La partie de cartes à Jurançon : Si on ne peut plus tricher entre amis !……

10 de derHier, dans ma boîte aux lettres, je découvre la plaquette colorée du binôme Soudard- Triep Capdeville « spécial 2e tour 29 mars ».

Rien de nouveau apparemment sinon une petite phrase en page 2 qui a attiré mon attention : « La gauche est donc clairement majoritaire sur le canton Billère et Coteaux de Jurançon avec 56,35% des suffrages puisque les deux autres équipes de gauche (Front de Gauche-Europe Ecologie/Les Verts et Nouvelle Donne) obtiennent ensemble 1217 voix. »

Diable ! Cela me paraissait un peu trop optimiste étant donnée la déclaration officielle de Nouvelle Donne en réponse à mon article précédent, déclaration reprise par la presse locale (Sud-Ouest du 26 mars).

J’ai continué ma lecture et, en page 4 de la plaquette, dans la rubrique « NOUS LES SOUTENONS », je découvre la déclaration de « Jacques LALANNE, ancien maire de Denguin, candidat remplaçant du binôme Nouvelle Donne » :

« Le premier tour a permis de s’exprimer mais au second il faut évidemment reporter toutes les voix des listes de gauche sur celle qui fera échec aux candidats de droite. »

Tiens, tiens ! Nouvelle Donne aurait-il un double langage ?…

Comme d’habitude, quand une question me turlupine, je vais la poser directement à la personne concernée. J’ai donc demandé à Frédéric PIC quel était le bon communiqué : celui qu’il avait publié sur AltPy et sur Sud-Ouest ou celui publié sur la plaquette Soudard.

La réponse de Frédéric PIC m’a tellement estomaqué que je vous la livre intégralement.

Selon moi, elle se passe de commentaires, mais vous pouvez en faire quand même …

je ne vais pas vous raconter de salades, cet encart sur un tract du binôme Soudar-Triep Capdeville nous a stupéfait et ne nous fait pas plaisir.

> Jacques Lalanne ne souhaitant pas s’exprimer plus avant, je vais résumer les faits, répéter ce qu’il nous a dit, et vous livrer notre analyse :

> depuis dimanche soir, nous avons subi un véritable harcèlement de la part de ce parti si modeste qu’il omet de mettre son nom sur ses tracts, et en particulier de la part du maire de Billère, pour que Nouvelle Donne lui apporte son soutien pour le second tour. Ce qui montre, et nous nous en réjouissons, qu’ils nous tiennent en haute estime – ou crainte – et que notre mouvement a pris une sacrée importance. Dont acte.

> Jacques Lalanne qui a des liens familiaux avec Jean Yves Lalanne lui aurait dit qu’à titre strictement personnel et bien qu’il ait approuvé la position du Comité Local de Nouvelle Donne, il aurait voté contre la droite sur le canton de Billère. Nous répétons ici que chacun est libre de ses choix dans l’isoloir, nos adhérents comme les autres  : ce choix n’engageait que lui et ne nous regardait pas.

Jean Yves Lalanne aurait dit à Jacques Lalanne qu’il lui soumettrait un texte pour approbation. Mais le Comité Local n’a bien entendu jamais été informé de ce projet et Jacques Lalanne nous dit de son côté n’avoir jamais vu la maquette avant impression.

De ce fait le soutien personnel s’est transformé sur le tract en soutien supposé actif de Nouvelle Donne, ce qui est bien entendu une escroquerie morale qui ne trompera personne.

Nouvelle Donne est née entre autres pour que cessent ces manoeœuvres qu’il faut bien qualifier de politiciennes de bas étage. Cet épisode n’est sûrement pas fait pour nous faire changer d’avis.  Si le parti qui a honte de mettre son nom sur ses tracts pense qu’il changera le monde avec ces pratiques, il se trompe, nous le ferons à sa place à notre manière.

