SOS l’administration ne répond plus.

Voici ici la mésaventure d’un Palois de mes connaissances. Elle illustre, à mon avis, le comportement de l’administration, je devrais dire des administrations, à l’égard de certains citoyens qui entrent pourtant dans la catégorie de ceux qui sont respectueux des lois et des règlements. Alors plusieurs questions : est-ce aussi exceptionnel que ça ? N’y a-t-il pas dans cette façon d’ignorer les administrés une des causes principales du mouvement des gilets jaunes.

Venons en au fait. Il y a maintenant quelques mois, notre homme propriétaire d’une maison individuelle à Pau, envisage des travaux qui déboucheront sur une extension de son habitation. Pour cela et afin de se conformer aux obligations qui lui incombent, il adresse à la mairie de Pau une demande d’autorisation. Son dossier est complet, il a pris au préalable la précaution de le vérifier. Très vite la mairie lui répond en lui précisant que son dossier devant être soumis à une autre réglementation, le délai habituel d’un mois est porté à deux mois pour savoir si l’autorisation lui est accordée ou pas. Il lui est même écrit : « Si passé ce délai vous n’avez pas reçu de réponse de l’administration, vous bénéficierez d’une autorisation tacite et vous pourrez commencer les travaux en affichant la présente lettre sur le terrain pendant la durée du chantier selon les modalités détaillées plus bas. Vous pourrez également par une simple demande obtenir de la mairie un certificat attestant de l’autorisation tacite ».

Eh bien justement, après que le délai est dépassé (de quelques jours, mais dépassé quand même), notre homme reçoit de la mairie de Pau, un refus d’autorisation. L’argument développé est que l’architecte des bâtiments de France a fait savoir que sa maison se situait dans un périmètre protégé. Tiens, tiens, comme c’est bizarre se dit ce Palois. En effet quelque temps auparavant (moins d’un an) pour d’autres travaux sur la même maison située au même endroit, il avait fait une autre demande pour améliorer l’extérieur de son habitat. Et là pas de problème, aucune réticence de l’architecte des bâtiments de France n’avait été formulée. Ce dernier s’était même fendu d’une note où il était précisé que cet immeuble ne se situait pas dans un périmètre protégé. Nous avons tous entendu parler de la dérive des continents, mais nous ne savions pas qu’à Pau, les bâtiments se déplaçaient.

Donc ce brave Palois honnête et sérieux écrit une lettre au maire en lui demandant de bien vouloir lui délivrer, comme cela lui a été proposé, un certificat attestant de l’autorisation tacite. Il argue pour cela d’une part du retard apporté par les services de la mairie, la date est en effet dépassée de plusieurs jours, et d’autre part des avis contradictoires de l’architecte des bâtiments de France. Il va même, car il connaît un peu les règles administratives, jusqu’à écrire au Préfet qui est chargé du contrôle de la légalité des décisions municipales pour lui demander d’annuler l’arrêté du maire, portant refus d’autorisation des travaux. Et puis modestement il demande à l’architecte de bien vouloir, au vu de ses avis divergents, lui dire quel est celui qui doit être pris en considération.

Eh bien savez-vous ce qu’il s’est passé ? Au bout de deux mois, ni le Préfet, ni le maire, ni l’architecte des bâtiments de France n’ont daigné fournir une réponse à sa demande. Ils ont honte ou quoi ? En tout cas pour avoir participé à plusieurs « Grands débats palois » je puis vous dire que plusieurs intervenants ont reproché à François Bayrou de ne pas répondre à leurs courriers.

A force d’ignorer le petit peuple, il finit par descendre dans la rue… avec son gilet jaune !

Pau, le15 avril 2019

par Joël Braud

Européennes, ça approche !

A la date du 5 mai, la possibilité de constituer une liste pour les élections européennes n’existera plus. Celles-ci sont programmées pour le 26 mai. Notez bien cette date. En attendant quatorze listes se sont constituées au plan national et, en Béarn, nous avons notre candidate.

Rappelons quelques règles qui vont présider à cette échéance. Ces élections se feront à la proportionnelle, selon le scrutin de liste. Ces listes, actuellement au nombre de quatorze, seront constituées au niveau national et non plus au niveau des circonscriptions. Elles devront comporter autant de candidats que la France détiendra de sièges au parlement européen, c’est à dire 79. Enfin 79, c’est plutôt théorique car les Anglais qui ne seront pas encore sortis de l’Europe, voteront vraisemblablement eux-aussi. Ce qui risque réduire le nombre des sièges de la France à 74. Ah ce Brexit !

Il se dit que lors de négociations en coulisses, François Bayrou, a réussi à imposer trente candidats issus du parti dont il est président sur la liste : LREM + MoDem + Agir + Mouvement radical. C’est pas mal en reconnaissance des supposés 5% qui auraient permis à Emmanuel Macron d’emporter la présidentielle. Et nous Béarnais avons sur cette liste, à la quinzième place, en rang éligible, une certaine Laurence Farreng née Despaux. Il s’agit de l’actuelle directrice de la communication de la ville de Pau, membre comme il se doit du Modem. Le maire de Pau l’a placée sur la liste de Nathalie Loiseaux, tête de liste issue de LREM.

Actuellement François Bayrou apparaît aux yeux des commentateurs politiques les plus avisés comme celui qui est ou serait très écouté par le Président de la République. Ses conseils se font dans la discrétion de ce qu’il est convenu d’appeler les visiteurs du soir. Alors comme il est personnellement convaincu, il ne s’en cache d’ailleurs pas, que le RIC (Référendum d’initiative citoyenne), le vote blanc, le rétablissement de l’ISF et l’élection des députés à la proportionnelle sont indispensables pour répondre aux revendications des Gilets jaunes, il faut s’attendre à quelques réformes. Enfin, s’il est aussi écouté qu’on le dit…

Les scrutins de listes ont toujours cette part d’inconnu. La liste LREM-MoDem est composée de candidats aux convictions pas toujours très conciliables. Qu’y-a-t-il de commun, en effet, entre Pascal Canfin (2 ème), écologiste convaincu, tenant de la disparition du glyphosate et Jérémy Decercle (4 ème), président des jeunes agriculteurs qui, lui, est plutôt d’un avis contraire ? L’électeur devra admettre que lors d’un vote au scrutin de liste, sans panachage possible, il faut se satisfaire de cette pluralité de doctrines. Alors il faudra oublier ses convictions politiques, vous voyez bien qu’elles ne servent à rien.

