Sisyphe ou Don Juan « de cap tà l’immortèla »

sisyphusNadau donnera deux concerts aux Zénith de Pau ces 17 et 18 février. Le Zénith affiche complet, ce qui confirme la notoriété du groupe. Mais que signifie cette notoriété ?

J’habitais à Paris lorsque Nadau est passé à l’Olympia en 2010. J’avais déjà entendu et apprécié quelques chansons à la radio ou dans des férias du Sud-Ouest. L’occasion de ce concert à l’Olympia était bienvenue pour renouer avec la culture occitane, en supplément du rituel de la visite du salon de l’agriculture.

Quelques jours avant le concert, je suis donc allé au guichet de l’Olympia pour réserver des places. Pas d’affiches dans le hall. Nadau était inconnu du guichetier que ce soit en prononçant à la béarnaise ou à la française. J’ai même persisté en cherchant sur Internet. En vain. Je ne voulais sans doute pas admettre qu’il s’agissait d’une manifestation organisée par une agence événementielle.

Quelques mois plus tard j’ai relevé, sans m’en étonner outre mesure, cet écrit de René Ricarrère quelque peu emphatique : « Nadau à Paris, l’Occitanie à Paris, c’est la France qui accepte d’écouter –oh, un jour par-ci, par là !- l’un de ses cœurs battants, pour elle —» (*). Peut-être que cet événement avait été préalablement présenté chez « Drucker » ou plus vraisemblablement chez « Jean-Pierre Pernaut ».

Nadau à Paris, c’est certainement une performance et cela a sûrement du sens. Mais c’est aussi un entre soi occitan festif transporté à Paris.

J’ai quand même fini par assister à un concert de Nadau à Arzacq lors d’un séjour au pays. Au début du concert j’ai ressenti beaucoup d’émotion mais, au fur et à mesure des chansons et des commentaires introductifs de Nadau, j’ai ressenti un fond culturel qui tourbillonne de l’anarchisme au scepticisme avec un public en parfaite communion d’idées. Cette communion me semble être en phase avec les tendances majeures qui traversent notre société désenchantée (des-encantada).

En fait les chansons de Nadau racontent nos vies de gens ordinaires avec ses combats du quotidien qui côtoient l’absurde. Mais nous sensibilisent-elles à la complexité du monde actuel  et aux conséquences de nos modes d’habiter ? Enchantent-elles ou désenchantent-elles notre avenir ?

Larouture

Crédit photo : Sisyphus_by_von_Stuck.jpg
(*): Citation de R. Ricarrère tirée de « J’habite près de la voie ferrée » ; d’Orthez et d’Oc ; 2011 (page 80), remise dans son contexte :
« L’un des cœurs battants de la France
Nadau à Paris, l’Occitanie à Paris, c’est la France qui accepte d’écouter –oh, un jour par-ci, par là !- l’un de ses cœurs battants, pour elle oui pour elle ! Non contre elle, comme voudraient le dire encore les biens pensants du centralisme bonapartiste. C’est dire si je suis avec attention, passion et intérêt, le dépôt d’une proposition de loi d’origine parlementaire, en faveur de nos langues régionales. C’est un pas formidable ! La Charte et le texte que la commission nationale (que j’ai présidée dix ans à l’A.R.F., l’Association des Régions de France, à Paris) a élaborés et présentés à Caen en Normandie, en 2008, me semblent bien pris en compte. Je vais suivre cela de près… »

L’élevage industriel, une nouvelle source d’énergie renouvelable !

imageEntre les particules fines devenues chroniques, l’élection américaine, les primaires de la gauche…, quelques jours ont été réservés, par les médias, aux conséquences dramatiques de l’élevage industriel dans l’activité régionale entre Garonne et Pyrénées. 

C’était, jusqu’à présent une forme d’élevage «moderne», rentable, destiné à augmenter la production de viande ou de dérivés comme le foie gras ; pour cela, on densifie les animaux sur l’exploitation en s’affranchissant plus ou moins fortement du milieu environnant (confinement).

En ce moment, une panne intervient dans le cycle de production avec le virus H5N8, elle sème la panique dans le monde des «anatidaephiles» (néologisme proposé !).

Heureusement, comme l’avait prédit Anaxagore :« Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau ».

La machine animale reste quand même rentable, si les uns sont en grosse difficulté, d’autres en profitent, ce n’est pas perdu pour tout le monde.

Cette méthode montre que le besoin impérieux de croissance ne se préoccupe pas des retombées négatives possibles, alors que l’application des connaissances scientifiques permettrait de les éviter. Toute une filière est ainsi sinistrée du fait d’un management incohérent de syndicats majoritaires et de grosses structures agroalimentaires. Le résultat d’une telle aberration est un désespoir des éleveurs et une demande d’indemnisation par l’État que, dans l’ensemble, les adhérents de ces syndicats critiquent en permanence.

En ce qui concerne la production de viande, chez le poulet, le porc ou les bovins, si l’élevage industriel produit de la matière «mangeable», en quantité et rapidement, elle est un non sens qualitatif.
– La qualité gustative est médiocre et la perception organoleptique est celle d’une chair molle, flasque, sans goût, car pas assez mature. La quantité d’eau rejetée dans la poêle par une escalope de veau non labellisée est impressionnante !
– Le stress permanent au cours de l’élevage et de l’abattage est tel que cela retentit aussi sur la qualité de la viande.
– La concentration en nombre sur des volumes restreints, souvent confinés, est générateur de contamination rapide de maladies d’où les traitements vétérinaires.
En ce qui concerne la production du foie gras, objet des problèmes actuels :
– La sélection génétique, pour le vite et beaucoup, implique un «tous identiques» au sytème immunitaire affaibli donc une sensibilité très grande aux maladies.
– La sélection des spécificités fait que l’élevage n’est plus suivi par le même responsable, il y a des déplacements dans le temps et l’espace, de masse d’animaux au cours desquels les contaminations sont multipliées.