Et nous confirmons que les électeurs qui nous ont soutenu ont bien les mains libres dans l’isoloir

Frédéric PIC

« Si on ne peut plus tricher entre amis, ça ne vaut plus le coup de faire de la politique !… »

Marcel Pagnol (à peine transformé)

– par JYS

La partie de cartes à Jurançon : Pour qui les 10 de der ?…

10 de derComme on pouvait s’y attendre, le résultat de ce premier tour est un ballotage serré entre SOUDARD – TRIEP CAPDEVILLE (PS) d’un côté, tous deux conseillers généraux sortant, et BERNOS – SCHWARTZWALDER (UMP-UDI), tous deux nouveaux candidats de l’autre. Mais, à y regarder de près, ce premier tour est plein d’enseignements.

Tout d’abord, ce que je trouve magnifique, c’est que tout le monde a l’air satisfait, de l’extrême droite à l’extrême gauche. Tous les hommes politiques interrogés sont satisfaits « d’être en tête  » ou sont satisfaits « d’avoir bien résisté ». Bien sûr, il est encore trop tôt pour se préoccuper de savoir si les électeurs aussi sont satisfaits. Le plus urgent dans l’immédiat c’est d’élaborer des stratégies pour le 2e tour. Et c’est là que cela devient intéressant à Jurançon !…
Première surprise : la participation. On la prévoyait à moins de 40% et elle est à plus de 50%.
Deuxième surprise : les votes blancs ou nuls qui d’habitude se situent aux environs de 1 à 2% des votants, dépassent les 7%. C’est déjà un vrai message à nos hommes politiques que personnellement je traduis ainsi : »Je remplis mon devoir de citoyen et je vais voter, mais, quelles que soient mes idées, je ne fais confiance à aucun des candidats en présence, de droite ou de gauche, pour les défendre !… » Il sera intéressant de voir si le pourcentage de votes blancs ou nuls au second tour confirme cette tendance, et, si c’est le cas, il faudra bien que nos hommes politiques commencent à en prendre conscience.
Troisième surprise : le score de Nouvelle Donne : 7, 51% !… Lors de leur réunion publique à Jurançon, je leur avais posé la question de savoir ce qu’ils pouvaient espérer avec seulement 2 listes sur les 27 cantons. Monsieur PIC m’avait répondu en souriant que, dans le cas où UMP et PS seraient partagés 50/50, même en étant peu nombreux, on peut jouer les arbitres.
Bravo, Monsieur PIC ! Vous aviez raison ! Et vous êtes maintenant en position d’arbitre pour le 2e tour.
Que peut-il se passer au 2e tour dans le canton Billère et Coteaux de Jurançon ?
Compte tenu de la participation inespérée au premier tour, il serait surprenant qu’une nouvelle vague de mobilisation des électeurs amène des centaines d’abstentionnistes à voter. Et, même si c’était le cas, il est probable que les nouveaux votants se répartiraient équitablement entre droite et gauche. Donc, l’élection ne se jouera pas sur la mobilisation mais sur le report des voix. Je serais également surpris que des électeurs qui ont voté blanc au premier tour votent différemment au second. Reste le report des voix.
Georges PORTUGAL a annoncé la couleur au marché de Jurançon : « Si, par malheur, nous n’étions pas au second tour, m’a-t-il dit, il est évident que nous ferions tout pour battre la droite !… » On peut donc raisonnablement penser que les 9% du FDG se reporteront sur Bernard SOUDARD qui approcherait ainsi les 49% des suffrages exprimés. Il n’en manque encore un peu… Quant à Michel BERNOS, il lui faut 500 voix de plus pour gagner, soit, à peu près les voix de Nouvelle Donne.
Alors, Monsieur PIC, à qui allez-vous donner vos voix ?
Votre programme politique vous situe plutôt à gauche et, si l’on suit la logique du bipartisme qui a prévalu jusqu’à présent chez nos hommes politiques, il n’est pas facile de recommander à ses électeurs de voter pour la droite…
Mais j’ai cru comprendre que Nouvelle Donne se donnait pour objectif de faire de la politique autrement, au point d’en avoir fait une Charte dans laquelle la logique du bipartisme est contestée et le cumul des mandats est prohibé.
Alors ? Equipe SOUDARD formée de 2 conseillers généraux sortant multirécidivistes ? Ou équipe BERNOS formée de 2 nouveaux candidats, encore jamais élus au Conseil Général ? Après le théâtre de Pagnol, nous voilà en plein Corneille !
Je suis curieux de connaître votre position et, surtout, les motivations qui la dicteront.

