La fièvre jaune, contagieuse mais inoffensive


Mais que fait la police La République    La fièvre du samedi soir est passée, que faut il en retenir ?

Tout d’abord regretter les violences qu’ont créées ces barrages, un mort et 409 blessés dont 4 graves : honteux ! Il est inadmissible que les pouvoirs publics aient baissé la culotte en laissant s’instaurer des barrages illégaux. Mais que fait la police pourrait on dire en regardant la photo en médaillon (photo : La République à Lescar) D’autant que la majorité des manifestations se sont déroulées sans information préalable de la Préfecture.

Ensuite, cette journée consistait pour les manifestants à se tirer une balle dans le pied en sanctionnant leurs congénères automobilistes. Pas très productif. Certes la mobilisation fut importante, mais combien étaient là pour s’opposer à la transition écologique et combien pour s’opposer à Macron et sa politique ? On a vu des poings levés et des drapeaux signes que la fièvre jaune touche d’abord le cerveau des extrémistes de gauche et de droite, trop heureux d’avoir une caution pour se défouler contre le gouvernement sans trop de risque, avec en prime une place dans les media.

Mais on peut espérer que surtout ces journées vont permettre une plus grande réflexion sur la nécessité absolue de comprendre la situation critique de notre planète et les conséquences sur notre consommation d’énergie, plus particulièrement de pétrole.

Car on ne le répétera jamais assez, ce qui a été proposé (par le gouvernement Hollande) avec cette taxe carbone n’est que le début d’un processus indispensable et inexorable. Les gens doivent comprendre que beaucoup de choses vont être remises en questions dans les mois et les années qui viennent et que sans doute il est même trop tard pour éviter des modifications majeures du climat.

On ne répétera jamais assez que ce qui est demandé aux français, ce n’est pas de dépenser plus pour leur carburant, c’est d’économiser par tous les moyens 5 à 10% de leur consommation en se déplaçant moins ou mieux. Leur pouvoir d’achat, en augmentation, ne sera pas ainsi touché. Et que personne ne dise qu’il ne peut pas supprimer des déplacements inutiles ou mieux s’organiser pour ne pas les faire avec son véhicule. Cette première phase est indolore et la fièvre jaune est totalement injustifiée.

La suite sera plus difficile, en particulier pour ceux qui ont cédé aux sirènes de la campagne, sauf si ce sont de vrais écologistes ayant fait ce choix de vie en toute connaissance de cause.

Terrains ou bâtisses peu chères, impôts locaux réduits, les Maires irresponsables ont tout fait pour essayer d’attirer des jeunes et des moins jeunes dans leurs villages. Ils n’ont rien dit alors qu’ils élaboraient des SCoT (Schéma de Cohérence Territoriale) où les consignes générales sont : densification des populations, arrêt de l’étalement au détriment des terres agricoles, regroupement vers les centralités, …etc

Pour le SCoT du Pays du Grand Pau, le développement doit se faire autour des polarités d’une armature urbaine qui a été définie et qui comprend, en plus de l’agglomération, 4 polarités péri urbaines (Gan, Serres Castet, Morlaas et Soumoulou) et 3 polarités rurales (Arzacq, Garlin et Pontacq)

Ces polarités correspondent à des bassins de vie, le corollaire est que les nombreux petits villages ne doivent plus se développer. Lire le SCoT ou plutôt le DOO (Document d’Orientation et d’Objectifs) qui définit la stratégie de développement et de déplacement sur le Pays du Grand Pau avec des objectifs clairs de déplacements écologiques :

http://www.grandpau.com/scot-urbanisme.html

Il faut aussi espérer que les politiques de tout bord dépasseront les débats politiciens pour enfin traiter sérieusement et objectivement le problème du réchauffement climatique et les autres facettes de la transition écologique.

