La formidable aventure du Lynx (en Espagne) : A quand dans les Pyrénées ?

En 2002, il y avait seulement 94 exemplaires de Lynx, répartis sur deux zones, dans le sud de l’Espagne : une dans le parc national de Doñana (embouchure du Guadalquivir), l’autre à Andújar (province de Jaén). L’animal était donné en voie d’extinction.

En 2018, sa population est évaluée à 686 exemplaires ! Vivant sur 125 km2 en 2002, ils sont maintenant répartis, sur 3064 km2, en Andalousie, Extremadure, Castille et sud du Portugal. Les « miracles » seraient-ils possible en matière de conservation et de reproduction animale ?

C’est en 1998, que Miguel Ángel Simón, biologiste née à Jaen, commence dans le cadre du programme Life, financé par des fonds communautaires et privés, à inventorier, mettre en « conservation » et aider à la reproduction des Lynx ibériques. Il passe 20 ans à cette tâche. Avec méthode et argent, 20 ans plus tard, le résultat est là. La semaine prochaine, à Bruxelles, Miguel Ángel Simón sera honoré pour ce résultat hors-norme. 

Dès le début pour le biologiste, il n’y a qu’une méthode : la reproduction et la réintroduction des animaux en s’assurant d’un « consensus social » des collectivités locales, de l’administration espagnole, des propriétaires des grandes fermes qui caractérisent le sud de l’Espagne, des sociétés de chasses et des citoyens en général.

Miguel Ángel Simón vient de prendre sa retraite. Il peut être fier du travail développé depuis son centre de conservation et de reproduction de “El Acebuche”, situé à Matalascañas dans le parc de Doñana. Un centre qui n’est pas resté seul puisque le zoo botanique de Jerez et les centres de Silves (Portugal), Granadilla (Cáceres), Santa Elena (Jaén) participent maintenant aussi au « repeuplement » des Lynx ibériques. 

L’incroyable succès du programme attire beaucoup de monde. Parmi les derniers hôtes de marque : Angela Merkel et Pedro Sanchez.

A quand des Lynx dans les Pyrénées ?

– par Bernard BOUTIN

Plus sur le programme de reproduction du Lynx ibérique : c’est ICI (en espagnol et anglais). Lire aussi la parution dans El País du 11 mai 2019 (espagnol).
credit photo : https://www.lynxexsitu.es/index.php

Qui va limiter la vitesse ?

Lors d’une interview récente accordée à France bleu Béarn, le sénateur Max Brisson s’est dit particulièrement réjoui par le projet du Sénat de donner la possibilité aux départements ou aux préfets de relever la vitesse à 90 km/h à la place de l’État. Faut-il partager le même enthousiasme ? Quelles seront les changements que l’on peut espérer ou craindre ?

Nous sommes maintenant en plein débat sur l’opportunité de la limitation de vitesse à 80 km/h. Les gilets jaunes sont vent debout contre cette mesure au point d’avoir saboté nombre de radars fixes afin de les rendre inopérants. La conséquence ne s’est pas faite attendre : les accidents mortels sont en notable augmentation (sauf dans notre département rassurez-vous). L’enjeu semble être politique. En enfonçant un coin entre le premier ministre, initiateur de cette nouvelle limitation à 80 km/h, et le chef de l’État qui est, sur ce sujet, plutôt nuancé, la préoccupation principale n’est pas vraiment sécuritaire.

Mais tout d’abord essayons d’y voir plus clair en listant les différentes limitations de vitesse qui, selon le code de la route, peuvent s’imposer aux conducteurs :

130 km/h est la vitesse maximum autorisée sur autoroute ;

110 km/h est la vitesse maximum autorisée sur autoroute par temps de pluie ;

90 km/h est une limitation autorisée soit sur les routes dont les deux axes de circulation sont séparés par un terre-plein central, soit sur les routes à quatre voies même lorsqu’elles ne sont pas séparées par un terre-plein central. A noter que sur les routes à trois voies sans terre-plein central, le 90 km/h est permis uniquement sur l’axe muni de deux voies (vous suivez ?) ;

80 km/h est la limitation qui s’impose partout ailleurs. Elle remplace la limitation à 90 km/h ;

70 km/h est une limitation qui s’applique sur les voies qui présentent un danger particulier ;

50 km/h est la limitation normale en agglomérations ou quand la visibilité est inférieure à 50 m.

