Ezkilaxoxo

Pardon aux bascophones de traduire ainsi Clochemerle. Nous sommes à mi-mandat de la dernière municipalité élue dans notre village de 4.000 habitants, et, comme chez nos grands cousins américains, il est temps d’établir un historique et un pré-bilan.

Notre maire est un médecin généraliste encore jamais impliqué dans la vie locale, dont c’est le premier mandat électif. Lors de la première réunion du nouveau conseil, est décidée une importante augmentation des indemnités des élus. Puis, peu de temps après, l’adjoint à l’urbanisme démissionne, sitôt remplacé par un urbaniste expert qui fait actuellement l’objet d’une enquête du parquet pour prise illégale d’intérêts dans la vente de terrains de sa belle famille rendus grandement constructibles.

Deux projets pharaoniques – à notre échelle – sont lancés, la construction d’une nouvelle école, et l’aménagement du centre bourg, de quoi faire exploser la dette de la commune.

Pour le premier, un terrain de centre ville a été réservé au PLU, estimé par les Domaines au prix du terrain agricole, et froidement exproprié au grand dam de la famille qui en réservait l’usage pour ses enfants.

Le second projet, établi sans analyse des flux d’automobiles qui nous envahissent périodiquement, impose un schéma irréaliste de circulation, fait l’objet d’une information publique du bout des lèvres, ne tient pas compte des critiques et observations les plus sensées, au point que, grande première, une association de défense s’est créée pour tenter d’infléchir les choix pris dans le secret des cabinets.

Dans le même temps, une alerte est donnée : un sentier d’accès à la Rhune est élargi à au moins 6 mètres, on y travaille au bulldozer de jour et de nuit, sans que l’on sache qui a ordonné de tels travaux. La municipalité ignore que le site est classé et dans la zone Natura 2000. Les amoureux de la montagne se mobilisent, le chantier est arrêté, la commission des sites, saisie, impose de ramener à une voie unique, de constituer des bas-côtés, organiser l’évacuation des eaux et replanter ce qui a été sauvagement arraché.

Apparaît soudain une passerelle sur un ruisseau affluent de la Nivelle. L’ouvrage en bois est massif, laid, posé de travers, inondable. Il se trouve malencontreusement à moins de 500m d’un pont moyenâgeux, dit « romain », classé, et l’architecte des bâtiments de France (ABF) n’a pas été consulté. Il ordonne donc l’arrêt des travaux, et nous en sommes là aujourd’hui. Personne n’a officiellement ordonné ces travaux….

Je cite en passant les 300 ou 400 logements sociaux qu’une loi parisienne contraint le village à construire – il y a 5 demandes en cours – , notant au passage que les terrains retenus pour cela appartiennent pour la plupart à des élus.

Et nous arrivons enfin au clocher. La grande manifestation culturelle de notre village est une exposition de photos en plein air. Ces photos grand format sont tirées sur des calicots accrochés ça et là par des ficelles. L’année dernière, un de ces calicots très grand format aux couleurs criardes a été accroché sur une face du clocher, sans demander ni l’avis de l’ABF – le monument est classé , ni l’avis du curé qui a l’exclusivité de l’usage du bâtiment. Cela a soulevé un tollé, toutes opinions et religions confondues, et les deux autorités concernées ont refusé de donner leur accord cette année. Et les organisateurs de se plaindre amèrement des calotins rétrogrades, et de s’interroger gravement : « peut on toucher aux symboles religieux au nom de la liberté de créer »(sic).

Ne croyez pas toutefois que tout soit tranquille du côté des collectivités de rang supérieur. Notre EPCI, plus grande communauté de communes de France avec environ 135 communes intégrées, lève, contre toutes promesses, une « taxe de transport » qui fait hurler les entreprises, mais est sans risques pour les ordonnateurs qui ne sont pas soumis au suffrage, mais cooptés.

De son côté, le département lance un grand projet d’aménagement de la Rhune. Il faut savoir que les somptueux bénéfices du petit train servent à éponger le déficit chronique des stations de sport d’hiver. A nouveau, les amoureux de la montagne sont mobilisés contre la surfréquentation que cela va induire, et le bétonnage du sommet déjà bien défiguré.

Et c’est ainsi que nous approchons de la trêve estivale pour mieux reprendre les affaires à la rentrée.

Signé : Berriemaile

« Vous lisez n’importe quoi ! » Un brin de sourire

Brin France 3 région   Le poste de Directeur des Halles continue d’agiter le microcosme politique palois. Il serait dommage qu’Alternatives Pyrénées n’y apporte pas un grain de sel supplémentaire d’autant que certains, on ne sait pourquoi, ne nous aiment pas.

« Bisque, bisque Basque » notre collègue rend compte de son interview constructif avec JP Brin dans son article : « Bayrou engage Sophie à l’insu de son plein gré »

Alternatives Pyrénées y est cité :

« – Alternatives Pyrénées semble penser que ce poste, avec la présence de Philippe Sinapian à la mairie, n’a pas de raison d’être.

– (Jean-Paul Brin monte dans les tours) Bien sûr, si vous lisez n’importe quoi ! (Merci pour les confrères !) C’est un équipement totalement nouveau où nous avons besoin des compétences de Sophie Borotra. L’appel à candidature s’est fait en dehors de nous. Ce sont les services qui ont voulu Sophie Borotra. François Bayrou n’a appris son recrutement qu’une fois qu’il a été effectué. »

Cette réponse ressemble à celle de Virenque pris à l’insu de son plein gré. Commentons la.

« Bien sûr, si vous lisez n’importe quoi !«  Là on est d’accord, lire Alternatives Pyrénées c’est perdre son temps, mais cela amuse certains de nos lecteurs…  vraiment monsieur Brin vous nous fendez le cœur !

 « C’est un équipement totalement nouveau » Une grave erreur de vocabulaire pas normale pour vous. C’est un équipement neuf, oui, mais pas nouveau. Les Halles sont inchangées mes grands parents qui y avaient leur magasin n’y seraient pas perdus.

 « où nous avons besoin des compétences de Sophie Borotra. » Double affirmation. Pour les compétences de Sophie on vous laisse juge mais sur la Côte Basque certains ont l’air d’avoir un avis contraire (et elle est loin du bac + 5 demandé…). Par contre concernant le besoin, là ce n’est pas défendable. Relisez mon article  » Directeur des Halles de Pau un poste injustifié » et apportez donc point par point des arguments contraires.

 « L’appel à candidature s’est fait en dehors de nous. » Nous n’en doutons pas une seconde. Alors pour montrer le côté équitable de ce recrutement donnez nous les CV détaillés des 40 candidats qui auraient déposé un dossier, les noms des membres du jury…etc. Soyez complètement transparent sur cette affaire.

 Quand à la dernière affirmation :

« François Bayrou n’a appris son recrutement qu’une fois qu’il a été effectué. »

Un brin de sourire

 Daniel Sango

Crédit photo: France 3 Région

Directeur des Halles de Pau : un poste injustifié.

 

Bayrou l'internaute    Dans notre précédent article « Sophie Borotra, un scandale aux halles de Pau ? «  nous avons fait le point sur cette affaire dont un volet antérieur se poursuit au tribunal de Pau. Mais il faut se poser une question fondamentale : ce poste nouveau est-il réellement justifié ?

Dans cette affaire plane un doute sur le rôle de François Bayrou, a t-il favorisé la fille de son ami pour lui fournir un emploi ? A ce jour rien ne prouve que celui qui veut moraliser la politique soit coupable. Pas plus que les emplois fictifs du MoDem le soient.

En attendant que les choses se clarifient on peut tout de même s’interroger sur les faits et la création de ce poste de Directeur des Halles. De quoi s’agit-il ? Des réponses nous sont fournies par l’appel à candidature.

« Missions :

Au sein de la Direction de l’Attractivité et du Développement économique, le Directeur des Halles sera chargé de gérer les relations avec les commerçants et d’assurer la commercialisation des étals. 

Il sera garant du bon fonctionnement technique du bâtiment, il pilotera et mettra en œuvre toutes actions visant à générer du trafic clients dans les halles.

Il définira et exécutera le budget de fonctionnement et d’investissement. »

Quant on regarde ces missions, on ne peut qu’être abasourdi. La commercialisation des étals : c’est fait, la relation avec les commerçants, c’est fait. Gérer les budgets, vu que l’investissement est fait, il s’agit de gérer les loyers : enfantin. Actions visant à générer du trafic client, c’est surtout le job des commerçants.

Ce job ticket est vide ! Ce poste ne sert à rien !