Et pendant ce temps-là, notre Jean Lassalle cherche à composer une liste dont il prendrait la tête. Mais y parviendra-t-il ? Le suspense est grand et l’argent lui manque.

Pau, le 10 avril 2019

par Joël Braud

A Garlin dimanche pour sa journée taurine

Cicatrices, plaies, défaillances et peur,secrets du corps caché, tout se dérobe enfin sous la magnifique armure qui raidit le torero et en fait une statue de héros. Joseph Peyré « De cape et d’épée »; épilogue.

Depuis 32 ans, Garlin, petite cité à la « Porte du Béarn », comme se nomment ses arènes, a relancé la tauromachie espagnole. Elle avait existé dans un passé plus lointain encore puis disparue, la tradition de Course Landaise perdurant. Ce retour à la Course Espagnole s’est fait brillamment d’abord l’été, dans le cadre des fêtes, puis au printemps et l’on célèbre cette année la 18 ème édition de cette novillada de Printemps qui doit beaucoup aux aficionados locaux regroupés au sein de la peña locale.

« Monter » une corrida, ou une novillada cela devient de plus en plus compliqué administrativement et les risques financiers, assumés par des bénévoles, sont de plus en plus lourds. Bravo donc à ces hommes et femmes désintéressées, qui comme les Arzacquois et les Orthéziens font vivre la tradition taurine en Béarn. Chacun dans son créneau : Orthez organisant une corrida avec des toros de quatre ans (et une novillada le matin) dans le cadre de ses fêtes (le 28 juillet, cette année), Garlin une novillada donc avec du bétail de trois ans et Arzacq se dédiant à la jeunesse et au toreo à cheval (rejon) avec un réel succès.

On sait que le grand écrivain Béarnais, Joseph Peyré, qui vient de faire l’objet d’un colloque universitaire international à Paris, Pau et Madrid (les actes vont en être publiés) est originaire du petit village d’Aydie à un jet de pierre de la « placita » Garlinoise. Il repose dans son petit cimetière. Il a beaucoup écrit, de très belles choses, sur la tauromachie et « Sang et lumières » a obtenu un prix Goncourt. C’est ainsi qu’il gagna le surnom de « Hemingway Français ». On peut dire que c’est sous son aile que se réalise chaque année cette journée taurine. Il est en bonne compagnie puisque des écrivains français aussi importants que Georges Bataille, Jean Cocteau, Antoine Blondin ou Henri de Montherlant en ont fait de la corrida un de leur thème favori (comme de nombreux peintres).

Dès ses premiers pas Garlin a joué la crânement la carte de la qualité et présenté des affiches spectaculaires. Les plus grandes stars sont passées sur la piste de la Cité du Nord Béarn : Javier Conde, José Tomas, Morante de la Puebla, Juan Bautista, Sébastien Castella ou le cavalier Pablo Hermoso de Mendoza et plus récemment le landais Julien Lescarret, le salmantino Juan del Alamo, le mexicain Luis David Adame et le péruvien Andrés Roca Rey qui rafle, un peu partout, tous les prix. Du côté des éleveurs c’est la même chose : Juan Pedro Domecq (aux origines Béarnaises) est venu en personne de son extrême sud; en 2004 « Idéalista » est gracié et participe au lancement de la ganaderia de « Fuente Ymbro » actuellement aux avant-postes. Depuis sept ans Garlin fait confiance aux fameux « Pedraza de Yeltes » qui se sont révélés dans ces arènes ; un élevage dont le succès ne s’est pas démenti depuis. C’est ainsi que Garlin est connu dans le monde entier (mais oui !), Europe et Amérique du Sud car les taurins dans leur ensemble suivent avec intérêt le déroulement de cette journée.

Une journée, synonyme de qualité, de convivialité aussi. Un lieu idéal pour découvrir la tauromachie dans son intégrité, son  éthique car tout y est soigné et le respect des règles ancestrales y est scrupuleux. Raison supplémentaire cette année : Garlin accueille pour la seconde fois une nouvelle le jeune prodige Dorian Canton, un béarnais venu d’Asson à l’intrépidité étonnante et une volonté de fer. Triompher. Entrer dans cour des grands : voilà l’objectif d’un jeune homme qui mérite d’être soutenu par son public. Dorian devrait passer à l’étape supérieure rapidement en prenant l’alternative dans une grande arène voisine. Ce sera un des événements majeurs de cette saison tauromachique. Dimanche, ce sera une des dernières occasions de voir Dorian évoluer dans cette catégorie. Face à une opposition très sérieuse, chacun jugera sa capacité à devenir par la suite matador de toros. Destin inattendu, exceptionnel pour cet enfant d’Asson…

« Suerte a todos ».

Pierre Michel Vidal

 


A partir de 9h : Casse-croûte béarnais de bienvenue  –  Salle polyvalente

11h: Fiesta Campera de l’Opportunité

2 Toros-Novillos de PEDRAZA DE YELTES pour : Hector GUTIÉRREZ (Mexique) et Manuel DIOSLEGUARDE (Espagne)

Entrée GRATUITE pour les possesseurs d’un billet pour la Novillada.

A l’issue de la Fiesta Campera, le public sera invité à désigner par bulletin de vote, qui de ces deux toreros complètera le cartel de l’après-midi.

13h: Grand Repas de l’Aficion « Festi’Garbures »

16h30: 18ème Novillada de Printemps

6 Toros-Novillos de PEDRAZA DE YELTES pour :

Hector GUTIÉRREZ (Mexique) ou Manuel DIOSLEGUARDE (Espagne), Dorian CANTON (France), Alejandro MORA (Espagne)

Réservations (sans frais) : de 10h à 12h et de 16h à 19h : Tél. 05 59 04 74 23

 

 

Kafka électrique et autre souci d’assurance

Une ligne électrique qui dessert mon domicile a été changée en juillet dernier. Une kyrielle de sociétés sont intervenues avec au final quelques désordres subis lors de la reconnexion de mon domicile. Je n’ai pas encore saisi qui était maître d’œuvre ; pas davantage qui était maître d’ouvrage.

Intervenants :
Ont participé à ces travaux : Le Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques (SDEPA), deux bureaux d’études (CETELEC et CETRA), les sociétés ENGIE INEO et ENEDIS, un pelliste et j’en oublie peut-être.

