De la difficulté d’être maire


Il faut aller à la rencontre de ses électeurs. Les réunions de quartier sont faites pour cela. Comme celle qui a eu lieu vendredi 2 mars au Conservatoire de musique de Pau.

Là un impertinent, alors que personne ose poser la première question, demande : « Monsieur le Maire, avez-vous goûté l’eau du bassin extérieur du stade nautique en ces temps de froidure ? » Ce n’est pas qu’il veuille évaluer les capacités sportives du maire de la ville, car il ajoute : « A-t-on fait un bilan thermique de cet équipement ? Et pourquoi n’y a-t-il pas de panneaux solaires sur cet emplacement privilégié ? Ni même sur la terrasse du bâtiment du Conseil Général ? Et qu’en est-il du problème des dalles qui en été sont brûlantes ? »

Piqué au vif par la question sur le bâtiment du 64, François Bayrou avance un argument esthétique : « Ce bâtiment a cinq faces et doit pouvoir être vu du boulevard des Pyrénées. » (*) Pour ce qui est du stade nautique, dont il rappelle que c’est l’œuvre de la municipalité précédente, il laisse la parole à son fidèle lieutenant, Jean-Paul Brin. L’exposé de celui-ci est détaillé et magistral. Plutôt que de retenir un rafraîchissement des dalles par des brumisateurs situés sous les dalles, il préconise une aspersion par en-dessus ainsi que la pose d’un vélum sur une partie du bord du bassin. Un arrangement financier avec les assurances devrait intervenir.

Suit alors une ribambelle de doléances. Des feuilles sont restées sous des voitures après un élagage. Comme chaque année, des riverains de la rue de Navarre se lamentent sur leurs trottoirs. Le Maire répond que ce n’est pas la rue la plus mal lotie de France (et de Navarre). En fait, je trouve à cette rue un air tristounet, mais un peu de mousse lui va bien. Pour ce qui est du trottoir nord de la portion de l’avenue Trespoey comprise entre l’avenue Édouard VII et la rue de Béarn, il est vrai que sa largeur réduite (1,20 m) et l’avancée des capots des voitures gênent le passage des poussettes et des fauteuils roulants. Il faudrait 1,40 m. Et peut-être que les voitures en stationnement soient véritablement en épi. En attendant, va pour un banc public ! Cela fera peut-être venir les amoureux…

Plus loin, ce sont les pistes cyclables qui gênent le stationnement des voitures aux dires de certains riverains qui demandent que la nuit les voitures puissent stationner sur les pistes cyclables. Peu importe que les cyclistes soient en danger lorsqu’ils devront contourner les voitures en stationnement… Personne ne note qu’une solution originale a été instaurée sur une portion de l’avenue : le large trottoir a été partagé entre (rares) piétons et cyclistes. Elle pourrait être proposée ailleurs que là et que sur le boulevard des Pyrénées. Le sol n’est pas très roulant, mais cela n’a pas coûté trop cher et la sécurité est assurée.

Les habitants du quartier du Buisson se sont regroupés. Espérons que c’est pour défendre les magnifiques cerisiers à fleurs qui font l’enchantement des passants. Malheureusement, le temps des fleurs, comme celui des cerises est bien court.

Le temps n’a pas dû être trop court pour le Maire et les conseillers municipaux ainsi mis sur le grill. Espérons que des questions de plus grande ampleur seront abordées dans d’autres réunions. Il ne doit pas être facile de passer de la vaste question de la moralisation de la vie publique à la question des gravillons sur les trottoirs et des petites querelles entre voisins qui ne se parlent pas. Il m’est revenu en tête une réplique de Charles de Gaulle au cri (que je ne répéterai pas) d’un quidam : « Vaste programme ! » Devinez le cri.

Jean-Paul Penot

(*) J’ai du mal à croire qu’en orientant les panneaux vers le sud on ne puisse pas les habiller au nord de matériaux esthétiques, ardoises ou autres. Question d’exemplarité.

3 commentaires sur « De la difficulté d’être maire »

  1. « Pour ce qui est du stade nautique, dont il rappelle que c’est l’œuvre de la municipalité précédente »
    C’est exact, mais comme dans tous les chantiers (sauf ceux de Bayrou?), il reste toujours des problèmes à résoudre à la fin des travaux, c’est la raison de la garantie décennale. Quatre ans après son élection, les problèmes ne sont pas résolus, c’est bien là le problème, au delà de l’élégance du procédé qui consiste à rejeter le problème sur ses prédécesseurs.

    1. Puisque notre maire a affirmé que cet équipement ruineux (le stade nautique) ne concernait que 200 nageurs par jour, je suis allé demander après mon bain avec vue sur les Pyrénées. Ce nombre est exact si l’on omet les scolaires et les lycéens.
      Pour un ancien ministre de l’Education Nationale, ça doit être évidemment négligeable.
      Pour prouver que je sais aussi adopter le ton polémique cher à nos élus,

      1. Le problème des dalles n’a pas avancé, sauf qu’un gamin a été cette année brulé gravement à la plante des pieds. C’est évidemment dû à la gestion catastrophique du gouvernement précédent.
        Notre maire a fait un nouveau stade de foot. Alors qu’à la piscine on peut se baigner, le nouveau stade de foot ne permet pas de jouer sur sa pelouse!
        On allait voir ce qu’on allait voir sur la gestion des chantiers, on a vu en attendant de voir les halles…

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