Ils marchent en silence

les singes    La candidature d’Emmanuel Macron a suscité un grand engouement pour ce mouvement parti de rien, La République En Marche. En Béarn, où la situation est particulière avec la concurrence du MoDem, LREM est muette. Pourquoi ?

Si le positionnement idéologique du MoDem et de LREM sont tous deux situés au centre, il existe des différences fondamentales entre ces deux mouvements.

Le MoDem est un parti de l’ancien monde politique, vestige de l’UDF de la grande époque, éclaté en différents mouvements centristes et réduite à néant grâce au talent de François Bayrou . Il en est le maître incontesté vu qu’il y reste peu de militants et quelques grognards qui ont bénéficié de l’opportunité incroyable de la vague Macron. Quand il parle du MoDem, Bayrou dit « je », pas « nous », on a tout dit. Ses cadres sont des vieux de la vieille, élus et ré élus depuis des années, ou qui ne vivent que pour cela. François Bayrou, Josy Poeyto et les autres ne correspondent en rien par leur parcours à ce qu’attendent les marcheurs de leurs représentants. Ils souhaitent du renouveau, des candidats qui ont connu, et si possible réussi dans la vraie vie, qui ne veulent pas faire carrière, car cette volonté a pour corollaire de sacrifier à la démagogie pour être ré élu.

Et la situation en Béarn est très particulière : aucun élu LREM ! Mais surtout on ne voit pas bien ce qui changerait vu que les marcheurs sont muets. Aucune intervention dans les media, aucune critique ou propositions face à la gestion calamiteuse de Bayrou ou Lasserre, … Comment exister dans ce cas ? Comment convaincre ?

Ah oui, une opération pour nettoyer les berges du Gave… un début avant de nettoyer la vie politique ?

Il faut dire que l’organisation du mouvement ne favorise pas l’émergence de nouveaux talents, comme si LREM avait choisi d’abandonner les Pyrénées Atlantiques à son allié tout heureux de cette opportunité. Le responsable départemental du mouvement a été parachuté par Paris, il a en prime chuté face à Jean Lassalle ce qui est vraiment peu glorieux. Dans l’organisation, ce sont en suite des Comités qui constituent le maillage, mais des comités créés par qui le souhaite, et qui restent eux aussi muets. Il faut dire que personne ne dispose d’une légitimité démocratique, ni peut-être des idées nécessaires, ce qui entraîne sans doute cette réserve en particulier au niveau local.

Il est clair que dans ces conditions le mouvement dans les Pyrénées Atlantiques va dans le mur. Pour les européennes dont le mode d’élection ne donne pas vraiment la parole aux candidats, cela n’est pas trop grave, les élections se font à Paris dans les coulisses des partis, les citoyens votent pour un maillot…

Mais que dire des municipales ? Comment ce « parti » peut-il envisager d’avoir des résultats alors qu’il reste invisible et muet ?

Il est pourtant indispensable que les marcheurs affirment leur opposition aux méthodes Bayrou et à ses candidats. Mais au fait, vous en connaissez vous des marcheurs ?

Aucune personnalité visible, aucun débat ni proposition, les marcheurs Béarnais muets sont des fantômes, une autre façon de faire de la politique …

 

Daniel Sango

Les gens du voyage

Déjà en 2015, le 1er juillet, j ‘avais écrit un article sur le sujet (Caravanes, voir lien ci-dessous*). Il se trouve qu’en l’espace de trois ans, rien n’a changé. Mais faut-il pour autant se résigner à l’impuissance ?

Tous les ans, à la même époque, les caravanes arrivent en nombre et occupent sans aucune autorisation soit un espace public, soit un espace privé. C’est ainsi et la révolte des élus comme ceux de Rontignon n’y changera pas grand chose. Dans l’article de référence, j’avais essayé d’expliquer la méthode employée par ces « gens du voyage » parfaitement briffés aux méandres administratifs imposés par la loi.

On pourra donc s’interroger à l’envi pour essayer de savoir où se trouve la faille qui fait que ces caravaniers de l’été peuvent ainsi causer gêne et trouble dans les populations des villes et villages. Le dérangement est souvent réel et au-delà du cas de Rontignon, on pourra citer Orthez et la base de loisirs du lac de Biron, qui, en raison de cette occupation illégale, est privée de sa vocation touristique. On pourra également rappeler l’épisode qu’a vécu, le dimanche 17 juin 2018 , la ville d’Anglet où la pelouse de la plage des Cavaliers a été envahie par 120 caravanes, soit 800 personnes. Les exemples ne manquent pas.

Alors que faire ? Créer des aires de grands passages comme le règlement le prévoit depuis maintenant de nombreuses années. Il faut bien constater que faute d’accord entre les élus, elles ne sont pas mises en place. Et personne, pas même l’autorité de l’État, ne parvient à obtenir le respect des règlements. Faire jouer la répression, là encore les choix des gens du voyage de s’installer le dimanche, jour où les effectifs de gendarmerie et de police sont réduits, rend cette hypothèse inefficace. Il est avéré qu’ouvrir une procédure en flagrant délit pour occupation illégale du domaine public ou d’un domaine privé sans autorisation, suppose plusieurs centaines d’interpellations et de ce fait autant d’auditions sur procès-verbal. Il faut en passer par là, audition des témoins et des auteurs présumés pour que des poursuites pénales puissent être engagées. Un chantier qui paraît démesuré. Et ne parlons pas des branchements pirates des réseaux électrique et d’adduction d’eau.

Alors comme certains le font, dont la ville de Pau d’ailleurs, adopter une attitude résignée qui laisse à penser qu’il existe un accord entre les gens du voyage et la ville ? Ainsi lorsqu’il n’y a pas de vague, pas de bruit, pas de médias, tout le monde finit par penser que les règles sont respectées et qu’il n’existe aucun problème. Vu ainsi…

Pau, le 15 août 2018

par Joël Braud

https://alternatives-pyrenees.com/2015/07/01/caravanes/

Crédit photo : France bleu.fr

Le Béarn sur le Tour de France : inutile et coûteux !

henri au tour    C’est la troisième année que le Conseil Départemental finance le tour de France d’Henri IV censé développer l’image et l’attractivité du Béarn. Est-ce vraiment efficient ? On peut en douter.