Alors on essaye de faire du remplissage en listant un grand nombre d’activités plus dérisoires les unes que les autres. J’ai une pensée pour le rédacteur de ce paragraphe qui a dû aller puiser au fin fond de ses circonvolutions cérébrales pour sortir un tel « florilège » de banalités.

« Activités :

– suivre la bonne exécution des conventions d’occupation du domaine public
– organiser des réunions avec les commerçants et étaliers
– anticiper l’évolution de l’occupation des étals et suivre le plan de marche des halles
– prospecter de nouveaux concepts

– établir les contrats avec les prestataires de service (sécurité, maintenance, entretien, assurance, tri des déchets, communication,….)
– suivre la bonne exécution des contrats
– définir un plan d’investissement en lien avec le service constructions publiques

– définir un plan de communication et plan markéting
– définir et mettre en œuvre un programme d’animations commerciales
– développer des actions complémentaires (privatisation des halles, repas,….)

– définir et exécuter le budget de fonctionnement et d’investissement des halles »

Rien de neuf si ce n’est une dilution des missions, dont certaines folkloriques, et surtout pour la majorité des tâches qui existaient déjà et étaient effectuées par les fonctionnaires en place. Mais ce qui est époustouflant c’est la qualification demandée pour ces missions très simples :

« Profil :
– Bac + 5 ou expérience professionnelle équivalente
– Formation dans le domaine du markéting, du développement commercial
– Compétences techniques liées à la gestion d’un équipement commercial, au développement d’un équipement commercial alimentaire
– Maîtrise des techniques d’animations, de négociations et de communication – marketing, marché alimentaire
– Qualités relationnelles et rédactionnelles, rigeur, sens de l’organisation et de l’initiative, discrétion et confidentialité, autonomie, polyvalence et disponibilité. »

Forcément, car il faut bien justifier le salaire proposé :

« Conditions d’exercice :
CDD évolutif
Rémunération : 45K€ à 50K€ »

Ben voyons 4000 euros par mois pour ce petit job tranquille ! C’est vraiment se moquer du monde et des contribuables palois.

On notera au passage que Sophie Borotra ne dispose ni du niveau de diplôme nécessaire, ni de l’expérience correspondante. On lui attribue un bac + 2 et pas d’expérience professionnelle sérieuse si l’on en croit Mediabask du 12/4/2018 qui évoque son procès concernant ses prestations pour la Cité de l’Océan à Biarritz : « Sophie Borotra récompensée par Francois Bayrou à Pau « 

« Pour mémoire, le tout frais cabinet de Sophie Borotra avait obtenu 35.000 euros de contrats pour relancer la balbutiante Cité de l’Océan fondée par le paternel. Une mission qui avait, selon la défense, consisté à renégocier des contrats d’assurance et de téléphonie, sans bureau sur place, ni rédaction de rapports.

« A la barre, Didier Borotra – au moment de l’attribution maire et président de ladite Cité- avait juré ses grands dieux qu’il n’était absolument pas au courant de l’embauche. Une embauche qui traçait une nouvelle voie royale, aux côtés des plus réputées écoles de commerce, celle du DUT techniques de commercialisation, seul diplôme de la postulante. En communication en revanche, Sophie Borotra semble avoir quelques progrès à faire. »

Ce n’est pas le plaidoyer de François Bayrou dans Sud Ouest qui change les faits, d’autant que l’appréciation des commerçants sur son action durant les trois années passées est plus que remise en question si on en croit « Bisque, bisque basque » :

« Ce commerçant palois, croisé ce matin aux halles de Pau, était mort de rire à la lecture de Sud Ouest (14/4) : « Il n’y a que deux commerçants sur cinquante-trois aux Halles qui sont à peu près favorables à Sophie Borotra et, par un hasard incroyable, ce sont ces deux-là que le quotidien a interrogées ». ( « La véritable histoire de Sophie Borotra »  Bisque bisque basque 16/4/2018 )

J’ai eu l’occasion de mettre en avant la gestion calamiteuse de François Bayrou concernant le personnel de la ville de Pau et de l’Agglomération. Gabegie indigne : « Coûts du personnel à Pau : Bayrou absent! » (AP du 18 mars 2018). Le laxisme continue, à moins que ce ne soit un beau cadeau pour un ami, ce que l’on n’ose imaginer venant d’un ancien Ministre de la Justice, chantre de la moralisation de la vie politique.

D’ailleurs, je suppose que les candidats ont dû être nombreux pour un poste tranquille si bien rémunéré…

Dites nous donc Monsieur Bayrou les noms et CV des candidats recalés ?

Mais il faut aller un peu plus loin dans la création de ce poste inutile.

Vous avez peut être lu trop vite les Missions qui commencent par : « Au sein de la Direction de l’Attractivité et du Développement économique »

Car il existe une Direction…Oui, j’aurai l’occasion de revenir sur l’organisation des Directions à la ville de Pau, ville qui dispose plus de Directeurs que toute multinationale française…

Il existe donc un Directeur de l’Attractivité et du Développement économique…

Souvenez-vous, il y a quelques mois Bayrou a recruté Philippe Sinapian pour ce poste. Il était alors Directeur du Carrefour Lescar qui se transformait avec une grosse extension de la galerie marchande.

Mais lui, comme on dit, c’est une pointure, un vrai CV d’un ingénieur de haut niveau qui n’a jamais connu la douce torpeur des collectivités territoriales :

Polytechnique, PSA : Audit Manager, puis Project Manager, Canal + : Controling Manager, puis Carrefour.

Ce serait sympa de connaître le choc culturel qu’il a dû ressentir dans une collectivité où l’absentéisme a dépassé 16% … Et la couleuvre qu’il a dû avaler pour récupérer Sophie Borotra. Car soyons clair, le poste de Directeur des Halles, Philippe Sinapian le tient lui-même simplement en y passant le temps qu’il met tous les matins pour boire son café au bureau, en plus de son travail normal.

D’ailleurs il est sous employé… Pour confirmer ce que j’avance il suffit de lire la République du 28 mars :  » Philippe Sinapian, actuellement directeur de l’attractivité et du développement économique de l’Agglo, assurera temporairement la direction de la SPL Palais Beaumont – Parc des expositions et de la SEM Pau Événements (le Zénith). « 

Aujourd’hui, il a même le temps d’assurer le job de deux Directeurs en plus du sien ! Alors quand on aura nommé deux Directeurs de plus il pourra sans problème gérer les Halles qui sont dans sa Direction…et bien plus.

On le voit, ce poste est totalement inutile. C’est un gaspillage d’argent public scandaleux. Et la motivation qui sous tend la création de ce poste n’en est que plus douteuse.

François Bayrou n’a qu’une porte de sortie dans cette affaire : la suppression de ce poste inutile. Et le plus tôt sera le mieux.

Daniel Sango

Sophie Borotra, un scandale aux halles de Pau ?

Bayrou    C’est un feuilleton qui commence, et nous allons essayer de suivre cette affaire qui risque bien d’être un sacré cailloux dans la chaussure de François Bayrou. Dans un premier temps, on va essayer de rappeler des événements peu connus des Palois, mais bien connus de nos amis Basques.

Pour les Palois, l’histoire commence avec l’annonce dans la presse de la nomination de Sophie Borotra comme Directrice des Halles de Pau. Il y avait déjà là un vrai problème de base sur lequel on aura l’occasion de revenir, une Directrice pour quoi faire ? D’autant que lorsqu’on regarde l’appel à candidature, c’est tout de même un poste à plus de 4000 euros par mois (plus de 80 000 euros par an pour le contribuable avec les charges sociales) On reviendra dans un autre article sur la justification, ou pas de ce poste.

