Tous pourris et ensuite ?


J’écoutais ce matin le énième micro trottoir à propos des présidentielles, cette fois du point de vue de la rémunération des politiques. « Trop payés » disait Monsieur Poncif , « et en plus ils ne foutent rien, ils sont invités à des tas de repas pour couper des rubans et ils ne payent ni le train ni les impôts etc… ».

Je me mettais à la place de l’élu consciencieux qui écoutait ça. Et qui lui devait penser à la cohorte des Poncif et des Lambda qui font la queue à sa permanence pour une histoire de points sur leur permis ou pour bénéficier d’un petit coup de piston pour l’attribution d’un logement social ou pour les études de la petite ou pour un boulot pour le cousin. Les mêmes Poncif et Lambda qui payent leur plombier au schwartz ou carottent la TVA dès que l’occasion se présente, rabotent leurs impôts et grugent l’Etat et leurs concitoyens en s’en vantant qui plus est. Un sport national. Cet élu qui court entre trains et avions pour assurer du mieux qu’il le peut sa présence dans l’hémicycle où l’attendent les commissions auxquelles il se doit de contribuer après avoir absorbé une masse de documents souvent très indigestes, et sa circonscription, parce que ses électeurs le voient encore comme un faiseur de miracles. Avant de le poignarder dès qu’il a le dos tourné. Qu’attendons-nous de nos élus ? Pourquoi leur reprocher d’être à l’image de notre société ou à la nôtre ? Comment expliquer à Monsieur Lambda ou à Monsieur Poncif que tout ne peut pas être mesuré à l’échelle de ses propres revenus, à la vision de ses propres lunettes, à la lumière de sa propre ampoule. Qu’on peut vivre mal avec un Smic, certes, mais aussi avec 10000 € par mois si on en dépense 11000. Cette propension à tout ramener à sa propre dimension, souvent toute petite, sans rien essayer de comprendre, sans rien mesurer d’autre que ce qu’on connait, c’est à dire souvent pas grand chose, est le résultat d’un égalitarisme borné amplifié par le tout-pour-ma-gueule usuel et associé à une transparence érigée en dogme par des médias autoproclamés justiciers et eux-mêmes instrumentalisés par une justice politisée.

Voilà ce que nous laisse le Président normal et sa cohorte de donneurs de leçons. Voilà le résultat d’années de crasse démagogie et de pratiques dévoyées mal cachées derrière les petites blagues d’un Robespierre souriant. Hollande n’a pas cessé au nom de sa prétendue vertu de rogner les libertés individuelles, de créer des juridictions d’exception et d’user d’un état d’urgence qui fait de nos soldats les cibles vivantes de pauvres fous pour mieux maintenir le peuple aux mains d’une minorité de gauche. Minorité toute puissante dans l’administration, les syndicats, la presse, l’enseignement, la justice, bref dans tout ce qui permet à notre Etat socialiste de contrôler plus de 55% de notre PIB au nom de l’égalité sociale. L’affaire Fillon en est la plus parfaite représentation. Qui voudra demain faire de la politique dans ces conditions en se risquant à défendre une pensée libérale ? Des Messieurs Propre, garantis pure laine vierge ? Des milliardaires à la Trump qui auront les moyens de se payer des campagnes électorales sur leur cassette personnelle au lieu d’essayer d’en couvrir les frais avec des sociétés de conseil ou des emplois familiaux ? Des poupées téléguidées par des milliardaires « roses » façon Macron ? Des naïfs imbéciles et démagogues ?

Ou des politiciens populistes et retords à la Chavez ou à la Trump qui sauront endormir le peuple en lui racontant ce qu’il veut entendre pour mieux se servir une fois au pouvoir d’un Etat devenu, sans que nous nous en apercevions, totalitaire et liberticide.

La démocratie a un prix et il est élevé aujourd’hui. Si François Fillon était un politicien corrompu ou asservi à toutes sortes de pouvoirs, il n’aurait certainement pas eu besoin de recourir à des petits bricolages en famille pour financer sa campagne. Ces accusations sont misérables et j’en suis certain, une majorité d’entre nous saura s’en souvenir le 23 avril.

FreeWheels

7 commentaires sur « Tous pourris et ensuite ? »

  1. Comment expliquer à Monsieur Lambda ou à Monsieur Poncif que tout ne peut pas être mesuré à l’échelle de ses propres revenus, à la vision de ses propres lunettes, à la lumière de sa propre ampoule. Qu’on peut vivre mal avec un Smic, certes, mais aussi avec 10000 € par mois si on en dépense 11000. Cette propension à tout ramener à sa propre dimension, souvent toute petite, sans rien essayer de comprendre, sans rien mesurer d’autre que ce qu’on connait, c’est à dire souvent pas grand chose, est le résultat d’un égalitarisme borné amplifié par le tout-pour-ma-gueule usuel et associé à une transparence érigée en dogme par des médias autoproclamés justiciers et eux-mêmes instrumentalisés par une justice politisée.

    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-23-mars-2017

  2. Le démarrage pouvait laisser penser que le point de vu prendrait le parti des élus qui effectue leur mission avec honnêteté et sans profiter de l’argent public. Il n’en est rien et cela se transforme au fil des lignes en une manipulation sidérante pour défendre l’indéfendable, des emplois fictifs, l’utilisation de son carnet d’adresse venant de son action politique pour pomper de l’argent pour une société de conseil. Et cela pourquoi pour financer un train de vie hyper confortable pour ne pas dire plus et en aucun cas pour financer une campagne. C’est lamentable comme propos, je trouvais habituellement plus d’objectivité même si je n’étais pas toujours d’accord avec ce que j’avais pu lire dans cette publication. Et pour que les choses soient claires, je condamne Fillon et de la même façon Le Roux. Sur ce sujet, l’intrinsigeance est de mise.

    1. Il est bon de rappeler (une fois de plus) que les propos tenus dans les articles d’AltPy ne reflètent rien d’autre que l’opinion de leurs auteurs.

  3. Oh, un fillonniste enragé et en roue libre…

    Qui essaie en plus de faire croire que c’est pour financer sa campagne que Fifi a tapé dans la caisse, alors qu’il s’agissait juste de financer son train de de vie personnel dispendieux. C’est sûr que quand on considère que le mariage de fifille doit coûter 33000€, il faut quelques à côté, hein…

    « Qui voudra demain faire de la politique dans ces conditions » ? Peut-être des gens avec des principes un peu plus solides (et ne dîtes pas qu’il n’en existe pas). Qui en retour seront d’ailleurs sans doute moins réceptifs à monsieur Poncif, qui se cassera les dents en venant demander sa place en HLM. Au final tout le monde y gagnera. Les démocraties nordiques fonctionnent comme ça, non ? Donc pourquoi agiter le chiffon Trump ou Chavez pour défendre des pratiques indéfendables ?

  4. C’est dommage j’aurais pu adhérer à une partie de votre écrit si la chute n’avait été aussi partisane…

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