Géothermie à Pau : le fiasco !

chaleur 0   Ainsi, il aura fallu six ans pour que l’on se rende enfin compte de l’impossibilité technico-financière du projet de Lons. Combien d’argent public est donc parti en fumée par l’incompétence de nos décideurs ?

C’était en 2013, après avoir examiné longuement le projet de géothermie de Fonroche à Lons, j’ai écrit trois articles qui démontrent sans ambiguïté :

– que ce projet n’apporte rien quant à l’acquisition de compétences techniques ou économiques en géothermie profonde

– que ce projet rassemble des problèmes techniques uniques qui le rendent irréalisable techniquement et encore plus financièrement (le réservoir déplété par l’exploitation du gaz est le handicap majeur)

https://alternatives-pyrenees.com/2013/09/16/geothermie-a-lons-un-projet-de-recherche-de-fonds-1/

https://alternatives-pyrenees.com/2013/09/18/geothermie-a-lons-un-projet-de-recherche-de-fonds-2/

https://alternatives-pyrenees.com/2013/09/19/geothermie-a-lons-un-projet-de-recherche-de-fonds-3/

Mes conclusions étaient sans appel :

« Pour ce qui concerne le projet de Lons, il serait assez étonnant que la recherche de fonds pour ce projet aboutisse.

Si c’était malgré tout le cas, la probabilité d’un succès du projet paraît infime. »

Pourtant, comment des décideurs à l’ADEME ont ils pu subventionner un tel projet ? C’est un mystère qu’il faudra élucider. Ils jettent l’éponge aujourd’hui, mieux vaut tard que jamais, mais quand même, quelle incompétence.

Car au delà de ce projet, ma position sur la géothermie profonde était très claire dans mes articles :

« Pourtant, la géothermie reste une énergie de très grande qualité car elle n’a pas le handicap de l’intermittence comme la plupart des énergies renouvelables. Il paraît bien plus judicieux aujourd’hui, si on a trop d’argent, de développer un pilote industriel en Alsace où les conditions seront moins difficiles, et mieux connues, de manière à estimer avec plus de précision les coûts (mais est-ce suffisant comme enjeu ?). Ou mieux encore d’en observer les développements aux Etats Unis qui dispose de sites favorables, où les coûts sont plus bas, et les sites déjà forés dans le cadre d’exploitation pétrolière ou gazière nombreux. C’est là qu’on verra se développer cette production d’énergie lorsqu’elle approchera de la rentabilité financière ».

Il y a aussi la lourde responsabilité des élus, qui n’ont pas pris la peine de lire Alternatives Pyrénées et qui auraient pu poser quelques questions à Total qui aurait confirmé les impossibilités techniques… Il faut dire que Fonroche les a fait rêver et les journalistes béats ont relayé…

Bien évidemment cette affaire condamne (heureusement) le projet de chauffage urbain palois, celui qui partait de la déchetterie et aurait utilisé l’eau chaude produite à Lons. Avec la seule déchetterie un pipe jusqu’à Pau n’est pas justifiable il faudra revoir un mini projet local.

Il faut que Bayrou s’en rende compte. Sa réflexion dans les colonnes de La République montre son manque de clairvoyance : « Des discussions sont en cours, et s’il faut intervenir, j’interviendrai car ce serait une énergie gratuite pendant 100 ans »

Il faudrait qu’enfin le Maire de Pau comprenne l’impossibilité technique évidente du projet de géothermie à Lons. Quant au côté gratuit durant 100 ans cela montre une ignorance affligeante …

Daniel Sango

Le « Grand Prix » du gaspillage

« Bèth cèu de Pau
Quan te tournarèy béde ? »

Au moment où la transition écologique est dans tous les esprits, où l’on nous vante les vertus (contestées) de la voiture électrique, Pau, la ville dont le maire est le principal allié d’un président qui se veut le chantre de la défense de l’environnement, organise, comme si la réalité n’existait pas, une manifestation qui célèbre, pour certains, la « bagnolle » dans ce qu’elle a de plus détestable : le bruit et la pollution avec le « fameux » Grand Prix Automobile de Pau. Le Grand Prix ? Une vache sacrée défendue par de puissants lobbys locaux auxquels personne ne veut s’en prendre. La maire précédente, Martine Lignères Cassou avait, au début de son mandat, voulu lui tordre le cou en proposant d’y faire rouler les prototypes électriques. Une idée intéressante, prémonitoire même mais la Maire y avait vite renoncé cédant aux pressions indignées des adeptes des bruyantes pétarades.