Après une première réaction d’indignation de l’opposition, les langues se délient et on apprend que cette dame travaille déjà sur le sujet des Halles depuis trois ans ! Son « embauche » était passée inaperçue car réalisée au travers d’un appel d’offre pour une prestation via la société LLD . Comme l’indique A. Duchateau dans son communiqué de presse :

« Transparence, compétence, performance, moralisation de la vie publique…
A PAU, cela devient une farce à tous les étages qui malheureusement s’avère plus pathétique que drôle ! Ainsi le lot 5 du marché d’assistance à maîtrise d’ouvrage du projet des halles attribué en avril 2015 à LLD conseil cachait la fille de l’ancien Maire MODEM de Biarritz . Une société si discrète qu’elle n’a même pas de site WEB , ni de référence connue… Une société de conseil sur le commerce qui ne communique pas ! Franchement étonnant ! Évidemment , la référence à la cité de l’océan de Biarritz portée par une autre société de Madame Borotra aurait été directement éliminatoire . »

Car si Sophie n’est pas connue à Pau, son père, ex sénateur Maire de Biarritz et membre éminent du MoDem, ami de François Bayrou, l’est beaucoup plus. Pourtant, sur la Côte Basque elle a déjà défrayé la chronique pour deux prestations de 11 000 et 24 000 euros pour le compte de la Cité de l’Océan. Prestations réalisées sans que son père, Président de la Société d’Economie Mixte n’en soit informé… Après Virenque, Borotra, « à l’insu de son plein gré »…   D’ailleurs l’affaire suit son cours en justice :

« De retour d’Amérique Latine, Sophie Borotra avait créé en 2013 une société de services AGC et, hasard, son premier contrat avait été obtenu à la Cité de l’Océan, alors que son père était président de la société d’économie mixte. Mais comme elle l’a affirmé à la barre du tribunal correctionnel de Bayonne, le 31 janvier 2017, elle a traité directement avec la directrice de l’époque, Françoise Pautrizel, « sans en parler à son père qui était très contrarié quand il l’a appris ». Le tribunal de Bayonne a finalement choisi de relaxer le trio de prévenus, mais le procureur Vuelta-Simon a fait appel et l’affaire sera jugée à Pau le 5 décembre prochain. » (« L’impudence de Sophie Borotra » du 11/4/2018 Bisque, bisque, basque)

Je ne puis vous conter tous les détails de cette affaire, mais il existe sur la Côte Basque un excellent blog citoyen, tenu par un ancien professionnel journaliste au Canard Enchaîné : Jean Yves Viollier. Vous pourrez y lire de nombreux détails sur cette affaire, et bien d’autres.  « Bisque, bisque, basque » : https://jeanyvesviollier.com/category/lactualite/

Dans son dernier article du 14/4/2018 on y conte les péripéties pour l’obtention de la prestation de Sophie Borotra pour les Halles de Pau via la société LLD Conseil. On se rappelle que Sud Ouest dans son article avait réussi à trouver un commerçant pour louer l’action de Sophie Borotra. Un exploit si on en croit « Bisque, bisque, basque » :

« Ce commerçant palois, croisé ce matin aux halles de Pau, était mort de rire à la lecture de Sud Ouest (14/4) : « Il n’y a que deux commerçants sur cinquante-trois aux Halles qui sont à peu près favorables à Sophie Borotra et, par un hasard incroyable, ce sont ces deux-là que le quotidien a interrogées ».

On retrouve dans l’article ( cliquer sur : » La véritable histoire de Sophie Borotra » ) de nombreuses péripéties qui montrent l’incompétence de Sophie Borotra…

Ainsi donc François Bayrou aurait eu les yeux de Chimène pour Sophie. Un feuilleton où l’épisode palois est bien loin d’être terminé. Dans le prochain épisode on regardera ce poste de Direction et je parie que l’on aura bien du mal à le justifier…

Daniel Sango

Pédophilie

imagesDans la presse de ce jour, existe une véritable accumulation de faits de pédophilie. On nous parle de prêtres à Lyon, à Bayonne et plus récemment à Toulouse. Puis on nous parle de l’ex-maire de Baliros et enfin de l’ancien concierge du collège de Laruns. Devant cet étalage beaucoup de questions non pas pour juger les auteurs présumés, ni d’ailleurs pour se positionner sur les faiblesses supposées d’une institution religieuse ou de l’éducation nationale, mais plus généralement pour savoir comment chacun de nous est susceptible d’être concerné.

Dans la majorité des cas on constate qu’il s’est écoulé beaucoup de temps entre la commission des faits et la saisine de la justice. Et c’est là, à mon sens, que se trouve le dysfonctionnement le plus significatif de notre organisation sociale. Le silence observé devant de tels agissements par ceux qui savent est un silence coupable. Pourtant certains considèrent qu’informer la justice n’apporte rien et ne fait qu’aggraver une situation et compliquer les choses. Curieuse conviction qui ne tient pas compte de l’intérêt général.

Pourtant l’article 434-3 du Code pénal stipule : « Le fait, pour quiconque ayant eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’atteintes sexuelles infligés à un mineur de quinze ans ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique ou d’un état de grossesse, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45000 euros d’amende.
Sauf lorsque a loi en dispose autrement, sont exceptées des dispositions qui précèdent les personnes astreintes au secret dans les conditions prévues par l’article 226-13 du code pénal. »

En votant cette loi, le législateur a voulu que, dans un temps très court après la commission des faits, la personne mise en cause puisse être écartée des potentielles victimes des faits décrits. Il s’agit d’une mesure de signalement ou de dénonciation qui ne vise qu’à servir l’intérêt général en prévenant une possible réitération. L’autorité judiciaire investie d’un pouvoir coercitif disposera des moyens non seulement pour engager des poursuites mais surtout, ce qui est plus important au regard de l’intérêt général, pour contraindre à un suivi médical. Il ne peut être écarté en effet que le mis en cause puisse souffrir d’une pathologie.

Deux observations à partir de ce texte. En droit pénal la responsabilité incombe à la personne physique. Ce n’est que dans de rares exceptions que la personne morale (l’institution) peut faire l’objet de poursuites. Ensuite la notion du secret est bien moins étendue que ce que l’on considère généralement. Dans ce domaine même le secret médical connaît de grandes limites. Il ne parle même pas d’autres secrets comme celui de la confession qui, semble-t-il, n’est pas opposable.

La presse nous dit qu’un évêque est visé par une enquête pour non dénonciation de certains faits. Sous cette formule qui se veut prudente subsistent de nombreuses questions. Dans l’état actuel de l’enquête personne ne peut affirmer que ce prélat ait été le premier informé des faits, de même que personne ne peut prétendre que son silence avait pour objet de protéger un auteur présumé. D’ailleurs questionné sur ce point le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bayonne a répondu qu’il ne savait pas si des poursuites pour non dénonciation allaient être engagées contre l’évêque. Réponse d’un professionnel.

Alors la prudence s’impose parce que la presse en mettant avec insistance sur le devant de la scène des comportements répréhensibles prend le risque que l’opinion publique fasse des amalgames et juge une institution plutôt qu’un de ses membres. Il ne s’agit pas de contester la mission d’information qui lui est reconnue, mais elle doit respecter ici, plus encore que dans d’autres domaines, une rigoureuse neutralité. Les préjugés qui pourraient en découler auraient pour conséquence de faire endosser à des innocents d’une institution ou d’une administration, la même responsabilité que celle qui pèse sur les auteurs présumés.

Elle est comme ça l’opinion publique, influençable, malléable et versatile. Laissons faire la justice, c’est à elle qu’il appartient de dire le droit et à nul autre.

Pau, le 4 mai 2016
par Joël Braud

Analyse des résultats des européennes dans les Pyrénées-Atlantiques et le Sud-Ouest

EE2014 64Le scrutin européen est l’un des plus intéressants, potentiellement, car à 1 tour et proportionnel, même si la forte abstention et le caractère de défouloir de l’élection truquent quelque peu la visibilité des résultats.

Il n’en reste pas moins que le département des Pyrénées-Atlantiques est atypique dans son vote et qu’il est possible de faire parler ce scrutin.

a) Un département plutôt conforme à la tendance nationale

Atypique, mais tout de même conforme dans les grandes lignes à la tendance nationale : le FN est ainsi en Béarn le premier parti, même s’il convient d’expliquer les raisons ci-après. Conformément à la vague Bleue Marine française, les Pyrénées-Atlantiques placent régulièrement le FN à de très hauts scores, les listes de ce parti sont donc bien l’objet d’un message de la part de l’électorat.

Les foyers FN sont avant toute chose notables en Béarn, plus notamment dans l’arrondissement de Pau. Ils se concentrent autour de la plaine de Nay, de la route de Gan, d’Arthez et en Vic-Bilh.

Il est très malaisé, tant ces zones sont différentes, de trouver les raisons communes à ce vote, ce qui peut être dit néanmoins, c’est que l’électorat de ces villages est profondément imprégné par les thématiques nationales françaises, et qu’il vote désormais en conformité avec le reste de la France.

Le vote au Nord de Pau et autour d’Arthez, auquel il convient d’ajouter le foyer de Gan, s’explique, à mon sens, plus facilement par la civilisation pavillonnaire : les lieux sont depuis 20 ans le foyer d’un univers périurbain où se rassemblent les classes moyennes françaises qui ont fui les grandes métropoles. La débéarnisation y est à peu près totale, il ne reste rien de l’ancien monde paysan démocrate-chrétien, la « Bayrouie ».