30 km/h est la limitation décidée par les maires dans certains secteurs urbains ;

20 km/h est la limitation destinée à favoriser les rencontres en secteur urbain..

Et tout cela sans tenir compte des conditions particulières qui s’appliquent aux jeunes conducteurs.

Les partisans de ce transfert de responsabilité agitent comme toujours, l’argument de la proximité sur l’air de : nous qui sommes d’ici, nous savons mieux ce qu’il convient de faire. Bon ! on verra bien si toutefois cet amendement du sénat sera également adopté par l’Assemblée nationale. Mais que ces tenants d’une décentralisation à tous crins sachent que la responsabilité de la sécurité routière pèsera alors (lourdement) sur leurs épaules dans les départements. Il ne faut pas exclure également que ces élus locaux, toujours disposés à satisfaire les doléances de leurs électeurs, multiplient les limitations comme c’est actuellement le cas sur la route Pau/Oloron ; on y dénombre pas moins de 32 panneaux de limitation de vitesse (si mes comptes sont exacts). Alors il y aura des commissions et on discutera et débattra à l’envi.

Mais cela n’est-il pas un débat qui porte principalement sur la décentralisation. Notre pays serait selon certains encore trop jacobin. Les élus locaux se disent dépossédés de nombre de leurs responsabilités et on besoin de reconnaissance. Plus qu’une préoccupation sécuritaire, une volonté d’élargir les pouvoirs des élus de terrain, viendrait fausser le débat.

Pau, le 1 avril 2019

par Joël Braud

Crédit photo : Seine-Maritime.gouv.fr

Ecobuage : qui pour démontrer son utilité ?

écobuage du côté du Rocher d’Aran

Chaque année, dans les Pyrénées, une fois que l’herbe a bien séché, une fois qu’elle est devenue paille et a revêtu une magnifique couleur or qui scintille au soleil, les pentes s’embrasent.

L’or se transforme en couleur cendre, l’air devient irrespirable. Il faut cheminer sur ces espaces brûlés, morts… et se questionner : quelle chance a-t-elle été donnée aux insectes, qui vivent au raz du sol, pour échapper au feu dévastateur ? Quelle chance a-t-elle été donnée aux nichées d’oiseaux qui vivent camouflées sous les mottes de terres ? Quelle chance a-t-elle été donnée aux petits rongeurs pour fuir le feu ? La réponse est simple, dramatique : aucune !
Et si ce n’était que cela : cette herbe paille n’était-elle pas aussi litière pour les ongulés (isards, chevreuils etc.), voire un complément nutritionnel pour les mois d’hiver.

A t-on évalué le bilan de ces écobuages ? A t-on évalué, d’un côté, la disparition par le feu de plantes invasives sur les estives (ajoncs, ronces etc.) et l’enrichissement des sols par les cendres et, de l’autre, l’inexorable disparition de la chaîne du vivant ?

Qu’est-ce qui est le plus important : préserver une activité traditionnelle (la transhumance) qui ne concerne que quelques uns ou préserver le vivant qui nous concerne tous ? Un choix difficile entre court-terme et long-terme.

Il serait intéressant que les naturalistes qui interviennent sur AltPy aident à développer ce sujet et nous renseignent, si possible, sur le bilan réel de l’enrichissement des sols par les cendres.

– par Bernard Boutin

Dans le piémont pyrénéen, c’est show !

Les débats locaux sur les pour ou contre le Pau Canfranc sont momentanément suspendus, le passage des camions en vallée d’Aspe aussi ; on ne parle plus, dans les vallées, les médias et réseaux sociaux, que des ourses et le président fondateur de l’IPHB s’associe aux cloches des sonnailles de nos éleveurs en furie ; la foire au fromage de Laruns, un modèle.

«On veut notre mort !»

Dans un premier temps, quand on s’en tient à l’écoute des uns et des autres, sur place, qu’on additionne toutes les rumeurs, ou qu’on lit certains communiqués dans la presse et internet, il ne fait aucun doute que le cri au secours des éleveurs est amplement justifié; les pertes sont énormes du fait de l’ours et cela ne peut pas durer ainsi.