«Les grosses coopératives ont taylorisé la production de canards ; le canard au cours de sa vie, trimballé en camion d’un site spécialisé à un autre ce qui augmente à chaque fois le risque de propagation du virus. Le palmipède naît dans un accouvoir géant. Les deux plus gros accouveurs en France produisent à eux seuls 8 millions de canards par an ! Le tout sous la férule du groupe Maïsadour (8000 agriculteurs et près de 1,5 milliard de chiffre d’affaires). Après avoir quitté l’accouvoir il reprend la route pour aller séjourner environ 13 semaines dans un élevage de prégavage où il va se retrouver en compagnie de plusieurs milliers d’autres palmipèdes. Puis il est de nouveau transbahuté vers un atelier d’engraissement où il sera nourri 5 ou 6 fois par jour avec des rations hyperénergétiques.» Canard enchaîné du 11 janvier 2017.

Résultat : 1 million de canards abattus en France, même ceux qui ne sont pas malades, et ce n’est pas fini, même si on n’en parle plus ; quel gaspillage, quelle perte pécuniaire, quel désastre social ! Voilà l’avantage de l’élevage industriel ! Les petits producteurs, ceux qui font de l’élevage traditionnel bien plus sécurisé car sans transport, du jeune caneton au foie gras, en subissent aussi les conséquences.

Les oiseaux migrateurs ont bon dos, ils sont plus contaminés que contaminants !

Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres. Grâce à la grippe aviaire rien ne se perd, c’est le recyclage productif « made in France». Je vous invite à lire le petit article paru dans le dernier Canard :

Conflit de canard : «Mettez du canard dans votre moteur»
«200 tonnes de canards chaque jour sont traitées par l’usine Atemax. A la sortie la pâte est récupérée donnant de la graisse liquide et de la farine protéinée qui va être utilisée comme combustible par les cimentiers ou fabricants d’électricité verte (!). La graisse liquide est vendue au prix du fioul lourd pour faire tourner les chaufferies collectives ou vendue environ 550 euros la tonne.»

La grippe aviaire, une pathologie au service du développement durable !

Que le sort de tous ces cadavres soit un réel problème, c’est un fait, mais cette hécatombe insupportable est-elle incontournable ? Cette pathologie est-elle seulement le fruit du hasard des migrations et des mutations du virus contre lequel on ne peut agir qu’a posteriori ?

Non, le principe de précaution, vivement combattu car il est une entrave à la liberté de produire, pourrait en grande partie l’éviter.

Le hasard n’existe pas, c’est la méconnaissance ou la volonté de méconnaissance qui existe.

La promiscuité et la densité de milliers de bêtes semblables dans un espace clos, la sélection de variétés plus rentables et non plus résistantes, les manipulations et les nombreux transports…, toutes ces actions favorisent les mutations et le renforcement pathogène du virus, la transmission rapide à tous les individus identiques affaiblis du fait d’un système immunitaire déficient. De plus, le virus est plus résistant qu’on l’imagine et les conditions d’hygiène dans les manipulations sont très insuffisantes ; d’après le Pr. Patrick Berche, Hôpital Necker-Enfant, Paris, la persistance du virus influenza dans l’environnement est de 30 jours à 4°C dans les excréments; 3 mois dans le fumier au froid. La contamination par les fèces dans les élevages, la manutention et le transport sont sous-estimés ; 100 à 300 virus est la dose infectante or la dose émise par ml est estimée entre 10 puissance 3 à 7. Comment faire disparaître et traiter entièrement des tonnes de lisier sans contamination, comment transporter en camion des canards à gaver sans laisser derrière du lisier se répandre sur la route ??

Réfléchir avant d’agir, c’est trop demander à bien des industriels de l’aviculture !

Georges Vallet

crédit photos : francebleu.fr

Arrivée de la LGV à Bordeaux : Le point de vue de Béarn Adour Pyrénées

Capture d’écran 2016-04-21 à 17.57.12BAP prend acte du temps moyen et des fréquences de desserte du Béarn par TGV, annoncés à compter de l’été 2017. Elle constate que ce temps qui a augmenté ces dernières années va enfin repartir à la baisse. Elle remarque cependant qu’il faudra encore 2 h 15 (moyenne inférieure à 110 km/h) au minimum pour effectuer les 232 km de Pau à Bordeaux, alors qu’il n’en faudra que 2 h 05 ( moyenne 281 km/h) pour les 585 km de Bordeaux à Paris, laissant le Béarn dans son état d’enclavement historique et inadmissible.

Ce piètre résultat vient essentiellement, selon nous, du manque d’unité des Béarnais ; l’union surprise de septembre 2006 n’a duré que deux heures et n’a pu être relayée par une sphère politique parlant assez fort et d’une seule voix. D’autant que les Bigourdans sont les grands oubliés, tout focalisés qu’ils sont sur leur aéroport.

BAP déplore également que Tarbes et  Pau doivent se contenter de 4 allers retours seulement, alors que la côte basque en bénéficie de 6, au moment où ce nombre explose pour Bordeaux ? Rien dans l’analyse des trafics existants ne le justifie.

N’est-il pas encore possible d’ obtenir que, sur les 18,5 trajets de Bordeaux à Paris, 2 supplémentaires desservent Pau pour au moins rétablir l’équilibre du territoire. Mobilisons-nous par tous les moyens sur cet objectif.