Le « circuit », brièvement contesté, s’est donc maintenu et fêtera cette année ses 78 ans. Cette longue tradition c’est, pour les défenseurs de l’institution, sa principale justification. Pour nos édiles actuels qui prétendent changer la ville et la faire rentrer dans la modernité, la tradition est un argument paradoxal… L’a-t-on évoquée pour bouleverser l’organisation des Halles ?  Depuis la discrète contestation du précédent mandat : rien, aucune remise en question ni même critique d’une manifestation qui attire un public limité –si on le compare au rugby, par exemple- alors qu’elle cause de sérieuses nuisances à une ville qui prétend faire valoir ses atouts  au touriste : le calme, la douceur de vivre, la beauté de son décor.

L’an dernier le nombre des spectateurs du Grand Prix a été de 28 250  selon les organisateurs (https://www.grandprixdepau.fr/ ) sur un long week-end c’est-à-dire trois jours (pour mémoire le Hameau peut réunir 18 324 spectateurs payants). Les retombées médiatiques sont modestes (173 189 téléspectateurs), bien inférieures à la retransmission d’un seul match de la Section, à celle d’un tiercé couru sur l’hippodrome Palois en direct sur Equidia et à une arrivée du Tour de France.

Faut-il le rappeler ? Les fans locaux de compétitions automobiles paient leur passion deux fois : d’abord, comme tout contribuable, pour une bonne part les infrastructures considérables nécessaires à cet énorme barnum et ensuite le billet d’entrée qui n’est pas donné (40 euros tout de même en tribune numérotée le dimanche, l’an dernier). Ne sont pas concernés les nombreux « happy fews », invités pour l’occasion.

Quand on aime on ne compte pas et on objectera que les retombées commerciales du Grand Prix sont importantes. Qui le contesterait ? Les hôteliers font leurs affaires. Il manque à Pau une grande manifestation qui attire un large public et qui évite ces nuisances en plein centre-ville. Le hall de La Sernam, vaste cathédrale de béton, inoccupée désormais, serait un lieu idoine pour de grands rassemblements et de grandes manifestations en limitant les préjudices de voisinage. Un festival de rock ? Il avait été question de consacrer ce lieu magnifique aux musiques actuelles.

Certes la nouvelle édition du Grand Prix n’est pas pour demain, elle est annoncée les 18 et 19 mai. Nous avons encore un peu de temps avant de souffrir les hurlements des moteurs et ceux des haut-parleurs réglés au maximum, de subir l’inévitable pollution de l’air et de supporter les perturbations d’une circulation déjà pénible. A Pau ce ne sont pas les hirondelles qui font le printemps mais la fumée des pots d’échappement. Justement, avant que les premiers rails de protection ne commencent à être posés, barrant le passage des piétons, que les sens interdits et les stationnements prohibés n’empoisonnent un peu plus la vie des citadins, il n’est pas trop tard pour s’interroger sur une manifestation qui coûte cher tout en  conférant une image contestable à la ville.

Quelles leçons retiendront les nouvelles générations bassinées par ailleurs par les nécessaires économies d’énergie ? Il faudrait abandonner les automobiles polluantes et rouler dans un silence électrique déchiré par un tintamarre organisé pour le plaisir d’une minorité ? Quel exemple donné à la jeunesse par ces pilotes lancés à une vitesse folle sur les étroites voies de la ville du Roy Henri dans un moment où l’on réduit la vitesse sur nos routes et où les rues piétonnes se multiplient ? Et les riverains ? Ceux qui veulent profiter de la beauté du Boulevard des Pyrénées au printemps revenu, n’ont-ils pas droit à jouir de leur ville en toute tranquillité ? Comment s’y retrouver si on ne met pas au minimum ses actes en accord avec ses discours ? La lutte pour la défense de l’environnement ne passe-t-elle pas par des symboles forts ? Quelle est la validité sportive de cette compétition ? Le temps des Fangio et autres Jim Clarck n’est-il pas révolu ?  D’autres lieux, mieux adaptés à ce type de compétition existent-ils ? Un circuit hors de Pau, même à proximité, est-il envisageable ? Pourquoi les écolos Palois ne se sont jamais ou si peu emparés de ce qui est sous leur nez ? Le silence de la majorité vaut-il quitus ?

Que les fans de sport automobile ne voient pas en cette batterie de questions une quelconque agression ou une remise en cause de leur passion mais, en ce temps de « grand débat », dont la transition écologique est un chapitre donné comme essentiel,  il n’est pas inutile d’aborder les problèmes concrets… même s’ils fâchent.