Si, à tête reposée, dans un deuxième temps, on approfondit le problème, on constate que les dégâts de l’ours doivent être très largement revus à la baisse car :

+ les moutons sont des variétés domestiquées qui ont perdu toutes les réactions de leurs ancêtres sauvages ; ils sont inadaptés à la vie montagnarde, semi-sauvage, qu’on leur impose ; ils ne font pas partie de la biodiversité naturelle, les morts du fait des aléas climatiques souvent très rudes sont nombreuses, la sélection a diminué la résistance aux maladies aussi ; grégaires et peu agiles, ils ne peuvent pas fuir efficacement à l’arrivée d’un prédateur.

Combien l’ours tue-t-il de sangliers, d’isards… ?

+ Ce que les éleveurs n’abordent jamais, car ils en sont souvent les responsables, c’est le % très important de brebis tuées par les chiens errants et mis sur le dos des griffes du plantigrade ; la plupart viennent de la vallée et proviennent des éleveurs eux-mêmes ; le chien a quitté la ferme de sa famille d’accueil pour x raisons et forme une meute avec des rencontres opportunistes.

Il résulte de tout cela que le maintien d’un troupeau en bon état nécessite une attention très soutenue ; or :

+Les éleveurs veulent vivre la modernité et rester chez eux le soir ; les propriétaires des bêtes ne montent que très rarement en estives, ils utilisent, parfois !, des bergers salariés, le moins possible, qui doivent gérer avec leur(s) Border Collie des centaines de brebis issues de plusieurs propriétaires, dispersées dans les zones très vastes les plus attractives.

Le berger n’est absolument plus à même de remplir sa véritable mission qui est, entre autres :

  • d’observer l’état général et le comportement du troupeau.
  • d’apporter les soins aux bêtes (plaies, sutures, piqûres…).
  • d’organiser le parcours qu’il empruntera avec le troupeau pour adapter les ressources pâturées aux besoins du troupeau.
  • d’utiliser le ou les chiens pour la conduite du troupeau et sa protection (patous).
  • d’assurer l’agnelage.
  • D’assurer la protection du troupeau contre les prédateurs.
  • Produire le fromage.
  • entretenir les bâtiments d’estive.                                                                                                                      Encore pire même

troupeaux cherchent bergers : l’avenir du pastoralisme en question …

https://blogs.mediapart.fr/…/troupeaux-cherchent-bergers-lavenir-du-pastoralisme-en-…

« De la Bigorre à l’Ariège, la moitié des estives n’était plus gardée », rappelle l’actuel président Gilbert Guillet, éleveur transhumant avec 230 brebis et deux patous, qui a fait l’objet de menaces, en raison de ses positions favorables à la cohabitation avec l’ours. Dans les estives, les brebis sont laissées libres dans les deux tiers des cas, visitées de temps en temps. Ce qui entraîne un sur-pâturage et une érosion, sans compter l’enfrichement du bas de l’estive. Les éleveurs opposés au renforcement de la population d’ours ont même réussi, avec l’aide -non dénuée d’arrière pensée ?- des collectivités territoriales, à créer l’appellation Barèges-Gavarnie pour l’agneau issu d’un troupeau dispensé de gardiennage au motif que les brebis devraient subir le moins de dérangement possible».

Mouton Barèges-Gavarnie AOP | Irqualim – Produits d’Origine et de …

https://www.irqualim.fr/produits-regionaux/viandes-ovines/mouton-bareges-gavarnie

«Au cours de la période estivale, les animaux sont conduits sur des pâturages appelés « estives ». Les animaux y pacagent en liberté totale jour et nuit entre 1600 et 2600 mètres d’altitude. Là, sur 25000 hectares, entre pelouses, rochers et combes à neige, l’alimentation herbagère sauvage est la plus parfumée.»

Avec un tel comportement, on voudrait, en plus, que les prédateurs ne s’en donnent pas à cœur joie !

Naturellement, toutes les aides qui sont proposées pour assurer la protection des troupeaux ne sont pas applicables, dans ce système de gestion, par un berger isolé.

Le berger devient un surveillant de près ou de loin et non un garde. Pourtant, les aides proposées permettent une création importante d’emplois et une protection efficace.

+Ces aides sont naturellement oubliées quand on manifeste ! Quelques informations :

Le dispositif d’aides à la protection des troupeaux contre la prédation …

http://www.hautes-pyrenees.gouv.fr/le-dispositif-d-aides-a-la-protection-des-a4322.html

Comment l’argent de l’ours aide le pastoralisme

http://www.buvettedesalpages.be/2007/08/argent-ours.html

«Sont aidées les opérations de gardiennage (salarié, éleveur gardien), l’achat, l’entretien et la stérilisation des chiens de protection, les investissements matériels d’électrification, les parcs électrifiés, l’analyse de vulnérabilité et l’accompagnement technique.

