Depuis quelques semaines les blogs régionaux se posent des questions sur l’utilité de ce poste et la coïncidence avec la nomination de Sophie Borotra. Mais il est difficile d’obtenir une réelle transparence sur la réalité. Pourquoi ?
Nous avons longuement évoqué cette affaire dans nos articles précédents ( « Sophie Borotra, un scandale aux Halles de Pau ? » puis « Directeur des Halles de Pau un poste injustifié » et « Vous lisez n’importe quoi, un brin de sourire » ), mais les zones d’ombre restent importantes. Joël Braud dans sa demande d’éclaircissements « A Monsieur Jean Paul Brin » n’a hélas toujours pas reçu de réponse.
On ne peut que s’étonner que les media locaux (La République, Sud Ouest, France Bleue Béarn ) restent muets sur cette affaire. Enfin, s’étonner non, puisque cela est maintenant une habitude.
Rappelez vous le problème de la surcapacité paloise concernant les salles de spectacles à Pau, plus que jamais d’actualité. Personne à Pau sauf quelques lanceurs d’alertes sur Alternatives Pyrénées pour dénoncer la gabegie incroyable. Personne à la Mairie pour défendre la construction d’une nouvelle salle au Foirail après la petite dernière à Jurançon. Personne pour nous dire le taux d’occupation de ces salles : combien de soirées sont elles utilisées par an ? Ce serait trop scandaleux et les contribuables pourraient s’indigner. Il a fallu que ce soit le journal télévisé de 20h00 de la 2 qui montre cette gabegie, confirmée dans le reportage par les organisateurs de spectacles palois ( « Pau: la gabegie en spectacle (suite) »).
Il en est de même pour l’affaire Sophie Borotra, il faut que ce soit Médiapart qui vienne enquêter pour obtenir quelques bribes d’information par un média professionnel national : « L’embauche qui plombe Bayrou à Pau »
https://www.mediapart.fr/journal/france/250418/l-embauche-qui-plombe-bayrou-pau?onglet=full
On n’y apprend pas grand chose de plus excepté quelques détails sur la prestation passée de Sophie Borotra. Et JP Brin de conclure : « Quelle est l’irrégularité qu’il y a à voir Sophie Borotra recrutée comme directrice de la SPL ? Je demande une seule chose : en quoi c’est illégal ? ». Rien d’illégal bien sûr, pour le moment.
Et que font nos media locaux ? Silence radio … Au contraire, c’est le moment que choisit la Mairie pour faire paraître quatre pleines pages de publicité sur la soi-disant métamorphose de Pau sur La République du mercredi 25 avril. Une interview de François Bayrou digne des meilleures républiques bananières… Qui paye ces quatre pages publicitaires qui ne sont que des tracts de campagne électorale ? François Bayrou de sa poche ? On l’espère car le contribuable n’a rien à voir ni a apprendre dans cette publicité, il existe déjà suffisamment de publicité dans les media de la ville, journal et site Internet. Il faudra quand même le vérifier…
On comprendra bien sûr qu’en conséquence ce journal élude l’affaire qui touche un très bon client …
Mais cette affaire est loin d’être terminée. Il existe sûrement des fonctionnaires, des personnes qui ont des choses à dire sur les péripéties de cette affaire. Ils sont les bienvenus sur Alternatives Pyrénées dont les colonnes sont accessibles à tous. A moins qu’ils ne préfèrent la protection des sources que propose Médiapart :
« Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez vous connecter au site frenchleaks.fr. » (Article de Médiapart cité plus haut)
On attend bien sûr des positions un peu plus actives de la part des contre-pouvoirs, à commencer par une opposition qui sommeille dans l’attente des prochaines élections. Elle n’a donc aucun informateur parmi les fonctionnaires qui ont traité ces contrats ?
Pourquoi n’existe-t-il pas une exigence forte de la part du PS pour obtenir une transparence totale ?
Et les Républicains ? Rien à dire ? En vacances ?
Et que dire des marcheurs des Pyrénées Atlantiques totalement inexistants face à un président du MoDem qui est le contraire de ce qu’ils défendent comme profil d’élu ?
Au delà des politiques, que pensent les commerçants des Halles ou les syndicalistes de la ville de Pau ?
Pour terminer sur le fond de cette affaire, ce qui est peut être le plus scandaleux, c’est que ce poste n’est pas justifié. Les Halles neuves sont analogues aux Halles anciennes. Rien de nouveau, des commerçants et des producteurs en nombre analogue. Il n’y avait pas de Directeur avant et surtout pas de gestionnaire d’un niveau Bac + 5 à 4000 euros par mois embauché pour deux ans a partir de juillet ! Pour quoi faire ?