Pierre Michel Vidal

 

Légende Photo : Le grand Juan Manuel Fangio vainqueur à Pau en 1949 sur Maserati. O tempora o mores… ( http://www.jmfangio.org/gp1949pau.htm )

 

Subventions entre amis ?

argent-cadeau-noel    La France possède l’organisation territoriale la plus stupide et la plus dépensière possible. Tout le monde se moque avec raison de notre invraisemblable mille feuille où cinq étages s’empilent (Communes, Intercommunalités, Départements, Régions, État ) Ceci sans compter les lieux de folie où on rajoute une tranche en plus comme… le Pays de Béarn.

J’ai eu l’occasion de montrer la gabegie incroyable où chacun peut presque tout faire sans se préoccuper de ce qui se passe à l’étage inférieur ou supérieur ( « Le tourisme, l’activité préférée de nos élus » AP du 20 mai 2018, cliquez sur le titre)

En ce qui concerne le Département, ses compétences sont connues, avec la plus importante d’entre elle : le social, mais aussi collèges, routes, et l’aménagement territorial rural.

« La loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) du 27 janvier 2014 a désigné le département comme « chef de file » en matière d’aide sociale, d’autonomie des personnes et de solidarité des territoires. » On retrouvera le détail des compétences du Département :

http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/competences-collectivites-territoriales/quelles-sont-competences-exercees-par-departements.html

Dans le domaine du social, budget majoritaire du Département, on connaît les besoins, ne serait-ce qu’en matière de maisons de retraite. Or on ne peut qu’être étonné par la façon dont le Conseil Départemental arrose de subventions la ville de Pau, dans des domaines hors de ses compétences :

– Subvention de 3 millions € pour la rénovation du stade du Hameau, alors que la Section Paloise qui l’utilise est une entreprise privée (décision qui aurait été initiée par le prédécesseur de JJ Lasserre)

– Subvention de 2 millions € pour la rénovation de la tour des Halles

– Subvention de 3 millions € pour la rénovation du quartier Saragosse

Il faut rajouter que le Conseil Départemental a pour philosophie de base de financer d’une manière égalitaire Béarn et Pays Basque, on peut donc affirmer que les villes de Bayonne et/ou Biarritz bénéficieront aussi de 8 millions d’euros de subventions diverses d’autant que là aussi on est entre amis du MoDem. « Les Basques estiment en effet que leurs stades respectifs méritent également une aide de la collectivité départementale. » (La République)

Voilà donc 16 millions d’euros distribués en dehors du cœur des compétences du Conseil Départemental. On peut se demander pourquoi cette grande générosité envers la ville de Pau ? Les mauvaises langues penseront que Bayrou et Lasserre, tous deux figures historiques du MoDem régional, sont amis depuis très longtemps, la fille de ce dernier ayant d’ailleurs bénéficié d’un soutient décisif pour l’obtention de sa rente à l’Assemblée Nationale… Au delà de ces hypothèses totalement invraisemblables (comme d’ailleurs cette histoire liée à Sophie Borotra) il n’est pas normal que le Conseil Départemental dilapide des sommes aussi considérables. On n’arrête pourtant pas de clamer qu’il manque de maisons de retraites, dont leur coût est d’ailleurs très élevé, que les aides sociales ne cessent d’augmenter, … Et les responsables des collectivités territoriales se lamentent à qui mieux mieux d’un manque de ressources, mais ils dépensent sans compter pour un clientélisme coupable.

Il faut dire que de son côté Bayrou use de tous les stratagèmes pour camoufler sa gestion dépensière. Les impôts sont toujours au plus haut, il fait payer une partie de ses dépenses par les contribuables du Département (et de la Région ) mais aussi par les naïfs de l’agglomération. Et, en prime, il augmente considérablement la dette, ce dont ne se rendent pas compte aujourd’hui les Palois endormis ou obnubilés par les gladiateurs du Hameau.

Quand les Palois s’éveilleront …

Daniel Sango

Pau, plan vélo

Il était très attendu par les cyclistes ce plan vélo puisqu’il devait être présenté il y a plusieurs mois. Il devait faire l’objet d’une large concertation avec les usagers, mais au final, le maire de Pau a considéré qu’il n’était pas indispensable de s’encombrer de l’avis des autres. C’est ainsi dans notre bonne ville.

