Et maintenant à Pau ?


Dévoré par son ambition personnelle, François Bayrou a « accepté » de se voir confiées les fonctions de Ministre d’État chargé de la Justice. Contraint, forcé et à son corps défendant, il a dû dans le même élan oublier son engagement de s’occuper uniquement de Pau et de ne pas solliciter d’autres mandats. Ce n’est pas un mandat bien sûr que cette nomination au gouvernement, mais que devient son mandat de maire de Pau ?

L’encore maire de Pau a donc fait le bon choix qui lui permet d’une part à titre personnel d’occuper l’un des plus grands ministères et d’autre part de redonner une vie (selon le résultat des législatives) à son parti moribond. Cependant tant qu’il n’a pas démissionné du conseil municipal de la capitale béarnaise, il appartient toujours à cette instance. La règle fixée par le Président de la République veut que les ministres ne peuvent pas cumuler leurs fonctions avec la présidence de l’exécutif d’une collectivité territoriale. François Bayrou dispose donc d’un mois pour prendre sa décision.

Que va-t-il faire ?

Attendre ce mois pour savoir si les élections législatives ne donnent pas un résultat tel qu’il faille recomposer un gouvernement pourtant constitué en fonction d’une diversité savamment dosée. Cette hypothèse évidemment peu probable circule pourtant dans certains esprits.

Démissionner de son mandat de maire en restant conseiller municipal. Ce qui est le plus souvent évoqué. Certes ce serait une façon de conserver un ancrage électoral sur le plan local. Ancrage d’autant plus appréciable qu’il a été difficile à obtenir. Il n’est cependant pas évident de voir un ministre d’État ravalé au modeste rôle de simple conseiller d’une ville moyenne d’autant que son assiduité sera pour le moins déficiente.

Ne plus exercer aucun mandat dans la ville de Pau et s’en remettre à ses plus fidèles seconds.

Justement parmi ces seconds qui pourraient occuper cette fonction de maire ? Des hypothèses circulent. Josy Poueyto, première adjointe, devrait normalement être hors de course tant il paraît admis que sa candidature aux législatives devrait être couronnée de succès*. Il faut savoir profiter d’un climat favorable et d’une logique que l’on pourrait qualifier de constitutionnelle. Les Français auront en effet le souci d’armer le nouveau pouvoir en place d’une majorité à l’assemblée nationale.

Alors Jean-Paul Brin, deuxième adjoint, est celui qui, en raison de son investissement actuel, de ses qualités d’homme modéré et de contact présente le meilleur profil. Il est le fidèle parmi les fidèles. Rappelons simplement que cette élection se fera au sein du conseil municipal.

Maintenant les Palois, toujours intéressés par les avantages qu’ils peuvent tirer d’une situation nouvelle (c’est humain), se demandent ce que Bayrou va pouvoir, en raison de ses nouvelles fonctions, apporter à la ville de Pau. On verra.

Pau, le 18 mai 2017
Joël Braud

*La règle du non cumul des mandats s’applique après les élections législatives de 2017.

22 commentaires sur « Et maintenant à Pau ? »

  1. Tout cela me rappelle la fable du héron de La Fontaine : il n’a pas eu l’Elysée après de nombreuses tentatives, il n’a pas pu avoir Matignon, il se contentera de la Place Vendôme…. Mais il va falloir qu’il fasse un procès à la Sainte Vierge qui lui avait promis dans un songe qu’il serait Président de la République ….

    1. Le Héron de la fable dédaigne les nourritures qu’il aurait pu avoir facilement pour chercher toujours mieux et finalement se retrouver le bec dans l’eau. Le cas de M. Bayrou est évidemment fort différent.

  2. Ne chantez pas victoire trop tôt. Passé les législatives François pourrait peut être faire un retour dans son foyer Palois, avec la Palombe bleue.

  3. Adishatz, je suis sévèrement surpris par cet article, et je me demande si c’est à prendre au 1er ou au second degré tellement la lecture est suréaliste !!
    -« Contraint, forcé et à son corps défendant » … Po’v bouchon, je vais le plaindre…
    -« Ancrage d’autant plus appréciable qu’il a été difficile à obtenir » … Ben tiens, il fait ses choix, qu’il assume…
    -« un ministre d’État ravalé au modeste rôle de simple conseiller d’une ville moyenne » … Ca aurait le mérite de montrer son attachement à Pau au moins…
    -« Josy Poueyto, première adjointe, devrait normalement être hors de course tant il paraît admis que sa candidature aux législatives devrait être couronnée de succès »… »Les Français auront en effet le souci d’armer le nouveau pouvoir en place d’une majorité à l’assemblée nationale. » Heu, et pourquoi s’il vous plait ??!!
    -« les Palois, toujours intéressés par les avantages qu’ils peuvent tirer d’une situation nouvelle (c’est humain) » WTF C’est vénal surtout et opportuniste…

    Non sérieusement c’est du second degré, rassurez-moi ?!

  4. Beaucoup doivent être ravis à la direction d’A@P. Après avoir vilipendé M. Bayrou sans relâche depuis trois ans et l’avoir traité de tous les noms, ils vont pouvoir sabler le champagne (y compris au Rotary) pour fêter la fin de son mandat!

    1. La véritable question n’est pas celle posée dans l’article de M. Braud, qui reprend ce qui traîne déjà dans la presse locale, mais plutôt:
      Qui va donc être le nouveau bouc émissaire de A@P?