Préparation des travaux :
Le CETELEC mandaté par ENGIE INEO pour le compte du SDEPA, m’a d’abord contacté pour convenir du tracé de la nouvelle ligne sur ma propriété. Il m’a ensuite adressé une convention pour les travaux, signée de Mme Denise Saint Pé, Présidente du SDEPA et par ailleurs Sénatrice ; convention que j’ai validé (*).

Travaux de pose et de reconnexion :
Avant le démarrage des travaux une réunion a regroupé divers intervenants dont ENGIE INEO, pour localiser avec précision la pose des poteaux ainsi qu’une zone d’enfouissement.

A la fin de la pause de la nouvelle ligne, la reconnexion au transformateur a été effectuée dans la matinée du 20 juillet. La mairie avait fait suivre préalablement, un avis de coupure d’électricité émis par ENEDIS.

Les reconnexions de la liaison vers mon domicile ainsi que le raccordement du compteur électrique ont été effectuées la semaine suivante. Ils ont nécessité deux interventions sans qu’aucun avis préalable n’ait été émis. Plusieurs petits équipements électriques ont été endommagés à mon domicile (**).

Dépose de réclamations pour les dommages subis :
J’ai signalé les dommages à la mairie sans attendre. Elle a fait suivre mes doléances au Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques ainsi qu’au cabinet CETRA le 30 juillet. Aucun intervenant ne s’est manifesté.

La réception des travaux s’est effectuée à la mairie du village le mercredi 24 octobre à 14h en présence du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques. Les dommages subis à mon domicile ont été rappelés. A la mi-décembre, personne ne s’était encore manifesté.

J’ai alors déposé par deux fois une réclamation sur le site EDF. La première, déposée le 16/12 a été clôturée le 18/12. EDF n’aurait pu me joindre. J’ai certainement reçu des appels mais sans messages joints qui m’auraient permis d’identifier l’émetteur. Je me demande s’il ne s’agit pas d’une pratique pour éliminer des réclamations.

J’ai déposé une deuxième réclamation le 06/02 et ai été contacté par téléphone. J’ai failli raccrocher croyant qu’il s’agissait du démarchage quasi journalier pour l’installation de panneaux photovoltaïques et autres prestations du même genre, se réclamant d’EDF. La conversation a été très courtoise et c’est déjà une satisfaction.

Suite de mes réclamations :
EDF a alerté le distributeur d’énergie (ENEDIS / GRDF). Le centre d’Orthez m’a contacté mais n’avait noté que le raccordement au transformateur du vendredi 20/07 matin. Le bureau d’ENEDIS d’Anglet a confirmé, par lettre du 08/02, qu’une telle manœuvre de raccordement ne provoque pas de surtension.
Vraisemblablement ENEDIS n’était pas le responsable des dommages subis.

Restait également la possibilité de faire intervenir mon assurance. Malheureusement je ne dispose plus des factures des appareils endommagés. En plus, je suis en froid avec mon assurance (***).

Je me suis, de nouveau, tourné vers le maire qui m’a indiqué les coordonnées de l’intervenant chez ENGIE INEO. Mais je ne pourrais pas davantage fournir de justificatifs.

Conclusion :
J’ai pensé qu’il valait mieux en rester là. Je vais m’en remettre. Je vais essayer de simplifier mon mode de vie afin d’éviter que les ennuis ne se repositionnent en escadrille.
Dans cette mésaventure électrique, j’ai également remarqué l’embarras de la mairie, certainement coincée, vis-à-vis du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques, dans une posture à la fois de client et d’obligé.
J’ai surtout noté la faiblesse, voire l’absence de maîtrise d’œuvre. Le Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques ne semble avoir aucun rôle opérationnel.
Hormis les maillons EDF et ENEDIS, je n’ai pas vu de démarche Qualité sur le reste de la chaîne des intervenants.

Larouture

Crédit photo : Overview of Apache Kafka.svg

(*) Préparation des travaux :
Le courrier du CETELEC, accompagnant la convention et ayant pour objet « Autorisation de passage », commence par : « Chargés par ENGIE INEO, pour le compte du Syndicat d’Energie des Pyrénées-Atlantiques, de l’étude et de la recherche des conventions de passage pour accord à l’amiable, etc… etc… »

Lors de ce premier contact j’ai demandé à mon interlocuteur ce qu’était le CENELEC et s’il s’agissait d’un bureau d’EDF. « Je voudrais bien », m’a glissé mon interlocuteur…

Lors de cette phase j’avais essayé de contacter EDF, pensant qu’il pouvait être maître d’œuvre mais également qu’il y aurait, peut-être, une opportunité de coupler ces travaux avec un déplacement du compteur en limite de propriété.
Je voulais des conseils, j’ai reçu un devis forfaitaire de l’ordre de 2.000 Euros, avec actualisation après acceptation. Je n’ai pas donné suite pensant confusément qu’EDF viendra bien m’apporter un « linky » un jour prochain. Il faudra alors refaire la liaison qui alimente mon domicile.

(**) Reconnexions de mon domicile : Les reconnexions de la dérivation vers mon domicile ainsi que du câble vers mon compteur ont nécessité deux interventions, sans qu’il soit demandé de couper quoique ce soit à mon domicile.
La première intervention n’a pas pu être terminée car située en fin de journée. Dans la soirée des incidents électriques se sont manifestés et un robot ménager a été endommagé.
La deuxième intervention est intervenue en fin de matinée du 26/07. Cette intervention a occasionné le déclenchement du disjoncteur, certainement à cause d’un courant de surcharge. Les équipes en place sont alors intervenues sur le compteur de mon domicile. Des enceintes PC, un robot ménager et divers relais wifi ont été endommagés.

(***) Une histoire similaire de démêlés avec mon assurance (Rappel avec corrections d’un commentaire déjà déposé sur ce site) :
Un mur de clôture de mon domicile s’est effondré à la suite des intempéries du 12/06. Mon assurance mutuelle a qualifié le mur comme étant de soutènement ; ce que les conditions particulières excluent d’un dédommagement (réponse de mon assurance du 13/06).

