Ils marchent en silence

les singes    La candidature d’Emmanuel Macron a suscité un grand engouement pour ce mouvement parti de rien, La République En Marche. En Béarn, où la situation est particulière avec la concurrence du MoDem, LREM est muette. Pourquoi ?

Si le positionnement idéologique du MoDem et de LREM sont tous deux situés au centre, il existe des différences fondamentales entre ces deux mouvements.

Le MoDem est un parti de l’ancien monde politique, vestige de l’UDF de la grande époque, éclaté en différents mouvements centristes et réduite à néant grâce au talent de François Bayrou . Il en est le maître incontesté vu qu’il y reste peu de militants et quelques grognards qui ont bénéficié de l’opportunité incroyable de la vague Macron. Quand il parle du MoDem, Bayrou dit « je », pas « nous », on a tout dit. Ses cadres sont des vieux de la vieille, élus et ré élus depuis des années, ou qui ne vivent que pour cela. François Bayrou, Josy Poeyto et les autres ne correspondent en rien par leur parcours à ce qu’attendent les marcheurs de leurs représentants. Ils souhaitent du renouveau, des candidats qui ont connu, et si possible réussi dans la vraie vie, qui ne veulent pas faire carrière, car cette volonté a pour corollaire de sacrifier à la démagogie pour être ré élu.

Et la situation en Béarn est très particulière : aucun élu LREM ! Mais surtout on ne voit pas bien ce qui changerait vu que les marcheurs sont muets. Aucune intervention dans les media, aucune critique ou propositions face à la gestion calamiteuse de Bayrou ou Lasserre, … Comment exister dans ce cas ? Comment convaincre ?

Ah oui, une opération pour nettoyer les berges du Gave… un début avant de nettoyer la vie politique ?

Il faut dire que l’organisation du mouvement ne favorise pas l’émergence de nouveaux talents, comme si LREM avait choisi d’abandonner les Pyrénées Atlantiques à son allié tout heureux de cette opportunité. Le responsable départemental du mouvement a été parachuté par Paris, il a en prime chuté face à Jean Lassalle ce qui est vraiment peu glorieux. Dans l’organisation, ce sont en suite des Comités qui constituent le maillage, mais des comités créés par qui le souhaite, et qui restent eux aussi muets. Il faut dire que personne ne dispose d’une légitimité démocratique, ni peut-être des idées nécessaires, ce qui entraîne sans doute cette réserve en particulier au niveau local.

Il est clair que dans ces conditions le mouvement dans les Pyrénées Atlantiques va dans le mur. Pour les européennes dont le mode d’élection ne donne pas vraiment la parole aux candidats, cela n’est pas trop grave, les élections se font à Paris dans les coulisses des partis, les citoyens votent pour un maillot…

Mais que dire des municipales ? Comment ce « parti » peut-il envisager d’avoir des résultats alors qu’il reste invisible et muet ?

Il est pourtant indispensable que les marcheurs affirment leur opposition aux méthodes Bayrou et à ses candidats. Mais au fait, vous en connaissez vous des marcheurs ?

Aucune personnalité visible, aucun débat ni proposition, les marcheurs Béarnais muets sont des fantômes, une autre façon de faire de la politique …

 

Daniel Sango

Des ours, pas des camions !

les-manifestants-ont-distribue-des-tracts-et-ralenti-la-circulation    « A quand l’arrêt de l’introduction de poids lourds en Vallée d’Aspe ? » C’est par cette phrase que je terminais mon dernier article du 20 Août 2018 « Balade en vallée d’Aspe » (cliquer sur le titre) qui montre que les activités pastorales et touristiques dans une vallée préservée sont les bases d’un développement harmonieux durable.

Quelques jours après, le dramatique accident de poids lourd avec une très grave pollution venait hélas confirmer, une fois de plus, qu’il est indispensable d’interdire la circulation des poids lourds en vallée d’Aspe.

Cette interdiction est cohérente avec les indispensables mesures pour la lutte contre le réchauffement climatique qui passe par la diminution du transport par camions, beaucoup trop important en Espagne. Les élus de la vallée d’Aspe ont les pouvoirs pour s’opposer à cette tragédie, on attend de leur part des prises de positions fortes.