Le cas du Vic-Bilh me semble plus distinct, même si le phénomène pavillonnaire y est puissant, du fait de la proximité de Pau, et que le renouvellement des populations s’y est également opéré. Reste que le Vic-Bilh est aussi un pays d’exploitations agricoles qui périclitent, pour lesquelles la PAC peut s’avérer aliénante. Le vote de contestation est sans conteste le FN, en l’absence de formation locale qui capterait ce mécontentement.

En Pays Basque, le FN perce notablement en Bas-Adour : c’est le même phénomène qu’en grande banlieue périurbaine paloise, sauf qu’ici c’est Bayonne. Le FN est très fort autour de Mouguerre et Urcuit, c’est là encore la banlieue résidentielle bayonnaise des gens qui ont fui les grandes villes françaises pour se barricader à la campagne, c’est le pays des trajets en bagnole quotidiens, des courses dans les malls commerciaux, le pays des haies et des lotissements, du « vivons cachés ». La sociologie politique introduite dans ces zones débasquisées est très étrangère à la tradition politique basque.

On pourrait affiner ces résultats : le FN fait de bons résultats en Basse-Soule au Nord de Mauléon, ainsi qu’en zone frontalière, à Hendaye ou Biriatou. Chaque fois, le signe d’une acculturation identitaire.

b) Un département de plus en plus bicéphale

Le fait le plus marquant est le décrochage des électorats basque et béarnais. Cela a toujours été le cas plus ou moins, le Béarn étant partagé entre la démocratie chrétienne et le socialisme, tandis que le Pays Basque, dans les grandes lignes, était conservateur, RPR de l’ancienne mode.

Le développement de foyers FN en Béarn est conforme à la tendance lourde de la contrée : celle d’une francisation des réflexes politiques, au sens où le Béarn, qui a longtemps possédé une sociologie politique propre, se cale de plus en plus sur les solutions nationales.

En Béarn, la démocratie chrétienne MoDem de la paysannerie traditionnelle survit dans les environs de Morlaàs, dans l’Entre-deux-Gaves, en Barétous. Le radicalisme socialisant, lui, reste fort dans les vallées, en Aspe et Ossau. C’est l’incarnation de microcosmes politiques qui n’ont pas été altérés par les modifications contemporaines et la « nationalisation » du corps électoral béarnais. Ce sont des zones qui, comme par hasard, pratiquent encore subrepticement le béarnais et ont conservé un fort sentiment d’appartenance locale, le FN étant alors, dans ce cadre, un parti foncièrement étranger.

Le constat est encore plus net chez les Basques : le vote « Vert » est important en Basse-Navarre et en Haute-Soule. Il est la traduction de l’importance de l’abertzalisme dans ces régions rurales, qui proposent un modèle alternatif de développement, face à la chambre de commerce de Pau, face à l’UE même, telle qu’elle se construit. Là où le paysan béarnais aliéné du Montanérès va voter FN, comme le reste des Français, l’agriculteur basque votera Bové, car il bénéficie depuis de longues années d’un mouvement ancré localement qui a opéré l’addition du sentiment basque et de la volonté des changements économiques et sociaux.

En somme, les résultats marquent le succès naissant de la stratégie basque depuis des décennies : parler d’économie, parler aux jeunes. C’est une vraie révolution locale qui voit les descendants des électeurs RPR passer à une alter-gauche européenne qui porte un projet local original. Et l’analyse des résultats commune par commune montre de notables percées autour de Saint-Palais, au royaume de Lur Berri. Le Labourd semble plus récalcitrant, encore que le Labourd intérieur place souvent Bové en 2ème ou 3ème place.

Le département des Pyrénées-Atlantiques est donc moribond : il ne se trouvera plus dans les années qui viennent une sociologie commune aux entités basque et béarnaise. Le Pays Basque français se plonge dans une expérience nouvelle, similaire à celle qu’a connue le Pays Basque espagnol, c’est un vrai laboratoire politique. Le Béarn, acculturé, achève sa mutation vers une francisation à peu près totale sur tous les plans, dont celui de la sociologie politique. Il n’est peut-être pas trop tard encore que j’en doute fortement.

c) Ailleurs dans le Sud-Ouest

La vallée de la Garonne, conformément à mon analyse de 2012, confirme largement son ancrage national et l’évaporation de toute sociologie politique locale. En Gironde, il faut s’enfoncer loin en Bazadais pour retrouver un vote de centre-gauche traditionnel.

Des villes moyennes en perte de vitesse montrent une vraie implantation du FN, souvent 2ème, voire 1er, devant la gauche : Tarbes, Lourdes, Saint-Gaudens, Pamiers, Carcassonne, Montauban, Agen, Albi, …

A rebours, les grandes villes poursuivent leur boboïsation : Bordeaux place l’UMP en tête, puis le PS et les Verts. Même tiercé à Toulouse. Il semble que Pau, malgré sa modestie démographique, est sur un même schéma avec le MoDem en tête.

On constate, tout comme au Pays Basque, dans des régions où la culture vernaculaire s’est mieux maintenue et où les structures économiques traditionnelles survivent, un vote classique UMP, avec des foyers verts naissants : Aveyron ou Cantal. Les Pyrénées-Orientales, elles, sont très divisées, entre une côte complètement FNisée et un intérieur où des foyers verts puissants émergent, qui marquent l’appartenance identitaire catalane.

Dans tous les cas, la clé d’interprétation que je propose, entre régions acculturées et régions à forte identité, me semble à chaque fois la bonne : là où l’identité locale a été éradiquée, le FN perce. Partout où le sentiment de la différence a pu subsister, une offre concurrente au FN engrange des points, souvent sur un modèle plus européen, qui somme toute est plus rationnel quand il s’agit d’obtenir des choses à Bruxelles.

L’impasse française du FN, car tel est mon avis, est avant tout le fruit de notre acculturation jacobine et de notre triste indifférenciation, de Dunkerque au Boulou.

 

– Par Vincent Poudampa

EE2014 FRANCE

Municipales 2014 – Déferlante bleue dans le Bassin de l’Adour

capture-d_c3a9cran-2014-02-05-c3a0-17-00-26Au terme du deuxième tour des élections municipales 2014, la droite prend ou conserve le contrôle de la grande majorité des villes du Bassin de l’Adour : Bayonne, Biarritz, Hendaye (bascule), Anglet (bascule) pour le Pays Basque; Pau (bascule), Oloron (bascule), Orthez (bascule) pour le Béarn; Mont-de-Marsan dans les Landes ; Tarbes en Bigorre. La gauche ne conserve qu’Auch et Dax parmi les grandes villes du Bassin de l’Adour et gagne Lourdes avec Josette Bourdeu face au maire sortant Jean-Pierre Artiganave (centre droit), handicapé sur sa droite par la présence d’un candidat du FN.

Ces résultats dans les principales villes du Bassin de l’Adour, confirment, au niveau local, l’effet de balancier vers la droite observé partout en France. Cela aura des conséquences au niveau de la gestion des départements qui sont tous, pour le moment, entre des mains d’exécutifs de gauche : Gers, Landes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées.

– par Bernard Boutin

Le deuxième tour à Bayonne, 44.331 habitants : Jean-René ETCHEGARAY (UDI) succède à Jean Grenet (UDI)
Deuxième tour 2014 :
Liste Union de la Droite Jean-René ETCHEGARAY « Bayonne un temps d’avance »                   46,21 % 5480 voix
Liste Socialiste Henri ETCHETO Bayonne ville ouverte                                                                 43,92 % 5209 voix
Liste Divers gauche Jean-Claude IRIART « Baiona 2014 – projet de vie – projet de ville »           5,71 % 1171 voix

Rappel du premier tour 2014 :
Liste Divers droite Sylvie DURRUTY « Bayonne avant tout »                                               18,54 %
Liste Union de la Droite Jean-René ETCHEGARAY « Bayonne un temps d’avance »         29,98 %
Liste front de Gauche Serge NOGUES « Bayonne, l’humain d’abord »                                5,92 %
Liste Socialiste Henri ETCHETO Bayonne ville ouverte                                                         35,26 %
Liste Divers gauche Jean-Claude IRIART « Baiona 2014 – projet de vie – projet de ville » 10,30 %

Rappel du deuxième tour 2008 :
Centre-droite Jean GRENET                               7570 voix 47,67%
Union de la Gauche Jérôme AGUERRE             6189 voix 38,97%
Div Droite Yves UGALDE                                    2122 voix 13,36%

Le deuxième tour à Biarritz, 25.903 habitants : Michel Veunac (MoDem) succède à David Borotra (MoDem)
Deuxième tour 2014 :
Liste Union de Droite Max BRISSON             6281 voix    48,36 %
Liste Divers Droite Michel VEUNAC               6706 voix   51,64 %