Le taux d’aide publique est de 80%. L’aide est répartie entre le FEADER, union européenne, (53%) et le Ministère de l’Agriculture (47%).»

En conclusion, je pense que les éleveurs ont choisi la mauvaise cible, les véritables prédateurs redoutables ne sont pas biologiques mais culturels ; c’est un problème de gros sous, et là, l’opinion publique peut les suivre ; ils devraient manifester avec autant de virulence contre ceux qui fixent les prix d’achat de leurs produits, contre les intermédiaires qui fructifient sur leur dos.

Résultat : prix bas au départ, prix élevés pour le consommateur !

Situés en début de chaîne, ils sont soumis à deux pressions :

+le temps biologique qui s’écoule et les oblige à vendre la viande, le lait, la laine sans attendre.

+les acheteurs qui jouent là-dessus pour obtenir les prix les plus bas.

On trouve des points communs avec l’agriculture et l’élevage en général. De nombreux éleveurs ont compris l’intérêt de s’adapter à la biodiversité naturelle ; en profitant des aides, ils créent des emplois, des circuits courts et voient leur efforts récompensés.

Intéressant à lire aussi :

mini-dossier – Ferus

https://www.ferus.fr/wp…/TABLE-RONDE-SAISON-ESTIVE-2017-BOYCOTTEE.pd…

Signé Georges Vallet

https://goo.gl/images/z37vPT

Ours : à qui appartiennent les Pyrénées ?

Jeudi matin, le maire et éleveur de Sarrance, Jean-Pierre Chourrot, s’exclamait sur l’antenne de France Bleu Béarn, à propos des barrages filtrants, installés sur sa commune, pour s’opposer au lâcher d’ourses : « On est quand même chez nous ! ».

« On est quand même chez nous ! » : cette appropriation des Pyrénées plante bien le décors. Les Pyrénées appartiendraient aux seuls bergers… qui ne montent à la transhumance que fin juin/début juillet pour descendre fin septembre.

Deux à trois mois de présence sur les estives (elles ne représentent qu’une partie de l’espace pyrénéen) permettent-ils d’attribuer la propriété de toute la chaîne à ces seuls bergers et aux rares éleveurs qui habitent encore en moyenne montagne. Sur quel fondement de droit de la propriété peut-on affirmer cela ?

Quid de ces passionnés de nos montagnes qui y font vivre tout un tissus touristique ? Quid des employés des collectivités territoriales qui entretiennent routes et stations de sports d’hiver ? Quid des techniciens qui font tourner le réseau de centrales électriques de l’ancienne Compagnie du Midi ? La liste est longue des pyrénéens qui permettent aux Pyrénées d’être ce qu’elles sont. Il n’y a pas que des bergers dans la chaîne.

Le débat sur la propriété de la chaîne ne devrait-il pas aller plus loin alors même que l’homme a colonisé la grande majorité de la planète terre ?

Dans les plaines, tous les paysages ont été façonnés par lui et pour lui. On en sait le résultat : un appauvrissement remarquable de la bio-diversité. Un recul, toujours plus rapide, du vivant pour le seul bénéfice de son espèce.

Des « poumons verts », rares confettis à l’instar des Pyrénées, parsèment la planète. A qui appartiennent-ils ? Aux habitants locaux, à l’humanité ou à tous les êtres vivants quels qu’ils soient : plantigrades, prédateurs, ongulés, rapaces, batraciens, reptiles, ovins, bovins, hommes. Une autre mixité sociale.

– par Bernard Boutin

Des ours, pas des camions !

les-manifestants-ont-distribue-des-tracts-et-ralenti-la-circulation    « A quand l’arrêt de l’introduction de poids lourds en Vallée d’Aspe ? » C’est par cette phrase que je terminais mon dernier article du 20 Août 2018 « Balade en vallée d’Aspe » (cliquer sur le titre) qui montre que les activités pastorales et touristiques dans une vallée préservée sont les bases d’un développement harmonieux durable.