Ma commune ayant été classée en zone de « catastrophes naturelles », j’ai relancé mon assurance.
Elle a mandaté un expert puis m’a invité à assister à une réunion à Salies le 17/07.
Des élus étaient présents à cette réunion, comme les maires de Salies (personnalité intéressante) et de Sauveterre (aspect plus jeune que sur des photos). Le Président du Conseil Départemental s’était excusé le matin même.
Le personnel régional de l’assurance mutuelle, identifiable par leur tenue vestimentaire notablement soignée, était venu en nombre (venant du et sur leur… 31).
Dans la salle les représentants locaux élus de l’assurance, majoritairement liés au monde agricole et qui accréditent l’ancrage territorial, occupaient les premiers rangs. A l’arrière, quelques assurés davantage préoccupés par leurs dommages que par la situation de l’agriculture.

La séance a été ouverte par M. Saint Jean (administrateur de la mutuelle locale et également co-gérant de l’EARL LANDALDEA à Ustaritz), flanqué de plusieurs syndicalistes du milieu agricole.
Après des discours de Directeurs divers qui ressemblaient à des sermons est venu le temps des questions. Des assurés ont exposé leurs situations et pratiquement chaque fois, des réponses convaincantes ont été apportées par des membres de l’assurance mutuelle. Visiblement, les dossiers des assurés étaient bien étudiés.

Pour clôturer la séance, les administrateurs et quelques élus (M. Labour par exemple) sont partis sur l’incompétence des pouvoirs publics qui n’écoutent pas les élus locaux en ce qui concerne la prévention des catastrophes naturelles. Je ne suis pas sûr que les assurés présents aient été très réceptifs à ces considérations.
Peut-être qu’à la place de M. Lasserre, M. Saint-Jean aurait dû inviter M. Lassalle. Il serait surement venu… et en aurait rajouté.

Le buffet qui a clôturé la réunion était magnifique. J’ai pu m’entretenir avec un agent de la mutuelle qui connaissait très bien mon dossier. J’ai pris un encas et puis la route.

Au final, l’expert mandaté par l’assurance est venu sur le site le 10/08. Il m’a ensuite adressé un mèl confirmant la première conclusion de mon assureur. J’ai donc constaté que l’assurance a sous-traité à un cabinet extérieur, non seulement l’expertise mais également la décision de ne pas indemniser les dommages ainsi que mon information.

GURS

«Gurs, une drôle de syllabe, comme un sanglot qui ne sort pas de la gorge »

Louis Aragon

Les deux et trois avril, l’Amicale du Camp de Gurs célébrera le 80ème anniversaire du Camp de Gurs. Ce sera un colloque qui se tiendra à Pau et à Oloron, une visite du camp et un concert qui réunira le chanteur basque Beñat Acharry et le musicien gascon Bernard Lubat le 2 avril à l’atelier du Neez à Jurançon (renseignements http://www.campgurs.com/). Il convient avant tout de saluer le travail des bénévoles de l’Amicale qui maintiennent la flamme du souvenir. Parmi eux, Claude Laharie historien Palois, l’Oloronais Emile Vallés enfant du camp comme Raymond Villalba qui présidèrent aux destinées de cette association et l’actuel président André Laufer. Appuyés par une poignée d’hommes et de femmes dévouées, ils ont évité que l’infamie ne tombe dans l’oubli et que la souffrance et les morts ne disparaissent de la mémoire collective comme en avait été fait le projet. Mais, posons-nous la question qui connaît, en France et même en Béarn, l’existence de cet immense camp où furent enfermés des dizaines de milliers d’innocents dans des conditions atroces avant, qu’ils ne soient, pour une bonne partie d’entre eux, envoyés dans les camps d’extermination ? Peut-on oublier que cela s’est déroulé sous l’administration française, dans une indifférence quasi générale malgré quelques exceptions isolées et remarquables ?

Nous avons, avant tout, un devoir de mémoire devant tant de souffrance, face à cette accumulation de mort innocente. Nous devons nous poser la question aussi au regard des événements qui se déroulent dans notre pays : l’histoire se répète-t-elle ? A cela il convient de répondre clairement : non l’histoire ne se répète pas. L’Etat Français dirigé par Pétain était viscéralement –structurellement même- antisémite ce n’est pas le cas du pouvoir actuel. On peut même dire que c’est le contraire même si on peut critiquer des maladresses graves comme la tentative de réhabilitation de Pétain. Une faute qui, -est-ce un hasard ?-, aura coïncidé avec le début des désordres que l’on connaît.

Alors l’antisémitisme est mort ? Non, on le voit bien, et les terribles images de l’agression d’Alain Finkielkraut, la multiplication des inscriptions nazies sur les bâtiments publics, les apostrophes sur les ronds-points et les lâches destructions de cimetières Israélites nous le rappelle : un fantôme hante les populations européennes même si sa nature, ses vecteurs ont évolué, celui de l’antisémitisme. Il faut en analyser les causes pour en comprendre les effets même si elles ne font pas plaisir. C’est un autre débat. Essentiel.

Les 80 ans du camp de Gurs évoquent d’abord la grande vague d’immigration des républicains espagnols défaits par le Franquisme –le camp fut créé à cet effet- qui provoqua un spasme terrible dans la majorité de la population qui déjà avait refusé une intervention qui pourtant aurait pu être salvatrice. La Retirada : 500 000 personnes qui passent la frontière catalane en trois jours ; les restes de ce qui fut la grande utopie Espagnole et peut européenne écrasée par le fascisme avec l’appui nazi, dans l’indifférence européenne (déjà!). Après beaucoup de difficultés l’intégration d’une grande partie de cette immigration s’est réalisée -dans la douleur sans doute- pour aboutir à une osmose, une harmonie nouvelle qui caractérise la Nation française, creuset commun où se mêle des origines diverses.

Cela devrait nous faire réfléchir sur notre hostilité à l’égard de ces populations qui frappent à notre porte, qui enjambent les barbelées et sautent les murs qu’on leur oppose. Elles sont, elles aussi, victimes de régimes brutaux et inhumains. Ces noyés dans des conditions atroces, au cœur de la Méditerranée, dont nous détournons les yeux devraient nous interpeller. Ils ont touché la chancelière Angela Merckel qui, courageusement, les a accueillis en grand nombre, assumant les critiques. Car n’avons-nous pas de quoi partager ?  Faire de la place à ceux-là qui n’ont rien ? Ne serait-ce pas être fidèle à une longue tradition nationale, républicaine ?

Surtout l’exemple espagnol donne à penser sur ce qu’un apport de population extérieur a de positif. En définitive, la France a intégré une part importante de ce qui avait été vu dans un premier temps comme un déferlement de va-nus pieds. Combien de nos voisins venus désespérés, dans le fleuve de la Retirada sont devenus depuis des chefs d’entreprise efficaces, de brillants intellectuels, des artistes renommés, des citoyens modèles ?