Et continuons aussi à nous battre pour que le GPSO voie le jour et qu’après la réalisation de la branche Mont-de- Marsan-Dax, le barreau Mont-de-Marsan Pau soit construit afin que le temps de trajet de Paris à Pau et Orthez soit inférieur ou égal à 3 heures, ou proche de 3 heures, seule façon d’assurer l’avenir à long terme de l’économie béarnaise et donc le niveau de vie et d’emploi des Béarnais.

Je pense, et ce n’est pas trop tard même si beaucoup de temps a été perdu, que le moment est venu de reconstituer l’union sacrée qui, en d’autres temps pas si anciens, a permis d’obtenir la réalisation du tunnel du Somport puis de l’autoroute Pau-Langon.

– par Pierre Saubot
Président de BAP

LGV, Bordeaux terminus !

LGV Sud atlantiqueLa commission d’enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, vers l’Espagne, a rendu un avis défavorable sur la déclaration d’utilité publique de ces projets. Ce projet concerne également le Béarn et sa liaison ferroviaire Pau-Bordeaux.
Pour l’instant c’est un avis… mais de poids surtout lorsque les finances de la France sont plus que serrées.

Mais peut-on laisser écrire à la commission,  qu’elle «  ne pense pas que l’on gagne des millions d’heures à coup de minutes de trajet » ?

Peut-être, mais ce qui est vrai pour le Sud-Ouest Pyrénéen est vrai pour toute la France et, a fortiori, pour toute l’Europe. Question de densité de population me direz-vous ? Mais le déséquilibre des moyens de communication entre le nord de l’Europe et le sud accentuera l’exode des populations vers le nord de l’Europe. Nous entrons dans un cercle vicieux…

Alors si nous admettons que l’on ne gagne pas des millions d’heures à coup de minutes de trajet, il nous faut stopper la construction des LGV en Europe. Et surtout celle des supers TGV qui cherchent à rouler plus vite que ne volent les avions.

Mais dans une France où les infrastructures routières et ferroviaires restent fondées de facto, sur le centralisme parisien, la liaison entre le Sud-Ouest et le Sud-Est de la France est toujours aussi lente et difficile. Comment les commissions d’Experts justifient-elles cette flagrante inégalité ? L’égalité des citoyens français n’existera bientôt qu’en matière fiscale !

Vous trouverez ci-dessous, un communiqué de Béarn, Adour, Pyrénées, qui nous interroge sur les inégalités infrastructurelles actuelles et surtout futures de la France. Lisez-le et…..

Pau, mardi 7 avril 2015.

Où sont la justice et l’égalité des territoires ?

Depuis Henri IV et surtout depuis la Révolution Française, toutes les grandes infrastructures nationales ont été financées par l’impôt ou nationalisées. Le coût a donc été réparti de façon équitable à terme sur l’ensemble des contribuables.

Les routes nationales, les autoroutes, les voies de chemin de fer, les LGV ont permis le désenclavement des régions françaises, le rapprochement des cerveaux et donc la création de richesses et d’emplois.
Ce fut le cas récemment des LGV Lille-Paris-Lyon-Marseille, puis Paris-Tours.

La LGV Tours-Bordeaux n’est plus financée de façon équitable.

Et maintenant on nous refuse la Ligne à Grande Vitesse de Bordeaux à Dax et de Bordeaux à Toulouse. On veut nous faire croire qu’il faut laisser la région Aquitaine et la région Midi-Pyrénées en dehors de ce champs de modernisation et créer un no man’s land dans le Sud-Ouest entre la France et l’Espagne.

C’est un scandale (sic).

D’autant que dans le domaine autoroutier, l’A65 presque entièrement financée par le privé, avec un surcoût environnemental exorbitant, a un tarif en conséquence alors que d’autres régions ont des autoroutes gratuites ; connaît-on la notion de péréquation dans un Etat qui parle d’égalité matin, midi et soir ?

En d’autres temps, cette injustice flagrante aurait déclenché une révolte régionale, voire une révolution nationale.

Que se passe-t-il ?

La France a-t-elle perdu son âme ?

Le Sud-Ouest est-il anesthésié ?

J’en appelle aux mânes de Montaigne, d’Henri IV et de Montesquieu pour nous réveiller.

Pierre SAUBOT, Président de BAP

Donnez votre avis…

– Par Hélène LAFON
Le 12 avril 2015

Crédit photos :La Michaudière , La ferme du cheval de trait  (http://www.chevaldetrait.com/groupe/)

Transparence : Brouillard sur les PA, les Landes au soleil

CG40   Alternatives Pyrénées a lancé des actions pour obtenir plus facilement des informations sur le fonctionnement des collectivités territoriales et leur budget, en particulier la ville de Pau, l’Agglomération et le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques : « Transparence et Conseil Départemental »

   On ne sait pourquoi, notre région est soumise a un brouillard intense et continu.
Où en sommes nous?

Concernant la ville de Pau, on partait de rien, et après plusieurs relances on peut maintenant trouver le Budget primitif 2015 et ses annexes. Par contre ce qui est appelé Compte Administratif 2013, et qui est un document très important puisqu’il donne la totalité des réalisations, est en fait les délibérations, documents qui ne donnent aucune information détaillée. Dans la rubrique budget 2014, pas de budget primitif et curieusement à nouveau le Compte Administratif 2013 qui n’en est pas un !

Combien de fois faudra t il écrire à F. Bayrou ? Un accouchement aux forceps, mais pourquoi donc est-il si difficile d’obtenir ces documents auquel le citoyen a droit ? Incompétence ou volonté de cacher?

Concernant l’agglomération Pau Pyrénées, les budgets 2014 et 2015 ont été mis en ligne, ainsi que le compte administratif 2013. Ouf !