Quelques jours après, le dramatique accident de poids lourd avec une très grave pollution venait hélas confirmer, une fois de plus, qu’il est indispensable d’interdire la circulation des poids lourds en vallée d’Aspe.

Cette interdiction est cohérente avec les indispensables mesures pour la lutte contre le réchauffement climatique qui passe par la diminution du transport par camions, beaucoup trop important en Espagne. Les élus de la vallée d’Aspe ont les pouvoirs pour s’opposer à cette tragédie, on attend de leur part des prises de positions fortes.

De leur côté CODE Béarn lutte pour des déplacements plus raisonnables et a souhaité diffuser un communiqué de presse. Sans succès auprès de nos media locaux. Bizarre non ? (leur mail :  » Nous pensions que vous liriez notre communiqué élaboré au dernier CA dans la presse locale, sans succès à ce jour, nous avons le plaisir de vous l’envoyer par courriel. »)

Alors je vous diffuse ce communiqué (voir PJ) , même si le transfert de ce trafic via le rail en vallée d’Aspe proposé par cette association reste discutable au plan économique dans une période où le trafic camion doit de toute façon être réduit drastiquement.

Daniel Sango

Communiqué du CODE Béarn : communiqué de presse du 29-8-2018

Crédit Photo : Sud Ouest

L’homme ne vit pas que de pain

Le festival musical de Louvie-Juzon menacé

C’est la rentrée ! Restent les souvenirs de vacances. Une partie non négligeable des estivants optent désormais pour la montagne ; la côte étant saturée. C’est la chance du Béarn et de ses vallées somptueuses. Encore faut-il que cette opportunité soit bien conduite, soutenue par les collectivités locales : les communes, le conseil départemental; l’État en premier lieu… Il n’y a pas que les routes, les chaussées, les infrastructures : ce bétonnage tout azimut qui a pour alibi un prétendu aménagement qui ressemble plus à de la conduite accompagnée qu’à cette liberté que nous offrent les montagnes. Il y a ce supplément d’âme indispensable à l’être humain : la culture dont on a beaucoup parlé durant la campagne présidentielle, désormais la grande oubliée des promesses de la macronie (cf. le « pass-jeunes) pour laquelle on ne fait rien ou si peu ; particulièrement sur les terres qui jadis appartenaient au « bon roi Henri » et sur lesquelles règne désormais qui vous savez.

Un exemple ? Les « Estives Musicales internationales de Louvie-Juzon ». C’était, cette année, la 39ème édition de ce magnifique festival de musique classique. 146 concerts au compteur, tous de grande qualité ; d’une grande diversité dans le répertoire et avec des musiciens prestigieux venus du monde entier. Il n’a pas d’équivalent dans notre Béarn où la musique classique fait l’objet d’un monopole contestable engagé dans un projet risqué d’inspiration « bolivarienne ». Ce festival se déroule dans la magnifique église de Louvie-Juzon entièrement rénovée qui possède un orgue baroque rénové lui-aussi.

Le public y est mélangé : beaucoup de « valléens » qui donnent un coup de main aux organisateurs mais aussi des touristes de passage, étrangers notamment : anglais ou néerlandais par exemple. On y fait le plein régulièrement ; 400 personnes environ, serrées comme des harengs mais attentives et recueillies comme il se doit pour écouter de la musique de qualité. C’était le cas le 22 août pour un concert autour de Gabriel Fauré avec au programme son magnifique requiem. Concert donné par « les voix d’Oxford », chœur mixte de 14 chanteurs et orgue dirigé par Mark Shepherd. Ils ont déclenché un enthousiasme légitime.

Par contre, la tristesse est venue des déclarations de Jean-Etienne Béliard, cheville ouvrière de ce festival quand il a annoncé publiquement que cela serait sans doute la dernière édition de ces « Estives musicales ». L’argent évidemment… Il n’y a pas le compte… Malgré un budget modeste, 33 000 euros cette année, les organisateurs n’ont pas trouvé auprès des collectivités le soutien financier indispensable à joindre les deux bouts. C’est une baisse successive des aides des collectivités depuis 2008. Comme le souligne Monsieur Béliard : « les artistes doivent être payés normalement ». En effet et c’est une question de fond : les artistes ne vivent pas d’amour et d’eau fraîche. L’époque de la « Bohème » est loin derrière nous, même si l’opéra de Puccini nous émeut toujours autant. Voilà une réalité que nous avons tendance à oublier.