De leur côté CODE Béarn lutte pour des déplacements plus raisonnables et a souhaité diffuser un communiqué de presse. Sans succès auprès de nos media locaux. Bizarre non ? (leur mail :  » Nous pensions que vous liriez notre communiqué élaboré au dernier CA dans la presse locale, sans succès à ce jour, nous avons le plaisir de vous l’envoyer par courriel. »)

Alors je vous diffuse ce communiqué (voir PJ) , même si le transfert de ce trafic via le rail en vallée d’Aspe proposé par cette association reste discutable au plan économique dans une période où le trafic camion doit de toute façon être réduit drastiquement.

Daniel Sango

Communiqué du CODE Béarn : communiqué de presse du 29-8-2018

Crédit Photo : Sud Ouest

Le Béarn sur le Tour de France : inutile et coûteux !

henri au tour    C’est la troisième année que le Conseil Départemental finance le tour de France d’Henri IV censé développer l’image et l’attractivité du Béarn. Est-ce vraiment efficient ? On peut en douter.

J’ai eu l’occasion de montrer l’incroyable addiction de nos élus au tourisme ( « Le tourisme, l’activité préférée de nos élus » AP du 20 mai 2018, à relire en cliquant sur le titre). De la commune à l’Etat, tous les échelons de notre invraisemblable mille feuille se sentent investis d’une mission dans ce domaine et œuvrent en ordre dispersé, dans un grand gaspillage d’argent public. Parmi les plus « touristes » on retrouve le Conseil Départemental et son président de l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique (AaDT, ex Comité Départemental du Tourisme), Jacques Pédehontaa dont les pitreries font la joie des media locaux, et sa gestion le désespoir des habitants de Laas dont il est le Maire fantasque. Depuis quelques années ils promènent dans la caravane du Tour de France une copie d’Henri IV et quelques autres véhicules avec l’aide des agences Crea – Sud et Panenka (Quatre véhicules et une douzaine de personnes). Si on en croit le Conseil Départemental, et les media asservis, c’est un succès…

Un succès, quel succès ? Bien évidement la caractéristique de ces initiatives enfantines c’est qu’elles ne sont assorties d’aucune évaluation sérieuse. Est-ce que l’image d’Henri IV donne envie d’aller passer des vacances en Béarn, même accompagné de la poule au pot ? On peut vraiment en douter, car c’est une image du passé, dépassée. Et puis cette démarche est-elle adaptée au public qui la voit ? Certainement pas. Tous les amateurs du Tour de France qui sont au bord de la route connaissent le Béarn, Pau ville étape à de multiples reprises, le col d’Aubisque et autres hauts lieux de la course, ainsi que la campagne béarnaise ont été télévisés longuement des dizaines de fois au nombreux public qui se trouve sur la route du Tour, avec les commentaires « touristiques » toujours flatteurs de l’historien de service. On voit ici la belle coordination de stratégie entre la ville de Pau et le Conseil Départemental… Sacré mille feuille !

Dans ces démarches c’est d’abord l’évaluation du résultat qui compte. Et là, la mascarade continue…

Il aurait été très simple dans les enquêtes que font les agences de demander précisément qu’est-ce qui a motivé la venue de cette personne en Béarn et d’y glisser une case : « la caravane publicitaire du Tour de France et Henri IV ». Le résultat aurait été réel, mais sans doute nul… Alors les agences qui participent à cette action chiffrent  » les retombées médiatiques, mesurées en contre-valeur publicitaire ». Escroquerie évidente qui ne sert qu’à masquer un bide total. On imagine que le compte est fait du nombre de fois où Henri IV et sa caravane sont cité dans les media ou les radio, et l’on calcule le coût d’une publicité correspondante sur ce media. Sauf que c’est stupide puisque les cibles sont aléatoires et les messages non maîtrisés. De plus l’évaluation est faite par les promoteurs de la démarche eux même, gage d’une grande objectivité ! Ainsi cette caravane est surtout très largement commentée dans Sud Ouest, La République, FR3 Pau Sud Aquitaine, tous les media locaux qui font donc de la publicité… pour le tourisme en Béarn…aux Béarnais et cela est comptabilisé… Cela me rappelle cette campagne publicitaire faite pour le Béarn il y a quelques années avec une soixantaine d’affiches très grand format placées…en Béarn .

Alors parlons un peu des coûts de cette action folklorique.

Le budget serait de 320 000 € en coûts externes. Il faut bien sûr y rajouter les coûts internes et comme toujours cela n’est pas directement accessible pour le citoyen.

L’AaDT dispose d’un budget 2018 de 3,3 M€ pour le tourisme (gigantesque !) dont 1,7 M€ de coût de personnel (en augmentation de 21,5% par rapport à 2017 !!!) soit bien plus que les coûts externes !

