?
La France était elle un désert culturel en 1990 ? Pourquoi cette inflation d’intermittents du spectacle ?
Une raison de plus pour supprimer avec le statut d’intermittent, celui, anachronique et injuste, des fonctionnaires.
Daniel Sango
Crédit photo : Les Echos
A relire : « Intermittents du spectacle : une croissance permanente » AP du 28 juin 2014
Pour les intermittents, pourquoi n’avoir pas créer une caisse autonome et indépendante, déconnectée du régime général. Les prestations seraient réglées par les cotisations des ayants-droits. Mais celà les intéressés n’en veulent pas, ils préfèrent être financés par les cotisations des autres salariés. C’est la solidarité à sens unique.
pan sur le bec, je m’étais certainement mal exprimé, je ne mangerai pas de cerises non plus !
J’aimerais savoir, M.Sango, quel est votre métier, et d’où vous vient cette jalousie de l’autre et cette haine de ceux qui essaient de s’en sortir?
Le monde du spectacle n’est pas aussi rose que l’Etat veut bien le faire croire. Si le gouvernement n’était pas à la botte du Medef et de la finance, la réflexion serait bien différente.
Vous demandez d’où vient l’inflation du nombre d’intermittent…. pourquoi est-ce qu’il y a de plus en plus de voitures, de maçons, de politiques, de banquiers….?
Vous parlez des intérimaires… Aux dernières négociations, eux aussi ont été fortement touchés par de nouvelles mesures pour leur enlever chaque mois un peu d’allocations sous prétexte de faire des économies.
Vous parlez sans savoir. Un intermittent cotise comme n’importe quel travailleur, mais sur une durée plus courte, et est indemnisé sur une durée également plus courte. Est-ce cela l’égalité dont vous parlez?
Vous parlez de déficit…. Le spectacle fait marcher l’économie de toute une ville, hôtels, bars, restaurants, taxi, véhicules de location, bus, EDF, société de sécurité…. Si vous voulez des chiffres, le spectacle rapporte plus que le secteur automobile…et pollue beaucoup moins.
Toutes les économies dont parle le gouvernement sont faites sur le dos de ceux qui ne gagnent pas beaucoup.
Les vraies économies à faire seraient de diviser les salaires des ministres et députés par 2, sans parler de tous les avantages et privilèges dont ils bénéficient et qui n’ont pas l’air de vous choquer. Il faudrait peut être arrêter de donner des millions aux anciens présidents, mais ça n’a pas l’air de vous choquer non plus.
Il faut arrêter de se diviser, arrêter d’essayer de supprimer les acquis sociaux de son voisin, en faisant passer ça pour des privilèges, alors qu’il faudrait consolider ces acquis pour qu’ils rejaillissent sur toutes les professions.
La crise et la dette budgétaire de l’état n’existe en aucun cas à cause des travailleurs, quels qu’ils soient, mais a été créée par l’état. (l’état français ne fabrique plus son propre argent depuis longtemps mais paie une société privée pour le faire. A partir de là se crée une dette impossible à rembourser)
Maintenant, il est temps d’arrêter de faire le jeu des puissants en nous divisant (à moins que vous ne fassiez partis de ceux là, M.Sango), mais il est temps de reprendre notre droit à la vie, au bonheur, et au respect de l’être humain.
Il est toujours plus facile de juger que de comprendre.
Je crois que vous ne voulez pas voir la réalité en face.
Expliquez moi pourquoi il faudrait que deux intermittents aient des conditions d’indemnisation différentes ?
Expliquez moi pourquoi il faudrait qu’un conducteur de train ait sa retraite à 50 ans et un chauffeur routier qui travaille plus dur et plus longtemps ait sa retraite à 63 ans ?
Expliquez moi pourquoi il faudrait que deux enseignants ou deux infirmières aient des contrats de travail, des statuts, différents parce que l’un est dans le public et l’autre dans le privé ?
Non, la justice c’est l’égalité.
Pour le reste ce serait trop long de répondre, juste un point :
« La crise et la dette budgétaire de l’état n’existe en aucun cas à cause des travailleurs, quels qu’ils soient, mais a été créée par l’état. »
Il faut ouvrir les yeux, on est dans un pays démocratique, les politiques ont été élus par les citoyens, ce sont eux qui ont creusé la dette et qui continuent d’ailleurs de la creuser !
