Ce titre inspiré de celui d’un journal national (La Croix – 10.5.2017) est significatif de la situation que nous vivons au lendemain de l’élection présidentielle. Mais est-elle aussi inédite qu’on le dit habituellement ?
Ce qui est inédit certes est l’âge du nouvel élu. Il n’y a pas de précédent parce que les plus jeunes élus jusqu’alors, au plan mondial, avaient au moins 43 ans. En France, même Louis Napoléon Bonaparte avait 40 ans lorsqu’il a été élu président (1848).
Il y aura fallu pas moins de six scrutins pour que notre pays se lance dans une nouvelle aventure. Ainsi les primaires au nombre de deux, les deux tours de la présidentielle et maintenant les deux tours des législatives. Les cartes seront redistribuées parce que les partis au pouvoir depuis des décennies ont pris comme un méchant coup de vieux.
Sur le plan local, des Eric Saubatte, Pauline Roy qui appartiennent à la majorité municipale vont s’opposer au candidats du Modem dans le cadre des élections législatives. On ne sait pas encore qui de Michel Bernos ou de Josy Poueyto va recevoir l’investiture, sur la première circonscription, mais la tension est palpable. Quand on vous dit que la politique est plus là pour diviser que pour rassembler. Cela n’empêche pas d’ailleurs d’avoir constamment à la bouche les mots rassemblement, union, entente, unité, etc.
L’élection du président est à peine terminée que déjà certains descendent dans la rue pour faire connaître leur opposition. Un certain Baroin responsable de « Les Républicains » a très clairement fait connaître son intention d’en découdre. En raison de ces affrontements permanents, notre pays est la risée des grandes démocraties. Les Français ont toujours aimé les conflits. L’important est de se confronter, de s’opposer de se combattre au nom en réalité d’intérêts qui n’ont rien à voir avec l’intérêt supérieur de la Nation.
Il me semble que cette situation n’est pas tout à fait inédite. Pour le démontrer, permettez-moi de citer De Gaulle :
« Tant de secousses ont accumulé dans notre vie publique des poisons dont s’intoxique notre vieille propension gauloise aux divisions et aux querelles ».
« Bref, la rivalité des partis revêt chez nous un caractère fondamental, qui met toujours tout en question et sous lequel s’estompent trop souvent les intérêts supérieurs du pays. ».
Il est nécessaire que nos institutions démocratiques nouvelles compensent, par elles-mêmes, les effets de notre perpétuelle effervescence politique ». (Discours de Bayeux 16 juin 1946).
« Ces convictions-là sont les nôtres. Elles ne sont pas d’un parti. Elles ne sont de gauche ni de droite. Elles n’ont pas d’autre objet que d’êtres utiles au pays ». (Discours d’Épinal 29 septembre 1946).
Voilà pourquoi le moment m’a semblé venu où il pourrait m’être possible d’être utile encore une fois directement à la France. Utile, parce que c’est un fait que le régime exclusif des partis n’a pas résolu, ne résout pas, ne résoudra pas, les énormes problèmes avec lesquels nous sommes confrontés ». Utile, enfin, parce que je suis un homme seul, que je ne me confonds avec aucun parti, avec aucune organisation, que depuis cinq ans je n’exerce aucune action politique, que depuis trois ans je n’ai fait aucune déclaration, que je suis un homme qui n’appartient à personne et qui appartient à tout le monde ». (Conférence de presse du 19 mai 1958).
Oh, il ne s’agit pas ici de comparer Macron à De Gaulle, les circonstances sont différentes. Cependant parce qu’il a réussi à renouveler le paysage politique de notre pays, la démarche présente certaines similitudes. Espérons qu’aux législatives la confiance qui vient de lui être accordée sera confirmée. Donnons lui ses chances, on verra bien.
Pau, le 10 mai 2017
Joël Braud
« Un certain Baroin responsable de « Les Républicains » a très clairement fait connaître son intention d’en découdre. En raison de ces affrontements permanents, notre pays est la risée des grandes démocraties. Les Français ont toujours aimé les conflits. L’important est de se confronter, de s’opposer de se combattre au nom en réalité d’intérêts qui n’ont rien à voir avec l’intérêt supérieur de la Nation. »
Il y là une confusion. Cette critique de l’opposition frontale est justifiée pour le fonctionnement de la politique au quotidien, mais ici nous sommes en période d’élection et il est tout à fait sain que les différents courants politiques montrent leurs différences (et leurs muscles).
On verra bien quel est le paysage politique après les élections et c’est là qu’il faudra avoir des attitudes constructives entre partis.
On ne peut pas demander aux Républicains de faire campagne pour les candidats « En Marche » !
On ne peut pas dire, le Président est élu, les législatives doivent lui donner une majorité, pour une raison logique qui est que son programme n’a rassemblé que 1/4 des votants.
Les législatives ré équilibreront les choses et c’est très bien.
Et si Macron doit gouverner avec une coalition ce sera une bonne évolution pour les moeurs politiques.
Le benêt est tout à fait d’accord avec M. Sango et s’en excuse d’avance.
Les présidentielles sont une chose et les législatives une autre.
Comme le benêt l’a déjà exprimé, si beaucoup de républicains (y compris des membres de les Républicains) ont accordé leur vote, au Président élu, c’est pour faire barrage au FN et non pas en signe de « confiance » comme on voudrait maintenant le prétendre.
Il serait tout à fait exécrable que leur vote soit à nouveau confisqué afin, soi-disant, d’assurer la bonne marche des institutions. Ce sont les institutions qui doivent se plier au bon fonctionnement de la démocratie et pas le contraire! Chacun doit voter aux législatives en fonction de ses idées en les comparant au large éventail des programmes proposés. Et comme le dit M. Sango, ce sera tant mieux s’il y a une coalition.
le benêt
Il est toujours plaisant de voir les donneurs de leçons de démocratie faire l’éloge des putschistes.
S’il est quelque chose dont la politique en France n’arrive pas à se remettre, c’est bien la constitution de 1958.
le benêt
L’attitude revancharde de LR qui ne pense qu’à une chose, obtenir une majorité aux législatives pour bloquer Macron et imposer une cohabitation et son programme, est pitoyable. Ce qui les guide n’est pas l’intérêt de la France, mais le dernier espoir d’éviter l’éclatement de LR, après celui du PS.