J’ai eu l’occasion de montrer l’incroyable addiction de nos élus au tourisme ( « Le tourisme, l’activité préférée de nos élus » AP du 20 mai 2018, à relire en cliquant sur le titre). De la commune à l’Etat, tous les échelons de notre invraisemblable mille feuille se sentent investis d’une mission dans ce domaine et œuvrent en ordre dispersé, dans un grand gaspillage d’argent public. Parmi les plus « touristes » on retrouve le Conseil Départemental et son président de l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique (AaDT, ex Comité Départemental du Tourisme), Jacques Pédehontaa dont les pitreries font la joie des media locaux, et sa gestion le désespoir des habitants de Laas dont il est le Maire fantasque. Depuis quelques années ils promènent dans la caravane du Tour de France une copie d’Henri IV et quelques autres véhicules avec l’aide des agences Crea – Sud et Panenka (Quatre véhicules et une douzaine de personnes). Si on en croit le Conseil Départemental, et les media asservis, c’est un succès…

Un succès, quel succès ? Bien évidement la caractéristique de ces initiatives enfantines c’est qu’elles ne sont assorties d’aucune évaluation sérieuse. Est-ce que l’image d’Henri IV donne envie d’aller passer des vacances en Béarn, même accompagné de la poule au pot ? On peut vraiment en douter, car c’est une image du passé, dépassée. Et puis cette démarche est-elle adaptée au public qui la voit ? Certainement pas. Tous les amateurs du Tour de France qui sont au bord de la route connaissent le Béarn, Pau ville étape à de multiples reprises, le col d’Aubisque et autres hauts lieux de la course, ainsi que la campagne béarnaise ont été télévisés longuement des dizaines de fois au nombreux public qui se trouve sur la route du Tour, avec les commentaires « touristiques » toujours flatteurs de l’historien de service. On voit ici la belle coordination de stratégie entre la ville de Pau et le Conseil Départemental… Sacré mille feuille !

Dans ces démarches c’est d’abord l’évaluation du résultat qui compte. Et là, la mascarade continue…

Il aurait été très simple dans les enquêtes que font les agences de demander précisément qu’est-ce qui a motivé la venue de cette personne en Béarn et d’y glisser une case : « la caravane publicitaire du Tour de France et Henri IV ». Le résultat aurait été réel, mais sans doute nul… Alors les agences qui participent à cette action chiffrent  » les retombées médiatiques, mesurées en contre-valeur publicitaire ». Escroquerie évidente qui ne sert qu’à masquer un bide total. On imagine que le compte est fait du nombre de fois où Henri IV et sa caravane sont cité dans les media ou les radio, et l’on calcule le coût d’une publicité correspondante sur ce media. Sauf que c’est stupide puisque les cibles sont aléatoires et les messages non maîtrisés. De plus l’évaluation est faite par les promoteurs de la démarche eux même, gage d’une grande objectivité ! Ainsi cette caravane est surtout très largement commentée dans Sud Ouest, La République, FR3 Pau Sud Aquitaine, tous les media locaux qui font donc de la publicité… pour le tourisme en Béarn…aux Béarnais et cela est comptabilisé… Cela me rappelle cette campagne publicitaire faite pour le Béarn il y a quelques années avec une soixantaine d’affiches très grand format placées…en Béarn .

Alors parlons un peu des coûts de cette action folklorique.

Le budget serait de 320 000 € en coûts externes. Il faut bien sûr y rajouter les coûts internes et comme toujours cela n’est pas directement accessible pour le citoyen.

L’AaDT dispose d’un budget 2018 de 3,3 M€ pour le tourisme (gigantesque !) dont 1,7 M€ de coût de personnel (en augmentation de 21,5% par rapport à 2017 !!!) soit bien plus que les coûts externes !

Avec ce ratio, on peut donc estimer le coût complet de cette opération à 640 000 €.

Et on peut lire dans la presse ( La République) : « La présence du Béarn et du «bon roi Henri» sur le Tour 2017 auraient généré 770 661 euros d’équivalent publicitaire. »

On le voit le résultat est précis… mais en fait calamiteux.

En attendant et comme d’habitude, les contribuables paieront pour une organisation honteuse où des dizaines de fonctionnaires inutiles se marchent sur les pieds, tout cela pour satisfaire l’ego insatiable de politiciens aux compétences douteuses.

Daniel Sango

Crédit photo : Sud Ouest

Le tourisme, l’activité préférée de nos élus

cdt64-140201-aff-be-bearn-a4-31415289226-realisation-fancybox   C’est fou comme le tourisme préoccupe nos élus. Il faut dire que pour des personnes comme beaucoup d’entre eux n’ayant pas souvent travaillé dans la vraie vie, on peut s’en déclarer spécialiste sans effort. Et c’est ce qu’ils font dans un désordre où le comique le dispute à l’inefficacité.

Dans le cadre de la création de son nouveau royaume du Pays de Béarn, c’est à Arudy qu’Henri Bayrou est allé porter la bonne parole.

« À la question « Que pouvons-nous faire ensemble plutôt que tout seul ? », le président a proposé dans un premier temps, une rencontre des différents offices de tourisme du Béarn afin de se fédérer et ainsi unir leur forces pour, dans l’avenir, créer un site commun dédié à répertorier tout l’événementiel pour une promotion touristique globale et efficace en Béarn. » (Sud Ouest 24/4)

Un projet vraiment marquant avec des objectifs ambitieux … Voilà qui justifie bien la création d’un échelon de plus dans l’invraisemblable mille feuille français, l’organisation la plus stupide et inefficiente possible !

Il est vrai qu’il est plus facile de jouer les touristes que de créer de vrais emplois, chose qu’aucun politique n’a jamais fait en Béarn, quoi qu’ils en disent. Enfin, sauf dans les communes et intercommunalités où là, ça déborde !

Bien sûr le tourisme intéresse tous les Maires de l’agglomération et Pau en est le leader : « Pau Pyrénées Tourisme, est le lieu incontournable pour qui veut découvrir les multiples facettes de la Porte des Pyrénées. L’Office de Tourisme possède une antenne au centre-ville de Pau et une autre à Lescar. »(Agglo de Pau)

Mais il faut aussi compter sur le Département …

« Le Conseil Départemental a positionné le Tourisme comme un axe fort de développement de son territoire. La Loi NOTRe, dans le cadre des compétences partagées, a conforté les départements comme un des partenaires majeurs d’une politique touristique publique partenariale.