D’ailleurs si on vous suit la dette de l’UNEDIC dépassera les 37 milliards d’euro …
« Non, la justice c’est l’égalité»
Ne pensez-vous pas que vous défendez l’égalité là où cela vous arrange pour défendre votre façon de voir et que vous êtes muet sur les véritables inégalités autrement plus importantes et ignobles.
D’accord avec vous pour faire respecter la justice mais alors combattez-la partout!
Et je pourrais allonger la liste d’inégalités aussi criantes que vous ne dénoncez jamais! Pourquoi?
Pourquoi y a t il des inégalités ?
Vaste sujet, mais basiquement : parce que nous sommes différents, tout simplement.
Si vous pensez que tout le monde doit vivre de la même façon avec des revenus identiques, alors vous vivez dans un espoir qui s’est effondré il y a quelques décennies avec la fin de l’URSS (qui d’ailleurs n’était pas si égalitaire que ça…)
Il faut ajouter que le système fiscal français est extrêmement redistributif, on voit mal comment il pourrait l’être plus.
Inégalité : vous en avez un exemple frappant tous les jours dans les stades, des milliers de personnes aux revenus plutôt faibles payent assez cher des places et viennent applaudir, idolâtrer même, des sportifs qui gagnent des dizaines de millions d’euro par mois, et personne n’est choqué…
« Pourquoi les fonctionnaires payent des impôts sur tous leurs revenus alors que dans d’autres métiers, on peut placer ses revenus là où vous savez, sans en payer? »
Tout d’abord il faut remplacer fonctionnaires par salariés (je sais qu’ils sont très nombreux mais quand même…) ensuite si vous avez des revenus légaux en France, je ne sais pas comment on fait pour ne pas payer d’impôt. Ensuite, je ne connais pas « là où vous savez sans en payer »
D.S
1°)«Pourquoi y a t il des inégalités ?»
Je ne vous demandais pas pourquoi il y avait des inégalités car la raison est évidente et vous la donnez, mais pourquoi vous ne les dénonciez pas dans d’autres domaines que ceux que vous ciblez sans arrêt.
2°)«Si vous pensez que tout le monde doit vivre de la même façon……»
Cela n’a jamais été le cas pour les mêmes raisons, par contre quand vous écrivez:
«Expliquez moi pourquoi il faudrait qu’un conducteur de train ait sa retraite à 50 ans et un chauffeur routier qui travaille plus dur et plus longtemps ait sa retraite à 63 ans ?», vous semblez le suggérer.
D’autre part, je ne suis pas spécialiste de ce problème, j’ai consulté le site du ministère de l’Energie et ai constaté:
«Conditions d’accès au congé de fin d’activité 26 novembre 2014(mis à jour le 2 juin 2015) . Aux termes des stipulations de cet accord, les conditions d’accès au CFA deviennent:
Pour les conducteurs de transports de marchandises (TRM):
Etre âgé d’au moins 57 ans et de moins de 62 ans
Etre conducteur routier de marchandises, en activité, dans une entreprise de transport routier de marchandises relevant de la convention collective nationale des transports routiers et des activités auxiliaires du transport (c’est le code NAF de l’entreprise qui fait foi)
Avoir exercé pendant au moins 26 ans un emploi de conducteur routier de marchandises dans une entreprise de transport routier de marchandises relevant de la convention collective nationale des transports routiers et des activités auxiliaires du transport (le code NAF de l’entreprise qui fait foi).
3°)Enfin:
«si vous avez des revenus légaux en France, je ne sais pas comment on fait pour ne pas payer d’impôt.»
Si et seulement si, tous les revenus sont déclarés!
«je ne connais pas là où vous savez sans en payer»
Vous faites le naïf!
Pour bien comprendre, il faut préciser que les fonctionnaires ne sont pas des contribuables.
Plus scientifiquement, si C désigne l’ensemble des contribuables et F désigne l’ensemble des fonctionnaires,
alors l’intersection de C et F est vide.
CQFD, dont acte.
« Pour bien comprendre, il faut préciser que les fonctionnaires ne sont pas des contribuables. »
C’est pour cela que vous ne comprenez pas ?