Rappel du premier tour 2014 :

Liste Front de Gauche Mathieu ACCOH             5,25 %
Liste Front National Franck PERRIN                   5,05 %
Liste Divers Richard TARDITS                            10,69 %
Liste Divers Droite Michel VEUNAC                  17,44 %
Liste Union de Droite Max BRISSON                23,36 %
Liste Union de la Gauche Guy LAFITE              16,88 %
Liste Divers Guillaume BARUCQ                         7,26 %
Liste Divers droite Jean-Benoît SAINT-CRICQ 14,88 %

Rappel du deuxième tour 2008 :
Liste Centre-Mo Dem Didier BOROTRA            5575 voix 43.37%
Liste Div droite ean-Benoît SAINT-CRICQ         3848 voix 29,93%
Liste PS Galéry GOURRET_HOUSSEIN               1804 voix 14,03%
Liste Div Gauche Peio CLAVERIE                        1628 voix 12,66%

Le deuxième tour à Dax, 20.299 habitants : Gabriel BELLOCQ PS réélu
Deuxième tour 2014 :
Liste Union de la Droite Jean-Pierre BASTIAT          42,64 %
Liste Union de la Gauche Gabriel BELLOCQ            49,34 %
Liste Front National Christophe BARDIN                   7,98 %

Rappel du premier tour 2014 :
Liste Union de la Droite Jean-Pierre BASTIAT        38,87 %
Liste du Parti de Gauche Didier ZARZUELO             5,95 %
Liste Union de la Gauche Gabriel BELLOCQ          44,57 %
Liste Front National Christophe BARDIN               10,62 %

Rappel du deuxième tour 2008 :
Union de la Gauche Gabriel BELLOCQ         5468 voix 56,28%
UMP Jacques FORTE                                       4247 voix 43,72 %

Le deuxième tour à Lourdes, 14.282 habitants : Josette BOURDEU PS élue
Deuxième tour 2014 :
Liste Front National Claude HEINTZ                                 640 voix    8,37 %
Liste Union de la Droite Jean-Pierre ARTIGANAVE        3249 voix  42,50 %
Liste Divers Gauche Josette BOURDEU                          6706 voix   51,64 %

Rappel du premier tour 2014 :
Liste Front National Claude HEINTZ                           12,57 %
Liste Union de la Droite Jean-Pierre ARTIGANAVE    38,30 %
Liste Divers Jean-Pierre AUGUET                                   7,53 %
Liste Divers Gauche Josette BOURDEU                       41,67 %

Rappel du deuxième tour 2008 :
UMP Jean-Pierre ARTIGANAVE                                  4092 voix 51,05%
Union de la Gauche Josette BOURDEU                     3924 voix 48,95%

Le deuxième tour à Orthez, 10.886 habitants : Yves DARRIGRAND élu
Deuxième tour 2014 :
Liste Union de la Droite Bernard CAZENAVE            898 voix  16,84 %
Liste Divers Gauche Yves DARRIGRAND                  2257 voix  42,34 %
Liste Socialiste Emmanuel HANON                          2176 voix  40,82%

Rappel du premier tour 2014 :
Liste Union de la Droite Bernard CAZENAVE             25 %
Liste Divers Gauche Yves DARRIGRAND                    31,60 %
Liste Socialiste Emmanuel HANON                            37 %
Liste Extrême Gauche Eric DELTEIL                              6 %

Rappel du deuxième tour 2008 :
Liste PS Bernard MOLERES                         3499 voix 61,05%
Centre-droite Thierry ISSARTEL                 2232 voix, 38,95%

Le deuxième tour à Oloron-Sainte-Marie, 10.854 habitants : Hervé LUCBEREILH élu
Deuxième tour 2014 :
Liste Union de la Gauche Bernard UTHURRY         3066 voix  49,93 %
Liste Divers Droite Hervé LUCBEREILH                    3074 voix  50,07 %

Rappel du premier tour 2014 :
Liste Union de la Gauche Bernard UTHURRY          43 %
Liste Union de la Droite Daniel LACRAMPE             24 %
Liste Divers Droite Hervé LUCBEREILH                    31 %

Rappel du deuxième tour 2008 :
Union de la Gauche Bernard UTHURRY             3290 voix 50,92%
UMP Hervé LUCBEREILH                                      3171 voix 49,08%

Municipales 2014 – Le premier tour dans les principales villes* du Bassin de l’Adour

capture-d_c3a9cran-2014-02-05-c3a0-17-00-26Municipales 2014 : les résultats des principales villes du Bassin de l’Adour Auch, Bayonne, Biarritz, Dax, Lourdes, Mont-de-Marsan, Orthez, Oloron et Tarbes. Sont réélus, dès le premier tour, les maires de Auch (PS), de Mont-de-Marsan (MoDem) et de Tarbes (UMP). Percée du FN dans 2 villes de notre région : Lourdes où le candidat fait 12,57 % et Dax 10,62 %. Ces candidats peuvent se maintenir au deuxième tour et ainsi « compliquer » les traditionnels duels gauche/droite. A noter qu’à Biarritz, 5 listes pourraient se maintenir pour le deuxième tour.

Le premier tour à Auch, 21.871 habitants : Le maire PS élu dès le premier tour
Elu avec 62,10 % des suffrages en 2008, le Maire PS d’Auch, Franck Montaugé est réélu avec 51,89 % des voix. Une baisse de 10 % des voix par rapport à 2008 mais qui n’empêche pas sa réélection.

Liste UMP Christel DULHOSTE                      13,43 %
Liste Extrême Gauche Joëlle REYNAUD          8,67 %
Liste Divers Droite Pierre TABARIN                17,5 %
Liste DIVERS Alexis BOUDAUD                        8,51 %
Liste Socialiste Franck MONTAUGE               51,89 %

Rappel Municipales 2008 second tour :
Union de la Gauche Franck MONTAUGE 5523 voix 62,10 %
Divers droite Pierre TABARIN 2273 voix 25,56 %
UMP Henri SANTISTEVA 1098 voix, 12,35 %

Le premier tour à Bayonne, 44.331 habitants : La gauche pourrait gagner Bayonne dimanche prochain.
L’enjeu : Qui pour prendre la suite de la « saga GRENET » sur Bayonne ? Une saga de 55 ans. Pour mémoire, Henri Grenet, père de Jean Grenet, actuel Maire, a été Maire de Bayonne sans discontinuer de 1959 à 1995, année à partir de laquelle son fils a pris la suite.
En 2012, au premier tour des élections présidentielles, François Hollande avait rassemblé 31,18% des votants là où le candidat UMP se hissait à 24,55%.
Le premier tour place le candidat du PS en tête avec 35,36 des voix qui additionnées à celles de Front de Gauche et des Aberzales fait un total de 51,48 %. La gauche pourrait gagner Bayonne dimanche prochain.

Liste Divers droite Sylvie DURRUTY « Bayonne avant tout »                                                  18,54 %
Liste Union de la Droite Jean-René ETCHEGARAY « Bayonne un temps d’avance »             29,98 %
Liste front de Gauche Serge NOGUES « Bayonne, l’humain d’abord »                                     5,92 %
Liste Socialiste Henri ETCHETO Bayonne ville ouverte                                                             35,26 %
Liste Divers gauche Jean-Claude IRIART « Baiona 2014 – projet de vie – projet de ville »     10,30 %

Rappel Municipales 2008 :
Centre-droite Jean GRENET 7570 voix 47,67%
Union de la Gauche Jérôme AGUERRE 6189 voix 38,97%
Div Droite Yves UGALDE 2122 voix 13,36%

Le premier tour à Biarritz, 25.903 habitants : L’UMP fait mieux que le MoDem, parti de Didier Borotra qui ne se représentait pas.
L’enjeu : Qui pour succéder à Didier Borotra (MoDem), 76 ans et emblématique maire de Biarritz depuis 1991 ?
En 2012, au premier tour des élections présidentielles, François Hollande avait recueilli 24,88% des suffrages là où Nicolas Sarkozy recueillait 37,34%.
Max Brisson, UMP arrive en tête et 5 candidats peuvent rester en lice pour le deuxième tour. Des tractations vont avoir lieues et il est probable que des fusions de listes de fassent. En tout état de cause, Biarritz devrait rester à droite.