On trouve aussi une vidéo de François Bayrou qui parle du budget… à sa manière, deux chiffres en 8 minutes c’est du Bayrou, d’autant qu’il parle là principalement du budget de la ville de Pau et peu de la CDAPP. Mais il invite le lecteur a regarder les chiffres dans les documents en ligne. Indispensable.

Une remarque pratique, on ne sait pourquoi les personnes qui mettent ces documents en ligne sur le site le font à partir de copies scannées . Normalement, ils n’ont pas été écrits à la plume d’oie et il paraît plus rapide de donner la version électronique..

Allez, encore un effort et on pourra commencer a viser la moyenne !

Concernant le Conseil Général, consternation.

Une rubrique Budget sur réaliste, inconséquente. Comble d’irréalisme, certains Conseillers Généraux semblent très satisfaits de la situation actuelle, comme Mme Aragon :

« Pour consulter sur le site du CG64 les délibérations du conseil général depuis 2013 suivez ce lien : http://www.cg64.fr/les-pyrenees-atlantiques/le-departement/les-decisions-du-conseil-general.html

vous trouverez les délibérations et les annexes Pour les délibérations antérieures suivez ce lien : http://deliberations.cg64.fr/

idem. Le moteur de recherche vous permet de trouver les documents par ordre chronologiques ou thématiques (ex : budget primitif ) Ces documents ne sont pas « retraités », ce sont les documents sur lesquels travaillent et votent les élus. Ces documents sont dans la rubrique « les décisions du conseil général »  Je ne vois pas ce qu’on peut faire de plus sur le site, mais si vous avez des idées n’hésitez pas à me les communiquer.

Cordialement,   Marie-Christine Aragon Conseillère générale de Bayonne Est

 Il est vrai que ces liens mènent à toutes les délibérations dont la publication est obligatoire. Mais, ce qui devrait être le Compte Administratif 2013 n’est qu’un résumé, peut être suffisant pour les élus, mais en aucune manière le Compte Administratif complet. De même pour le Budget, même si le document est plus étoffé.

M Berdou lui va plus loin, il s’offusque un peu :

« Je suis très surpris de votre demande. S’agissant de documents publics ,vous avez accès sans aucun problème à eux et ceux de puis toujours (SIC)

Votre procès d’intention n’a aucunement lieu d’être. Les débats sont également publics. Rien avoir avec la « cagnotte » des députés qui grâce à la présidence d’Hollande est désormais disponible pour tout citoyen

Cordialement, André berdou »

Je pense que M. Berdou n’a pas lu complètement le courriel envoyé. Certes, les documents recherchés sont légalement accessibles au citoyen, mais il voulait sans doute dire : dans les bureaux du CG. Ce que l’on demande c’est qu’ils soient mis en ligne, ceci nous permettra peut être d’y trouver dans le Compte Administratif 2014 le détail de la mission en Argentine aux chutes d’Iguazu à laquelle M. Berdou participait. Evidemment AP serait très heureuse de pouvoir publier un résumé des résultats de cette mission d’un nombre important de Conseillers généraux, mais c’est une autre histoire…

Dans son mail, Mme Aragon ne voyait pas ce qui pouvait être fait pour améliorer le site dans ce domaine. Alors je puis lui faire quelques suggestions, valables aussi pour la ville de Pau et la CDA Pau Pyrénées.

Allez sur le site du Conseil Général des Landes, à la rubrique budget  www.landes.org/budget

Et là, vous saurez tout, tout, tout, sur les budgets :

Orientations budgétaires

Budget primitif M 51 avec présentation croisée par fonctions

Budgets précédents

Mais aussi tous les documents annexes et en prime, un superbe rapport financier et un rapport d’activité.

A la rubrique Rapport d’activité et financier vous trouverez les comptes administratifs complets M 51 (par exemple le Compte Administratif 2013 fait 605 pages et son annexe 547)

Les Landes, c’est bien XL comme le dit leur slogan.

Donc, une seule suggestion pour tous les strates du millefeuille des Pyrénées Atlantiques : copiez exactement ce que publie le Conseil Général des Landes !

Bon, si vous voulez voir cela de plus près, on ne s’offusquera pas si vous faites une mission de travail dans les Landes, cela sera plus supportable et bien plus utile que le voyage touristique en Argentine.

 

 par Daniel Sango

Enquête LGV – BAP d’accord avec le projet de GPSO

imgresUne délégation de l’association Béarn Adour Pyrénées conduite par son président Pierre Saubot s’est rendue cette  semaine à Mont-de-Marsan pour y faire connaître son point de vue  à la commission d’enquête relative au projet  de Ligne à Grande Vitesse entre Bordeaux et Dax.

Les dirigeants de BAP, estiment  que ce projet qui ne  traite pas de la desserte du Béarn et de la Bigorre, les concerne malgré tout fortement. Ils ont déposé  un argumentaire  favorable  au GPSO  et par extension à un indispensable  barreau direct reliant Mont-de-Marsan à Pau puis à Tarbes. Ils considèrent notamment que l’Aquitaine, dans sa partie sud  doit bénéficier d’une LGV   et cela dans la logique de l’égalité des territoires. Alors  que les collectivités territoriales de l’Aquitaine, ont été mises à contribution  pour  la réalisation de la ligne Tours-Bordeaux,  il est choquant de voir que  la plupart des autres régions de l’Hexagone n’ont pas eu besoin de financer les infrastructures dont elles sont dotées.