Avec ce ratio, on peut donc estimer le coût complet de cette opération à 640 000 €.

Et on peut lire dans la presse ( La République) : « La présence du Béarn et du «bon roi Henri» sur le Tour 2017 auraient généré 770 661 euros d’équivalent publicitaire. »

On le voit le résultat est précis… mais en fait calamiteux.

En attendant et comme d’habitude, les contribuables paieront pour une organisation honteuse où des dizaines de fonctionnaires inutiles se marchent sur les pieds, tout cela pour satisfaire l’ego insatiable de politiciens aux compétences douteuses.

Daniel Sango

Crédit photo : Sud Ouest

Le tourisme, l’activité préférée de nos élus

cdt64-140201-aff-be-bearn-a4-31415289226-realisation-fancybox   C’est fou comme le tourisme préoccupe nos élus. Il faut dire que pour des personnes comme beaucoup d’entre eux n’ayant pas souvent travaillé dans la vraie vie, on peut s’en déclarer spécialiste sans effort. Et c’est ce qu’ils font dans un désordre où le comique le dispute à l’inefficacité.

Dans le cadre de la création de son nouveau royaume du Pays de Béarn, c’est à Arudy qu’Henri Bayrou est allé porter la bonne parole.

« À la question « Que pouvons-nous faire ensemble plutôt que tout seul ? », le président a proposé dans un premier temps, une rencontre des différents offices de tourisme du Béarn afin de se fédérer et ainsi unir leur forces pour, dans l’avenir, créer un site commun dédié à répertorier tout l’événementiel pour une promotion touristique globale et efficace en Béarn. » (Sud Ouest 24/4)

Un projet vraiment marquant avec des objectifs ambitieux … Voilà qui justifie bien la création d’un échelon de plus dans l’invraisemblable mille feuille français, l’organisation la plus stupide et inefficiente possible !

Il est vrai qu’il est plus facile de jouer les touristes que de créer de vrais emplois, chose qu’aucun politique n’a jamais fait en Béarn, quoi qu’ils en disent. Enfin, sauf dans les communes et intercommunalités où là, ça déborde !

Bien sûr le tourisme intéresse tous les Maires de l’agglomération et Pau en est le leader : « Pau Pyrénées Tourisme, est le lieu incontournable pour qui veut découvrir les multiples facettes de la Porte des Pyrénées. L’Office de Tourisme possède une antenne au centre-ville de Pau et une autre à Lescar. »(Agglo de Pau)

Mais il faut aussi compter sur le Département …

« Le Conseil Départemental a positionné le Tourisme comme un axe fort de développement de son territoire. La Loi NOTRe, dans le cadre des compétences partagées, a conforté les départements comme un des partenaires majeurs d’une politique touristique publique partenariale.

Dans ce cadre, nous nous sommes engagés à prendre en compte les différentes réalités des Pyrénées – Atlantiques, au plus près des acteurs économiques et de nos territoires touristiques. C’est ainsi que deux instances de consultations et de débat ont été mises en place : le Conseil de Destination Béarn Pyrénées et le Conseil de Destination Pays basque. »(Conseil Départemental des PA)

Bon, il faudrait savoir… commune, agglo, Pays de Béarn et Département ! Le tourisme, une sacré spécialité politique…

Il faut dire qu’au département, au poste de Président du Conseil de Destination Béarn Pyrénées on trouve un spécialiste avec l’inénarrable Maire de Laas et ses pitreries.  Quelle équipe !

Ce mardi 29 mai on apprenait que Jacques Pédehontaa devenait Président de l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique du Conseil Général des PA (AaDT). Le pôle touristique du Département compte une trentaine de personnes. Une promotion pour le Maire de Laas, une des communes les plus endettées de France par habitant.

Avec la promotion du Béarn via le tour de France d’Henri IV, spécialité de notre élu, touriste en chef, l’attractivité d’un Béarn moderne est en bonne voie. Henri Bayrou roi du Béarn devra t il déclarer la guerre au Prince de Laas pour affirmer la supériorité du Pays de Béarn ?

En attendant, le lieu le plus visité de Béarn ne doit rien à ces politiciens tournés vers le tourisme. C’est où ?   Réponse plus loin…

Et ce n’est pas fini, à chaque couche sa crème dans le mille feuille :

« Le tourisme est une compétence politique partagée par plusieurs échelons territoriaux (communes, intercommunalités, Départements, Régions et État) et sa mise en œuvre implique de nombreux acteurs, publics et privés. Il apparaît donc nécessaire d’organiser la stratégie touristique sur le territoire et de mettre en dynamique l’ensemble des opérateurs autour d’une ambition partagée.(Région Nouvelle Aquitaine) »

Vous ne connaissez pas Sandrine Derville, vice-présidente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge du Tourisme ? Elle dirige l’élaboration du Schéma Régional de Développement du Tourisme et des Loisirs (SRDTL).