Pierre Michel Vidal

 

Réflexions

L’actualité immédiate conduit à s’interroger sur l’évolution de notre société parce qu’il s’agit bien de cela. Des événements divers se produisent devant nos yeux et chacun, comme moi, n’est pas certain d’en comprendre le sens. Alors les réflexions et interrogations sont ouvertes.

Le bilans des grands débats. A Pau, il faut le reconnaître, les différents actes du grand débat national se sont déroulés dans de bonnes conditions. Même si quelques questions se posent sur la place de François Bayrou qui, en réalité, a été plus un débatteur qu’un simple animateur. Il a le mérite d’avoir été très présent. Cependant, même si l’idée était bonne d’inviter ceux qui ont été appelés les « grand témoins », il eût été plus valable de les solliciter davantage. Ils étaient là pour apporter des éclairages sur la pertinence de certaines revendications des gilets jaunes. Maintenant, sur le plan national, il faut laisser la place au bilan. On se demande comment toutes ces idées, toutes ces propositions pourront être analysées. Déjà se font entendre des critiques sur la réelle objectivité des algorithmes qui serviront à ce dépouillement inédit.

Les manifs. Samedi 16 mars ont été organisées (ou inorganisées) plusieurs types de manifestations. D’abord celle des gilets jaunes qui a entraîné des violences et dégradations graves. Il faut rappeler que ce mouvement a débuté le 17 novembre 2018. Ce qui s’est passé ne peut être admis plus longtemps. Les forces de l’ordre font l’objet de critiques, et leur efficacité est mise en doute. On s’interroge : manque de moyens ou manque de coordination. Les politiques sont à la recherche d’un fusible.

Ce même samedi, des jeunes étaient descendus dans la rue. Leur manifestation se nomme « la marche du siècle pour le climat ». Ils ont été un modèle de calme et de modération. Il n’y a pas eu d’incidents. Ces collégiens ou lycéens ont manié l’humour pour alerter l’opinion. L’humour, oui à en juger par cette pancarte sur laquelle était inscrit : « Les calottes sont cuites ». Sans doute la meilleure manière d’être entendu.

Un autre modèle, s’est aussi déroulé en Algérie. La population est dans la rue pour sauver la démocratie qui pourrait bien être confisquée. Ils ne cassent rien, agissent dans la dignité et avec beaucoup d’humour, eux aussi.

Collapsologie. Voilà un néologisme qui va faire les beaux jours des penseurs ou de ceux qui se classent dans cette catégorie. Une autre fin du monde est possible nous disent-ils. Ce serait l’effondrement de la civilisation industrielle telle que nous la connaissons depuis deux siècles. Il faut se préparer à un grand changement, comme une sorte de révolution de notre manière de vivre. Mais pourquoi être pessimiste ? A quoi ça sert sinon à décourager les gens ?

Que l’on se place du côté des gilets jaunes, du côté des jeunes qui nous alertent sur l’évolution du climat ou enfin du côté de ceux qui prônent un changement pour les générations à venir, le point commun tient dans le mot révolution. Alors en guise de conclusion, ce dialogue entre Raymond Aron et Charles de Gaulle :

R. Aron : « Les Français font de temps en temps une révolution, mais jamais de réformes. »

C. de Gaulle : « Il ne font des réformes qu’à l’occasion d’une révolution ».*

Pau, le 18 mars 2019

par Joël Braud

 

* In De Gaulle, le politique de Jean Lacouture. Édition du Seuil.

Piétons, cyclistes et police municipale

Police municipale                           Passage Loup               Potelets Tourasse

 

Bonjour Alternatives-Pyrénées.

On sait qu’à Pau les rares pistes cyclables et les passages piétons sont
à l’abandon, la plupart effacés. Heureusement la police municipale est
là et veille pour les faire respecter.

Michel Barrère

Pau à Vélo. Ville Partagée.

Dado à Pau

« Rien de ce qui est ne me satisfait. La nature est laide et je préfère les monstres de ma fantaisie à la trivialité positive ».

Beaudelaire

La semaine dernière je me suis inquiété de la faible place attribuée à la culture dans le Grand Débat. De nombreux observateurs en ont fait de même. Je persiste à penser qu’il y a là un manque essentiel qui n’est pas à la hauteur des promoteurs de cet échange qui se veut historique.  Mais sans doute me suis-je emballé un peu vite quand j’ai parlé, dans le même papier, de « désert culturel » à propos de Pau. Certains s’en sont plaints dans ces colonnes. Il faut savoir faire son autocritique : c’est le problème des formules elles sont souvent injustes et sommaires. Car même s’il y a beaucoup à dire sur les orientations données dans ce secteur essentiel pour une ville moderne, il y a tout de même des réussites et je veux en témoigner ici en évoquant l’exceptionnelle exposition « Dado de l’intime au mythe » présentée au musée de Pau en ce moment jusqu’au 2 avril.

Dado, un artiste peu connu du grand public mais largement consacré par ses pairs et recherché des amateurs d’art contemporain. Une exposition qui par le nombre d’œuvres présentées, leur importance, l’efficacité de leur mise en place comptera dans l’histoire des présentations du travail de l’artiste. Dado, Miograd Djuric, né au Monténégro en 1933 est mort à Pontoise en 2010. Il a été découvert par Jean Dubuffet « l’inventeur » de l’Art Brut et soutenu par le grand galeriste Daniel Cordier qui fut aussi le secrétaire de Jean Moulin. De l’Art Brut cela n’en est pas vraiment mais cela y fait penser fortement. Cela n’en est pas car tous les travaux présentés ici sont très construits et s’appuient sur une technique du dessin unique. On notera au passage que Dado travaillera avec le grand graveur d’Arzacq, Georges Visat, méconnu de ce Béarn où il passa ses dernières années, après avoir travaillé avec les plus grands artistes (Picasso, Matta, Max Enrst, Hans Bellmer, etc.)