Dans ce cadre, nous nous sommes engagés à prendre en compte les différentes réalités des Pyrénées – Atlantiques, au plus près des acteurs économiques et de nos territoires touristiques. C’est ainsi que deux instances de consultations et de débat ont été mises en place : le Conseil de Destination Béarn Pyrénées et le Conseil de Destination Pays basque. »(Conseil Départemental des PA)

Bon, il faudrait savoir… commune, agglo, Pays de Béarn et Département ! Le tourisme, une sacré spécialité politique…

Il faut dire qu’au département, au poste de Président du Conseil de Destination Béarn Pyrénées on trouve un spécialiste avec l’inénarrable Maire de Laas et ses pitreries.  Quelle équipe !

Ce mardi 29 mai on apprenait que Jacques Pédehontaa devenait Président de l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique du Conseil Général des PA (AaDT). Le pôle touristique du Département compte une trentaine de personnes. Une promotion pour le Maire de Laas, une des communes les plus endettées de France par habitant.

Avec la promotion du Béarn via le tour de France d’Henri IV, spécialité de notre élu, touriste en chef, l’attractivité d’un Béarn moderne est en bonne voie. Henri Bayrou roi du Béarn devra t il déclarer la guerre au Prince de Laas pour affirmer la supériorité du Pays de Béarn ?

En attendant, le lieu le plus visité de Béarn ne doit rien à ces politiciens tournés vers le tourisme. C’est où ?   Réponse plus loin…

Et ce n’est pas fini, à chaque couche sa crème dans le mille feuille :

« Le tourisme est une compétence politique partagée par plusieurs échelons territoriaux (communes, intercommunalités, Départements, Régions et État) et sa mise en œuvre implique de nombreux acteurs, publics et privés. Il apparaît donc nécessaire d’organiser la stratégie touristique sur le territoire et de mettre en dynamique l’ensemble des opérateurs autour d’une ambition partagée.(Région Nouvelle Aquitaine) »

Vous ne connaissez pas Sandrine Derville, vice-présidente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge du Tourisme ? Elle dirige l’élaboration du Schéma Régional de Développement du Tourisme et des Loisirs (SRDTL).

« Le SRDTL a pour objectif de définir la stratégie touristique régionale, dans une approche à la fois économique et territoriale, et d’en assurer la cohérence et l’efficacité. »

Il faut bien cela vu l’imbroglio organisationnel…

Mais la Région a au moins un objectif chiffré : « La région attire actuellement 28 millions de touristes par an et veut passer à 32 millions d’ici 2 ans, ce qui pourrait créer 30 000 emplois supplémentaires » (Sud Ouest éco mars 2018)

On n’oubliera pas l’Etat qui a la main sur le secteur touristique et a élaboré un plan pour atteindre 100 millions de visiteurs en 2020.

Pour revenir à notre Béarn, cerise sur le mille feuille, la CCI de Pau s’en mêle aussi en créant le Cluster Tourisme Béarn. N’aurait elle pas confiance dans les politiques, spécialistes  du tourisme ?

« Si ce nouveau Cluster Tourisme Béarn est présidé, animé et coordonnée par la Cci Pau Béarn, son conseil d’administration est largement ouvert aux autres acteurs du tourisme que sont notamment « les représentants des filières professionnelles du tourisme, les autres chambres consulaires, l’aéroport de Pau, ou encore le comité départemental du tourisme », liste Anne-Marie Hauser, en charge du dossier pour la Cci, au côté de Bruno Durroty, Manager commerce service et tourisme à la CCI. » 

Avec tout cela, si Henri Bayrou roi du Pays de Béarn ne devient pas le français le plus connu au fin fond de la campagne du Yunnan, c’est a désespérer !

En attendant et comme d’habitude, les contribuables paieront pour une organisation honteuse où des dizaines de fonctionnaires inutiles se marchent sur les pieds, tout cela pour satisfaire l’ego insatiable de politiciens aux compétences douteuses.

Daniel Sango

Et le lieu qui reçoit le plus de visiteurs en Béarn est … La Cave Coopérative de Gan

250 000 visiteurs, troisième entreprise de France la plus visitée

https://www.cavedejurancon.com/la-cave/visite-de-la-cave.html

Crédit photo : Conseil Départemental des PA

Habib contre Bernos : match nul

david-habib-et-michel-bernosLa situation dans la troisième circonscription va donner lieu a un duel de crocodiles. Le résultat du premier tour ne donne qu’un avantage limité à Michel Bernos, et ses réserves de voix à droite sont limitées. Autant dire que le niveau d’abstention au second tour sera important, avec d’autres questions comme le comportement des électeurs des extrêmes. Tout semble possible.

David Habib est implanté depuis des lustres, c’est le politicien professionnel type, d’assistant à parlementaire il n’a connu que la politique, un lourd handicap aujourd’hui, d’autant que son comportement désinvolte après les municipales paloises (démission au lieu de mener l’opposition) n’a peut être pas amélioré sa cote. Proche de Manuel Valls il aurait pu franchir le Rubicon et le rejoindre.

D’un autre côté, Michel Bernos laboure le secteur depuis des années, Maire de Jurançon, Vice-Président de l’agglomération il a été battu aux dernières élections départementales. De l’UDF au MoDem puis à l’UDI et enfin En Marche, il a cherché une ouverture dans tous les partis centristes et semble l’avoir trouvée. Son investiture a mis du temps avant de s’officialiser, il voulait probablement la première circonscription, bien moins risquée, d’autant que sur la troisième en plus du sortant, Bernard Dupont (UDI) occupe une partie du terrain. Est-ce Bayrou qui a évincé Bernos de la première pour y mettre son étoile montante ? Cela paraît vraisemblable.

Ce matin sur France Bleu Béarn, les crocodiles se sont faits les dents et le débat a été musclé mais au raz des pâquerettes. Quelques amabilités :

Bernos : Mon suppléant a été interpellé par David Habib à Lembeye lui disant « qu’il n’existait pas « .

Habib : J’ai le troisième meilleur score des socialistes en France et vous le troisième plus mauvais d’En Marche.

Bernos : Les gens, les élus ont peur de vous !