« Le SRDTL a pour objectif de définir la stratégie touristique régionale, dans une approche à la fois économique et territoriale, et d’en assurer la cohérence et l’efficacité. »

Il faut bien cela vu l’imbroglio organisationnel…

Mais la Région a au moins un objectif chiffré : « La région attire actuellement 28 millions de touristes par an et veut passer à 32 millions d’ici 2 ans, ce qui pourrait créer 30 000 emplois supplémentaires » (Sud Ouest éco mars 2018)

On n’oubliera pas l’Etat qui a la main sur le secteur touristique et a élaboré un plan pour atteindre 100 millions de visiteurs en 2020.

Pour revenir à notre Béarn, cerise sur le mille feuille, la CCI de Pau s’en mêle aussi en créant le Cluster Tourisme Béarn. N’aurait elle pas confiance dans les politiques, spécialistes  du tourisme ?

« Si ce nouveau Cluster Tourisme Béarn est présidé, animé et coordonnée par la Cci Pau Béarn, son conseil d’administration est largement ouvert aux autres acteurs du tourisme que sont notamment « les représentants des filières professionnelles du tourisme, les autres chambres consulaires, l’aéroport de Pau, ou encore le comité départemental du tourisme », liste Anne-Marie Hauser, en charge du dossier pour la Cci, au côté de Bruno Durroty, Manager commerce service et tourisme à la CCI. » 

Avec tout cela, si Henri Bayrou roi du Pays de Béarn ne devient pas le français le plus connu au fin fond de la campagne du Yunnan, c’est a désespérer !

En attendant et comme d’habitude, les contribuables paieront pour une organisation honteuse où des dizaines de fonctionnaires inutiles se marchent sur les pieds, tout cela pour satisfaire l’ego insatiable de politiciens aux compétences douteuses.

Daniel Sango

Et le lieu qui reçoit le plus de visiteurs en Béarn est … La Cave Coopérative de Gan

250 000 visiteurs, troisième entreprise de France la plus visitée

https://www.cavedejurancon.com/la-cave/visite-de-la-cave.html

Crédit photo : Conseil Départemental des PA

L’Oloronais qui dit la vérité doit être exécuté

Les journaux locaux ont rapporté ces derniers jours que le maire d’Oloron, Hervé Lucbéreilh, allait attaquer en justice l’auteur du blog Oloronblog, ainsi que certains commentateurs de ce même blog, pour « atteinte à la vie privée ». En effet, le site contiendrait -ou aurait contenu- des photos de sa maison, des commentaires sur sa santé, ou incitant à « espionner » l’intérieur de sa voiture.

Si plainte il y a, la justice tranchera. Notons néanmoins qu’il est rarissime que des élus attaquent ainsi des blogueurs indépendants, d’autant plus que les faits reprochés ici ne semblent pas gravissimes : en général une simple demande de suppression des propos litigieux suffit à régler le problème « à l’amiable », si problème il y a.

La véritable motivation de cette plainte est bien sûr ailleurs : il s’agit d’intimider l’auteur d’un blog qui a mis à jour il y a quelques mois des malversations potentielles dans les notes de frais de la municipalité d’Oloron, et qui depuis ne lâche pas l’affaire. Il n’y a en effet que trois possibilités :

  • les faits révélés sont exacts, mais il y a une bonne explication; auquel cas il est simple pour le maire d’Oloron de la fournir, et ça s’arrête là
  • les faits révélés sont erronés; auquel cas le maire d’Oloron peut attaquer l’auteur pour diffusion de fausses informations
  • les faits révélés sont exacts, et il n’y a pas de bonne explication; auquel cas il faut trouver le moyen de faire taire les contestataires

Faites votre choix parmi ces trois hypothèses…

Il est également intéressant, pour ne pas dire édifiant, de noter la passivité dont font preuve tous les acteurs locaux :