« L’art c’est l’appropriation du réel » nous dit Louis Aragon et le monde de « Dado » n’est pas plaisant. Le personnage qui nous prend la main est débonnaire et sympathique mais ce qu’il nous montre ne l’est pas vraiment. Un univers marqué par la dureté des traits, le chaos des situations, la détresse de ceux qui n’ont rien. Et ce regard terrible, qui évoque parfois le Goya des « Malheurs de la Guerre », il le doit, dit-il, à la vision de ces clochards aperçus au petit matin rue de Seine à Paris. Des visages et des corps ravagés qu’il n’a pu oublier…

Dado : « Dans le chaos qu’est une grande ville, personnellement, je me suis trouvé complètement éclaté, déchiré. Je ne voyais plus rien, vraiment, je marchais dans la rue mais en pièces détachées, carrément. De la merde. Je pataugeais dans une espèce de merde, je ne voyais rien. » Daniel Cordier a parfaitement décrit cette vision :  » […] de la sérénité au-delà du désespoir […]. Un monde de catastrophes atomiques où le génie de quelques-uns n’aura servi qu’à corrompre et mutiler l’esprit de tous les autres. »

Evidemment il s’agit là d’une démarche qui va à l’encontre de celle de notre époque qui promeut une beauté glacée, une esthétique radieuse, une harmonie superficielle. Aurore Méchain directrice des musées de Pau nous le dit : «  Cet art qui nous renvoie à une réalité assez cruelle, celle des guerres, des déplacements, de l’arrachement des populations est un écho à notre société contemporaine ». Dado veut faire du laid le beau et ainsi il transgresse les lignes du bon goût, du « light » pour évoquer l’innommable. En ce sens, même si elle peut choquer ou plaire, c’est une exposition qui s’adresse à tous à condition de l’aborder sans préjugés. Aimer, ne pas aimer n’est pas la question ; la question est : que dit cet artiste sur le monde où nous vivons.

Le Musée des Beaux-Arts détient par ailleurs, les Palois ne le savent pas assez, des merveilles dans ses collections permanentes : le fameux « Bureau de Coton à la Nouvelle Orléans de Degas, mais aussi des œuvres de Goya, Le Gréco, Breughel de Velours, des Lhote, des Marquet, Delacroix et autres trésors moins connus mais précieux. Il va désormais s’agrandir : l’ancienne bibliothèque municipale sera rénovée et consacrée pour partie à l’Ecole Supérieur des Arts. L’architecte Palois François Lathelize a conservé fort judicieusement le caractère « art déco » des deux bâtiments qui seront reliés par une vague en verre coloré. Le square Lafond sera consacré à l’exposition de sculptures. Fin des travaux 2019 et coût annoncé (on va me le demander !) : 4 millions 6 d’euros. C’est un beau projet.

Si on accueille, dans cette structure nouvelle, des expositions de la qualité de « Dado de l’intime au mythe » même les plus économes devraient en convenir : l’effort en vaut la peine.

Pierre Michel Vidal

Photo : « Dado, de l’intime au mythe » © Capture d’image France 3/Culturebox

Grand débat palois acte IV

Vendredi 1er mars 2019, s’est déroulé le quatrième grand débat palois. Le thème en était : Impôts, dépenses et action publique, fiscalité et économie. Il faut admettre et sans doute le regretter, que peu de monde avait répondu présent comparativement aux autres éditions. Cependant malgré ce public restreint ce fut un débat de très bonne tenue. C’est sans doute là le plus important.

Toujours dans le rôle de monsieur loyal qui s’était engagé, il y a maintenant quelque temps, à une stricte neutralité, François Bayrou (Bayrou comme Bayonne, nous a-t-il tant de fois répété).

Et les grands témoins sont :

-Frédéric Cabarrou, directeur départemental de la banque de France des Pyrénées Atlantiques,

-Philippe Cazes-Carrère, chef d’entreprise, président du groupe APR,

-Valérie Paris, présidente de la Caisse primaire d’assurance maladie Béarn et Soule,

-Fabienne Bascou, vice présidente de la C.A.F. Béarn et Soule,

-Jacques Le Cacheux, professeur d’économie, spécialisé dans les finances publiques,

-Jean Marziou, ancien rédacteur en chef de la République et de l’Eclair,

-Philippe Tugas, ancien chef d’agence à Sud Ouest et ancien rédacteur en chef de Pyrénées presse.

La première question revient à une femme qui évoque une forme d’hypocrisie des banques. Elle demande en effet pourquoi les banques françaises possèdent des filiales dans les paradis fiscaux. Le directeur de la banque de France répond qu’il s’agit là de la liberté d’entreprise. François Bayrou précise ici que la question de l’évasion fiscale est une question civique comme le travail au noir.

Mais déjà le ton est donné, il portera essentiellement sur le souci de chacun du respect de l’égalité devant la fiscalité.

Puis certains contesteront la TVA, ; d’autres s’étonneront qu’il existe deux CSG, la déductible et la non déductible ce qui a pour conséquence que chacun paie des impôts sur des impôts. A ce propos, Jacques Le Cacheux répond que cette distinction est en effet très peu lisible. Plus tard il précisera, toujours à propos de la CSG qu’elle est en réalité un impôt sur le revenu calculé à partir du premier euro. Ce qui relègue au niveau anecdotique ce récent débat soulevé par une membre du gouvernement. Une intervenante défend les familles et souhaite que l’impôt prenne en compte la composition familiale. La question également évoquée par le maire de la dépendance, le coût des EHPAD.

Il serait en réalité difficile d’évoquer tous les sujets qui sont abordés tant ils sont à la fois nombreux et divers. Mais retenons quand même le sujet de la réduction des dépenses publiques. A ce propos est évoquée la situation de l’Allemagne où les prélèvements sont inférieurs de 8% à ceux de la France. A cela l’édile palois répond que, en Allemagne, les retraites ne relèvent pas des finances publiques. Jacques Le Cacheux fait ici une réflexion intéressante en signalant que la densité de population étant différente de celle de la France, les distances sont moins grandes ce qui a une incidence sur le coût des services publics. Mais il reste et cela est rappelé opportunément par Valérie Paris que, en Europe, sur 28 pays 27 ont réussi à baisser leurs dépenses, mais pas la France.

Pourtant il n’est pas inutile de lister quelques questions sans pour autant prétendre à l’exhaustivité :

Ainsi une dame s’étonne qu’habitant à Pau, en limite de Bizanos, lorsqu’elle compare ses impôts locaux avec ceux de ses voisins, elle est sidérée de constater qu’il existe une telle différence entre les deux villes. Elle souhaite une harmonisation au niveau de la communauté d’agglomération. Et pourquoi pas au niveau national dira un autre.

Les dépenses consacrées à la défense nationale (36 milliards).