Habib : J’ai de bonnes relations avec Macron, j’ai beaucoup de points d’accord avec lui et j’aurais pu aller vers En Marche mais je reste socialiste.

Bernos : C’est impossible car c’est votre quatrième mandat.

Puis le pugilat a évolué vers le sempiternel développement économique où comme je le répète souvent les députés ont une influence locale directe extrêmement limitée, mais il faut bien tenter de se mettre en valeur …

Habib : Sur YARA, vous ne connaissez pas le dossier.

Bernos : si on vous écoute ce sera bientôt vous qui aurez découvert le gisement de Lacq.

Suivi de quelques amabilités sur leurs écuries.

Habib : Bernos c’est le logo, moi c’est le boulot.

Bernos : Le logo du PS a disparu comme si vous aviez honte du quinquennat.

Et on l’aura compris, le débat n’a pas pris beaucoup de hauteur, mais cette agressivité est symptomatique car les deux risquent gros. Bernos joue sa crédibilité auprès de Macron dont il se veut le plus proche possible… Pour Habib c’est une fin de carrière ou la gloire d’être parmi les survivants du PS.

Pour l’électeur, cela ne changera pas grand chose puisqu’ils se disent vouloir appliquer à peu près le même programme…

Daniel Sango

Crédit photo : Sud Ouest

Législatives en Béarn : pas de renouveau à l’horizon.

députéDe retour en Béarn après un voyage, je pensais trouver une région passionnée par les élections législatives, il n’en est rien c’en est même désespérant…

Après la révolution Macron on pouvait penser que ce séisme politique allait stimuler citoyens et média. Il faut se rendre à l’évidence, c’est le calme plat. Nos média font toujours autant de place aux jeux du cirque. C’est à croire que les candidats n’ont rien à dire, et c’est sans doute le cas vu qu’ils ne se sont jamais vraiment mis en évidence dans les années passées en étant force de proposition et d’innovation. On doit d’ailleurs y inclure Alternatives Pyrénées, blog impertinent qui semble anesthésié. Rédacteurs, citoyens, n’avez vous rien à écrire sur ces élections ?

Dans « Législatives en Béarn : En Marche à reculons ! » (AP du 30/05/2017) j’ai essayé de lister un certain nombre de critères qui permettent d’éliminer les candidats qui ne correspondent plus au renouveau tant attendu par les citoyens. C’est l’hécatombe ! Plus personne pour représenter les grands partis traditionnels.

Une recherche sur Internet pour connaître le passé des candidats, leurs compétences, leurs réussites, leurs idées, …etc, bref tout ce qui peut intéresser un électeur avant de faire son choix, n’a pas donné grand chose, on se demande bien pourquoi ils sont candidats… Pas de profession de foi dans le courrier non plus.

Evidemment, certains sont connus, en particulier les sortants. Mais si on veut du renouvellement, il faut renvoyer dans la vraie vie ces candidats à leur succession, d’autant que leurs prestations ont souvent été trop longues, ou mauvaises, pour ne pas dire plus.

Il y a bien sûr les candidats d’En Marche, qui devraient être de nouveaux politiciens ayant montré de belles réussites professionnelles. Il n’en est rien, c’est même désespérant, mais c’est Bayrou qui a décidé, les marcheurs en ont eu les jambes coupées ( « En Marche pour la vieille politique ! » AP du 12/05/2017). Le MoDem est un micro parti de vieux politiciens qui occupent les quelques postes disponibles, à moins d’être la fille à papa. Le seul novice est un militaire de carrière pour lequel on ne trouve sur Internet qu’une vidéo de présentation et qui ne dit pas un mot de ce qu’il a pu faire et réussir dans ses 18 années d’engagement. Peu engageant, mais au moins est-il vierge de tout passé politique. Est ce suffisant ? Bien sûr que non.

Les partis traditionnels quant à eux présentent des candidats au parcours « à l’ancienne » comme je le décrivais dans l’article cité plus haut. C’est encore plus désespérant.

Les Béarnais en seront donc réduits a voter sans enthousiasme, pour le moins mauvais candidat, mais beaucoup resteront à la maison ou voteront blanc. On aura donc des députés transparents, mal élus, sans doute avec seulement 20% des inscrits au premier tour et peut être moins puisque l’on parle d’une abstention à 50%.

Les sondages prévoient une large majorité pour le parti du Président, ce seront des godillots puisqu’ils se sont engagés à voter comme le dira Macron. Il faut vite que le Président réforme comme il l’a promis en ramenant le nombre de députés à 300 avec une certaine dose de proportionnelle, et deux mandats successifs c’est bien assez !

Le seul intérêt de ces élections en Béarn sera de savoir qui seront les heureux élus qui iront couler des jours paisibles durant 5 ans, grassement rémunérés. Anecdotique.

Les Béarnais auront les élus qu’ils méritent.

Mais les dernières nouvelles venant de France Info font état de la possibilité d’une affaire d’emplois fictifs au MoDem où des salariés du siège auraient été rémunérés à mi temps sur les fonds européens. L’un d’entre eux en aurait informé la justice, une dizaine seraient concernés…

Si cela s’avérait exact les candidats MoDem en subiraient les conséquences. François Bayrou se trouverait bien sûr dans une position plus qu’inconfortable, la voie royale pour que Macron se débarrasse de cet allié d’une autre époque … à suivre.

 Daniel Sango

Législatives en Béarn : En Marche à reculons ?

LégislativesCeux qui par le passé ont lu mes billets d’humeur savent combien je suis critique vis à vis de cette classe de politiciens « professionnels » ou voulant le devenir, prêts à tout pour être (ré) élus. Le vent d’En Marche semble donc souffler dans la bonne direction. Qu’en est-il en Béarn, et ce dans tous les partis ?

La France est prisonnière de ses élus. Prêts à tout pour continuer leur représentation ils ont été incapables de réformer la France qui est maintenant le mauvais élève de l’Europe. Les partis, creusets de toutes ces compromissions, sont aussi remis en cause. Enfin ! Ce serait donc la fin de ces élus dont on peut décrire quelques traits marquants.