Un festival de cette qualité a des répercussions très importantes pour la vallée et pour son économie. Il participe à sa vie culturelle dont il est un des phares et plus prosaïquement il a des répercussions économiques non négligeables à l’échelle d’une commune qui dépasse à peine les mille habitants. Pour assurer la pérennité de cet événement il faut bien peu au regard d’un budget du type de celui du Conseil Départemental. L’État lui aussi pourrait même mettre la main à la poche, même si le temps est à l’austérité, car les sommes sont modestes et l’homme ne vit pas que de pain…

Pierre Vidal

Ce sont les élus qui sont trop nombreux, pas les ours !

ours 2    On aura donc deux ourses en Béarn, et ce ne sont pas les positions incongrues de nos parlementaires qui y changeront quelque chose, enfin si, on peut espérer qu’ils seront, eux, à l’avenir, moins nombreux.

Une majorité des Maires des PA s’étaient déjà tristement prononcé sur ce sujet ( « Les élus béarnais veulent la peau de l’ours ! » AP du 17/6/2018 cliquer sur le titre ), même ceux dont la commune n’a vu que des ours en peluche…

Lors d’un déjeuner avec Nicolas Hulot concernant la réintroduction de deux ourses en Béarn, il a eu droit à un refus unanime des parlementaires des Pyrénées Atlantiques. Les propos de David Habib furent clair :  » Nous lui avons répondu qu’entre l’ours et les bergers nous choisissons sans hésiter les bergers » (La République du 31/7/2018). Enfin, une partie des bergers…

Cette opposition unanime est pour le moins étonnante. Tout d’abord on aimerait des prises de parole claires des députés MoDem, la position de Josy Poueyto ou Jean Paul Mattéi confronté à l’ours dans leur circonscription, cela doit être piquant… Et que dit notre François, roi du Pays de Béarn ?

Mais ces élus oublient un peu vite ce que pensent leurs électeurs. Un sondage IFOP sur l’ensemble des Français diffusé le 1/3/2018 montre que 84% des Français sont favorables à cette réintroduction (8 points de plus que lors du précédent sondage) ainsi que 78% des Pyrénéens !

D’ailleurs la mascotte de la Section Paloise, Bearny est bien un ours et le Béarn juste un peu plus qu’un ours anglais… Rappelez vous, le slogan publicitaire du Conseil Général (aujourd’hui lui aussi opposé à l’ours) pour leur station de ski : « A la Pierre Saint Martin les oursons vous regardent skier » …

Quels arguments ont ces girouettes pour démontrer que ce qui est possible en Espagne, en Italie en Roumanie ou en Slovénie est impossible en Béarn ?

Comment est-il possible que nos élus s’opposent à cette démarche écologique défendue par le plus populaire des écolos, exigée par l’Europe, et approuvée par l’immense majorité des citoyens et des Pyrénéens ?

Devant un tel désaveu on aimerait avoir un argumentaire détaillé de la part nos élus !

J’espère que les électeurs se souviendront de ces prises de position lors des prochaines élections, mais surtout qu’avant, la population des parlementaires, bien trop nombreuse, sera diminuée d’une manière sensible comme promis par le Président candidat. Trop de politiciens professionnels dont les dégâts sur la population des moutons citoyens sont considérables.

On n’envisage pas de les introduire ailleurs, personne n’en manque …

Daniel Sango

 

Pour prolonger cette lecture, un article qui nous montre que les bergers, en particulier la jeune génération, est favorable à la cohabitation :

https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/biodiversite/grand-format-si-l-ours-disparait-mon-metier-va-mourir-le-plaidoyer-d-une-bergere-en-bearn_2863767.html

Crédit photo : goldenmoustache.com

 

 

Les élus béarnais veulent la peau de l’ours !

l-ours-cannelito-11-ans-entre-les-vallees-d-aspe-et-d-ossau   Il est des matins où la lecture de La République fait bondir. « Pyrénées-Atlantiques : la carte des 100 communes opposées à l’arrivée d’ourses ». Ainsi donc une ribambelle d’élus prennent position pour l’élimination de l’ours en Aspe Ossau.

 J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur ce sujet il y a bien longtemps, sur Alternatives Pyrénées, en mars 2010. Tout était dit dans mon texte : « Ours saumons, anguilles, même combat ! » (cliquer sur le titre)

Aujourd’hui la signature de ces 100 maires montrent à quel point le Béarn est arriéré et ignore les nécessités écologiques.

