Il est vrai que les atouts du Béarn sont importants et dans beaucoup de domaines, la situation géographique pour commencer à une heure des plages l’été et une heure des pistes de ski l’hiver, mais on ne situe pas Pau et le Béarn dans l’hexagone, sauf peut-être au passage du Tour de France et par les sportifs seulement.
Le doux climat dont A.Taylor a fait la promotion au milieu du 19e siècle est aussi une particularité de notre pays, il a permis à la ville de se développer rapidement grâce aux colonies anglaises et américaines.
L’activité industrielle très importante avec des sociétés comme Total, Safran ,TIGF, Lind, les bassins industriels de Lacq, Oloron et les sous-traitants aéronautiques très nombreux et performants.
Le tourisme est favorisé avec un parc national implanté dans une zone de montagnes superbes, des pistes de ski, des gaves qui font le bonheur des pêcheurs même si les saumons sont arrêtés à l’embouchure de l’Adour de façon anormale.
L’université peuplée de 10.000 étudiants est une manne pour l’économie béarnaise.
La filière agro-alimentaire prend une part importante dans l’économie du Béarn avec en figure de proue la société Euralis qui est le leader européen dans le domaine du maïs, les éleveurs et conserveurs sont aussi des acteurs importants.
Le sport béarnais de réputation mondiale avec le concours complet d’équitation, l’hippodrome, le canoë-kayak sur le site des eaux vives, le rugby, le basket, le golf, le Pau Golf Club est le plus vieux club du monde en dehors des îles Britanniques tout en étant d’avant-garde avec des réciprocités directes avec un vingtaine de clubs français et étrangers.
Pourquoi ça ne marche pas ? Ou sont les freins ?
Il y en a plusieurs et surtout les infrastructures qui desservent le Béarn.
Le rail, on va de Pau à Bordeaux par un tracé de 260kms qui passe par Dax alors que les deux villes sont distantes de 200kms, le temps de transport est aussi long de Pau à Bordeaux que de Bordeaux à Paris. L’accès aux trains en gare de Pau relève du parcours du combattant pour les personnes âgées ou handicapées.
La route est pénalisée sur l’A65 par le prix trop élevé du péage et l’aménagement de la route 134 vers l’Espagne la déviation d’Oloron et la nouvelle route Oloron-Lescar restent désespérément dans les cartons.
La voie aérienne n’est pas mieux servie, si la ligne Pau-Paris est bien desservie c’est à un prix exorbitant, le cabinet CEIS souligne que ce vol est plus cher que Paris…..Pekin. Les autres lignes peu nombreuses ne desservent aucune destination vers le Portugal le sud de l’Espagne ou bien les îles Britanniques.Le nombre de passagers qui passent à l’aéroport est en baisse régulière .
Pau et le Béarn se trouvent au centre d’une zone de 300 kms de rayon qui englobe les villes de Bordeaux, Toulouse, Lourdes, Saragosse, Pampelune, Bilbao, San Sébastien, Bayonne, de quoi faire des échanges de toutes natures, faire venir des investisseurs et assurer l’avenir des jeunes dans ce beau pays de Béarn
Yantet
Crédit image : Wikipédia
Je partage l’avis de quelques commentateurs qui ont écrit :
M. Michel Lacanette : « Quand dernièrement F BAYROU a refusé d’ engager des pourparlers avec nos amis Bigourdans, on est en droit aussi de se poser des questions, alors que la majorité de nos problèmes nous sont communs.
Il est vrai aussi qu’ en Béarn on préfère mourrir tout seul, que réussir ensemble. !!!! »
M. Beltof : « on nous aurait regroupé avec les hautes Pyrénées auraient eu plus de sens et avoir une vrai collaboration avec les bigourdins, les basques, les landais voir les gersois auraient plus de sens que de réfléchir qu’entre béarnais »
et enfin « Hotoctone » : « Il manque dans cet article l’argument en béton armé utilisé il y a quelques années par l’ »expert » Poulit, repris par la CCI et BAP, qui voyait très sérieusement Bordeaux à 35 (trente-cinq !) minutes de Pau par TGV. Plus c’est gros… »
Nota : j’ai aussi suivi de loin cet épisode et j’en ai été consterné !