Quand à l’attractivité des Halles, elle n’est qu’un élément dans le travail de Philippe Sinapian récemment embauché au poste de Directeur de l’Attractivité et du Développement Economique et qui lui dispose d’un CV flatteur. S’occuper des Halles ne nécessitera pour lui que quelques minutes par jour…
Affaire à suivre …
Daniel Sango
Crédit Photo: eterritoire
Ce n’est pas le fait de s’élever contre la création d’un emploi inutile qui me préoccupe; si toutes les affirmations sont justifiées, j’y adhère pleinement.
J’y devine surtout la jouissance, sous-jacente, d’une déferlante inespérée contre les gestionnaires en place, ou, tout au moins, c’est ce qui ressort de la lecture, en tant que lecteur indépendant, des nombreux articles, à mon goût un peu trop répétitifs et violents, certainement pas propices à la recherche d’une discussion franche et loyale entre opposants responsables. L’objectivité ne saute vraiment pas aux yeux!
D’autre part, je serai prêt à vous suivre, en partie, dans ce harcèlement aux affirmations péremptoires, pour dénoncer de tels emplois, le jour où vous agirez de même pour obtenir la suppression de tous ces emplois non seulement inutiles mais en plus, dangereux, du Privé. Je pense par exemple à tous ceux liés à la publicité en général, les soit-disant experts, conseillers financiers, sondeurs, fabricants de produits pesticides, herbicides…., fabricants et vendeurs de tous ces aliments industriels sucrés ou salés aux conservateurs et colorants douteux, ou de produits à courte vie programmée…
Ce ne sont pas des dépenses publiques me direz-vous! Peut-être, mais c’est le public qui les paye c’est-à-dire, non seulement ceux qui payent des impôts mais tous les consommateurs. Quand j’achète un aliment, un aspirateur, une semence non réutilisable….., je paye la pub qui a été faite sur le produit, une partie de plus en plus importante des soins résultant de la consommation ou utilisation de produits «opaques»! Cela revient à payer une taxe pour rembourser un emploi inutile.
Finalement, le profit est pour le privé et le paiement est pour le pouvoir d’achat de tous les Français, c’est donc encore pire!!
L’impôt est obligatoire, pas l’achat de l’aliment me direz-vous! C’est vrai, alors il ne faut plus s’alimenter car tout rentre dans la machine à broyer les porte monnaie!
Ce qu’il y a de bien avec vous c’est que vous posez les questions et donnez les réponses…
Je vois que votre « nouvelle société » que vous ne voulez jamais nous décrire sera « frugale ». Trop d’ailleurs ce qui est en contradiction avec un certain équilibre que je l’espère vous défendez.
Dans le poste dont on parle il est question de transparence dans la politique de la cité,
de vérité, de valeurs que je suis sûr que vous défendez.
Pour ce qui est de votre société « frugale » que vous prônez, vous pourrez nous en reparler longuement dans votre prochain article, ce sera un débat intéressant.
«Pour ce qui est de votre société «frugale» que vous prônez»
Intéressant en effet.
+Frugal, étymologiquement, signifie: «Lat. frugalis, de frux, fruit, moisson : qui est propre aux moissons, qui vit des fruits de la terre et, de là, frugal.»
Du fait de la disparition accélérée des pollinisateurs et de la pollution des sols par votre société , «les fruits de la terre» au sens large: fruits, légumes…vont devenir de plus en plus chers et rares, certains dangereux; c’est très mauvais pour votre santé et votre porte-monnaie auquel vous pensez tant: vitamines, antioxydants, fibres, microbionte…Les molécules chimiques de synthèse contenues dans les alicaments ne remplacent pas les naturels dans l’organisme.
Vraiment, vous n’avez rien à gagner de positif à ne pas être «frugal». Rappelez-vous: 5 fruits et légumes!…bio, sinon!
Passons au sens dérivé de «frugal», c’est-à-dire «sobre», «besoins suffisants». Votre caricature, là encore, se retourne contre votre société «non frugale» car si des populations entières meurent d’insuffisances, nous mourons et dépensons des sommes colossales (encore le porte-monnaie)pour soigner les causes du manque de frugalité: obésité, cancer, diabète, maladies cardio-vasculaires….Trop de viande, de produits industriels, de sucre…..
La «frugalité» peut être étendue dans son sens de sobriété et de besoins suffisants au milieu social, politique, économique, financier; là aussi, votre société a du travail intellectuel et concret à réaliser pour obtenir un avenir équilibré et juste où chacun aura sa chance de pouvoir progresser.