Mais tout d’abord on se demande bien à quel titre l’immense majorité de ces communes signent un manifeste alors qu’elles n’ont jamais vu un ours sur leur territoire, même quand il y en avait une cinquantaine en Aspe Ossau !

D’ailleurs je ne suis pas du tout sûr que les populations soient en accord avec ces prises de position ridicules.

Ce qui est sûr c’est que la très grande majorité des Français est favorable au maintien de l’ours dans les Pyrénées. Ce qui est sûr c’est que c’est cette majorité qui subventionne largement les communes concernées par la réintroduction. De même que c’est cette majorité qui achète les fromages Ossau Iraty et subventionne fortement le pastoralisme.

Tout a été écrit sur ce débat qui fait rage depuis des années. Mais je voudrais insister sur un point qui n’est pas suffisamment connu. En estive, les pertes de brebis sont nombreuses (accidents, chutes, maladies, etc.). En moyenne elles représentent 2 à 3% des brebis en estive. Il y a plus de 80 000 ovins (chiffres de 2012 donc sans doute plus. ainsi que 22 000 bovins) en Aspe Ossau soit une perte d’environ 1600 brebis par été. Les deux ours actuels n’ont fait aucun dégât ces deux dernières années. Ne peut-on pas admettre une perte de quelques dizaines de brebis, largement indemnisées par ailleurs, pour repeupler Aspe Ossau avec une douzaine d’ours ?

Pourquoi ces basco béarnais ne comprennent pas que l’ours est une chance ?

Il faut les envoyer en stage chez les Massaïs, à moins qu’ils persistent et souhaitent aussi la disparition des lions, tigres, éléphants, gorilles et autres animaux sauvages.

Ce qui est sûr c’est que dans tous les pays d’Europe (Slovénie, Roumanie, Italie Espagne, …) les populations, y compris les éleveurs, vivent sans problème avec des populations d’ours bien plus nombreuses, tout en permettant un développement touristique fort grâce à l’ours.

Les élus et bergers Béarnais seraient-ils les plus arriérés d’Europe ?

Daniel Sango

Crédit Photo : FIEP . Cannelito, le dernier né en Béarn

Le tourisme, l’activité préférée de nos élus

cdt64-140201-aff-be-bearn-a4-31415289226-realisation-fancybox   C’est fou comme le tourisme préoccupe nos élus. Il faut dire que pour des personnes comme beaucoup d’entre eux n’ayant pas souvent travaillé dans la vraie vie, on peut s’en déclarer spécialiste sans effort. Et c’est ce qu’ils font dans un désordre où le comique le dispute à l’inefficacité.

Dans le cadre de la création de son nouveau royaume du Pays de Béarn, c’est à Arudy qu’Henri Bayrou est allé porter la bonne parole.

« À la question « Que pouvons-nous faire ensemble plutôt que tout seul ? », le président a proposé dans un premier temps, une rencontre des différents offices de tourisme du Béarn afin de se fédérer et ainsi unir leur forces pour, dans l’avenir, créer un site commun dédié à répertorier tout l’événementiel pour une promotion touristique globale et efficace en Béarn. » (Sud Ouest 24/4)

Un projet vraiment marquant avec des objectifs ambitieux … Voilà qui justifie bien la création d’un échelon de plus dans l’invraisemblable mille feuille français, l’organisation la plus stupide et inefficiente possible !

Il est vrai qu’il est plus facile de jouer les touristes que de créer de vrais emplois, chose qu’aucun politique n’a jamais fait en Béarn, quoi qu’ils en disent. Enfin, sauf dans les communes et intercommunalités où là, ça déborde !

Bien sûr le tourisme intéresse tous les Maires de l’agglomération et Pau en est le leader : « Pau Pyrénées Tourisme, est le lieu incontournable pour qui veut découvrir les multiples facettes de la Porte des Pyrénées. L’Office de Tourisme possède une antenne au centre-ville de Pau et une autre à Lescar. »(Agglo de Pau)

Mais il faut aussi compter sur le Département …

« Le Conseil Départemental a positionné le Tourisme comme un axe fort de développement de son territoire. La Loi NOTRe, dans le cadre des compétences partagées, a conforté les départements comme un des partenaires majeurs d’une politique touristique publique partenariale.