La dette qui s’élève actuellement à 2350 milliards au plan national tandis qu’au niveau des collectivités territoriales elle est de 150 milliards.

L’ISF à propos duquel le député Jean-Paul Matteï reconnaît avoir voté la suppression parce qu’il considère qu’il faut protéger le patrimoine professionnel, ce dernier étant productif d’emploi. Il faut distinguer selon lui, le patrimoine productif du patrimoine non productif.

Laissons la conclusion à certains grands témoins. Une grande question a été évoquée ici, celle de la justice fiscale. Le système est moins juste qu’il ne l’était il y a vingt ans (Jacques Le Cacheux). Ce débat a été sage et de haute tenue. Les citoyens sont matures. Des paradoxes sur l’utilité de l’impôt transparaissent. Il y a une urgence absolue à se mettre au travail pour aboutir à une réforme, une solution de remplacement à l’impôt (Jean Marziou). Nous n’avons pas beaucoup parlé le l’évasion et de la fraude fiscale qui représentent 100 milliards, soit plus que l’impôt sur le revenu (Philippe Tugas).

En clôturant cette réunion à 21 h 30, François Bayrou a parlé de la courtoisie du débat. Il faut pourtant regretter qu’il ait été lui-même beaucoup plus dans le rôle d’un débatteur que dans celui de l’animateur neutre. Il a battu le record du temps de parole. C’est donc si vrai de dire qu’un élu est toujours en campagne !

Pau, le 5 mars 2019

par Joël Braud

NB : Le prochain grand débat palois aura lieu le vendredi 8 mars 2019 à 18 au Parc des expositions. Thème retenu : Organisation de l’État et des collectivités territoriales.

Pouvoir d’achat et environnement: même combat.

Avec le compte-rendu de J. Braud et celui de Sud Ouest, on peut se faire une opinion sur l’importance quantitative et qualitative de la participation, donc de la sensibilisation à ce problème appelé «transition écologique».

D’après Sud Ouest, à Pau, sur les 900 contributions enregistrées depuis le début du Grand Débat, 3,83% portent sur «la transition écologique». Pour le troisième Grand Débat à Pau, ce journal évoque un public plus restreint, plus âgé, plus calme, de 200 personnes environ. Parmi les «Grands témoins», il cite la présence de la vice-présidente de la FDSEA, sans citer le nom !!! Était-ce, par erreur, Maryvonne Lagaronne, vice-présidente de la chambre d’agriculture des Pyrénées Atlantiques et administratrice de l’entreprise LUR BERRI ?

Il ajoute qu’il a fallu attendre 25 minutes avant que la parole soit donnée aux présents.

Nul doute que dans cette ambiance conservatrice, il ne pouvait être question d’aborder la «substantifique moelle» de cette transition écologique ; on restait entre anciens.

J. Braud relate un passage intéressant car il devait permettre de centrer le contenu du débat : « François Bayrou, toujours dans le rôle de l’animateur, précise que transition écologique peut revêtir plusieurs formes : développement durable, protection de l’environnement, économie d’énergie, et.)». Malheureusement, c’est surtout l’etc. qui est important, cela restait donc dans le flou des mots que le politique littéraire sait parfaitement manipuler.

A propos de l’intervention de M. Lagaronne, citée par M. Braud :

+«Le monde paysan a reçu pour mission de nourrir la population au moindre coût et dans le respect de la nature.»

En fait, les conseillers agricoles, employés par les entreprises agroalimentaires évoluant dans les grandes coopératives, ont transformé les paysans en agriculteurs industriels à leur service. Poussés à un équipement coûteux (endettement), ils ont produit des quantités toujours plus grandes achetées de moins en moins chères ; dans les secteurs de l’élevage et de la production maraîchère et fruitière, il a été sélectionné des variétés très productives, moins coûteuses et bien peu goûteuses, imprégnées de pesticides, vendues bien avant la maturité, s’abîmant très vite, c’est-à-dire du bas de gamme ; ce comportement ne tient pas la route de la concurrence étrangère qui, dans ce domaine, produit la même chose avec bien plus d’efficacité. Comme pour bien d’autres secteurs c’est le haut de gamme qu’il fallait développer, car beaucoup plus rentable à l’exportation et à la consommation intérieure, en partant du principe que la clientèle achètera, peut-être moins, plus cher, de la qualité gustative non jetable ; le bio évolue dans ce domaine et réussit bien mieux.

Nous sommes en plein dans la stratégie r et K de l’évolution biologique !

+Les respect de la Nature ? En compactant les sols avec les gros engins, en asséchant par le drainage pour rentrer sur les terres, en arrosant pour faire pousser des densités de plus en plus grandes (maïs), en polluant les sols, en supprimant la flore hôte des défenseurs des cultures, les laboureurs naturels (vers de terre), en détruisant les écosystèmes bactériens qui, dans le sol, recyclaient l’azote, en libérant des GES par l’utilisation des engrais, pesticides et herbicides issus du pétrole, en polluant les fossés et rivières…

Non, les agriculteurs industriels ne respectent pas la Nature mais surtout ne respectent pas l’homme !

Heureusement, de plus en plus de vrais paysans se libèrent de ce carcan productionniste, ils prennent conscience de leur responsabilité, de la richesse des terroirs, de la noblesse de leur métier, du rôle incontournable qu’ils ont à remplir; le courage et la foi, qui les animent, méritent un tout autre respect car ils sont l’avenir d’une société plus juste et bien portante . Ceux qui ont pris ce chemin ont réalisé la transition écologique; leur vie est dure physiquement et administrativement car ils doivent surmonter les obstacles des incertiudes de plus en plus grandes du climat, des politiciens et des entreprises agroalimentaires qui se dressent devant eux; ils sont presque toujours récompensés par le travail bien fait, la rémunération au juste prix, la création d’emplois, la liberté de rester maître de leur organisation…

Pourquoi ne pas avoir invité la Confédération Paysanne aussi ?

+Pour l’écobuage, des réponses ont été abordées sur le site.

+Pour le glyphosate, non seulement le gouvernement actuel a refusé d’interdire le glyphosate, mais il a également supprimé les aides au maintien en agriculture biologique; il a fait obstacle à une transition bénéfique sur le plan de l’emploi, et nécessaire au plan environnemental. Le bénéfice est pour Bayer-Monsanto, des semenciers, et des gros cultivateurs, céréaliers entre autres.

Mais revenons à la définition du sujet.