Liste Front de Gauche Mathieu ACCOH              5,25 %
Liste Front National Franck PERRIN                    5,05 %
Liste Divers Richard TARDITS                             10,69 %
Liste Divers Droite Michel VEUNAC                   17,44 %
Liste Union de Droite Max BRISSON                 23,36 %
Liste Union de la Gauche Guy LAFITE               16,88 %
Liste Divers Guillaume BARUCQ                          7,26 %
Liste Divers droite Jean-Benoît SAINT-CRICQ   14,88 %

Rappel Municipales 2008 second tour :
Liste Centre-Mo Dem Didier BOROTRA 5575 voix 43.37%
Liste Div droite ean-Benoît SAINT-CRICQ 3848 voix 29,93%
Liste PS Galéry GOURRET_HOUSSEIN 1804 voix 14,03%
Liste Div Gauche Peio CLAVERIE 1628 voix 12,66%

Le premier tour à Dax, 20.299 habitants : Le Maire PS sortant en ballotage plutôt favorable
Gabriel Bellocq, PS et maire sortant, réalise 38,87 % des voix et peut compter sur les 5,95 % de voix du Parti de Gauche. Le candidat du FN peut rester en lice puisqu’il fait 10,62 %. On ne voit pas dès lors comment Jean-Pierre Bastiat pourrait surmonter son handicap dans une triangulaire.

Liste Union de la Droite Jean-Pierre BASTIAT         38,87 %
Liste du Parti de Gauche Didier ZARZUELO              5,95 %
Liste Union de la Gauche Gabriel BELLOCQ           44,57 %
Liste Front National Christophe BARDIN                 10,62 %

Rappel Municipales 2008 second tour :
Union de la Gauche Gabriel BELLOCQ          5468 voix 56,28%
UMP Jacques FORTE                                        4247 voix 43,72 %

Le premier tour à Lourdes, 14.282 habitants : Une élection à suspens

Avec un Front National à plus de 12 %, un maire sortant, Jean-Pierre Artiganave, en deuxième position (38,30%) derrière la représentante du PS, Josette Bourdeu (41,67 %), il est difficile de prévoir qui sortira premier du deuxième tour. Le FN se maintiendra-t-il tout d’abord ?

Liste Front National Claude HEINTZ                          12,57 %
Liste Union de la Droite Jean-Pierre ARTIGANAVE   38,30 %
Liste Divers Jean-Pierre AUGUET                                 7,53 %
Liste Divers Gauche Josette BOURDEU                     41,67 %

Rappel Municipales 2008 second tour :
UMP Jean-Pierre ARTIGANAVE 4092 voix 51,05%
Union de la Gauche Josette BOURDEU 3924 voix 48,95%

Le premier tour à Mont-de-Marsan, 31.388 habitants : La Maire MoDem rélue
En 2012, au premier tour des élections présidentielles, François Hollande avait récolté 34,08% des votes en 2012 alors que Nicolas Sarkozy atteignait 24,9%.
Beau succès pour Geneviève DARRIEUSSECQ qui est confortablement réélue avec 55,77 % dès le premier tour.

Liste du Front de Gauche Céline PIOT                           5,3 %
Liste Front National Julien ANTUNES                             8,8 %
Liste Union de la Gauche Renaud LAHITETE               29,8 %
Liste Union de la Droite Geneviève DARRIEUSSECQ  55,77 %

Rappel Municipales 2008 second tour :
Centre Droite Geneviève DARRIEUSSECQ 7545 voix 52,88%
Union de la Gauche Philippe LABEYRIE 6723 voix 47,12%

Le premier tour à Orthez, 10.886 habitants : Une triangulaire à venir au résultat improbable
Le maire PS Bernard MOLERES ne se représentait pas. Son adjoint aux finances, Emmanuel Hamon fait 37 % des voix devant Yves Darrigrand 31,60 % et le MoDem 25 %. Difficile de prévoir quel sera le prochain Maire d’Orthez.

Liste Union de la Droite Bernard CAZENAVE     25 %
Liste Divers Gauche Yves DARRIGRAND            31,60 %
Liste Socialiste Emmanuel HANON                    37 %
Liste Extrême Gauche Eric DELTEIL                      6 %

Rappel Municipales 2008 second tour :
Liste PS Bernard MOLERES 3499 voix 61,05%
Centre-droite Thierry ISSARTEL 2232 voix, 38,95%

Le premier tour à Oloron-Sainte-Marie, 10.854 habitants : La droite est majoritaire
En 2012, au premier tour des élections présidentielles, François Hollande avait récolté 34,19% des votes en 2012 alors que Nicolas Sarkozy recueillait 18,21%.
Si Daniel Lacrampe qui atteint 24% des voix se désiste en faveur de l’ancien maire, Hervé Lucbereilh qui recueille 31%, il se pourrait que Bernard Uthurry, maire PS sortant ne soit pas reconduit. Que fera Daniel Lacrampe ?

Liste Union de la Gauche Bernard UTHURRY    43 %
Liste Union de la Droite Daniel LACRAMPE        24 %
Liste Divers Droite Hervé LUCBEREILH               31 %

Rappel Municipales 2008 second tour :
Union de la Gauche Bernard UTHURRY 3290 voix 50,92%
UMP Hervé LUCBEREILH 3171 voix 49,08%

Le premier tour à Tarbes, 42.888 habitants : Le Maire sortant élu dès le premier tour
En 2012, au premier tour des élections présidentielles, Nicolas Sarkozy avait rassemblé 22,68% des voix alors que François Hollande recueillait 32,9%. Dans une ville de gauche (aux élections présidentielles), le très UMP Maire de Tarbes, Gérard Trémège, est élu pour la troisième fois par les Tarbais.

Liste Union de la Droite Gérard TREMEGE              52 %
Liste Divers Gauche Michèle PHAM-BARANNE       18 %
Liste MODEM Pierre LAGONELLE                             11 %
Liste Front de Gauche Marie-Pierre VIEU               14 %
Liste Extrême gauche François MEUNIER                 5 %

Rappel Municipales 2008 second tour :
UMP Gérard TREMEGE 10673 voix 54,34%
Union de la Gauche Jean Galvany 8968 voix 45,66%

* Le premier tour dans les principales villes* du Bassin de l’Adour : en dehors de Pau. Pour Pau, aller à : La Chronique 9 – Le vent du changement

Biarritz Municipales 2014 – Questions à Michel VEUNAC, tête de liste de « Le Rassemblement pour Biarritz »

VEUNAC-Michel-HD-Studio-Deepix-682x1024Les débuts en politique de Michel Veunac sont écologiques. Il fut aux côtés de Brice Lalonde, lors de la création de Génération Ecologie. Un motif qui amèna Didier Borotra à l’appeller à la Mairie de Biarritz en 1991 pour s’occuper d’environnement.
Depuis, présent sans discontinuer à la Mairie de Biarritz, l’élu aura eu comme responsabilités, celles de l’action sociale, du tourisme, de la vie associative et de la participation citoyenne. Michel Veunac s’est aussi profondément impliqué dans la communauté d’agglomération.
En 2007, Michel Veunac, rejoint François Bayrou lors du lancement du MoDem. L’adhérent du parti centriste est aujourd’hui l’un des trois élus de la majorité sortante, avec MM. Brisson (UMP) et Lafite (Radical de Gauche), à briguer la succession de Didier Borotra. Une élection à fort suspens.

AltPy – Quel regard portez-vous sur la mandature qui s’achève ?
Michel Veunac – Didier Borotra, maire « bâtisseur », a bien servi sa Ville en la dotant des équipements, des grands évènements, des aménagements et des outils de développement (comme Biarritz-Tourisme) qui lui manquaient. Il a replacé Biarritz à son rang de grande ville touristique européenne, renforçant sa solidité économique. Il a embelli sa ville, l’a équipée, l’a protégée du bétonnage. Il a porté une attention moins soutenue aux préoccupations quotidiennes des Biarrots, aux questions sociales et sociétales que connaissent aujourd’hui toutes les villes : le logement, la sécurité publique et les incivilités, la mobilité et les déplacements, la vie et l’animation des quartiers, les services urbains, l’écologie urbaine au quotidien. Mais c’est un grand Maire qui va quitter la scène.

Quels sont les principaux grands enjeux auxquels est confrontée la ville de Biarritz ?
D’abord le logement, notamment pour les jeunes ménages actifs, avec un fort décalage entre l’offre et la demande. Le problème ne se résoudra qu’à l’échelle de l’agglomération, mais Biarritz doit cependant faire un effort supplémentaire pour produire du logement locatif aidé. Le nombre croissant des résidences secondaires ne facilite pas les choses. Deuxième enjeu : la qualité des eaux de baignade, domaine où la performance doit être sans arrêt améliorée. Le troisième enjeu est économique, en faveur de l’emploi : renforcer notre économie touristique trop exclusivement résidentielle et prendre place dans la filière scientifique et industrielle de l’économie de la mer.