Mais c’est loin d’être gagné quand on voit le comportement des Français, pourtant un des peuple les plus favorisé de la planète…

Daniel Sango

4 commentaires sur « La fièvre jaune, contagieuse mais inoffensive »

  1. Contagieuse et inoffensive, l’auteur de l’article n’a rien compris à ce mouvement. La preuve, il ne parle que de la hausse de carburant ! Je suppose qu’il y aura une révision rapide de ce texte. Surtout après ce week-end, j’espere que vous avez visionné et écouté les vidéos. Bravo à celui qui a filmé pendant 8 heures et montré les deux côtés des manifestations.

  2. A propos de la photo de l’article. Il est en effet surprenant de voir des gens qui commettent un délit en bloquant volontairement la circulation, pendant qu’un policier sur les lieux ne fait rien pour empêcher cette infraction. C’est pourtant sa mission. Alors comment interpréter cela ? Soit le policier s’en moque soit il a reçu des consignes de « pas de vague ». Dans cette seconde hypothèse les autorités tiendraient un discours de fermeté et en même temps adopteraient une attitude conciliante. De la parole aux actes…

    1. Effectivement deux poids deux mesures, quand les vrais écologistes manifestent, les gros moyens sont mis en place avec de véritables scènes de guerre. Rappelez vous Sivens ou l’ aéroport de Nantes, sans parler du centre d’ enfouissement de déchets nucléaires de Bure.
      Mais plus localement en vallée d’ Aspe avec les agriculteurs qui n’ ont pas hésité à couper la RN 134 à Sarrance sous l’ oeil indifférent des forces de l’ ordre, alors qu’ à Accous quand les anti camions manifestent, on les traîne immédiatement au tribunal pour entrave à la circulation. Tout cela laisse à croire qu’ il y a des bons et des mauvais manifestants, pour des bonnes ou mauvaises raisons.

  3. Je pense que vos analyses éclairent sur la responsabilité des élus y compris locaux, sur celle des citoyens, sur l’impasse socioéconomique où nous sommes arrivés ainsi que sur le prix à payer pour cette organisation du territoire ; prix qu’une grande majorité conteste.
    Vous auriez pu ajouter la responsabilité de la filière immobilière (agences immobilières, pavillonneurs, BTP par exemple).
    Mais il me semble que la conquête des périphéries ou la fuite vers les périphéries est un fait établi.

    Les conséquences de cette tendance étaient déjà connues dans les années 80 (point de vue d’élites sans doute…). Elles ont émergées dans les années 90 (point de vue de bobos sans doute…). Les lois SRU de 2000 ainsi que les compléments qui ont suivi, ont tenté de contenir ce mouvement (point de vue d’écolos sans doute…).
    Peine perdue. Les élus locaux n’ont pas joué le jeu. Ils ont torpillé l’application de ces lois. Par exemple, la mise en avant d’un taux de rétention (indéfinissable) du foncier a accru les surfaces des zones déclarées constructibles. En plus, « si on ne se développe pas, on crève » ou encore « c’est ce que veulent les citoyens » et aussi, concernant les projets communaux, « on en parle depuis plus de vingt ans » disent-ils.
    Tout cela à un coût. Une histoire de beurre et d’argent en quelque sorte…

    Mais l’étalement urbain est maintenant un fait. La mobilité généralisée est devenue une caractéristique de notre société. Nous ne sommes plus liés à un nombre limité de centralités hiérarchisées (Préfecture, sous-préfecture, chef-lieu de canton) mais à de nombreuses centralités (lieu de travail différent dans une famille, études et activités des enfants, santé, commerces, gestion de l’eau, loisirs, etc…). On pourrait ajouter la multiplication des parcours de vies professionnelles ou personnelles et leur segmentation dans le temps et l’espace, les familles recomposées, etc…
    Nous évoluons dans un réseau de centralité et la nouvelle organisation territoriale hiérarchisée (communautés de Communes par exemple) n’est même pas en phase avec nos fonctionnements actuels.

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