Commentaires un peu polémiques, mais pas trop… (?!?) :
Arrivé avec mes parents en avril 1967, j’ai pu, avant de partir à Paris pendant plus de 35 ans, observer même de loin, la vie économique et politique dans le Béarn (déclarations et décisions) : élus et acteurs économiques ont été entre les années 70 jusqu’au début des années 2000 en dessous de tout par manque d’anticipation et vision stratégique : le Béarn a près de 30 ans de retard par rapport à d’autres régions; en effet, j’ai pu observer le dynamisme économique de 2 régions telles que la Bretagne et la région Rhône-Alpes durant la même période et… quelle différence !
Divers (?) : Pau est trop excentrée et n’est donc pas un nœud logistique important (Exemples : Chalon-sur-Saône, Rennes, Lille et plus près de nous : Bordeaux) avec cette possibilité d’attirer des grandes entreprises avec leurs bureaux et entrepôts, mais je peux me tromper…
J’ai l’impression qu’élus et acteurs économiques béarnais, se réveillent depuis la crise de 2008…
Je l’ai déjà écrit sur 2 de mes commentaires (Article « A ce train là » de « Paul Itaulog » du 2 octobre 2017) : « En fait, il y a une réalité : la compétition économique que certains appellent la « guerre économique » (entre pays mais aussi entre régions en France : bataille pour l’emploi via l’attractivité pour les investisseurs…); il y a aussi la réalité de la…réalité illustrée, entre beaucoup d’autres, par les deux articles ci-dessous + le baromètre EY « Baromètre de l’attractivité de la France 2017 » qui indique que la France reste sur la bonne voie même s’il y a encore beaucoup d’efforts à faire (Veuillez svp excuser cette généralité !)
Baromètre EY : « Baromètre de l’attractivité de la France 2017 » : « L’année 2016 a été marquée en France par une forte augmentation des implantations et des extensions annoncées par les investisseurs étrangers (+30 % par rapport à 2015). Les 779 projets annoncés ont permis la création de 16 980 emplois (+24 %). »+ « Le site France est mieux reconnu par les investisseurs ».
URL : http://www.ey.com/fr/fr/issues/business-environment/ey-barometre-de-l-attractivite-france-2017
Dans un autre registre, vous trouverez via les 2 URL suivantes, des éléments de réponses quant à la lutte pour la compétitivité de la France ainsi que sur la compétition économique entre régions à l’heure de l’internationalisation (Données financières générales et les grandes politiques régionales » avec entre autres exemples : « Les priorités régionales »…).
1) « INSEE : recherche et développement en 2014 : comparaisons régionales » (Chiffres-clés)
Date de publication : 05/10/2017
URL INSEE : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2012678#tableau-TCR_058_tab1_regions2016
2) « Régions de France : les chiffres-clés des régions, édition 2017 » : « A l’occasion de son Congrès 2017, Régions de France publie l’édition 2017 des chiffres-clés régionaux. Cette mine d’informations de 44 pages sur nos 18 Régions et Collectivités territoriales est organisée en deux parties, les données financières générales et les grandes politiques régionales. »
Date de publication : septembre 2017
URL Régions de France : http://regions-france.org/actualites/actualites-nationales/ledition-2017-chiffres-cles-regions-disponible/
Nota : document et étude en téléchargement au format .pdf (42 pages)
Comme à mon habitude, je n’ai pas la prétention de faire des commentaires sur des commentaires, sur des articles ou des rapports, la simple lecture de ces derniers suffit à cerner, même à minima, la… problématique… (bis repetita)
Les projets d’infrastructures de transport s’invitent de nouveau sur ce site ainsi que dans l’actualité locale ; cf. propos récents de M. Laporte (CCI) dans la République par exemple.
Les éléments de diagnostic et de constat exposés dans l’article ci-dessus, sont proches de ceux présentés lors des « Rencontres de l’attractivité territoriale » du 16 novembre 2017.
Par contre les infrastructures de transport ne figuraient pas dans les perspectives du 16/11.