En général ils ont commencé leur carrière jeune, dans la base d’un parti, puis ont appris à ramer, à avaler des couleuvres, à lécher des bottes du puissant pour enfin obtenir l’indispensable sésame : l’investiture. Ensuite si on a choisi l’un des deux ou trois bons maillots, pas besoin d’être brillant, ni d’avoir des idées, il suffit d’être patient, l’alternance leur offrira pitance…

Certains sont plus rapides, ils ont par copinage, ou autre moyen amical, réussi à obtenir le poste d’attaché parlementaire et adopté bien sûr la carte du parti de l’employeur. Ils ont vu qu’être député ou sénateur c’était vraiment un job en or, très agréable. A la première ouverture ils ont passé le pas et obtenu la promotion de leur rêve.

Certains autres ont commencé comme les premiers, mais ils avaient une qualité supplémentaire : la mobilité pour changer d’employeur. Faculté qui peut faire gagner du temps pour gravir les étapes en utilisant au mieux le vent. Et leurs convictions me direz-vous ? Mais non, ne soyez pas mauvaise langue, regardez, ils étaient en avance sur leur temps…

Il y a aussi ceux qui, comme les artistes, sont génétiquement doués, et que papa, élu depuis des décennies, propulse dans le bain grâce à son carnet d’adresses. Ben voyons quel mal y a-t-il a être doué de père en fille pour la politique ?

Certains autres encore ont aussi commencé comme les premiers, mais disposaient d’un atout majeur, c’étaient des femmes. Dans les partis il y a peu de femmes, car l’esprit féminin s’accommode mal de ces magouilles et autres compromissions. C’est la voie royale pour celles qui militent puisque la loi impose une (qualificatif au choix du lecteur) parité.

Ils ont tous, dans leurs mandats, utilisé à fond la démagogie, distribué généreusement moultes subventions, entretenant à grand frais les jeux du cirque, veillant à ne vexer personne, à ne perdre aucune voix, en vue de leur indispensable ré élection.

Une fois élus, ils ont tous le même réflexe : trouver à tout prix un second mandat de manière à ne plus jamais retourner dans la vraie vie. Elu, c’est un sacerdoce disent ils, mais c’est quand même mieux…

En général ils ont un métier, souvent fonctionnaire, dans lequel ils ont peu travaillé et où très souvent, s’ils l’ont fait, n’y ont guère brillé.

Mais les français ont tout compris, et Emmanuel Macron l’a proclamé : tout ça c’est fini ! Place à la société civile, aux chefs d’entreprises, militaires, commerçants, agriculteurs, etc.   qui ont réussi professionnellement, démontrant désintéressement, dynamisme, capacité d’innovation, esprit d’équipe, communication, humanisme, etc. Ils ne feront qu’un ou deux mandats maximum avant de reprendre leurs carrières professionnelles.

Enfin le Béarn va avoir des élus formidables !

Euhhhh, sur la ligne de départ, ça n’a pas l’air d’être vraiment cela…

Même les représentants d’En Marche ont un air de déjà vu et revu… C’est vrai que c’est Bayrou qui a choisi les candidats… Le MoDem serait-il En Marche à reculons ?

Nous allons donc dans les prochains articles, passer en revue les candidats des trois circonscriptions qui briguent nos suffrages (et je suppose que de nombreux rédacteurs le feront aussi). Nous commencerons bien sûr par éliminer les représentants des partis d’extrême droite et d’extrême gauche dont le programme serait mortel pour la France, puis tous ceux dont le parcours vient d’être plus ou moins décrit.

Daniel Sango

Rocade : Déviation ou boulevard commercial ?

ocade image 2Construire des rocades est toujours considéré comme une vision d’avenir. Cette vision  date de  la généralisation du « tout voiture » dans le quotidien.
Mais l’objectif d’une rocade est confus.
Il mélange la fonction de contournement avec celle de  liaison entre pénétrantes et surtout entre zones d’activités, voire avec celle de boulevard commercial.
Orthez en est une illustration.

Le projet de rocade Nord-Sud d’Orthez a pris corps autour de 1990 avec l’ouverture de l’A64 et du diffuseur sur la rive gauche du gave au Sud-Est de la ville, de la construction du pont de l’Europe à l’Est de la ville ainsi que du rond-point François Mitterrand sur la route de Mont-de-Marsan (1).

Plan orthez

Tableau orthez

Le pont de l’Europe a esquissé le premier barreau. Il est balisé, côté rive gauche du gave, par le rond-point du Portugal relié au diffuseur de l’autoroute et, côté rive droite,  par le rond-point d’Espagne sur la route de Pau.
Ce premier barreau ainsi que le rond-point François Mitterrand ont prédéterminé le tracé de la rocade  Nord-Sud d’Orthez avec trois barreaux supplémentaires : Centre (entre les routes de Pau et de Mont-de-Marsan), Sud (vers Navarrenx/Oloron) et Nord (vers Dax et également Mont-de-Marsan).

IMAGES

Pratiquement vingt années ont passé sans que le projet de rocade avance. En fait ce projet s’est heurté à plusieurs difficultés. Entre autres :
–   La circulation automobile n’était pas suffisante pour justifier un tel investissement voire instaurer un péage.
– La progression et la dispersion du trafic automobile se sont démultipliées dans les années 1990 avec le développement des périphéries proches des villes et l’étalement urbain. Le trafic local a pris le pas sur le trafic régional (2) sans que les projets d’infrastructures routières, à Orthez comme ailleurs, intègrent cette évolution. La hiérarchisation des voies de la carte « Michelin » dont l’échelle est régionale ou nationale est toujours la référence.

– Le transit automobile en Centre-Ville est devenu une préoccupation. Depuis les années 2000 les municipalités successives n’ont eu de cesse de fluidifier le trafic en Centre-Ville  avec la création de ronds-points et la modification des circulations ; sans pour autant réussir à réduire le transit notamment Poids-Lourds. En plus, le trafic n’y aurait été que faiblement réduit par la mise en service du barreau centre, voire de la rocade complète.

Rocade image 3

rocade image 4

Exemple de trafic en Centre-Ville autour du rond-point (trop petit) de la place d’Armes.
Son agrandissement, techniquement possible, se heurterait à des considérations urbanistiques.

 Rocade image 5 Rocade image 6

Exemple de trafic en Centre-Ville en bas de l’avenue de la Moutète.

– Le développement de la périphérie d’Orthez prend aussi des allures de fuite en avant pour le commerce de détail le long des pénétrantes (3). Dans le même temps, le Centre-Ville continu plus à stagner qu’à se développer.