– par JYS

Municipales à Jurançon : Pas d’Alternatives (Pyrénées) !…

glaceJeudi 18 mars, réunion publique des candidats de la gauche départementale, à savoir :

  • Margot TRIEP-CAPDEVILLE conseillère générale sortante du canton de Billère,
  • Bernard SOUDARD conseiller général sortant du canton de Jurançon,
  •  Vincent DUCARRE et Véronique DEHOS suppléants.

animée par Lindsey DEARY conseiller municipal d’opposition à Jurançon devant une assemblée d’une centaine de personnes visiblement acquise à 100% aux candidats.

Après une rapide introduction de notre député David HABIB qui a rappelé qu’au niveau des compétences il n’y avait pas grand chose de changé et que l’enjeu de cette élection était que le Conseil Général reste à gauche, dans un contexte national « pas facile », les deux candidats et leurs suppléants ont alternativement présenté les 8 priorités de leur programme. Je ne m’étendrai pas dessus car elles sont largement développées dans une plaquette très claire et très bien faite qui a été distribuée dans les boîtes aux lettres.

J’ai simplement noté quelques points susceptibles de faire débat après les élections, selon la tendance majoritaire de la future assemblée :

  • sur l’aide à l’emploi : le CG ne se contente pas de favoriser les créations d’emplois, notamment de jeunes et de handicapés, mais c’est aussi un employeur et il a créé des postes au sein du CG (c’est justement ce que leur reproche l’opposition qui s’insurge de l’inflation incontrôlée des frais de personnel alors que la situation économique aurait demandé le contraire).
  • sur l’aide aux communes : mise en place de « contrats de territoires » permettant de veiller à ce que l’aide aux communes soit équitablement répartie et ne soit pas influencée par des notions de clientélisme, comme c’était le cas avant 2011… (à vérifier !);
  • sur l’évolution des finances : fiers de leur gestion, classés 7e meilleur gestionnaire des départements, pas d’augmentation d’impôts depuis 2011, alors que sous la mandature précédente les impôts avaient augmenté de 22%…(voir à ce sujet l’article de Daniel Sango : « Labazée : zéro en mathématiques »); pas un mot sur l’évolution de l’endettement depuis 2011.

Quelques questions ont été posées dans la salle que je n’ai pas notées, car questions et réponses concernaient essentiellement les relations tendues entre la municipalité de Billère et la municipalité de Jurançon, au sein de la CDAP, et pas vraiment les élections départementales proprement dites. Ces polémiques, visiblement assez anciennes, étaient exacerbées par la candidature du maire de Jurançon aux départementales.

J’ai alors posé 2 questions :

1 – En réponse à un courrier de l’association Alternatives Pyrénées, les porte-paroles de la gauche départementale (Marie-Christine ARAGON et Marie-Pierre CABANNE) se sont engagées à pratiquer une transparence totale sur tout ce qui concerne l’utilisation des fonds publics du département (Budget primitif, compte administratif et tout document budgétaire utile). Si vous êtes réélus, vous considérez-vous comme engagés par cette réponse à titre personnel, même dans le cas où la majorité aurait basculé ?
J’ai alors eu droit à une violente diatribe contre les rédacteurs d’Alternatives Pyrénées et les « mensonges » qu’ils proféraient dans leurs articles. J’ai bien essayé de répondre que c’était sur le site qu’il fallait critiquer ou contester les articles, pas dans cette salle, mais j’ai dû y renoncer devant la violence des propos et la bronca que cela déclenchait dans la salle. Je me suis contenté de réclamer une réponse à ma question, réponse qui m’a été donnée par Monsieur SOUDARD dans une scène que n’aurait pas désavoué Pagnol : « Mais c’est évident que je suis pour la transparence, moi !… Je l’ai toujours été depuis que je suis élu !… Plus clair que moi, on peut pas être !… » J’en ai déduit que la réponse était « Oui ! »

2 – Vous êtes conseiller général de Jurançon depuis 2004 et vous disposez tous les ans d’une enveloppe de crédits pour financer des petits travaux de sécurité dans le canton (crédits « déconcentrés »). Pouvez-vous nous dire comment vous décidez de l’utilisation de ces crédits et de leur affectation aux besoins des communes ? Jurançon représente le 1/3 de la population du canton. A-t-il bénéficié, en moyenne depuis 2004, du 1/3 de ces crédits ?