L’objectif est de préserver les ressources naturelles sans lesquelles l’humanité ne pourrait pas continuer à vivre, à savoir: un climat compatible avec les exigences biologiques et physiques humaines, la biodiversité assurant la richesse et le fonctionnement des écosystèmes dont fait partie l’homme, les pollinisateurs entre autres, la qualité de l’air, de l’eau, de l’alimentation qui influence nos gènes (épigénétique) et dont la pollution est source de maladies, la mer et ses ressources halieutiques….

Voilà les problèmes à soulever lors du dernier Grand Débat !

En contrepartie, de nombreux emplois sont créés, le pouvoir d’achat est amélioré; c’est l’accès à une vie décente pour un plus grand nombre.

En dehors de la fiscalité injuste sur les carburants, le reste est passé sous silence, par les gilets jaunes eux-mêmes, pour le plus grand plaisir de l’exécutif.

La revendication pour une lutte significative contre le changement climatique est loin d’être une priorité pour les gilets jaunes or, s’ils ont lancé leur mouvement car ils ne pouvaient plus rouler, ne pouvant pas payer la hausse de la taxe environnementale sur les carburants, ils ne se rendent pas compte qu’ils ne pourront plus rouler du tout en ville du fait de la pollution liée au dramatique beau temps dont ils se moquent!

Cette transition est, en fait, une révolution conceptuelle, une véritable philosophie au point de vue théorique et un changement comportemental au point de vue pratique, collectif et individuel.

Pour en entendre parler, pour revendiquer une vraie transition, il faut écouter les jeunes; ils sont, eux aussi, dans la rue, mais pas dans le Grand Débat car ils savent qu’ils seront manipulés par la «grande sagesse» hypocrite et intéressée des anciens. Ils constatent qu’ils vont devoir payer l’irresponsabilité de leurs aînés; ils partirent 500 mais par un prompt renfort des jeunes de l’Europe entière, ils espèrent vaincre le conservatisme ambiant, réveiller les consciences et sauver leur avenir.

«La génération Y recherche plus une mission avec du sens: engagement sociétal, environnemental, qu’un travail, un mentor plutôt qu’un chef. Une étude Viavoice les voit plus nombreux à rechercher une source d’épanouissement qu’une contrainte; une vie privée préservée» Sud Ouest 28/02/2019. Ils ouvrent la voie d’un nouveau monde !

Un constat doit être toujours présent ; si on sépare les problèmes c’est par didactique car dans la réalité tout est lié, de la voiture au pouvoir d’achat à l’alimentation et à la punaise invasive !

Parmi les grandes réformes incontournables, la gestion de l’Energie est constamment évoquée, avec raison, mais d’autres sont aussi prioritaires, comme celles sur l’alimentation et la protection de la biodiversité. Les unes sont à impulser par le gouvernement pour les grandes orientations, d’autres par les entreprises pour la mise en place, les troisièmes par les individus pour s’y adapter.

+Par exemple, les autorités de santé dénoncent les dérives dangereuses de l’alimentation actuelle.

Bien se nourrir, ce n’est pas laisser aller ses émotions :

Pour la forme :

+Supprimer le grignotage, bien mastiquer, convivialité des 3 repas, à heures fixes,

+Cuisiner des produits frais. Manger équilibré donc de tout, modérément. Respecter la 1/2 heure de repos postprandial.

C’est de la plaisanterie actuellement, me direz-vous ! Hélas, vous avez raison !

Pour le fond :

+ diminuer en priorité, drastiquement, la viande, les charcuteries, surtout issues d’élevages industriels (poisson sauvage, œufs, fromages à la place), le sucre industriel (jus de fruits, boissons de type soda et le sel (chips et gourmandises apéritives).

+supprimer tous les produits industriels transformés et ultratransformés.

+ augmenter la consommation de fruits et de légumes, les légumineuses.

+Privilégier les produits bio de saison et de la région, revivre avec le rythme des saisons, c’est reprendre sa place dans l’écosystème.

+ Réduire l’alcool et pratiquer les activités physiques que la vie sédentaire et en voiture nous imposent.

Que d’économies possibles !

En ce qui concerne la viande, en manger la moitié, plus chère, mais de la qualité de terroir ce n’est pas plus onéreux et combien plus savoureux !

Les fruits et légumes bio sont plus chers ! Pas si sûr ! Un simple lavage suffit, inutile de les éplucher donc bien moins de perte : financière, gustative et nutritive.

Manger des produits locaux c’est diminuer aussi le montant du transport.

Naturellement, des emplois seront supprimés mais des formations à payer sont de loin préférables à des morts ou des maladies graves!

Punaise diabolique : comment la reconnaître et s’en débarrasser.  Sud Ouest du 16/02/2019.

La multiplication des transports à longues distances (commerce, tourisme, affaires…) est un facteur d’amplification intense des migrations naturelles et des perturbations très coûteuses de la biodiversité.

«Cet insecte envahisseur, venu de Chine, est régulièrement observé dans les Pyrénées-Atlantiques, les Landes et le sud ouest; c’est un véritable fléau pour les cultures. Particulièrement friande de fruits et légumes, elle inflige de lourdes pertes aux vergers (cerisiers, pommiers, pêchers, citronniers, poiriers, noisetiers, kiwis). En piquant les fruits et les branches pour se nourrir de leur sève, elle entraîne leur pourrissement en quelques jours. Chez les particuliers, elle s’attaque aux plantes ornementales, aux arbustes et aux potagers. L’efficacité des pesticides, testée aux USA est très limitée. D’autres pistes sont préconisées par les chercheurs: les filets, les phéromones, la lutte biologique par les prédateurs naturels comme les araignées, les oiseaux, les chauves-souris ( détruits par ailleurs!). Le remède le plus prometteur est l’utilisation de guèpes parasitoïdes, à manipuler avec précaution, en vérifiant qu’elles ne menacent pas aussi les espèces locales.»

Puis, comme pour bien des espèces invasives, après une explosion liée à l’absence de prédateurs, une régulation s’opérera mais, avant, il faudra supporter la cohabitation et la flambée des prix des aliments; elle coûtera donc chère aux producteurs et au pouvoir d’achat des consommateurs .

«L’Economie ne pourra pas faire l’économie de l’écologie»

est attribué à Michel Serres.

Signé G.Vallet

crédits photos:Transition écologie : un pas en avant, trois pas en arrière …agirpourlenvironnement.org