  • la presse locale qui met un point d’honneur à ne pas investiguer sur les faits révélés, évitant ainsi soigneusement d’avoir éventuellement à mettre en cause des élus locaux. Pourtant, le Canard Enchaîné lui-même a relaté l’affaire, mais la presse locale est au-dessus de ça sans doute. Parlons plutôt des matchs de la Section.
  • les élus d’opposition à Oloron, qui seraient totalement dans leur rôle en s’emparant de l’affaire et en la portant au bout. Ils ont certes alerté la chambre des comptes régionale, mais cela ressemble juste à un moyen de passer la patate chaude à quelqu’un d’autre, car la chambre ne fera rien d’autre que constater ce que les élus peuvent constater directement eux-mêmes.  Les élus se tiennent-ils tous par la barbichette, aucun n’osant ouvrir la boîte de Pandore ?
  • la justice elle-même, alors que le Procureur de la République a la possibilité de s’auto-saisir sur tous les faits dont il a connaissance. Force est de constater qu’aucune enquête n’a été ouverte.

Bien sûr on peut en conclure qu’entre gens de bonne compagnie, grands ou petits notables locaux, on ne va pas se chercher des noises. Mais une telle conclusion serait du mauvais esprit… Il y a donc sûrement une bonne explication, n’est-ce pas ?

PierU

 

Lassalle / Corrégé : un duel de marcheurs

Lassalle CorrégéLa quatrième circonscription oppose donc en finale, l’inévitable marcheur macronien Loïc Corrégé, au marcheur au long cours Jean Lassalle. Deux débats récents les ont opposé, hier mercredi dans les locaux de la République des Pyrénées et ce matin sur les ondes de France Bleu Béarn. Ce ne fut vraiment pas passionnant.

On ne sait plus où situer Jean Lassalle, centriste dans les pas de Bayrou durant des décennies puis anti européen proche de la gauche de la gauche quand il défend la ruralité. Il se décrit comme « un vieillard sans défense » dans « une élection quasi désespérée ». « Je suis en face du candidat le plus puissant, on veut me punir » Jean Lassalle voit la main de Bayrou dans la nomination de son adversaire…

Bon, personnellement je ne vois pas en Loïc Corrégé une étoile montante de la politique. Langage convenu, propos démagogiques, éléments de langage macroniens, on s’ennuie a écouter ces deux candidats, l’imagination ne sera pas au pouvoir.

Militaire de carrière depuis 18 ans dans le renseignement il a atteint le grade d’adjudant, c’est bien, mais ce n’est pas une carrière fulgurante… On n’arrive pas à bien cerner le personnage dans un discours qui fait trop de place à d’éventuelles actions locales qui ne sont pas du tout dans les compétences d’un député…

Quand Jean Lassalle aborde le sujet de l’inévitable comportement godillot du futur députés d’En Marche (« vous avez été formé pour obéir » ), il s’en défend, mais qui peut le croire puisque tous les candidats ont signé cet engagement …

En fin de débat les journalistes de Bleu Béarn ont posé deux questions pour réponse par oui ou non, cela aurait dû être la forme du débat pour éclairer les électeurs .

« Faut-il ré introduire des ours en Béarn ? »

JL : Non     LC : Non

« Faut-il prolonger la ligne ferroviaire jusqu’à Canfranc

JL : Non     LC : Il faut réfléchir.

Une fois de plus les électeurs seront dans l’embarras. Les inconditionnels locaux des deux camps eux ont choisi sans se poser trop de question. Pour le reste des électeurs, l’immense majorité, ce sera moins évident. Qui se déplacera pour voter ?

Jean Lassalle fait de la politique depuis des décennies, il a montré que son action politique était visible seulement dans des coups médiatiques, sa participation aux travaux de l’assemblée le classant parmi les députés les moins actifs. Il appartient au passé.

Loïc Corrégé dispose de cette virginité politique aujourd’hui nécessaire, il ne convainc pas pour autant mais devrait logiquement l’emporter.

Il sera intéressant de comprendre comment et sur quels critères il a été investi par En Marche, car on annonçait plusieurs dizaines de candidats dans chacune des circonscriptions. Le processus n’est d’ailleurs absolument pas démocratique ni transparent puisque même les marcheurs locaux n’ont pas eu leur mot à dire, ne serait-ce que pour valider le choix venu d’en haut.

Daniel Sango

Crédit photo Sud Ouest

Législatives en Béarn : pas de renouveau à l’horizon.

députéDe retour en Béarn après un voyage, je pensais trouver une région passionnée par les élections législatives, il n’en est rien c’en est même désespérant…

Après la révolution Macron on pouvait penser que ce séisme politique allait stimuler citoyens et média. Il faut se rendre à l’évidence, c’est le calme plat. Nos média font toujours autant de place aux jeux du cirque. C’est à croire que les candidats n’ont rien à dire, et c’est sans doute le cas vu qu’ils ne se sont jamais vraiment mis en évidence dans les années passées en étant force de proposition et d’innovation. On doit d’ailleurs y inclure Alternatives Pyrénées, blog impertinent qui semble anesthésié. Rédacteurs, citoyens, n’avez vous rien à écrire sur ces élections ?