Monsieur SOUDARD est alors entré dans une violente colère en m’affirmant : « Tous les ans, au mois d’avril, je réunis les maires du canton à Laroin, avec les techniciens, pour décider de ces travaux. Un seul n’est jamais venu à ces réunions ! Et devinez qui ? » Et la salle en cœur a répondu : « Bernos !… » J’ai insisté : « Je suppose que l’utilisation de ces crédits donne lieu à un contrôle budgétaire. Pouvez-vous publier l’utilisation que vous avez faite de ces crédits depuis 2004 ? Mon souci est simplement de vérifier si la municipalité de Jurançon a raison ou tort de se plaindre de ne pas bénéficier de ces crédits à proportion de son poids dans le canton. « Allez voir à l’agence de Nay ! » m’a-t-il dit, « il y a tout ce que vous voulez !… » Puis, très énervé, il m’a apostrophé violemment, terminant son discours par cette phrase : « Si vous en avez…, je dis bien si vous en avez… vous allez écrire exactement ce que je vous ai dit, mais, comme vous n’en avez pas, je sais que vous ne le ferez pas !… »
Voilà qui est fait ! Vous voudrez bien m’excuser, Monsieur Soudard, si, sous le coup de l’émotion, je n’ai pas pu noter tout ce que vous m’avez dit, mais je crois avoir noté l’essentiel.

La réunion s’est clôturée là-dessus et je n’ai même pas pensé à demander quelle était cette agence de Nay qui détenait toute l’information et dont je n’avais jamais entendu parler.

Je n’ose imaginer ce qui se serait passé si j’avais posé ma troisième question sur le non-cumul des mandats … Mais ce qui me rassure, c’est que je n’aurai plus besoin d’aller assister aux réunions publiques de Monsieur Soudard pour lui poser des questions. Je pourrai le faire directement, et en toute sécurité, sur le site Alternatives Pyrénées. J’ai en effet pu constater que tous les candidats et la majorité de leurs supporters sont de fidèles lecteurs des articles qui paraissent sur ce site.

Non, Monsieur Soudard, je ne suis pas votre ennemi, pas plus que vos adversaires politiques ne sont vos ennemis. Je crois même que vous êtes sincère quand vous déclarez vouloir vous mettre au service de vos concitoyens. Mais vous êtes prisonnier d’un système où, convaincu de détenir la vérité, vous n’avez même pas besoin de consulter vos concitoyens pour savoir ce qui est bon pour eux. Vous n’écoutez plus personne et vous vous sentez agressé quand un simple citoyen ose vous demander ce que vous faites avec l’argent de ses impôts.
Ne cherchez pas plus loin la désaffection des citoyens pour la classe politique.

Quand je parle de transparence, je cherche un laveur de carreau, pas un brise-glace !…

– Par JYS

Bluff, impasse ou Nouvelle Donne ?…

imgres… La partie de cartes est engagée !

Il y avait foule vendredi matin au marché de Jurançon. Tous les candidats aux prochaines départementales étaient venus faire leur marché en espérant y trouver des voix fraiches.

Tous les candidats ? Peut-être pas… Je n’ai pas vu Bernard Soudard (PS) conseiller général sortant qui se représente pour la 3ème fois sous le signe de la continuité (c’est justement ça qui m’inquiète…) Michel BERNOS (F64) faisait visiter le marché à Jean-Jacques LASSERRE. Céline BERGEZ et Frédéric PIC (DVG-Nouvelle Donne) distribuaient des invitations à la réunion publique du soir à Jurançon. Georges PORTUGAL (FDG) distribuait son programme. Je lui ai demandé pourquoi le Front de gauche se désolidarisait du PS et qu’est-ce qui faisait leur différence. Réponse : Nous refusons l’austérité, il faut augmenter les dotations de l’état ! Nous refusons la réforme territoriale qui vise à supprimer les départements ! Nous sommes contre le cumul des mandats ! Tiens, tiens ! J’ai déjà entendu ça quelque part. « Non à la réforme territoriale, non à l’austérité, non au cumul des mandats » cela fait aussi partie des objectifs du FN, non ? Je n’ai pas osé lui faire remarquer car il l’aurait sûrement pris pour une provocation… Je lui ai quand même demandé sa position pour le second tour. Réponse : « Nous visons de passer dès le premier tour, mais si, par malheur, ce n’était pas le cas, il est évident qu’au second tour nous ferons tout pour battre la droite ! »