Mais le projet de rocade à surtout pâti des priorités routières de captation des flux Nord-Sud en Béarn :
– Choix du tracé de l’A65 au Nord-Est du département.
– Projet toujours latent de reconstitution de l’axe E7 en prolongeant l’axe A65 (Langon-Pau) vers Oloron et le Somport.

La rocade d’Orthez, dans sa fonction de contournement, constituerait  une échappatoire à l’A65 au profit de  l’A63 (Bayonne-Bordeaux) difficilement acceptable (4). Comme il faut amortir l’A65, la construction de la rocade d’Orthez pourrait bien attendre la fin de la concession de l’A65 ; autant dire la fin du siècle.

Aussi pour réduire significativement le transit via le Centre-Ville, la réouverture du demi-diffuseur de service de l’A64 (Virginie connecté à la Route de Bayonne à l’Ouest de la ville) a fini par s’imposer comme objectif prioritaire face au projet de  barreau Centre, lors des dernières élections municipales.

En fait, cette construction en barreaux successifs ne peut pas fonctionner. Elle oublie que les flux locaux se réorganisent toujours avec la mise en service d’une infrastructure de transport (5).
La périphérie se réarrange très rapidement (en quelques années), voire anticipe les réarrangements (6).
De plus les collectivités favorisent ces réarrangements alors qu’elles devraient les contrôler.
Elles doivent rentrer au plus vite dans leurs frais et puis les dépenses d’infrastructures bénéficient d’un préjugé favorable dans l’esprit du public et des décideurs. Inversement les  aménagements en Centre-Ville sont toujours considérés comme imparfaits.

Le projet de barreau Centre ne fait que prolonger la dynamique des aménagements antérieurs de la périphérie d’Orthez (7). La fonction « transit » de ce barreau ne sera pas pérenne  (8).

De tels réarrangements de la périphérie ne sont pas durables.

Par  Larouture

Crédit image : http://www.cartoonstock.com/lowres/for0504l.jpg « Le syndrome du hamster ».

(1 ) Remarques sur les ronds-points et les rocades :
Le rond point François Mitterrand  ouvert dans les années 1990 est typique de l’état de l’art de cette période :       Construction de ronds-points massifs ; éloignés des villes ils escamotent les Centres-Villes en créant des sortes de villes fantômes.
Aussitôt mis en service, le rond point François Mitterrand  a été flanqué d’une zone d’activité et d’un lycée agricole ; c’est-à-dire d’un nouveau lieu d’interaction économique et sociale. Lorsque la rocade sera terminée, ce rond-point comprendra sept issues.
Conceptuellement, une rocade et une radiale se coupent perpendiculairement au niveau d’un rond-point. Utiliser une portion de radiale pour le cheminement d’une rocade serait sacrilège; certainement sur un plan dans un bureau d’étude, moins sûrement pour un automobiliste sur le terrain.

 (2) Transit et trafic local :
« En comparant les moyennes des véhicules en transit et en trafic local sur l’ensemble de la ville, le constat est que le nombre de poids lourds en transit est supérieur au nombre de poids lourds en trafic local. Cette tendance est inversée pour les véhicules légers.
En résumé, 1/3 des véhicules légers sont en transit et 2/3 en trafic local. 2/3 des poids lourds sont en transit et 1/3 en trafic local. » Cf. dossier de demande de dérogation pour le projet de contournement d’Orthez ; Septembre 2014.

 (3) La fuite en avant des zones commerciales :
Certes une périphérie attractive bénéficie aussi au Centre-Ville. Mais jusqu’à un certain point. Globalement depuis la fin des années 1990 et sur une quinzaine d’années, le parc des surfaces de vente du commerce de détail en France croit à un rythme plus rapide que celui de la consommation. Ce parc a progressé de 60% alors que la consommation a augmenté de moins de 20% (INSEE, Les comptes de la nation).
En fait comme à peu près partout en province, la consommation et l’immobilier sont les moteurs du développement. Quant à la production, son échelle n’est plus le local.
De plus les bâtiments commerciaux qui se sont succédés aux entrées de la ville donnent un urbanisme de qualité médiocre. Cet urbanisme qui ne s’inscrit pas dans le paysage, pénalise l’attractivité de la ville. Cet aspect est souligné dans le PLU d’Orthez.

 (4) Quelques conséquences du tracé de l’A65 :
Le choix du tracé de l’A65 via  Thèze et Garlin qui ne sont pas vraiment des bourgs particulièrement industrieux, a surtout résulté de la volonté du Conseil Général des Landes. Il fallait desservir prioritairement Mont-de-Marsan et l’Est du département des Landes car l’Ouest du département (Dax et la côte) était desservi par l’A63.
Maintenant que l’A65 est en service, Dax qui est proche de l’A63, est en train de se doter d’une rocade. Enfin ….
A noter qu’à l’’époque du choix du tracé de l’A65, le coût inhérent à ce choix n’était vraisemblablement pas une préoccupation.
En plus de la rocade de Dax en construction, une 2X2 voies relie Mont-de-Marsan et Saint-Sever. Son extension vers Orthez est toujours envisagée par les élus (confer « futur contournement de Sallespisse » sur le schéma du projet de la rocade ainsi que déviation de Sault-de-Navailles ouverte en 2008). Mais la poursuite de ce programme est-elle toujours prioritaire ?
Aménager les voies principales qui font se croiser à Sault -de- Navailles plus de 10.000 véhicules/jour  et plus de 1.000 Poids-Lourds  serait certainement préférable :
La D 933 vers Orthez bien sûr ainsi que vers Hagetmau mais également la D 945 dite de Lescar à Sault-de-Navailles. Elle dessert aussi le bassin de Lacq via Arthez-de-Béarn.
La D 945 à la porte de Sault-de-Navailles, draine autant voire plus de Poids-Lourds que la D 933 entre Orthez et Sault-de-Navailles.
Le maire d’Arthez-de-Béarn déplore que sa commune fasse fonction de déviation d’Orthez.
Cette vision avec ses conséquences notamment pour l’aménagement d’Arthez-de-Béarn, apparaît dépassée. Elle ne correspond plus à la réalité des déplacements.
En attendant, le trafic périphérique existant ainsi que l’arrêté du Conseil Général des Landes qui interdit des axes routiers aux plus de 7,5 t (axes Saugnac-et-Muret – Mont-de-Marsan – Hagetmau, Sore – Labrit – Mont-de-Marsan, ainsi que la D824 entre Mont-de-Marsan et Aire-sur-l’Adour) continueront de diriger les poids-lourds vers Sault-de-Navailles.