Certes les fonctionnaires sont des contribuables, mais pas pour l’UNEDIC organisme qui gère les aides aux chômeurs. Et ce n’est pas normal.
Encore moins normal quand c’est l’Etat qui décrète qu’une catégorie de personnel doit être avantagée par rapport aux autres.
Tout le monde a bien compris. Tous les salariés qui ne travaillent pas stricto sensu dans le secteur privé sont des parasites et des bêtes nuisibles à éliminer au plus vite.
Il n’y a que vous qui n’avez pas compris et qui confondez statuts et personnes physiques…
Sans parler du vocabulaire que vous employez…
On ne peut pas laisser écrire ce genre de commentaire. Il laisse la désagréable impression qu’on monte les uns contre les autres et qu’on essaie de clouer au pilori ceux qui auraient quelques avantages supposés sans chercher à connaître le dessous des cartes.
Sur l’intermittence, donc. Je suis d’accord avec une chose : bon nombre de producteurs emploient des techniciens en tant qu’intermittents du spectacle quand ils devraient les embaucher en bonne et due forme. Et font payer à la collectivité des charges qu’ils devraient assurer.
En revanche, pas évident que l’Unedic y trouverait son compte si cette « exception culturelle » venait à disparaître. Il faudrait faire le calcul du manque à gagner pour tous ceux qui vivent indirectement du spectacle vivant. Quid des restaurateurs, des vendeurs de bière, des marchés, des médias, même, qui vivent de la musique sans jamais oser l’avouer ? On imagine ce qu’était et que serait Marciac sans son JIM ? Une adorable bastide de quelques centaines d’âmes connue dans tout le canton.
Alors, oui, si on ne lève pas le nez de son guidon, on peut se dire, comme en sport, qu’on paye deux fois lorsqu’on assiste à un concert : une première fois avec nos cotisations et une seconde avec notre billet. C’est pareil lorsqu’on va soutenir la Section, on passe deux fois à la caisse avec, cette fois, les impôts locaux. Mais peut-être faut-il aller un peu plus loin dans le raisonnement.
Déjà, la culture n’est pas le sport et ne bénéficie pas des mêmes soutiens potentiels. Pourquoi ? Parce qu’elle ne draîne pas autant de public. Et qu’un partenaire, avant tout, ce qui l’intéresse, c’est l’exposition dont sa marque va bénéficier. Donc, on est dans une économie plus fragile, surtout à l’ère du numérique et du pillage organisé des oeuvres et des auteurs qui les ont créées.
Le rôle d’un état est d’être un régulateur en même temps qu’un amortisseur social. Surtout que, toujours si l’on considère les effets indirects de la culture, le coût n’est pas exorbitant. Et si l’on comptait dans une place de concert les heures de répétition et le temps passé à démarcher des lieux de plus en plus réticents, on achèterait des billets à 100 ou 150 euros. Pas concevable.
On résume ? L’intermittence, c’est un peu comme la PAC. Ce sont les gros qui en profitent. Les autres ? Ils font comme ils peuvent. S’engouffrent dans le système faute de mieux. Et, dans leur grande majorité, font de leur mieux pour nous faire rêver…
Merci Lafitole pour ce commentaire plein de sagesse et d’humanité. Et merci aux intermittents du spectacle pour nous permettre d’aller au spectacle, au théâtre, au concert, et ainsi nous ouvrir à la beauté et élever notre âme.
Vous mélangez tout, la politique culturelle de l’Etat ou des communes et un système d’indemnisation du chômage national qui doit traiter tous les français de la même façon.
Tout à fait d’accord pour un traitement équitable pour tous les Français.
ça veut dire qu’il faut arrêter les accords de branche, les accords d’entreprise et autres faiseurs d’inégalité entre fonctionnaires, salariés de grosses sociétés et employés de TPE où il n’y a pas de comité d’entreprise, de délégués du personnel et autre.
Mais un nivellement, aujourd’hui, ça passe forcément par un nivellement par le bas. Un dumping social où, au nom de la flexibilité et de la compétitivité, de Bruxelles et de je ne sais quoi on remet tout à plat, certes, mais au sens premier du terme.