Donc, le soir je suis allé à la réunion publique « Nouvelle Donne », ce nouveau parti politique créé fin 2013 par Pierre LARROUTUROU après un parcours un peu chaotique entre le PS, Europe Ecologie Les Verts et le Collectif ROOSEVELT (mouvement citoyen créé en 2012). Ce nouveau parti a des aspects séduisants dont le principal, à mon avis, est qu’il s’est doté d’une charte éthique, publiée sur leur site, où il est dit en préambule : « Notre ambition est d’inventer une autre manière de faire vivre la démocratie dans notre pays comme au sein de notre mouvement politique. » C’est une déclaration d’intention qui me plait beaucoup plus que celle d’un ancien militaire que j’ai bien connu et qui disait : « Une bonne dictature est toujours préférable à une mauvaise démocratie !… » Et connaissant l’opinion majoritaire des citoyens sur la nécessité de faire vivre notre démocratie autrement, je pensais qu’il y aurait foule à cette réunion… Nous étions en tout et pour tout 10 : 2 candidats, 2 suppléants et 6 auditeurs!…

Ayant lu précédemment leur Charte et leurs propositions, je n’ai pas posé mes questions traditionnelles sur la transparence, le cumul des mandats et le comportement exemplaire des élus, puisque les réponses y étaient clairement écrites :

  • « 17 – Nouvelle Donne s’engage pour des pratiques politiques éthiques, transparentes et une démocratie fondée sur la possible participation de chaque citoyen au devenir de la société.
  • 29 – Les responsables de notre mouvement exercent une stricte limitation du cumul et du renouvellement de leurs fonctions.
  • 30 – Nos élus respectent une stricte limitation du cumul et du renouvellement des mandats et des fonctions. »

Je me suis contenté de 3 questions :

  1. Vos propositions concernent les niveaux national et européen. J’ai du mal à en voir les implications aux niveaux local ou régional. Avez-vous un projet précis et chiffré pour le département ? Réponse : « Il est difficile d’avoir un projet alors que les compétences ne sont pas définies. D’ailleurs, c’est aussi le cas des autres candidats. Cette élection est essentiellement politique et concerne d’avantage le devenir des partis que le devenir du département. » Voilà au moins un langage sans ambiguïté
  2. Pour 27 cantons, vous présentez en tout et pour tout 2 listes (Pau-2 et Jurançon). Même si vous êtes élus, pensez-vous avoir les moyens d’influer sur les décisions de la future assemblée ? Réponse : « Tout conseiller dispose de moyens d’actions dans son canton indépendamment des délibérations de l’assemblée. On peut utiliser ces moyens pour faire du clientélisme, ou pour faire des choses utiles à la collectivité. Et, pour cela, il n’est pas nécessaire d’être majoritaire à l’assemblée. Enfin, pour les délibérations, imaginez que sur 54 conseillers, il y ait 26 PS, 26 UMP et 2 Nouvelle Donne. Ce serait alors les 2 ND qui arbitreraient les délibérations… » Bel optimisme !…
  3. Pensez-vous que le futur Conseil Départemental aura une quelconque utilité ou pensez-vous qu’il faut supprimer les départements et les CD ? Réponse de Frédéric PIC: « Le parti ND n’a pas pris position sur cette question et je ne peux vous donner qu’une opinion personnelle qui n’engage que moi. Je suis convaincu qu’il faut simplifier et réduire les dépenses et, pour cela, supprimer le Sénat, les départements et le Conseil économique et social. »

Mon sentiment après cette réunion :

  • au début, on est toujours contre le cumul des mandats, jusqu’à ce qu’on y ait goûté…
  • on est pour la transparence, mais avec l’expérience on se rend compte qu’il y a toujours des choses qu’il vaut mieux ne pas dire…
  • on est contre le clientélisme, mais comme on ne peut pas satisfaire tous les besoins, c’est pas plus mal de donner en priorité à ceux de la même famille politique…Après tout, eux aussi en ont besoin, autant que ceux d’une autre famille !