Dans « Législatives en Béarn : En Marche à reculons ! » (AP du 30/05/2017) j’ai essayé de lister un certain nombre de critères qui permettent d’éliminer les candidats qui ne correspondent plus au renouveau tant attendu par les citoyens. C’est l’hécatombe ! Plus personne pour représenter les grands partis traditionnels.

Une recherche sur Internet pour connaître le passé des candidats, leurs compétences, leurs réussites, leurs idées, …etc, bref tout ce qui peut intéresser un électeur avant de faire son choix, n’a pas donné grand chose, on se demande bien pourquoi ils sont candidats… Pas de profession de foi dans le courrier non plus.

Evidemment, certains sont connus, en particulier les sortants. Mais si on veut du renouvellement, il faut renvoyer dans la vraie vie ces candidats à leur succession, d’autant que leurs prestations ont souvent été trop longues, ou mauvaises, pour ne pas dire plus.

Il y a bien sûr les candidats d’En Marche, qui devraient être de nouveaux politiciens ayant montré de belles réussites professionnelles. Il n’en est rien, c’est même désespérant, mais c’est Bayrou qui a décidé, les marcheurs en ont eu les jambes coupées ( « En Marche pour la vieille politique ! » AP du 12/05/2017). Le MoDem est un micro parti de vieux politiciens qui occupent les quelques postes disponibles, à moins d’être la fille à papa. Le seul novice est un militaire de carrière pour lequel on ne trouve sur Internet qu’une vidéo de présentation et qui ne dit pas un mot de ce qu’il a pu faire et réussir dans ses 18 années d’engagement. Peu engageant, mais au moins est-il vierge de tout passé politique. Est ce suffisant ? Bien sûr que non.

Les partis traditionnels quant à eux présentent des candidats au parcours « à l’ancienne » comme je le décrivais dans l’article cité plus haut. C’est encore plus désespérant.

Les Béarnais en seront donc réduits a voter sans enthousiasme, pour le moins mauvais candidat, mais beaucoup resteront à la maison ou voteront blanc. On aura donc des députés transparents, mal élus, sans doute avec seulement 20% des inscrits au premier tour et peut être moins puisque l’on parle d’une abstention à 50%.

Les sondages prévoient une large majorité pour le parti du Président, ce seront des godillots puisqu’ils se sont engagés à voter comme le dira Macron. Il faut vite que le Président réforme comme il l’a promis en ramenant le nombre de députés à 300 avec une certaine dose de proportionnelle, et deux mandats successifs c’est bien assez !

Le seul intérêt de ces élections en Béarn sera de savoir qui seront les heureux élus qui iront couler des jours paisibles durant 5 ans, grassement rémunérés. Anecdotique.

Les Béarnais auront les élus qu’ils méritent.

Mais les dernières nouvelles venant de France Info font état de la possibilité d’une affaire d’emplois fictifs au MoDem où des salariés du siège auraient été rémunérés à mi temps sur les fonds européens. L’un d’entre eux en aurait informé la justice, une dizaine seraient concernés…

Si cela s’avérait exact les candidats MoDem en subiraient les conséquences. François Bayrou se trouverait bien sûr dans une position plus qu’inconfortable, la voie royale pour que Macron se débarrasse de cet allié d’une autre époque … à suivre.

 Daniel Sango

Législatives en Béarn : En Marche à reculons ?

LégislativesCeux qui par le passé ont lu mes billets d’humeur savent combien je suis critique vis à vis de cette classe de politiciens « professionnels » ou voulant le devenir, prêts à tout pour être (ré) élus. Le vent d’En Marche semble donc souffler dans la bonne direction. Qu’en est-il en Béarn, et ce dans tous les partis ?

La France est prisonnière de ses élus. Prêts à tout pour continuer leur représentation ils ont été incapables de réformer la France qui est maintenant le mauvais élève de l’Europe. Les partis, creusets de toutes ces compromissions, sont aussi remis en cause. Enfin ! Ce serait donc la fin de ces élus dont on peut décrire quelques traits marquants.