A plat comme l’électroancéphalogramme de ceux qui, depuis 30 ans, disent tout essayer pour endiguer une crise et un chômage programmés dans les cartons de l’OCDE et des officines de ce type de longue date. Les temps ont changé. La place des syndicats et surtout leur représentativité aussi, ce qui est logique dans la société individualiste née des années de consommation à outrance et, surtout, d’années 80 dont nous payons aujourd’hui les dérives.
On tente de fonctionner avec des modèles qui, de fait, n’existent plus. Et qui ne marcheront plus. C’est ce que ne veulent pas comprendre les partis traditionnels. Et c’est ce qui explique en partie la montée des extrêmes.
Alors, oui, on doit traiter tous les Français de la même façon, pour reprendre votre expression à laquelle j’adhère à 100%. Mais on doit pour cela avoir le courage de laisser choir tous les oripeaux des trente glorieuses, d’imaginer d’autres solutions pour tirer notre pays vers le haut, pour tirer toute l’Europe vers le haut et en faire un vrai état fédéral. Ce qu’elle est condamné à devenir, faute de quoi elle s’autodétruira définitivement sur la lancée de ce qu’elle est en train de faire, incapable de s’entendre sur une politique agricole commune, sur une gestion des migrations de populations qui fait honte, sur un arrêt généralisé de pesticides reconnus comme dangereux. Cet été, nous mangerons de la cerise allemande traitée parce que la cerise française aura été la seule à se voir interdire un traitement potentiellement dangereux et que sa production aura été anéantie. Annecdotique mais symptomatique de l’absurdité d’un système à bout de souffle. A propos duquel il est nécessaire de se mettre autour d’une table pour étudier le moyen de le laminer définitivement et de repartir sur des bases un peu plus saines. ça devrait être l’un des enjeux des futures présidentielles. ça devrait…
«arrêt généralisé de pesticides reconnus comme dangereux. Cet été, nous mangerons de la cerise allemande traitée parce que la cerise française aura été la seule à se voir interdire un traitement potentiellement dangereux»
1°) Dangereux cela veut dire quoi? Conseiller de manger des produits dangereux cela porte un nom.
2°) «Nous mangerons»! Vous peut-être, pas moi! Personne n’est obligé de prendre des risques reconnus! La consommation des fruits bio de saison peut apporter son lot de vitamines sans ces risques.
3°)Complément d’information:
Effectivement, comme vous l’écrivez, ce système d’empoisonnement direct des consommateurs et indirectement par la destruction des pollinisateurs est vraiment à bout de souffle; «il est nécessaire de se mettre autour d’une table pour étudier le moyen de le laminer définitivement et de repartir sur des bases plus saines» pour le consommateur.
anecdote : je suis allé faire deux courses à l’intermarché local en fin d’après midi. J’ai regardé les aiguillettes de canard : provenance Bulgarie ! (3,70 euros de mémoire, même emballage que les « locales », à 6.50 euros)…
« On tente de fonctionner avec des modèles qui, de fait, n’existent plus. Et qui ne marcheront plus. C’est ce que ne veulent pas comprendre les partis traditionnels. Et c’est ce qui explique en partie la montée des extrêmes. »
J’ajouterais qu’il n’y a pas que les partis traditionnels qui ne comprennent pas. La société d’en son ensemble, ne comprend pas. De toute façon les politiques ont plus souvent suivi les événements qu’ils ne les ont précédés.
Je me demande aussi si la société et notamment les mouvements contestataires (front de gauche, frondeurs par exemple), n’en sont pas à reprendre des critiques et des solutions comme si nous étions encore au temps des trente glorieuses.
Les nouveaux modèles se mettent en place dans la douleur.
« Le rôle d’un état est d’être un régulateur en même temps qu’un amortisseur social. »
L’état joue le rôle d’amortisseur social depuis le milieu des années 70 (chocs pétroliers). S’il le joue mal, c’est qu’il est exsangue.
« L’intermittence, c’est un peu comme la PAC »
Intéressant. J’aimerais bien voir jusqu’où va le parallèle.
En première approche, les gros peuvent se passer des agriculteurs et il y a un moment que la disparition des agriculteurs est programmée (à mon avis 1850). Il y a quand même un peu d’espoir pour les agriculteurs qui s’orientent vers le bio ou les circuits courts.
La culture a été annoncée comme un levier de développement pour l’économie. Pour l’instant ça patine.
Il en est de même pour la santé ou l’aide à la personne.