Plus j’avance et plus je me dis que si les mandats de nos élus étaient des CDD non renouvelables, leur priorité ne serait plus leur réélection mais la satisfaction des citoyens qui les ont élu.

– par JYS

Élection Départementale : Rendez-vous en terre inconnue…

imgresVendredi 27 février, réunion publique à Jurançon pour le canton « Billère et Coteaux de Jurançon ».  Candidats : Michel BERNOS (maire de Jurançon et vice-président de l’agglo Pau) et Emmanuelle SCWARTZWALDER (candidate aux dernières municipales de Billère). Suppléants : Jean-Marc GRUSSAUTE (conseiller général sortant du canton de Lasseube) et Carine ANTONIAZZI (conseillère municipale de Billère).

Le programme : Je le résumerai en une phrase : « Réparer les dégâts de la majorité sortante depuis 2011″. Laxisme, absence de maîtrise des frais de fonctionnement, opacité, favoritisme, etc… ont conduit le département à une situation financière catastrophique. Malgré de nouvelles recettes fiscales qui ont rapporté 58 M€, la capacité d’épargne a baissé dans le même temps (4 ans) de 80 M€. Ces dépenses extravagantes et le déséquilibre budgétaire qui en résulte ont nécessité le recours massif à l’emprunt. La capacité de désendettement qui était de 1,6 années en 2011 est passée à 5,5 années en 2014 et passera à 10,5 en 2015 si l’on respecte le budget voté par l’assemblée sortante. Mais, pour compenser cet excès de dépenses, on ne pouvait pas tout payer avec l’emprunt, et il fallait bien faire des économies par ailleurs. Et savez-vous où on les a trouvées les économies ? Dans les aides sociales !… La réduction des aides aux crèches, des aides aux ménages en grande précarité, des aides aux primo-accédant (dispositif 1ère clé 64), des aides à la rénovation de l’habitat, etc… a permis d’offrir à nos élus de magnifiques voyages en Argentine et en Australie !…

Le programme se résume donc essentiellement à rétablir toutes ces aides sociales, à freiner autant que possible l’inflation de la masse salariale, et à rééquilibrer le budget pour arrêter l’explosion de l’endettement. C’est déjà un chantier énorme !…

Le contexte : Pour être sûr de poser les bonnes questions, je m’étais soigneusement documenté sur la réforme territoriale en cours (loi NOTRe), sur les compétences de l’ancien Conseil Général et celles prévues pour le nouveau Conseil Départemental et sur la clause de compétence générale dont la suppression est prévue en 2015. Tout ce qui doit être voté courant mars, avant les élections. Eh bien il me faut retourner à mes études : ce que je croyais acquis a changé récemment :

  • la clause de compétence générale est maintenue … au moins jusqu’en 2017 !…
  • les collèges qui devaient passer sous compétence régionale restent au département;
  • les routes départementales aussi;
  • une nouvelle navette est nécessaire avec le Sénat;
  • on sait déjà que la loi ne sera pas votée avant les élections.

En conclusion, nous allons devoir voter pour élire une assemblée dont ni les électeurs ni même les candidats ne connaissent les compétences !… Une grande première dans la 5e république !

Le fonctionnement pyramidal du CG : le Président, entouré d’une cohorte de Vice-présidents, gère tout avec son cabinet et ses services; les élus ne gèrent rien, ce ne sont que des courroies de transmission. « Il faut redonner aux élus leur véritable rôle de représentant de leur canton. Ce sont eux qui doivent coordonner les politiques publiques et pas le Chef de cabinet !… » (J.M. Grussaute). Dans la communication, c’est l’opacité organisée, y compris vis à vis des élus de l’opposition.