 (5) Urbanisme et mobilité :
« Qui programme les infrastructures fait la ville » indiquait Jean Poulit (ancien directeur de l’Équipement en Île-de-France).
L’urbaniste Jean-Pierre Orfeuil précise : «  En bref, les conditions générales de la mobilité déterminent largement les répartitions des hommes et des activités, ainsi que les mobilités effectives ».
Pour l’urbaniste Marc Wiel, les conditions de la mobilité dessinent les formes urbaines.
Dans « Construire la ville des courtes distances: utopie ou avenir? ».
Benjamin Taveau (Systra) résume que « le passage d’une mobilité modérée, contrainte et plus ou moins collective à une mobilité accrue, étendue et individuelle a bouleversé le développement et la forme des villes ».
Ces prises de conscience de l’effet de  la mobilité sur  l’urbanisme conduisent à une remise en cause des formes d’aménagement des territoires.         

 (6) La zone d’activité au départ du barreau Centre, côté route de Pau :
La zone Commerciale « Intermarché » accessible depuis la route de Pau via le rond-point d’Espagne s’est étalée de part et d’autre du début du tracé du barreau Centre.
Elle mobilise deux ronds-points supplémentaires.   

 

 

Rocade Orthez image composée

Cette zone commerciale est ainsi présentée par la SARL ARCHITECTES ASSOCIÉS SARL de Suresnes :    « ORTHEZ (64) – Parc commercial – 2007 : Aménagement d’un parc commercial de 16 ha à partir de la requalification d’un centre commercial existant INTERMARCHE et la création de 22000 m2 HO de commerces, activité et hôtel. Urbanisme d’entrée de ville inscrit dans le paysage. Conception commerciale de type  « Retail parc »  » :

Rocade image 8

Les Schémas du projet d’extension du centre commercial Intermarché et de la zone des Soarns n’a rien un « retail parc » (et encore moins un « retailtainment parc »).
A noter qu’avec la mise en service du barreau Centre, la voie traversant la zone Intermarché recevrait, en plus du trafic de chalandise, la majorité du trafic de l’avenue Charles de Gaulle. Cette voie se retrouverait parmi les plus chargées d’Orthez.
A terme il faudra dévier l’accès au barreau Centre par le rond-point d’Espagne.

 Pour que ce parc commercial soit un véritable « retail park », il faudrait que le barreau Centre ne le traverse pas, voire ne soit pas construit. Il faudrait également que les aires des différents espaces commerciaux soient unifiées, les parkings mutualisés et les modes de circulation à l’intérieur de cet espace remodelés.

A noter que l’’aménagement de cette zone sur le tracé projeté du barreau Centre n’aurait pas soulevé d’interrogations notables à Orthez. Il semblerait toutefois que M. Aguerre, ancien Conseiller Général de Saint-Palais, se serait étonné du mélange de la fonction déviation avec la fonction  commerciale lors du lancement du projet.

(7) La dynamique des aménagements à Orthez. Un exemple de continuité républicaine :
Tous les aménagements définis ou réalisés depuis les années 70 ont contribué à accroître le trafic en périphérie. Ils n’ont fait qu’entériner la prééminence du transport automobile.

– La mandature de M. Destandau (1977-1989)  a vu l’ouverture de l’avenue du général de Gaulle.  Elle constituait déjà une voie de contournement.  Elle est maintenant gainée par une zone pavillonnaire ainsi que des immeubles à loyers aidés, évidemment situés aux endroits les plus exposés au trafic. A noter que son prolongement vers la gare n’avait  pas été envisagé.
L’avenue Adrien Planté (portion  de la route de Pau entre le bas de l’avenue du général de Gaulle et le rond-point d’Espagne) a connu les premières relocalisations d’activités en périphérie. Le trafic automobile sur cette avenue est maintenant  le plus important de la ville.
– La mandature de M. Ricarrère (1989-2001) a vu la création du Pont de l’Europe et du rond-point d’Espagne ainsi que du rond-point François Mitterrand. L’installation d’activités a continué à accompagner ces aménagements.
– La mandature de M. Issartel (2001-2008) a vu le lancement de la zone commerciale des Soarns (Intermarché) et l’anticipation du barreau Centre depuis le rond-point de l’Espagne.
– La mandature de M. Molères (2008-2014) a vu l’aménagement de ronds-points en lisière du Centre-Ville (routes de Bayonne, Oloron, et Mont-de-Marsan), la poursuite de l’aménagement de la zone Intermarché et de l’anticipation du barreau Centre ainsi que la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) du projet de barreau Centre.      

A noter que, sous toutes ces mandatures, l’isolement de la gare s’est trouvé renforcé.
Seule l’arrivée du TGV a rappelé l’existence de la gare ainsi que son importance.
Le prolongement vers la gare de l’avenue du Général de Gaulle ne vient d’être envisagé que tout récemment.
Mais la gare n’a surtout pas été envisagée comme polarité élémentaire d’un axe principal reliant les autres centralités (cœur marchand, Lycée par exemple) ; axe qui aurait été apte à renforcer les différentes fonctions de centralités du Centre-Ville.Plan 2 orth

Orthez gare Orthez ou est centre

Ainsi l’hôpital a traversé la rue du moulin qui mène à la gare, sur un pont couvert qui constitue une coupure. Le parc de l’ancien couvent des Visitandines a été  construit en cul-de-sac, ouvert vers la ville et fermé vers la gare. Enfin la maison des solidarités est venue renforcer cette fermeture en cul-de-sac. Dernièrement, le nouveau cinéma a été positionné à l’écart des centralités existantes.

Les aménagements de l’ancien parc des visitandines ainsi que de l’hôpital, vus depuis le Centre-Ville (vue 1) et depuis la gare (vue 2).       ©Google.

Où est la continuité urbaine ?