Dans ce cadre, nous nous sommes engagés à prendre en compte les différentes réalités des Pyrénées – Atlantiques, au plus près des acteurs économiques et de nos territoires touristiques. C’est ainsi que deux instances de consultations et de débat ont été mises en place : le Conseil de Destination Béarn Pyrénées et le Conseil de Destination Pays basque. »(Conseil Départemental des PA)

Bon, il faudrait savoir… commune, agglo, Pays de Béarn et Département ! Le tourisme, une sacré spécialité politique…

Il faut dire qu’au département, au poste de Président du Conseil de Destination Béarn Pyrénées on trouve un spécialiste avec l’inénarrable Maire de Laas et ses pitreries.  Quelle équipe !

Ce mardi 29 mai on apprenait que Jacques Pédehontaa devenait Président de l’Agence d’Attractivité et de Développement Touristique du Conseil Général des PA (AaDT). Le pôle touristique du Département compte une trentaine de personnes. Une promotion pour le Maire de Laas, une des communes les plus endettées de France par habitant.

Avec la promotion du Béarn via le tour de France d’Henri IV, spécialité de notre élu, touriste en chef, l’attractivité d’un Béarn moderne est en bonne voie. Henri Bayrou roi du Béarn devra t il déclarer la guerre au Prince de Laas pour affirmer la supériorité du Pays de Béarn ?

En attendant, le lieu le plus visité de Béarn ne doit rien à ces politiciens tournés vers le tourisme. C’est où ?   Réponse plus loin…

Et ce n’est pas fini, à chaque couche sa crème dans le mille feuille :

« Le tourisme est une compétence politique partagée par plusieurs échelons territoriaux (communes, intercommunalités, Départements, Régions et État) et sa mise en œuvre implique de nombreux acteurs, publics et privés. Il apparaît donc nécessaire d’organiser la stratégie touristique sur le territoire et de mettre en dynamique l’ensemble des opérateurs autour d’une ambition partagée.(Région Nouvelle Aquitaine) »

Vous ne connaissez pas Sandrine Derville, vice-présidente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge du Tourisme ? Elle dirige l’élaboration du Schéma Régional de Développement du Tourisme et des Loisirs (SRDTL).

« Le SRDTL a pour objectif de définir la stratégie touristique régionale, dans une approche à la fois économique et territoriale, et d’en assurer la cohérence et l’efficacité. »

Il faut bien cela vu l’imbroglio organisationnel…

Mais la Région a au moins un objectif chiffré : « La région attire actuellement 28 millions de touristes par an et veut passer à 32 millions d’ici 2 ans, ce qui pourrait créer 30 000 emplois supplémentaires » (Sud Ouest éco mars 2018)

On n’oubliera pas l’Etat qui a la main sur le secteur touristique et a élaboré un plan pour atteindre 100 millions de visiteurs en 2020.

Pour revenir à notre Béarn, cerise sur le mille feuille, la CCI de Pau s’en mêle aussi en créant le Cluster Tourisme Béarn. N’aurait elle pas confiance dans les politiques, spécialistes  du tourisme ?

« Si ce nouveau Cluster Tourisme Béarn est présidé, animé et coordonnée par la Cci Pau Béarn, son conseil d’administration est largement ouvert aux autres acteurs du tourisme que sont notamment « les représentants des filières professionnelles du tourisme, les autres chambres consulaires, l’aéroport de Pau, ou encore le comité départemental du tourisme », liste Anne-Marie Hauser, en charge du dossier pour la Cci, au côté de Bruno Durroty, Manager commerce service et tourisme à la CCI. » 

Avec tout cela, si Henri Bayrou roi du Pays de Béarn ne devient pas le français le plus connu au fin fond de la campagne du Yunnan, c’est a désespérer !

En attendant et comme d’habitude, les contribuables paieront pour une organisation honteuse où des dizaines de fonctionnaires inutiles se marchent sur les pieds, tout cela pour satisfaire l’ego insatiable de politiciens aux compétences douteuses.

Daniel Sango

Et le lieu qui reçoit le plus de visiteurs en Béarn est … La Cave Coopérative de Gan

250 000 visiteurs, troisième entreprise de France la plus visitée

https://www.cavedejurancon.com/la-cave/visite-de-la-cave.html

Crédit photo : Conseil Départemental des PA