En général ils ont commencé leur carrière jeune, dans la base d’un parti, puis ont appris à ramer, à avaler des couleuvres, à lécher des bottes du puissant pour enfin obtenir l’indispensable sésame : l’investiture. Ensuite si on a choisi l’un des deux ou trois bons maillots, pas besoin d’être brillant, ni d’avoir des idées, il suffit d’être patient, l’alternance leur offrira pitance…

Certains sont plus rapides, ils ont par copinage, ou autre moyen amical, réussi à obtenir le poste d’attaché parlementaire et adopté bien sûr la carte du parti de l’employeur. Ils ont vu qu’être député ou sénateur c’était vraiment un job en or, très agréable. A la première ouverture ils ont passé le pas et obtenu la promotion de leur rêve.

Certains autres ont commencé comme les premiers, mais ils avaient une qualité supplémentaire : la mobilité pour changer d’employeur. Faculté qui peut faire gagner du temps pour gravir les étapes en utilisant au mieux le vent. Et leurs convictions me direz-vous ? Mais non, ne soyez pas mauvaise langue, regardez, ils étaient en avance sur leur temps…

Il y a aussi ceux qui, comme les artistes, sont génétiquement doués, et que papa, élu depuis des décennies, propulse dans le bain grâce à son carnet d’adresses. Ben voyons quel mal y a-t-il a être doué de père en fille pour la politique ?

Certains autres encore ont aussi commencé comme les premiers, mais disposaient d’un atout majeur, c’étaient des femmes. Dans les partis il y a peu de femmes, car l’esprit féminin s’accommode mal de ces magouilles et autres compromissions. C’est la voie royale pour celles qui militent puisque la loi impose une (qualificatif au choix du lecteur) parité.

Ils ont tous, dans leurs mandats, utilisé à fond la démagogie, distribué généreusement moultes subventions, entretenant à grand frais les jeux du cirque, veillant à ne vexer personne, à ne perdre aucune voix, en vue de leur indispensable ré élection.

Une fois élus, ils ont tous le même réflexe : trouver à tout prix un second mandat de manière à ne plus jamais retourner dans la vraie vie. Elu, c’est un sacerdoce disent ils, mais c’est quand même mieux…

En général ils ont un métier, souvent fonctionnaire, dans lequel ils ont peu travaillé et où très souvent, s’ils l’ont fait, n’y ont guère brillé.

Mais les français ont tout compris, et Emmanuel Macron l’a proclamé : tout ça c’est fini ! Place à la société civile, aux chefs d’entreprises, militaires, commerçants, agriculteurs, etc.   qui ont réussi professionnellement, démontrant désintéressement, dynamisme, capacité d’innovation, esprit d’équipe, communication, humanisme, etc. Ils ne feront qu’un ou deux mandats maximum avant de reprendre leurs carrières professionnelles.

Enfin le Béarn va avoir des élus formidables !

Euhhhh, sur la ligne de départ, ça n’a pas l’air d’être vraiment cela…

Même les représentants d’En Marche ont un air de déjà vu et revu… C’est vrai que c’est Bayrou qui a choisi les candidats… Le MoDem serait-il En Marche à reculons ?

Nous allons donc dans les prochains articles, passer en revue les candidats des trois circonscriptions qui briguent nos suffrages (et je suppose que de nombreux rédacteurs le feront aussi). Nous commencerons bien sûr par éliminer les représentants des partis d’extrême droite et d’extrême gauche dont le programme serait mortel pour la France, puis tous ceux dont le parcours vient d’être plus ou moins décrit.

Daniel Sango

A Oloron ça tourne pas rond !

Sur le blog « OLORONBLOG » (https://oloron.blog) Joël ADAM qui en est l’unique rédacteur et le principal animateur a soulevé un lièvre de taille. Il a en effet dénoncé de façon argumentée le comportement du maire de la cité qui s’octroie de nombreux avantages. La justice est-elle concernée ?

Ce blog, il faut le dire, est une publication de qualité, bien présentée, bien rédigée dont les sujets, pour le plus grand nombre politiques, sont traités par quelqu’un de grande expérience dans le domaine. Il a fait savoir que le maire de la ville s’octroyait généreusement des défraiements injustifiés sur le budget de la ville. Nul ne s’aventurerait dans une telle dénonciation sans avoir dans sa besace tous les éléments de nature à prouver ses affirmations. C’est une évidence.