 En développant tous les aspects,  en particulier socio-économiques du projet, les dirigeants de BAP manifestent leur désaccord  avec les observations de la Cour des Comptes, laquelle  juge trop faible la rentabilité des LGV mais omet de dire  que le taux moyen  de rentabilité des TER et Intercités  est , en moyenne négatif à 60%.  En conclusion d’accord donc pour le GPSO dans sa totalité mais  qu’y soit bien précisé la possibilité  de réserver l’emprise  du raccordement permettant la réalisation d’un barreau direct Mont-de-Marsan-Pau.

Par Pierre Saubot

Plaidoyer pour une région au Sud de l’Ouest de la France

OssauAprès un premier commentaire sur le forum d’AltPy, il y a quelques semaines, Romains l’Ossalois réagit à l’article d’Emmanuel Pène, « Aberrations politiciennes en Béarn ». Le cri du cœur, d’un homme jeune, 28 ans… l’analyse plus que pertinente de la situation des pays du piémont pyrénéen. Un appel à la mobilisation citoyenne face à la mollesse et au renoncement de nos élus. A lire impérativement, à lire ci-dessous.

Je suis largement d’accord avec M Pène.
Une nouvelle carte des régions sera donc validée mardi. Les deux grands ensembles qui émergent ne font qu’étirer les actuelles régions d’Aquitaine vers le nord (et sacrément!) et Midi-Pyrénées vers l’est. Vu d’ici, l’analyse est simple: amplification de ce que lesdites régions produisent depuis leur création il y a 30 ans. La coupure en deux et la marginalisation géographique, politique et économique de notre pays.

Notre pays? Certains l’appellent géographiquement Pyrénées, Sud-Ouest, d’autres plus locaux Béarn, Pays Basque, Bigorre, Landes, Armagnac, Comminges… « 3B » (pays Basque-Béarn-Bigorre) pour un ancien député, Pays de l’Adour pour une Université, Pyrénées-Gascogne, Adour-Pyrénées… les noms officieux abondent quand on a disparu des cartes officielles.

Notre pays a pour colonne vertébrale un espace qui échappe largement à l’influence directe de Bordeaux et de Toulouse et qui se caractérise par/

– une fraternité de tous les domaines avec le Pays basque, la Navarre et l’Aragon, que de Toulouse et de Bordeaux on n’abordera jamais que comme un froid partenariat,
– une prégnance de langues et de pratiques qui n’ont pas grand chose à voir avec ce qu’ailleurs on ne sait nommer que folklore,
– un réseau polycentrique de villes petites et moyennes qui n’a pas les mêmes besoins ni le même fonctionnement qu’une métropole nombriliste et hypertrophiée par essence,
– une dynamique et des marqueurs culturels, économiques et identitaires suffisants pour être identifiés et appréciés de l’extérieur par des partenaires de premier plan,
– un point de vue différent sur les grands chantiers et besoins en infrastructures et investissements.

Incapables de s’entendre, les deux sœurs rivales de la Garonne ont élargi leur aire d’influence. Les nouvelles régions seront leurs bras tout musclés de compétences élargies et de recettes renouvelées.

En leur sein, les départements auront un dernier choix à faire, avant que de disparaître ou de végéter: exercer ou non un droit d’option vers une région voisine.
Pourrons-nous alors réunir notre cœur de pays ?

Je ne vois pas Toulouse lâcher le Gers, ni Bordeaux les Landes. Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées tenteront-elles un rapprochement? Qu’elles optent pour Toulouse ou Bordeaux, elles seront en bout de ligne hélas.
Nous aurions pu faire cause commune, plus d’un million d’habitants entre l’Adour et les Pyrénées, proposer une collectivité d’avant garde fusionnant les compétences des régions et des départements, former un pack cohérent mais solide pour peser dans les débats, disposer de la taille critique pour parler à nos voisins, tout en gardant une précieuse proximité, une efficacité au contact du terrain que nous allons perdre définitivement. De vraies économies, quoi.

La politique est-elle si bien captée par les partis nationaux et leurs états-majors contrôlent-ils si bien les choses, que les responsables de mon pays… n’ont rien pu faire?
N’est-ce pas grâce à une culture politique différente que la Corse ou les Outre-mers ont échappé à cette histoire de grandes régions?
Ou est-ce qu’à moins d’être sur une île, aucun projet régional n’est viable sans métropole en son centre?

Pourtant, avec les mêmes partis et des métropoles tout aussi excentrées que Toulouse et Bordeaux le sont pour les Basques et les Gascons, les Bretons ont fait entendre leur voix. Ils arracheront peut-être même Nantes aux Pays de Loire.
D’une taille comparable à la nôtre et dans une position frontalière similaire l’Alsace a failli maintenir son autonomie.
Alors que n’avons-nous réagi quand Poitou et Limousin parvenaient à réorienter complètement Bordeaux vers le Nord? Quand Toulouse et Montpellier parlent de rebaptiser leur région Languedoc, faut-il se réjouir que la Gascogne se réduise à un conseil général du Gers privé de la moitié de ses compétences?

Les débats ont eu lieu au Parlement. Qu’ont fait nos parlementaires? C’est-à-dire les députés et sénateurs PS que nous portons de plus en plus majoritairement à chaque élection? Rien ou presque si l’on compare au PS Breton. Des élus Modem-UDI ou Radicaux de gauche vinrent quelques tentatives: amendements, « sauvetage » des conseils généraux…

Si l’atonie de la société civile fut à la hauteur (si j’ose dire), je ne comprends que l’armada d’élus du parti qui gouverne n’ait rien pu faire. Avons-nous les plus mauvais de France? Voulaient-ils en fait aboutir au résultat actuel?

Noun i endeni arré…

– par Romain, Ossalois, 28 ans.