Quelles réponses comptez-vous y apporter ?
Biarritz connaît beaucoup de contraintes qui limitent les possibilités de construire. Il faut cependant rechercher sur son territoire les niches foncières mobilisables. Mais, je le répète, la question du logement ne se résoudra qu’à l’échelle de l’agglomération élargie. Pour la qualité des eaux de baignade, nous devons améliorer les équipements existants (bassins de rétention, émissaires en mer…) et en réaliser de nouveaux. Il faut aussi faire appel à de nouvelles technologies plus performantes. Pour l’enjeu économique et l’emploi, l’objectif est de consolider notre économie touristique en attirant sur notre territoire des entreprises produisant des biens pour le tourisme et, d’autre part, de faciliter l’accueil à Biarritz de jeunes entreprises et d’équipes scientifiques engagées dans l’économie de la mer.

L’emploi est la préoccupation première de nombreux Français et donc des Biarrots. Elu, quelles actions souhaitez-vous engager pour favoriser la création d’emplois ?
Comme pour le logement, la question de l’emploi doit s’envisager au niveau du territoire de l’agglomération. Mais Biarritz, par son rayonnement, peut fixer des entreprises sur la filière du tourisme et sur celle de « l’économie bleue », avec des emplois plus durables et plus stables que ceux du seul tourisme résidentiel. Par ailleurs, le développement de nouveaux services, notamment dans le domaine de l’environnement et dans celui de la solidarité, doit être créateur d’emplois.

En quoi votre méthode de gouvernance serait-elle différente de l’équipe municipale actuelle ?
Je porte depuis plus de dix ans les Conseils de Quartier à Biarritz et je leur donnerai le nouvel élan dont ils ont besoin. Je considère que les habitants d’une Ville ne sont pas de simples administrés, mais des citoyens actifs, qui veulent participer aux décisions qui les concernent. La décision publique s’enrichit toujours de « l’expertise d’usage » des citoyens. Je serai le Maire d’une autre gouvernance, d’une démocratie locale vivante, un Maire à l’écoute. Je ferai tous les six mois, publiquement, un compte-rendu de mandat.

Quel rôle êtes-vous prêt à donner à l’opposition municipale ?
Dans toute assemblée démocratique, l’opposition a un statut qui doit être respecté. Les conseillers d’opposition sont des élus minoritaires, mais représentant des citoyens de la Ville. Je souhaite des relations constructives avec l’opposition municipale, mais pour y parvenir, il faut aussi qu’elle ait la même attitude.

Quelle place donnerez-vous aux conseils de quartier, référendum d’initiative populaire ou toute autre méthode pouvant amener les citoyens à participer à la vie de la cité ?
Comme je l’ai dit dans la question ci-dessus je donnerai une place plus importante aux Conseils de Quartier, d’abord en les reconnaissant davantage dans leur rôle d’interface entre les habitants et l’autorité municipale, en établissant une relation plus directe et efficace avec les élus et l’administration municipale, en formant les conseillers de quartier à leurs responsabilités. Je ne suis fermé à aucune forme légale de démocratie participative.

Comment envisagez-vous la place de votre ville dans le cadre de la Communauté d’Agglomération Côte-Basque Adour ? Quelle est votre position par rapport à la Présidence de celle-ci ?
Les intercommunalités vont prendre dans les années qui viennent une place plus importante de chef d’orchestre et de pilote stratégique dans le développement des territoires. Chaque ville doit s’inscrire dans le Bloc local, en conservant ses prérogatives et des fonctions stratégiques de conduite de son Projet, dans une relation étroite et équilibrée avec l’intercommunalité et dans la dynamique métropolitaine qui s’annonce. Par son rayonnement et sa notoriété, Biarritz doit être pour son Agglomération un moteur puissant de développement. Quant au Président, il doit être tout naturellement désigné par l’assemblée communautaire élue.

– propos recueillis par Bernard Boutin

Le site de campagne de Michel Veunac : http://www.michelveunac2014.fr

Biarritz Municipales 2014 – Questions à Guy Lafite, tête de liste « Esprit de Biarritz ! »

Guy LafiteA Biarritz, Didier Borotra (MoDem) ne se représente pas pour les élections municipales de mars 2014. Cinq candidats se sont déclarés à ce jour : Michel Veunac soutenu par le MoDem, Max Brisson soutenu par l’UMP, Richard Tardits (candidat indépendant), Jean-Benoît Saint-Cricq qui mène un rassemblement de la droite et du centre, ainsi que Guy Lafite, membre du Parti Radical de Gauche, soutenu par la gauche biarrote. Un sixième candidat pour le Front National pourrait se rajouter à la liste. Questions à Guy Lafite qui vient de créer la surprise puisqu’un sondage, paru le 20 février, le donne deuxième au premier tour. Un Guy Lafite pour qui l’exercice municipal n’est pas nouveau puisqu’il est actuellement adjoint en charge des finances et affaires juridiques auprès de Didier Borotra.

AltPy – Quel regard portez-vous sur la mandature qui vient de s’achever ?
C’est en fait toute une période, plutôt qu’une mandature, puisque Didier Borotra gère la ville depuis 23 ans, après avoir battu Bernard Marie avec une majorité composée de diverses sensibilités. Il a un bilan globalement positif, il a réveillé la ville, il l’a équipée et a maintenu un tourisme qui s’étale beaucoup plus tout au long de l’année. De ce point de vue là, cela a été un tournant très positif pour Biarritz. Je pense, par contre, qu’un certain nombre de points n’ont pas été suffisamment anticipés comme la question du logement et la nécessité d’une politique pour retenir les familles avec enfants. Il s’agit-là d’enjeux majeurs pour l’avenir.
Et puis Didier Borotra n’était pas vraiement doté d’un esprit intercommunal. Il y a donc un tournant urgent à prendre en ce qui concerne notre communauté d’agglomération comme il y a un tournant à prendre pour Biarritz.

AltPy – Au delà du logement, il semble qu’il y ait un problème au niveau des écoles, du primaire…
Le constat très inquiétant que je fais, c’est une perte de population liée en quasi-totalité à l’effondrement du nombre de familles avec enfants qui vivent à Biarritz. C’est nous qui avons fait de cette question un thème central (ndlr : de la campagne), repris aujourd’hui par tous les autres candidats. Lorsqu’on regarde les données, il y avait 3000 familles avec enfants en 1999, 1800 en 2009 et aujourd’hui probablement autour de 1500. C’est absolument dramatique. Si nous continuons comme cela, c’est une ville qui va perdre son dynamisme, sa créativité et des problèmes d’activité commerciale hors saison. C’est l’esprit de note ville qui risque de s’en aller.
C’est le premier enjeu, un enjeu majeur. Cela se traduit par des écoles qui sont en train de perdre massivement leurs élèves. Pour vous donner une idée, les maternelles ont perdu 30% d’effectif en dix ans.

AltPy – Quelles réponses comptez-vous y apporter ?
Il n’y en a pas cinquante. Le problème est tellement grave et massif que, de mon point de vue, on ne peut s’y attaquer que si l’on crée du logement adapté à ceux qui en ont besoin. Les gens qui ont des situations très modestes, il y en a beaucoup à Biarritz, mais également les couches moyennes sont en difficulté avec un foncier trop cher. 70% des ménages sur Biarritz ont des revenus qui leur donnent potentiellement accès au logement social.
Pour y faire face, il y a d’abord deux opérations importantes qu’il faut réaliser : c’est d’une part Aguillera, d’autre part Iraty ; avec comme potentiel 400 à 500 logements à chaque fois. D’autre part, il faut essayer de densifier le centre pour faire revenir les familles en cœur de ville, sous réserve de respecter le patrimoine architectural de Biarritz.
Je n’ai pas envi de revoir en effet ce qu’on a vu dans les années 70 – 80 avec des bâtiments qui ont enlaidi Biarritz. Il y a un travail sur la densification qui est tout à fait faisable et réaliste.
Il y a aussi quelque chose d’assez inattendu qui est la gestion du logement insalubre. C’est paradoxal à Biarritz mais il y en a plus qu’on ne le pense en particulier dans certains quartiers.
Sur ces trois volets, il faut agir fortement et rapidement pour stopper cet effondrement du nombre des familles avec enfants.
Pour les écoles, je ne suis pas du tout sur la position de mes concurrents qui voudraient faire fermer des écoles. C’est prématuré et en tout cas pas très logique parce que si on réussit à réinstaller les familles, les écoles verront leur effectif remonter.
Nous avons surtout un besoin de modernisation des écoles qui sont assez vétustes. Tout cela doit se faire en concertation avec la communauté éducative. Par ailleurs, lorsqu’il y a des salles disponibles, il y en a, nous avons des besoins de création de salles de repos, salles d’animation, salles de jeux, notamment avec la réforme des rythmes scolaires.