La réalisation de la stratégie pour l’ « attractivité territoriale du Béarn » et d’un plan d’action est attendue prochainement (au printemps).
La bataille pour l’inscription des infrastructures de transport dans ce plan d’action doit être en cours.
Dans le même temps, le Pays du Béarn vient d’être créé mais sans le pays de Nay.
Le resserrement des liens entre le Béarn et la Bigorre fait également débat.
La définition d’un plan d’action se complique certainement. Il risque de se retrouver bien creux.
Sortir des oripeaux du placard permettrait de l’étoffer.
Il manque dans cet article l’argument en béton armé utilisé il y a quelques années par l' »expert » Poulit, repris par la CCI et BAP, qui voyait très sérieusement Bordeaux à 35 (trente-cinq !) minutes de Pau par TGV. Plus c’est gros…
» Pourquoi ça ne marche pas ? Ou sont les freins ?…..
Ça ne marche tout simplement pas à cause de nos responsables. Avec de plus, le frein que le Béarn se trouve en Nouvelle Aquitaine et la Bigorre en Occitanie. Encore une bonne invention de l’ Etat et des Administration afin qu’ on ait toutes les raisons de ne pas s’ entendre. Comme dit le dicton: » Diviser pour mieux régner »
Quand dernièrement F BAYROU a refusé d’ engager des pourparlers avec nos amis Bigourdans, on est en droit aussi de se poser des questions, alors que la majorité de nos problèmes nous sont communs.
Il est vrai aussi qu’ en Béarn on préfère mourrir tout seul, que réussir ensemble. !!!!
Article bien fait qui résume bien la situation. J’ajouterai quand même un élément d’explication propre au Bearn, l’incapacité chronique du territoire à s’unir, voir la réforme récente des intercommunalités et dernièrement le refus de la communauté de la vallée de Nay à adhérer au pays de Bearn. Incapacité qui illustre la petitesse égoïste et le manque de vision de certains élus.
Très bien dit.
Des élus dominants , Profs sans vision, et ses chefs d’ entreprise à majorité cloisonnés dans la tête.
Vous êtes bien parti avec Ça
Vous avez raison de dire haut et fort à quelles discriminations le Béarn doit faire face ! Car avec seulement deux autoroutes, un aéroport, et quelques TGV directs vers Paris, nous sommes scandaleusement maintenus dans état de sous-mobilité. Avec des chroniqueurs tels que Pierre Saubot et vous-même, A@P s’honore à se placer en fer de lance pour ce combat.
Pourquoi ça ne marche pas ? Ou sont les freins ?
Les freins ne sont rien d’ autre que nos responsables Elus. Que penser, quand on constate que l’ on ne veut même pas faire un effort pour répondre aux Bigourdans,
( Bayrou dernièrement » On verra plus tard » ) sur les problèmes qui nous sont communs. Honnêtement croyez-vous qu’ avec des prises de position comme cela l’ on soit crédible.
Il y a une devise béarnaise qui résume bien cet état d’ esprit: » Autant crever tout seul, que réussir ensemble »
Ce qui me dérange c’est la limitation au Béarn. Finalement l’idée de bassin de l’Adour est plus logique économiquement parlant, de mon point de vue. Tous ce que vous dites à du sens, même si l’on est pas d’accord avec toutes les pistes, mais la logique territoriale est trop réduite à mon sens.
Déjà on nous aurait regroupé avec les hautes Pyrénées auraient eu plus de sens et avoir une vrai collaboration avec les bigourdins, les basques, les landais voir les gersois auraient plus de sens que de réfléchir qu’entre béarnais.
Mais ce n’est qu’un avis.
Je voyage régulièrement à Paris avec Air France et mes billets aller-retour me coûtent entre 100 et 200 euros maximum. Comme je désire aussi me rendre à Beijing, soyez gentil de m’indiquer comment trouver un billet à ce prix. Merci beaucoup.
J’aime bien aussi votre dernier paragraphe. Comme vous le savez sans doute, la terre étant sphérique, chaque point du globe peut prétendre en être le centre, même si Pau est la seule ville à avoir François Bayrou pour maire.