 

Crédit photo : Bernard Boutin

Le malotru

imageLe gros homme s’est assis à côté de moi dans la salle d’attente du 19h20 qui nous ramène à Pau. Chance, les pilotes de Hop sont de bons gars. Ils volent et les passagers se pressent sur les sièges alignés dans le hall , les uns le nez dans leur journal, les autres pianotant fiévreusement sur leur téléphone en silence, une manie désormais universelle. On entendrait les mouches voler. Le bonhomme se saisit de son portable. Pas un smartphone sophistiqué, non. Le truc de base. Et le voici qui appelle un de ses amis d’une voix forte. Pas gêné du tout par toutes ces oreilles qui se tendent et qui participent involontairement à la conversation.

 » Mais non, Michel, tu t’inquiètes pour rien. C’est organisé, je te dis. Mais non, je t’assure (rire étouffé et satisfait), tu n’es pas au courant mais je te le dis, ne t’inquiète pas… » Et je vous la fais courte. Puis l’homme interroge sa boîte vocale qui semble bien remplie. C’est une chance, nous n’en profitons pas mais il ponctue son écoute par de sonores et virils « Supprimer » qui poubellisent immédiatement les messages inutiles. Moderne et efficace. Un message l’arrête cependant et semble requérir une réaction plus urgente qui nécessite un ferme et technique « rappelez ». La machine obéit et la voici qui appelle Sud-Ouest. Un Monsieur X journaliste de son état.

 » Vous m’avez appelé, mais je ne vous connais pas. Vous êtes nouveau à Sud-Ouest ? Et que voulez vous savoir ? Vous enquêtez sur la réserve parlementaire ? Ah ? Et c’est important pour vous ça ? C’est du croustillant ? Et pourquoi moi ? Vous connaissez le nom de l’autre sénatrice ? Appelez-là, c’est ma collaboratrice. Vous n’ignorez pas, jeune homme, que nous sommes en guerre. Oui en guerre contre l’ Irak . Ca vous dit quelque chose au moins ? En ce moment vous parlez au Président de la commission Défense et Affaires Etrangères du Sénat voyez-vous… Alors ne mélangeons pas tous les sujets. Adressez-vous à la Présidence du Sénat. Ou bien à Emmanuelli tiens, pourquoi -pas tiens . Remarquez, je vous répondrai même si je n’y suis pas obligé, car je ne veux pas me fâcher avec Sud-Ouest, mais avouez que j’ai d’autres chats à fouetter etc…etc.. » S’en suit une discussion qui s’envenime, à voix de plus en plus forte et qui fait lever toutes les têtes dans la salle d’attente. Le bonhomme finit par raccrocher et marmonne in petto « Bande de fouille-m.. »

Et le voici qui appelle sa collègue sénatrice pour lui laisser un message sur son répondeur et la prévenir de la menace.  » Je viens de m’eng.. avec un petit journaliste qui enquête sur la réserve parlementaire. Tu te rends compte ? Comme si on n’avait pas d’autres chats à fouetter en ce moment ? Envoie le c.. »

Dans sa liste de personne à rappeler c’est au tour du Préfet. Qu’il obtient en 10 secondes et qui venait s’enquérir, si j’ai bien compris, des résultats du débat sur l’intervention armée en Irak qui se tenait dans les deux chambres, l’après-midi même. Une urgence pour le Préfet des Landes sans doute.

 » Oui, Monsieur, le Préfet, ça s’est très bien passé etc..etc.. ». Le ton cette fois se fait plus complaisant, plus enjoué, plus policé. Nous sommes entre personnes du même monde. « Non, lundi, je ne pourrai pas, il faut que je retourne au Sénat. Nous avons nos élections, comme vous le savez.. »

Nous n’aurons pas la suite de ces intéressantes conversations auxquelles ont participé les cent passagers qui attendaient le départ de leur avion, tandis que l’heure de l’embarquement y mettait enfin un terme. Mais les regards qu’ils s’adressaient entre eux et quelques sourcils interrogateurs en disaient long sur ce qu’il fallait penser du comportement d’un malotru.

Ce dernier a trouvé sa place au premier rang de la cabine, comme il sied à tous nos notables qui sont d’autant mieux traités qu’ils ne payent pas leur billet. A l’arrivée, sa belle C6 l’attendait garée en stationnement interdit. Là où normalement l’usager lambda se prend une cartouche en moins de 3 minutes s’il s’y risque.

Journée ordinaire d’un malotru qui a perdu le sens des réalités et celui du savoir-vivre que son ancienne profession d’instituteur aurait dû lui garantir. Que penser de quelqu’un qui considère son entourage comme assez transparent, sourd et aveugle pour qu’ aucune conversation téléphonique ne soit  trop privée en public ? Probablement qu’il ne voit ni n’entend plus personne depuis trop longtemps.

Je laisserai à chacun le soin de deviner son nom, ce n’est pas trop difficile. Vérification faite, il n’est pas concerné par les élections dimanche. Mais à quoi sert le Sénat au fait ?

Révolution numérique : Ce que les écolos – et la classe politique en général – n’ont pas vu venir…

covoiturage_illustr_copieDepuis des années, les « écolos » et autres défenseurs de mère-nature, nous disent de mettre au rencard nos voitures et d’aller à pied, en vélo ou en transport en commun. Pour leur faire plaisir, les Politiques piètonnisent les centres-villes sans prendre en compte que beaucoup de nos citoyens vivent éloignés de ceux-ci, ne sont pas adeptes du vélo ou ne sont pas desservis par les  « transports en commun ».

« Mettre la voiture au rencard » : il est vrai que pour transporter un être humain de 80 kilos, nous n’avons pas trouvé mieux que de faire des chars de 800 kilos. Pas très efficace en terme d’espace pris et de besoin énergétique pour une seule personne.