Bien que le sujet traité soit les Halles et que je l’illustre par le carré des producteurs, on s’éloigne beaucoup trop du sujet de l’article.
J’attends donc un article de votre part sur votre société « frugale », et je suis content d’avoir été le créateur de son nom.
On pourra alors débattre, ainsi que les lecteurs d’AP.
@Georges Vallet, votre raccourci est rapide pour percevoir « une jouissance » dans la révélation d’une création d’emploi inutile qui va entraîner « une déferlante inespérée contre les gestionnaires en place ». (sous-entendu, contre F. BAYROU)
C’est une approche culpabilisante pour les lanceurs d’alerte.
Moi aussi je suis un lanceur d’alerte à presque toutes mes interventions et je ne me sens pas culpabilisé pour cela. C’est le cas, ici, quand j’évoque « tous ces emplois non seulement inutiles mais en plus, dangereux, du Privé. Je pense par exemple à tous ceux liés à la publicité en général, les soit-disant experts, conseillers financiers, sondeurs, fabricants de produits pesticides, herbicides…., fabricants et vendeurs de tous ces aliments industriels sucrés ou salés aux conservateurs et colorants douteux, ou de produits à courte vie programmée… »
Pouvoir dénoncer ce qu’on considère comme mauvais, dangereux, coûteux inutilement me semble une opportunité nécessaire au progrès de la société mais comme c’est une opinion, donc subjectif, il est normal qu’elle soit soumise au débat d’idées en respectant la forme et le ton qui laissent la porte ouverte au contradicteur.
Tout cela n’ est que la pointe d’ un iceberg qui gangrène notre société à tous les étages.
Cela dénote une fois de plus la connivence qu’ il y a entre les médias de la bien pensance les milieux politiques et les administrations de tutelle.
Si les responsables en place ne sont pas capables de justifier cet emploi, ne serait’ il pas normal que l’ Administration de tutelle ou éventuellement la Justice, se prononcent sur le bien fondé de cette création de poste? Tant que l’ on restera dans le flou, sur le fil du rasoir de la légalité et l’ illégalité, ce genre d’ affaire se perdurera surtout s’ il n’ y a pas de jurisprudence.
Je partage totalement la tonalité de cet article. Des blogueurs jouent le rôle de lanceur d’alerte sur une affaire qui mériterait beaucoup de publicité, et derrière… rien ou presque de la part des quotidiens régionaux, alors qu’ils devraient poser des questions puisqu’il s’agit d’utilisation de l’argent public !
L’article de Mediapart a le mérite de mettre en lumière le décalage entre le discours de moralisation de la vie publique énoncé par Bayrou et la réalité à Pau d’une embauche qui pose pour le moins question.
A 39 ans, après un long exil en Amérique du Sud, Sophie Borotra aura réussi la performance d’en être à son troisième emploi très protégé. Un poste d’assistante parlementaire de son papa;;; quand elle vivait à Bogota. Un poste à La Cité de l’Océan quand papa était maire et maintenant un poste de directrice des halles de Pau, sous la houlette bienveillante de tonton François.
Deux éléments devraient être relevé par les élus qui eux aussi devraient se montrer incisifs :
– Ce poste est-il utile? Il est vraiment permis d’en douter à quelques semaines de l’inauguration des halles de Pau. la démonstration d’Alternatives Pyrénées est très convaincante.Je crois d’ailleurs savoir qu’Olivier Dartigolles s’élait élevé, en plein conseil municipal, contre la création de la SPL des Halles.
– Sophie Borotra va bénéficier d’un contrat de deux ans, c’est à dire jusqu’aux nouvelles élections municipales de 2020. Une date qui tient sans doute au hasard. Et, extrême sollicitude de la mairie qui fera rêver bien des chômeurs, on la rémunère pour le moment via son auto-entreprise, avant que son contrat ne démarre, le 1er juillet prochain.
Antton Rouget, dans « Mediapart » a raison de soulever un problème. Il est très étonnant d’être recruté par une Ville six mois avant un procès en Cour d’appel où l’on risque de se retrouver condamnée pour complicité de prise illégale d’intérêt. Si Sophie Borotra est la perle rare vantée par Jean-Paul Brin, un point de vue qui ne semble pas être celui de tous les commerçants, pourquoi ne pas lui avoir fait signer un contrat provisoire jusqu’à la date de son procès, quitte à le pérenniser ensuite si elle est blanchie?
Le grand public a tendance à penser qu’il y a du favoritisme caché dans cette affaire. L’examen des faits amène peu ou prou à la même conclusion.
Jean-Yves Viollier / Bisque, Bisque, Basque!