Le comportement du maire d’Oloron-Sainte-Marie est pour le moins répréhensible. D’ailleurs l’opposition du conseil municipal a alerté la Chambre régionale des comptes afin de faire la lumière sur ces agissements. Cependant les faits rapportés par le blogueur d’Oloron sont du niveau de l’infraction pénale au point de pouvoir justifier que le parquet de Pau se saisisse. En effet, les dispositions de l’article 432-12 du code pénal correspondent à une qualification possible. Il s’agit d’une prise illégale d’intérêt susceptible d’entraîner, si la culpabilité est reconnue, une peine de 75000€ d’amende et 5 ans d’emprisonnement. Ce n’est pas rien. Rappelons avec insistance que le principe de la présomption d’innocence s’applique en la circonstance.

La chambre régionale des comptes n’est pas une instance pénale, son rôle est d’analyser les comptes et d’en relever les anomalies. Elle n’a pas ce pouvoir régalien d’organiser des poursuites et la répression, celui-ci est de la compétence du parquet et de lui seul. Le procureur a la possibilité de s’auto-saisir et de confier l’enquête à un service de son choix. Il lui appartient par ailleurs d’apprécier l’opportunité des poursuites. A ce jour, aucune information n’a filtré pour dire que c’était le cas.

Ce qui est important ici est de souligner le rôle déterminant d’une structure comme le blog d’Oloron. Si son rédacteur n’avait pas soulevé ce lièvre, qui l’aurait fait ? Personne sans doute. L’opposition municipale a pris le train en marche. Pourtant dans une démocratie qui fonctionne selon ses principes affichés, les élus sont là pour exercer un contrôle. Il n’a pas eu lieu.

Ainsi à un moment où on évoque le statut de lanceur d’alerte, il faut rappeler l’indispensable fonction de ceux qui osent dénoncer ces sortes d’abus. Les élus de tous les niveaux doivent savoir que la moralisation de la vie politique n’est pas une simple formule électoraliste.

Pau, le 24 mai 2017
Joël Braud

Crédit photo : tripadvisor.fr

A Oloron, les notes de frais, c’est chaud !

mairie-oloronSur Alternatives Pyrénées, depuis des années, certains militent pour imposer aux élus une réelle transparence. C’est d’ailleurs inimaginable de voir à quel point les élus français traînent les pieds et refusent la transparence totale. Pourquoi ?

Refuser la transparence conduit immanquablement à initier un soupçon : il y aurait donc des choses a cacher. Pourtant, la demande consiste simplement à avoir l’information claire, complète, et détaillée de la manière dont est utilisé l’argent public.

Il est étonnant de voir que les élus rechignent à donner même les documents légaux. Il a fallu batailler des mois avec la Mairie de Pau pour obtenir les documents budgétaires en ligne, j’ai dû faire intervenir la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs, une instance auprès du premier ministre, dirigée par un juge qui peut imposer la communication de documents aux collectivités territoriales) pour obtenir le budget de l’EPSA (Etablissement Public des Stations d’Altitudes du Conseil Général) …etc.

Regardez aujourd’hui dans vos communes, est-ce que les budgets détaillés complets, les comptes administratifs sont en ligne ? Pas toujours.

Il est tout aussi curieux de voir que nos media locaux ne font aucun travail d’investigation dans ce domaine. Pourquoi ?

Et il y a aussi et avant tout une grave faute de la part des opposants dans les communes, ils ne font aucun travail sérieux, ils sommeillent en attendant que leur tour arrive… pourquoi ?

Ce sont donc les citoyens qui doivent se transformer en lanceurs d’alerte.

C’est le cas de notre « confrère » Oloron blog qui a soulevé un lièvre de taille en examinant les notes de frais des élus oloronais.

Des notes de frais mirobolantes, dans des palaces, ainsi que d’autres visiblement injustifiées, extrait : « Le premier, l’hôtel Concorde Montparnasse, est facturé pour la période 30 mai-5 juin, soit 6 nuits, pour un forfait de 3 720,58 €, sans autre précision. Soit un prix de 620 € la nuit. Pour ce prix-là, on n’a plus une chambre, on bénéficie au moins de la suite impériale ! »

 Je renvoie ci-après aux excellents articles publiés sur le sujet :

Dépenses municipales : encore une facture qui pose questions

L’élu et son hologramme : et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?

Une prestation bien peu courageuse de la majorité municipale

Timidement, aujourd’hui La République se réveille et rend compte de ce dernier Conseil Municipal, mais les élus oloronais semblent pressés d’oublier …

Suivons donc cette affaire, et pour notre part, il serait intéressant de voir comment la Mairie de Pau recevrait une demande de l’examen des notes de frais des élus…

Daniel Sango