      1. Marc, si vous souhaitez être invité à notre prochaine réunion conspiratrice, au cours de laquelle nous désignerons notre prochain bouc émissaire tout en buvant du champagne dans les locaux du Rotary, laissez-nous un message privé.

        1. Merci sincèrement pour cette invitation sympathique mais je ne voudrais pas faire de jaloux. J’ai déjà été coopté par le Lions et j’ai ensuite laissé tomber….

  5. Je ne sais pas ce que François Bayrou vous a fait, mais vous lui vouez une détestation bien chevillée au corps. L’ambition et le narcissisme des hommes de pouvoir sont aussi vieux que la vie politique. Il faut dans ce dessein relire Machiavel.

    1. Franchement, avez-vous cru que le nouveau maire de Pau allait refuser un poste ministériel ? Pour ma part, je n’y ai jamais cru. Je vous confesse que cela me choque pas car je sais ce qui habite les hommes de cet acabit. À mon âge, plus rien ne m’étonne, ce n’est pas du cynisme qui ne dirait pas son nom. Non, une forme simple de réalisme.

      1. Je n’y ai évidemment pas cru, mais ce n’est pas la question. Le rejet de la classe politique se nourrit -entre autres- de ces mensonges systématiques que vous minimisez. Il serait temps de changer de façon de faire.

        1. Rions un peu :

          Pier U : « Je n’y ai évidemment pas cru, mais ce n’est pas la question ».
          La question n’était donc pas :
          Pier U : « Donc il ne faut pas rappeler qu’il avait promis de se consacrer à 100% à Pau ? »

          C’était une excellente question, mais ce n’en était pas une.

          C’est assez langue de bois (sans soif). Disons que Bayrou a franchi son plafond de (verre) « maire » en finissant sa carrière comme ministre (pour combien de temps?) sans avoir pu réaliser son rêve de devenir président de la République. De leur côté les palois ne se faisaient ni ne se font aucune illusion, Brin s’occupait de tout sur la ville. Par contre, si le poste ministériel persiste, Bayrou ne pourra pas tirer à lui la gloire d’avoir changé la ville, n’étant plus maire à la fin des travaux en cours. Travaux initiés par MLC, engagés par Bayrou, et inaugurés par…?
          Pour le porte-monnaie, les palois ne se font pas plus d’illusions : il faudra passer à la caisse, en cas de non-paiement, ils seront tous invités à l’inauguration de la nouvelle prison, et certains seront contraints d’y séjourner s’ils ne paient pas leurs impôts ou volent deux pommes dans les beaux et clinquants hypermarchés de la périphérie.

          1. La question et la réponse de Pier U se justifient car elles renvoient à la mauvaise foi de M. Bayrou. Ne pas croire à des mensonges n’absout pas ceux qui les profèrent. Surtout quand ils en font profession.

            M. Bayrou est l’archétype des vieux politiciens politicards, roués et sans scrupules, prêts à tout pour assouvir leur soif de pouvoir, dont les Français ne veulent plus (sauf quelques Béarnais qui restent ses clients).

            Sa nomination en tant que Garde des sceaux, démontre à elle seule que les beaux discours de M. Macron sur le renouvellement politique ne sont que poudre aux yeux. Bas les masques!

            1. Petite variante de mon commentaire du 13 mai, après l’article « En Marche pour la vieille politique » (Date de publication : 12 mai 2017 par Daniel Sango) :

              Le « Sieur » François Bayrou n’est pas vraiment l’incarnation de « La politique nouvelle génération » !
              Le renouvellement du personnel politique, reste dans ce cas-là, de la… poudre aux yeux !

              Commentaire pour le « maire de Pau à 100% » : François, le retour !, mais hors de… Pau ! : attendons ses positions dans le cadre de sa nouvelle fonction, en tant que ministre d’État et surtout… dans l’état. ;-), en espérant que le ministre de la Justice saura tenir compte des objections pertinentes de ses conseillers !!!

            2. Je vois que Marc a bien appris sa leçon sur AP.
              Rassurez vous, on n’en a pas fini avec Bayrou qui ne lâchera rien à Pau. Il sera Conseiller Municipal (comme son premier ministre au Havre) mais restera Maire dans les faits.
              Effectivement, il a été nommé Ministre de la Bonne parole mais ne fera rien, comme d’habitude…on en reparlera donc abondamment.

              1. Sand doute Daniel. Imaginons un ministre d’Etat simple conseiller municipal de Pau. Assistera-t-il à toutes les réunions ? En raison de son « importance », les dates et heures de ces réunions seront-elles accommodées à sa convenance ? Il y aura bien évidemment comme une situation curieuse. Labarrère a été ministre, pas d’Etat, mais n’a jamais dans le même temps été simple conseiller municipal, il était maire.

              2. Merci M. Sango. Il faut bien que je donne quelques gages de compréhension bien que je craigne que mon étiquetage de benêt soit définitif.

                Je reconnais en ce qui vous concerne que vous êtes le seul, parmi tous ceux qui supputent à qui mieux mieux sur A@P, à avoir tapé (presque) juste sur l’avenir politique de M. Bayrou. Félicitations pour votre flair de fin limier à qui on ne la fait plus.

                Les cas de ministre ayant continué à diriger en sous-main des collectivités locales sont légions. Effectivement, je ne vois aucune raison pour que M. Bayrou ne continue pas à faire de même dans sa bonne ville.

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