Les réponses à mes questions :

  1. sur le budget : « La situation actuelle n’est pas inhérente au système mais uniquement au comportement irresponsable de la majorité actuelle. Une nouvelle majorité peut faire des arbitrages, et, même si le budget a déjà été voté, elle peut le limiter aux dépenses réellement utiles ». Encore faut-il que les nouveaux élus mettent réellement en pratique les principes qu’ils soutiennent avant les élections… Comme, d’après les sondages, un changement de majorité est plus que probable, nous n’allons pas tarder à le savoir.
  2. Sur la transparence : « Si nous sommes élus, nous veillerons à ce que toutes les données soient mises en ligne, accessibles par tous les citoyens (orientations budgétaires, budget primitif complet et compte administratif complet) ». Dont acte !…
  3. Sur le cumul des mandats (concerne Michel BERNOS) : « Je suis là pour servir et pas pour m’enrichir grâce à la politique.Quand j’ai été élu maire, j’ai partiellement abandonné mon poste dans la fonction publique (juge administratif à Toulouse) pour me rendre disponible. Mes revenus globaux sont restés les mêmes (publiés dans la République des Pyrénées). Si je suis élu conseiller départemental, j’abandonnerai complètement mon poste dans la fonction publique pour me consacrer totalement à mon mandat. Et si plus tard j’évolue vers d’autres mandats, j’abandonnerai le Conseil Départemental et Jean-Marc Grussaute me remplacera. J’en prends l’engagement ! » Dont acte !…

Pour terminer, je voudrais rendre hommage à Jean-Marc GRUSSAUTE.

Viticulteur bio à la Chapelle de Rousse, il s’est toujours battu pour défendre son « coin de Béarn ». Pas seulement le vin de Jurançon qu’il produit, mais aussi les autres produits du terroir, la culture béarnaise, la beauté des paysages et les hommes et femmes qui ont fait de cette région ce qu’elle est. Créateur et Président de la Maison des Vins pendant 10 ans, il s’est lancé en politique aux municipales de 2008 puis aux cantonales de 2011 et on ne peut douter que c’était « pour servir ». Il est l’illustration de ce que disait Guy Ebrard (Conseiller Général et maire d’Oloron dans les années 1960-1970) : « En politique, seuls savent s’arrêter ceux qui ne seraient jamais partis s’ils avaient su … »Aujourd’hui, il souhaite se recentrer sur son métier et sa famille, mais il se présente en suppléant pour faire profiter de son expérience et être encore là si on a besoin de lui. Quand cet homme, dont on ne peut mettre en doute la sincérité et le dévouement, soutient le binôme BERNOS-SCHWARTZWALDER, c’est pour moi une recommandation de poids.

par JYS

 

 

 

 

 

 

 

Une élection absurde !…

cahier de doléances 1 (1)Le Conseil Général, créé en 1789, est une de nos plus vieilles institutions administratives.
Ses compétences couvrent une bonne partie des services de proximité (aide sociale, voirie, éducation, culture, aide au développement, tourisme, …) ce qui en fait, normalement, avec la Municipalité, l’un des deux organismes les plus proches de nos préoccupations quotidiennes. Et pourtant !… Les élections cantonales n’ont jamais mobilisé les foules et le taux d’abstention ne cesse d’augmenter (53% en 2011 et au moins 60% en 2015 !…)

A la méfiance grandissante des citoyens envers le monde politique, s’ajoutent l’incompréhension et le doute sur le fonctionnement opaque, le coût exorbitant et l’utilité réelle de nos institutions :

  • Il faut supprimer le Sénat, il ne sert plus à rien…
  • Il faut réduire le nombre de députés, 577 c’est 3 fois trop !
  • Il y a trop de couches dans notre millefeuille !…Il faut regrouper les régions, supprimer les départements et les cantons, regrouper les communes…
  • On pourrait économiser quelques milliers de parlementaires, d’élus, de conseillers municipaux, généraux, communautaires, … plus tous le personnel qui les entoure, plus tous les systèmes matériels et humains qui assurent la communication entre tous ces gens !…
  • Sans compter les multiples structures qui entourent le gouvernement ou le Parlement : Conseil économique social et environnemental, Commissariat général à la stratégie et à la prospective, Conseil supérieur de l’économie sociale, Commissariat général à l’égalité des territoires, Conseil de l’insertion par l’activité économique, Conseil national de la vie associative, etc… soit quelques milliers de conseillers, tous grassement payés pour pondre des rapports sérieux et documentés, mais que ni les ministres ni les députés n’ont le temps de lire !… (cf. Sud-Ouest du 24/02)