Mais voilà, le numérique bouscule tout et très rapidement. Les logiciels qui s’appellent : uber, lyft (lire à ce propos le sujet du Monde) ou encore BlaBlaCar vont permettre de mieux « remplir » les voitures. Conséquence immédiate : moins de voiture sur les routes, les autoroutes et les cœurs de villes. Baisser le trafic, augmenter le nombre de personnes transportées, le numérique le permet.

Ces logiciels font le pari que, dans leurs déplacements, les automobilistes ont tout intérêt à partager leur voiture pour rentrer dans leur frais. BlaBlaCar, success-story à la française, transporterait plus d’un million de passagers par mois en Europe, autant que les TGV de l’EuroStar. Un logiciel contre le « mammouth SNCF » !

Un million de passagers par mois, c’est un million de personnes en moins dans leur véhicule particulier mais aussi dans les trains, les bus ou les avions.

On imagine de suite que de nombreux intérêts, conservateurs et sectoriels, ne peuvent apprécier cette nouvelle concurrence. La SNCF, les sociétés autoroutières, les bus régionaux ne peuvent voir d’un bon œil la notion de « coefficient de remplissage » devenir un critère des propriétaires de véhicules particuliers !

Si BlaBlaCar est spécialisé dans le trafic de région à région, rien n’empêche, d’imaginer que demain, au moment où vous voulez aller en ville ou dans votre centre-commercial favori, vous consultiez votre écran d’ordinateur pour voir si tel ou tel voisin ne propose pas de faire « la course ensemble »… Dans un autre domaine : Quid de la dépose et de la ramasse des enfants à l’école ?

L’univers des possibles semble gigantesque. Comme il est évident, que tôt ou tard, le monopole du taxi, lui aussi conservateur et sectoriel, sera mis en brèche.

Dans cette conjoncture, le Politique saura t-il s’adapter et anticiper les changements à venir ? Il lui faudra multiplier les aires destinées au co-voiturage en créant de véritables espaces facilement accessibles, sécurisés et pourquoi pas offrant des services (connexion wifi notamment). Mais, en même temps, il lui faudra anticiper des baisses de trafic sur le rail (les RER régionaux) ou encore les bus que financent à perte les conseils régionaux : les fameux bus à 1 euro. Des transferts d’investissements sont à prévoir.

Ce retour en grâce d’une voiture, mieux utilisée, pragmatique, rentabilisée n’a pas fini de bousculer les mentalités (des écolos notamment) : Moins de voitures sur les routes et plus de monde dedans.

La France rebondira, le jour où nos Politiques, jamais préparés à la mondialisation, prendront la direction de la Silicon Valley pour y humer l’air du temps et préparer notre futur… Mais, à propos : do they speak english ?

– par Bernard Boutin

PS : Le 7 août, sur le site de BlaBlaCar, il y a 520 trajets Pau-Toulouse et 328 Pau-Bordeaux proposés. Ce n’est qu’un début !

BAP, une ambition pour le Béarn et les Pays de l’Adour !

379668_188725264619146_1032327406_nHier, 28 juin, vous avez pu lire dans la presse locale, un condensé de la lettre que l’association Béarn Adour Pyrénées* a adressé par courriel, à tous ses adhérents. Dans cette lettre, BAP fait le point sur ses combats et son action afin que les Pays de l’Adour soient dotés des infrastructures indispensables à son développement. Le sujet est d’importance et ce, que l’on soit pour ou contre. C’est pourquoi Alternatives Pyrénées a jugé indispensable de publier l’intégralité cette lettre.

Madame, Monsieur,

Béarn Adour Pyrénées lutte depuis 14 ans pour le désenclavement du Béarn par la réalisation d’infrastructures modernes et adaptées pour soutenir et amplifier le développement économique et l’emploi.

Pour BAP, rail et routes sont complémentaires. Rien ne sert d’opposer l’un à l’autre. Les évènements actuels démontrent que même la SNCF peut compter sur les  routes. Par contre, le rail, lui, ne peut remplacer les défaillances des routes.

BAP affirme un souci écologique adapté aux réalités. Pour une moindre production de CO2, il faut privilégier les distances les plus courtes, éviter les embouteillages artificiels et les trafics urbains inutiles, organiser la fluidité. C’est dans ces buts que BAP défend deux projets : l’échangeur de Berlanne et une route nouvelle Oloron Lescar.

Nous soutenons ceux qui veulent la réalisation du diffuseur de Berlanne sur la A64 au nord -est de Pau. Toutes les études montrent que c’est un investissement rentable pour toutes les composantes de l’agglomération paloise, à commencer par Pau, Morlaàs et Idron. Il ne faut pas attendre 2030 et les pseudo obligations contractuelles entre l’Etat et le concessionnaire. Dans un premier temps, BAP recommande un projet très économe, sans nouveau pont sur l’autoroute, avec un objectif de budget inférieur à 9 millions d’€. Il faut faire un tour de table entre le concessionnaire qui va encaisser plus de péages et qui peut donc en payer une partie, les communes voisines, le Conseil Général qui va voir diminuer le trafic sur la rocade nord de Pau plus tous ceux qui voudront bien mettre la main à la poche sous forme d’avance de trésorerie. C’est un chantier qui peut être très vite engagé.

Nous voulons sans délai la réalisation d’une route 2 fois 1 voie entre Oloron et le nœud autoroutier A64/A65 sur le tracé de la bande des 300 mètres réservée depuis longtemps. Le budget prévisible de cette liaison est inférieur à 200 millions d’€. La mise en concession du tunnel dit d’Arbus doit régler la partie principale du financement. Au moment où les taux d’intérêts sont très bas et les disponibilités monétaires abondantes, la mise en place d’un partenariat public-privé, pour le reste du projet, doit balayer le mauvais alibi  » Il n’y a plus d’argent ».

