La primaire auto-dénommée » de la droite et du centre » mais en fait du parti » républicain « , démontre finalement les désaccords profonds entre candidats de la même « famille » politique. Elle permet aussi de constater la médiocrité de certains arguments qui interrogent sur la lucidité de leurs auteurs.
Alain JUPPÉ croit-il vraiment gagner en interpellant François FILLON sur l’avortement ? ou en lui reprochant de bénéficier d’électeurs FN comme si ceux-ci étaient définitivement liés par un vote peut-être circonstanciel.
Naïveté ! C’est une affirmation gratuite et ridicule dans la mesure où tout citoyen pouvait participer au scrutin.
Comment ne voit-il pas qu’une majorité d’électeurs se souviennent de sa condamnation pénale, que son âge est un handicap, qu’il est, avec d’autres, responsable de la situation du pays et que sa sympathie pour les musulmans est mal vécue ?
Une naïveté bien partagée au demeurant.
Comment Nicolas SARKOZY n’a-t-il pas senti le rejet qu’il inspire non seulement parce qu’après sa défaite de 2012 il a affirmé qu’il renonçait à tout mandat électif mais aussi parce qu’il semble avide de pouvoir plus pour lui-même que pour le pays ?
Comment cette primaire pouvait être bizarrement dénommée » de la droite et du centre « , avec des candidats tous membres des » Républicains » et aucun candidat de partis se disant centristes ?
Comment certains ont pu croire qu’ils avaient quelque chance de succès alors qu’à quatre ils ne totalisent même pas cinq pour cent des suffrages ? Sans doute dans l’espoir d’obtenir un poste ministériel en apportant leur soutien à l’un des deux finalistes !
Comment une ancienne ministre qui a fait largement son temps peut prétendre participer à l’élection présidentielle, si ce n’est avec des arrière-pensées (nuire à un candidat ou espérer une récompense) alors qu’elle a dû quitter la scène après la révélation de vacances pour dans un pays dont le président a dû fuir ?
Comment le président du MODEM ne perçoit-il pas qu’il ne représente plus que lui-même et qu’il est désormais dans le wagon de celles et ceux dont les électeurs ne veulent plus sauf à accroître le taux des abstentionnistes ?
Qui ne voit dans ses intentions sa volonté de nuire à des candidats de la « non-gauche » et de se mêler à une partie où ,lors de sa dernière participation, il a joué contre son camp ?
François FILLON a certes le mérite d’apparaître plus lisse, mais avec bientôt trente-six ans de vie publique il serait, s’il était président, obligatoirement voué à des concessions envers ceux qui lui apporteraient leur soutien.
Et en face, ce n’est guère mieux. La trahison d’anciens ministres adoubés par Francois HOLLANDE qu’ils abandonnent au milieu du gué dans la crainte d’un naufrage auquel ils ont pourtant participé, ne donne pas une belle image de tout ce monde qui semble vivre sur une autre planète.
Comment, tous ces professionnels de la politique qui pour beaucoup n’ont jamais exercé réellement un métier, comment en peu de mots n’ont-ils pas compris que leurs interventions radiodiffusées et télévisées n’ont plus le poids qu’elles ont eu, depuis que les réseaux sociaux se gavent d’informations et d’interventions d’internautes souvent empreintes de plus de bon sens que leurs promesses ?
Ils comptent tous, plus ou moins, sur la naïveté des électeurs mais ils ont bien tort. Ne voient-ils pas que ceux-ci ne font plus confiance ni aux sondages, ni aux médias, ni aux femmes et hommes politiques qui se perpétuent depuis des années sans qu’on sache qui, du goût du pouvoir ou de l’intention de servir, est leur moteur ?
Et tout ce joli monde donne des consignes de vote de moins en moins écoutées malgré l’appui ridicule de notables (comédiens, chanteurs, scientifiques ou écrivains) dont bien peu ont dû prendre le temps de lire un article de notre Constitution, comme si les électeurs leur appartenaient.
Oui, le peuple réfléchit désormais et en plus il constate. Quand par exemple, de malheureux français vivent sous le seuil de pauvreté, peut-on leur faire accepter l’idée qu’il faut prendre en charge des clandestins qui n’ont ni la volonté, ni la capacité d’intégrer nos mœurs, nos coutumes, notre culture ou notre histoire, et plus encore celle de donner à certains une allocation pour retourner dans leur pays ?
Cessez, femmes et hommes de pouvoir, de croire que le bon peuple acceptera indéfiniment tout ce qui lui est imposé contre son gré.
Vos discours, vos promesses il a fini par ne plus y croire. À preuve, le taux d’abstentions toujours très élevé et des élus grâce à des systèmes électoraux permettant toute combine.
Vous êtes bien naïfs en usant d’arguments puérils qui ne sensibilisent plus.
La naïveté a bel et bien changé de camp et tous ceux qui se pressent aux portes du pouvoir feraient de s’en souvenir.
Pierre Esposito
crédit image : phrasesfb.com
Bravo à Me Esposito pour sa réflexion tout à fait pertinente et optimiste sur les capacités du peuple français au discernement politique. Contrairement à ce que laissent entendre certains commentaires, ce n’est pas parce qu’une large frange des électeurs votent Front national que la population française ne réfléchit pas. C’est même exactement le contraire. C’est parce que le peuple français fait le constat, comme l’indique Me Esposito, de l’incapacité des partis dits de gouvernements depuis quarante ans à trouver des solutions satisfaisantes aux différentes crises, économiques, sociales, migratoires… qu’un grand nombre de français en déduit, à tort ou à raison, qu’est venu le temps de tenter d’autres solutions. Il y a une certaine logique à cela.
C’est toujours facile d’écrire un article à charge tapant à bras raccourci sur le personnel politique. Mais quelles solutions l’auteur propose-t-il pour améliorer les choses ?
De très nombreuses contre vérités dans cet article et surtout une grande naïveté : non le peuple ne réfléchit pas.
La preuve, il y a 30% de votants qui s’égarent vers le Front National, et une dizaine qui croit les balivernes de Mélenchon, assez proches d’ailleurs de celles de Le Pen.
Cela fait des années que je termine certains de mes articles par « Quand les citoyens s’éveilleront … » On a donc les élus qu’on mérite, et c’est pas beau !