Et les payeurs, c’est nous !…

Heureusement, la réforme territoriale est en cours ! Ouf ! Il était temps !… Voilà enfin l’occasion rêvée :

  • de regrouper les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées qui ont beaucoup de points communs aux niveaux culturel, industriel, agricole, et de développer la coopération avec les provinces espagnoles voisines,
  • de supprimer les assemblées départementales en redistribuant les compétences entre un conseil régional disposant d’un réel pouvoir décentralisé et des communautés de communes affranchies des caprices du Parlement de Navarre,
  • de supprimer la clause de compétence générale qui permet à chaque assemblée de se mêler de tout et à nos élus d’accorder des subventions sur des lignes qui sortent de leur compétence, tout en réduisant l’aide aux crèches « pour faire des économies !… »
  • de supprimer 4000 sièges de conseillers départementaux,
  • de répartir le personnel départemental entre les services régionaux (pouvant disposer d’antennes locales) et les services municipaux ou communautaires,
  • de n’avoir en 2015 que les élections régionales avec des compétences précises et connues.

Au lieu de cela, sans aucune concertation préalable des intéressés (nous, pas les élus !…), on décide de :

  • regrouper Aquitaine avec Limousin et Poitou-Charente, en espérant que nous pourrons ainsi nous enrichir de nos différences…
  • conserver les départements mais en changer les compétences; « les nouvelles compétences ? on en décidera plus tard !… Mais ne vous faites pas de souci, le budget a déjà été voté par l’assemblée sortante !… « 
  • regrouper les cantons selon un nouveau découpage qui paraît logique à la majorité sortante et totalement illogique à l’opposition… mais, sous prétexte de parité, il y aura dorénavant 2 conseillers par canton au lieu d’un, ce qui fait que, malgré le regroupement, il y aura au total plus de conseillers qu’avant : « Tu parles d’une économie alors que Manuel Vals annonçait en avril 2014 la suppression prochaine des départements !… »

Conclusion : « Un découpage incohérent et une élection absurde » ( cf. Sud-Ouest : « Tribune libre de François Hulbert géographe, professeur à l’Université de Lorraine).

C’est à n’y rien comprendre et je me pose la question : Faut-il aller voter ? A quoi ça sert ?…
J’avoue que je n’en sais rien et je ne suis pas le seul… Selon les derniers sondages, 60% des électeurs ont l’intention de s’abstenir et 30% souhaitent le succès du Front National. Si l’on admet que, galvanisés par ce succès prévisible, tous les électeurs du FN iront voter et que ce sont surtout les électeurs des autres partis qui s’abstiendront, les résultats prévisibles pourraient être : votants=40% des inscrits; FN=30% des inscrits soit 75% des votants; FN élu au 1er tour dans 24 des 27 cantons des Pyrénées Atlantiques !… Bien sûr personne n’y croit, mais il faut reconnaître que cela est mathématiquement possible et ce n’est pas mon idée de la démocratie.

Alors, je déciderai plus tard si je vais voter et pour qui, mais, en attendant, je vais aller aux réunions publiques des candidats de mon canton et je leur poserai des questions du genre :

  • pourquoi êtes-vous candidat ? pour servir la collectivité ou par ambition personnelle ?
  • voulez-vous continuer à rajouter des couches à notre mille-feuille administratif ou œuvrer à sa simplification ?
  • voulez-vous œuvrer dans le sens d’un équilibre budgétaire et d’une réduction de l’endettement ?
  • êtes-vous pour ou contre la suppression de la clause de compétence générale ?
  • êtes-vous décidé à respecter le non cumul des mandats ?
  • êtes-vous décidé à respecter une totale transparence sur l’utilisation de l’argent public, qu’il s’agisse de marchés publics, de subventions ou de frais de représentation ?
  • que ferez-vous si, à court terme, les départements sont supprimés et les assemblées départementales dissoutes ?

Je viendrai ensuite commenter ici les réponses que j’aurai obtenues.
Au final, si je décide d’aller voter à cette élection absurde, au moins je saurai pourquoi et pour qui !…

Et j’invite tous ceux qui me lisent, quel que soit leur département, à faire comme moi dans leurs cantons respectifs, et à revenir nous faire part sur ce site de leurs réflexions.

– par  JYS