Notre association s’appelle Béarn Adour Pyrénées car elle estime indispensable d’intensifier les relations entre les deux versants des Pyrénées, Béarn, Bigorre, Aragon. Cela passe obligatoirement par des infrastructures dignes de cette ambition.

Pour cela, nous réclamons la réalisation des déviations des villes et  villages sur la RN 134 entre le nord d’Oloron et le Somport. Il faut changer de mode de pensée et arrêter de se faire peur en mentant. Un vrai mur de camions, c’est plus de 10.000 véhicules jour, pas 400 comme aujourd’hui. Les contraintes justifiées de sécurité dans le tunnel du Somport limitent le passage à moins de 1000 camions par jour. Quoiqu’on fasse, ce plafond sera atteint. La situation est déjà insupportable pour les habitants des villages traversés, pour les chauffeurs des entreprises françaises et espagnoles et pour l’économie locale. Il faut donc agir, fixer un calendrier réaliste, 3 ans, mobiliser les fonds nécessaires, en faisant appel à l’Europe puisqu’il s’agit d’une liaison transfrontalière. Il serait dommage d’en arriver à saisir la justice pour non-respect des traités signés.

De même, une liaison ferroviaire entre Pau et Saragosse doit être considérée dans son ensemble et rétablie dans le cadre d’un plan complet, concerté et cohérent dans une programmation sans faille. En attendant, en cette période de pénurie d’argent public, le Conseil Régional d’Aquitaine doit suspendre la dépense de 105 millions d’euros pour rouvrir une ligne ne dépassant pas Bedous. Son utilité, sans prolongement jusqu’à Huesca, est loin d’être évidente et il serait plus judicieux de reporter les sommes disponibles sur des projets améliorant la sécurité et l’emploi, dans un vrai respect de l’environnement.

Béarn Adour Pyrénées est attachée à la réalité historique et économique des pays de l’Adour. C’est pourquoi, nous soutenons un rapprochement Béarn-Bigorre avec ou sans la réforme territoriale en cours. Les pays de l’Adour, Pyrénées Atlantiques, Hautes Pyrénées, Landes et Gers, partagent des atouts communs : aéronautique, agroalimentaire, filière équine, forestière, tourisme et gastronomie. Un pôle métropolitain fort autour de la conurbation Lourdes-Pau-Tarbes renforcerait ce territoire intérieur face aux futures métropoles bordelaise et toulousaine. La deuxième ville d’Aquitaine et la deuxième ville de Midi-Pyrénées ne veulent pas rester en marge de leurs régions respectives avec le risque d’être marginalisées.

Le Grand Projet du Sud-Ouest de lignes TGV Bordeaux Toulouse et Bordeaux Dax aggrave notre enclavement, en nous plaçant en dehors des lignes grande vitesse européennes. Il faut exiger la tenue du débat public sur la desserte LGV Béarn-Bigorre, qui nous avait été promise, avant la fin de l’année 2014. La dépense, minime, de ce débat public avait été inscrite au budget du Conseil Régional d’Aquitaine en octobre 2012, dans le cadre d’un projet de convention entre toutes les collectivités concernées. Sur les trois tracés proposés, BAP soutient celui du barreau direct Mont de Marsan Pau Tarbes qui met Pau à moins d’une heure de Bordeaux, à 1 heure d’Agen et met Tarbes à un peu plus d’une heure quinze de Bordeaux.

Cette desserte conforterait la rentabilité de la ligne Pau Canfranc Saragosse et constituerait le maillon incontournable pour une Traversée Centrale des Pyrénées envisagée pour le long terme.

Mais, pour BAP, les infrastructures indispensables ne sont pas que ferroviaires et routières BAP souhaite que l’aéroport de Pau-Uzein atteigne le million de passagers sous 3 ans. La création d’un poste d’inspection frontalier( PIF) pour accueillir des chevaux est un moyen indirect, simple et pas cher d’amorcer la marche dans cette direction. L’allongement de la piste de 300 mètres sur des terrains déjà réservés à cet effet sera une deuxième étape. Tous les acteurs concernés doivent travailler ensemble à chiffrer et à trouver les moyens nécessaires à l’atteinte de cet objectif. Ainsi, l’aéroport de Pau s’imposera dans le Grand Sud-Ouest avec plus de touristes pour irriguer l’économie béarnaise et de résidents bénéficiant de plus nombreuses destinations touristiques au départ de Pau.

Enfin, nous voulons que Pau et la communauté d’agglomération redeviennent la base avancée de l’utilisation de la fibre optique et soit la plus attractive possible dans le domaine de l’Economie Numérique. Les investissements, pour leur plus grande partie, ont été fait, avec succès. Il faut terminer les chantiers, faire sauter les blocages administratifs et faire en sorte que les TPE, PME et ETI de la région s’approprient ce moyen moderne de développement et de création de valeur.

Pour faire passer tous ces messages, dans un contexte où l’ambition, le courage et la volonté de dire la vérité ne sont pas les vertus principales, pour préparer un avenir de plein emploi pour les générations futures, nous sommes persuadés qu’il faut envisager toutes les actions appropriées. Nous vous en reparlerons très vite.

L’association Béarn Adour Pyrénées**.

– par Hélène Lafon

* Pour contacter BAP :

– par courrier : ASSOCIATION BEARN ADOUR PYRENEES – C.C.I PAU BEARN – BP 128 –  64001 PAU  Cedex
– par courriel :bap@pau.cci.fr
– par téléphone : 05 59 82 56 40
– par fax : 05 59 82 51 27

** Pour mieux connaître l’association BAP et son action : http://bap-europe.typepad.com/