La poursuite d’un urbanisme de voirie et de géométrie s’est confondue avec la continuité républicaine.
Certes, cela n’est pas propre à Orthez. Mais lorsque des mutations commencent à se dessiner, les élus se devraient de les prendre en compte au-delà de manifestations inévitables du « syndrome du pont de la rivière Kwaï » et d’arrières pensées politiciennes.

 

(8) Pérennisation de la fonction transit d’une rocade.
Non seulement une ouverture du barreau Centre contribuerait peu à la diminution du trafic en Centre-Ville, notamment Poids-Lourds, mais en plus elle continuerait à allonger le circuit de chalandise, à accroître mécaniquement le trafic, à centrifuger le Centre-Ville, à disperser les ménages et les activités ainsi qu’à générer des points de congestion bien avant l’achèvement de la rocade.

Pour pérenniser la fonction transit  d’une rocade (façon « parkway » par exemple) mieux vaudrait maintenir l’essentiel du trafic de chalandise dans des zones d’activités. Pour cea, il faudrait qu’elles soient  limitées en nombre mais extensibles en surface (façon « retail park » par exemple).
Certes les documents d’urbanisme en tiennent compte mais de manière facilement contournable. Ainsi il aurait été préférable que la zone commerciale des Soarns, destinée à recevoir du public en grand  nombre, ne soit pas traversée mais soit bordée par l’embryon du barreau Centre  afin d’éviter les va-et-vient entre les deux côtés de la zone commerciale.

 

Cher bébé

bebeLe cas de la maternité d’Orthez qui fait la une des médias locaux est assez caractéristique du mal français, avec bien sûr les voyages touristiques du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques…

Voilà donc une épreuve de force qui dure depuis plusieurs mois entre des usagers soutenus par les élus locaux et l’administration pour décider de la fermeture de la maternité d’Orthez. Pourtant le problème est d’une simplicité affligeante. Tout le monde sait que la France est en faillite et que des économies drastiques s’imposent, à commencer par les dépenses de santé inutiles ou de confort. Et voilà une maternité qui veut rester ouverte alors qu’elle réalise seulement un accouchement par jour. En face de cette réalisation, une équipe dédiée à ce nouveau-né qui comprend une quarantaine de personnes :

« Le personnel de la maternité compte une quarantaine de membres, dont 14 sages-femmes, des infirmières (dont une puéricultrice), des aides-soignantes, des auxiliaires de puériculture… Les sages-femmes travaillent par tranche de 12 heures, de 8h à 20h le jour, de 20h à 8h la nuit. Cette équipe est formée aux différentes positions d’accouchement et à l’allaitement maternel. Ici, on laisse le choix à la femme de son accouchement. » (La République du 11/09/20147)

Il est regrettable qu’une fois de plus quand un journaliste écrit sur un tel sujet il ne pose pas la question qui fâche : combien ça coûte ?

Que l’accouchement des économies est difficile en France…

– par Daniel Sango

CDAPP – Jean-Paul Brin, Marc Cabane : Des élus pas si communautaires que cela !

Capture d’écran 2014-07-10 à 15.38.30La commission départementale d’aménagement commercial a donné un avis négatif au projet de neuf salles de cinéma que CGR voulait installer dans le local de l’ancienne patinoire de Quartier Libre à Lescar. On y attendait jusqu’à 450.000 spectateurs à l’année.

La commission était composée de 5 élus*, dont Jean-Paul Brin et Marc Cabane, deux adjoints de François Bayrou à la mairie de Pau. Tous deux, aussi élus communautaires, se sont donc opposés à un projet qui semblait pourtant fort logique.

La galerie Quartier Libre bénéficie d’une attractivité qui va bien au-delà des villes les plus proches, Lescar, Lons et Billère (36.000 habitants à elles trois) pour attirer aussi les chalands de la Communauté de Communes de Lacq-Orthez** (51.836 ha) et du sud des Landes (29.797 habitants **). Pour autant, son offre est fragile comme pour l’ensemble du commerce sur l’agglomération, menacé par la baisse du pouvoir d’achat, la concurrence toujours plus grande d’internet et celle de la dynamique commerciale de la Côte Basque.

L’agglomération paloise a quatre pôles commerciaux principaux : le centre-ville et les zones développées autour d’Auchan, Leclerc et Carrefour-Quartier-Libre. Tous les moyens doivent être trouvés pour les valoriser, sans les « cannibaliser » les unes, les autres, tout en poursuivant l’objectif global d’augmenter l’attractivité de l’ensemble de l’Agglomération paloise dans le Sud-Aquitaine.

Car l’objectif des élus communautaires, comme Jean-Paul Brin et Marc Cabane, devrait bien être là : augmenter l’attractivité de l’ensemble de l’Agglo dans le Sud-Aquitaine. Cela devrait aussi être l’objectif de François Bayrou, Président de l’Agglomération dont on peut craindre une vision uniquement palo-paloise du fonctionnement de l’Agglomération. D’ailleurs, on ne peut pas imaginer un instant le « non » de Messieurs Brin et Cabane sans que François Bayrou n’ait lui même « suggéré » la décision.

Deux aspects supplémentaires jouent aussi en faveur du projet :
– Tout d’abord, utiliser un local existant évite de créer une énième « boîte à savon » alors qu’il y a tant et tant de locaux disponibles sur l’agglomération.
– Ensuite et surtout, le gestionnaire du nouveau cinéma aurait été le groupe CGR qui exploite déjà le Méga CGR proche du Leclerc et le cinéma Saint Louis. On ne pouvait donc reprocher au projet de créer une concurrence insupportable aux cinémas déjà existants puisque c’est CGR lui-même qui était prêt à investir à Quartier Libre ! Le « business plan » devait être bon pour le professionnel… Il ne l’est pas pour les politiques.

Les élus Jean-Paul Brin et Marc Cabane ont raté une occasion de renforcer l’attractivité de la « façade ouest » de l’Agglomération. Une décision dommageable pour toute l’agglomération.

– par Bernard Boutin

PS : côté cinéma : Reste le Méliès, à la programmation si « particulière », qu’on voit mal comment ce nouveau CGR pourrait le concurrencer.

* Source : http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2014/07/08/,1201091.php
** http://fr.wikipedia.org/wiki/Communauté_de_communes_de_Lacq-Orthez
** http://fr.wikipedia.org/wiki/Intercommunalités_des_Landes : CC de Pouillon + CC des Lys + CC d’Hagetmau + CC de Tursan)