AltPy – Un autre axe important, celui de l’emploi. Une fois élu quels types d’actions vous pourriez engager pour favoriser l’emploi sur le territoire de Biarritz ?
La situation est paradoxale : nous avons perdu beaucoup de familles avec enfants et en même temps le nombre d’emploi à Biarritz a plutôt augmenté. Il n’a pas massivement augmenté mais il est passé de 11.700 emplois fin 90 à plus de 12.000 aujourd’hui ! Cela se traduit par les mouvements d’entrée et sortie de la ville, le matin et le soir, de ceux qui sont allés se loger à l’extérieur et qui reviennent.
Créer des emplois, c’est travailler sur deux volets : les emplois liés au tourisme ce qui à Biarritz est très important (25% des emplois sont directement liés au tourisme). Il faut continuer le développement du tourisme et sa diversification avec une politique forte pour attirer des salons et congrés en plus de l’action vers le tourisme individuel. Tout ceci doit être poursuivi.
Mais en même temps, nous avons une agglomération qui a beaucoup de potentiel : Une université, un port, un aéroport, des technopoles qui fonctionnent bien. Il y a plus de 1000 emplois sur Izarbel par exemple et si l’on veut avoir une gamme d’emplois qui permette aux gens de travailler dans l’agglomération, il faut une action forte en matière économique sur l’agglomération. Sur Biarritz de façon isolé, cela n’a pas de sens car nous avons peu de terrains disponibles. On peut créer un certain nombre d’activités sur la zone d’Iraty mais la plupart des activités qui doivent se développer ou s’implanter vont plutôt sur le reste de l’agglomération à Biarritz, Bayonne, Anglet, Bidart, Boucau. Egalement à la périphérie.

AltPy – Le développement économique est la compétence première de l’agglo…
C’est théoriquement la compétence de l’agglo. Encore faudrait-il qu’elle l’exerce correctement ! Vous savez combien il y a de personnes qui se chargent du développement économique à l’agglomération ? Il y en a deux. Cela montre bien que ce n’est pas une vraie priorité. L’agglo doit s’organiser pour être à la mesure des enjeux. Elle doit mettre en place un vrai service économique. Deuxièmement elle doit fédérer les acteurs, travailler avec la CCI, avec le port et les organisations d’entreprises. Elle doit aussi s’ouvrir sur la périphérie et demander aux autres communautés alentours si elles considèrent qu’il s’agit d’un enjeu majeur. Auquel cas il faudra travailler ensemble.

AltPy – Comment envisagez vous la place de votre ville dans le cadre de la Communauté d’Agglomération Côte Basque-Adour ? Quelle est votre position par rapport à la Présidence de celle-ci ?
Jusqu’a présent la Communauté d’Agglomération a fonctionné avec des villes un peu repliées sur elles-mêmes et qui l’utilisaient essentiellement pour des compléments de financement. Il faut en sortir. Nous devons passer le cap comme cela se fait dans la plupart des agglomérations en France. Nous devons travailler ensemble pour avoir un vrai projet collectif d’agglomération.
Biarritz doit être forte dans une agglomération qui elle-même doit être forte et qui tire tout le monde vers le haut.
L’agglomération doit exercer toutes ses compétences, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ; les élargir aujourd’hui ne me semble pas une nécessité immédiate. Biarritz doit prendre toute sa place dans cette démarche et porter ses propositions dans le cadre des projets de l’agglomération.
Il y a beaucoup à faire entre le développement économique, la qualité des eaux, les transports, le logement.

AltPy – C’est aussi l’ACBA qui doit gérer le problème de la pollution des plages biarrotes…
Bien sûr. L’assainissement fait partie des compétences de l’agglomération et d’ailleurs Surf Rider* a interrogé tous les candidats de l’agglomération. Ceux de sensibilité de gauche de Bayonne, d’Anglet, de Biarritz ont décidé de répondre ensemble. Nous leur avons adressé une lettre très détaillée, pas une réponse de principe. Nous y décrivons le projet que nous souhaitons mettre en œuvre pour traiter le problème de la qualité des eaux.

AltPy – En quoi votre méthode de gouvernance serait-elle différente de l’équipe municipale actuelle à laquelle vous apparteniez ?
Connaissant bien les collectivités et la gestion financière de celles-ci, Monsieur Borotra m’avait proposé de rejoindre son équipe en 2008. Avec le temps, je me suis aperçu que sa façon de fonctionner n’est pas tout à fait la mienne. Je considère que l’équipe municipale doit travailler de façon collégiale avec de vrais délégations. Je n’ai pas eu de problème particulier mais, dans les domaines plus opérationnels, la méthode de M. Borotra ne laissait pas beaucoup de marge de manœuvre à ses adjoints.
J’ai pu expérimenter, à titre professionnel les deux méthodes, celle que je propose me parait la plus efficace. Il faut surtout travailler en concertation avec les acteurs de la ville et la population. Il y a deux volets à développer. D’une part les conseils de quartier qui doivent être des acteurs de concertation, pas seulement sur le quartier mais aussi sur les politiques de la ville et ses grands projets et, d’autre part, créer des structures qui fédèrent les acteurs dans les domaines qui sont importants. Il faut par exemple une structure regroupant commerçants, hôteliers, restaurateurs pour éviter d’imposer des décisions incohérentes par rapport à leur besoin. Même démarche pour la culture, l’animation et la vie associative.
Cette façon d’associer les acteurs de la ville et la population à la gestion de la ville me parait fondamentale.

AltPy – Pourriez-vous aller jusqu’à des référendums d’initiative populaire ?
Je n’ai pas d’opposition de principe au référendum d’initiative populaire mais je trouve que c’est très lourd à organiser. On ne doit y arriver que quand un sujet n’a pas pu être traité par les structures de concertation normales. Cele ne me parait pas la panacée. Je n’ai rien contre le principe mais on ne peut pas les multiplier.

AltPy – Quel rôle pensez-vous donner à l’opposition municipale ?
L’opposition municipale sera dans toutes les commissions y compris les commissions extra-municipales. Cela me parait logique. Je m’engage aussi à les rencontrer régulièrement pour faire le point sur les projets, nos divergences, leurs propositions. Je reste ouvert. Il faut écouter tout le monde.
La majorité met en œuvre le projet qu’elle a porté devant les électeurs. C’est normal, mais cela n’interdit pas d’écouter l’opposition. Cela dit, si l’opposition prend des postures, la discussion ne sera pas d’une très grande portée. Si elle veut agir de façon constructive, la situation sera différente.

AltPy – Question ouverte au sujet de votre choix
Nous sommes à un tournant important pour la ville et pour l’agglomération. La situation va être très difficile avec des baisses fortes des dotations de l’Etat prévues pour 2014 et 2015 qui risquent fort de continuer, au moins en 2016. Dans cette situation, la force des équipes résidera dans leurs compétences et notamment celles de leur tête de liste pour arriver à gérer la ville sans pression sur la fiscalité.
Mon but est de ne pas toucher au niveau des taux. Mes expériences de gestionnaire de la ville de Marseille comme de la ville de Paris, de responsable du financement des collectivités dans de grandes banques me donnent une expérience très forte en matière de gestion pour la ville. J’ai rassemblé autour de moi un certain nombre de représentants des partis de gauche mais aussi majoritairement des gens de la société civile qui ont de fortes expériences dans le privé, dans le public, dans l’associatif. C’est cet ensemble de compétence que l’on souhaite mettre au service de la ville.
Ce volet est très important tout comme le volet « Ethique ». Toute personne qui s’engage avec moi signera une charte éthique. Je serai très attentif à ce que son comportement, le fait d’éviter tout conflit d’intérêt avec la ville et ses satellites, soit une règle que chacun s’impose.

– propos retranscrits par Joël Braud et Bernard Boutin

Le site du candidat : http://www.espritbiarritz.fr/les-actualités/municipales-biarritz-2014-avec-guy-lafite

Le sondage qui donne Guy Lafite en deuxième position au premier tour : http://www.sudouest.fr/2014/02/20/sondage-a-biarritz-l-ump-donnee-en-tete-au-premier-tour-des-municipales-1468201-6030.php

*La fondation Surf Rider : http://www.surfrider.eu/fr/presentation/notre-histoire.html