Alors malgré cela il faut reconnaître qu’un effort certain a été fait pour améliorer les conditions de circulation des cyclistes. Cela résulte principalement de l’installation du Bus à haut niveau de service (alias BHNS ou Fébus, comme on veut). En effet l’itinéraire de ce nouveau moyen de transport dont on nous vante tant les mérites et la modernité, est doublé presque entièrement par des pistes cyclables. Oui presque entièrement puisque la partie du boulevard de la Paix n’est lui équipé que d’une bande cyclable.

En réalité des pistes cyclables, il n’y en a pas vraiment beaucoup et elles ne constituent pas la majorité de la distance réservée à ce moyen de déplacement. Il y en aurait selon le maire seulement 3,1 kilomètres. On nous en promet maintenant 1,1 kilomètre supplémentaire d’ici à… bientôt.

Il existe des bandes cyclables qui elles sont plutôt anciennes. Rappelons pour le non initiés la différence qui existe entre piste cyclable et bande cyclable. Tandis que la piste cyclable est séparée de l’axe de circulation des voitures automobiles, la bande cyclable, elle, est seulement matérialisée au sol sur ce même axe par des bandes de peinture blanche. Une sorte de partage avec les voitures, surtout que ces dernières, en toute impunité d’ailleurs, ont tendance à stationner sur cet axe, obligeant ainsi les pauvres vélocipèdistes à des écarts dangereux.

Il est bien évident à partir de ces données que les cyclistes préfèrent et de loin, la piste à la bande, tout au moins sur le plan de la sécurité. Mais à Pau, on a cette curieuse manie de considérer que les pistes cyclables doivent être partagées avec les piétons. Cela pour les vélos, crée un problème difficile à surmonter. En effet les piétons ont tendance à occuper la totalité de la largeur de la voie. Ne parlons pas des chiens qui les accompagnent. La cohabitation n’est pas évidente. Il faudra également réfléchir à la façon dont les vélos pourront sans danger, emprunter les ronds-points.

A l’usage il ne sera pas simple de comprendre comment les cyclistes seront en sécurité lorsqu’ils devront traverser la voie réservée au BHNS. Il y aura une foultitude de feux de régulation et, sans aucun doute, la priorité sera toujours réservée au bus. L’usage nous en dira plus.

Enfin l’hyper-centre de la ville passe en zone 30. C’est à dire où la vitesse des voitures automobiles est limitée à 30 km/h. Dans la réalité elles ne circuleront pas plus lentement qu’actuellement, cependant le code de la route fixe des règles à l’avantage des cyclistes puisqu’ils bénéficient du double sens de circulation sur les voies. Là encore, on verra à l’usage, mais dans un contexte où souvent le plus gros l’emporte sur le petit, il sera difficile de réaliser pleinement cette cohabitation. Seule la répression… En réalité cette mesure de bon sens vise surtout à dissuader les automobilistes d’utiliser leurs véhicules parce que se déplacer en voiture ne sera pas plus rapide qu’en bus ou en vélo. De là à créer le réflexe, vélo ou transport en commun il y a un pas que peu seront capables de franchir.

Je ne sais plus très bien où j’ai lu que cette limitation drastique à 30 km/h aurait pour conséquence une plus grande pollution et une usure plus rapide de la mécanique des moteurs. Peut-être des inconvénients, difficile à démontrer, mais après tout, laissons à chacun la possibilité de s’exprimer.

Pau, le 10 octobre 2018

par Joël Braud

Crédit photo : La voie verte du gave de Pau – miey de Béarn. fr

Hauban Nord de Pau : la supercherie

JJ Lasserre et les élus devant le chantier    Où on reparle de l’étonnant hauban Nord de Pau. JJ Lasserre avait donc décidé de se rendre sur les lieux du crime pour constater l’avancée des travaux et donc la presse régionale y était convoquée pour encenser ce projet magique qui va résorber l’inamovible bouchon du Nord de Pau.

Si on en croit l’article de presse de La République du 29/09 : « Une nouvelle voie pour enfin désengorger la route de Bordeaux » c’est la fin du bouchon Nord …

http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2018/09/28/une-nouvelle-voie-pour-enfin-desengorger-la-route-de-bordeaux,2432821.php

Ou Presse lib Matin

https://presselib.com/le-departement-a-lance-le-chantier-dune-bretelle-de-sauvagnon-vers-laeroport-et-lescar-pour-reduire-tres-sensiblement-les-embouteillages-aux-heures-de-pointe/?utm_source=dolist&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter&utm_term=automobile+bearn+villes

Cette action publicitaire permet de montrer à quel point nos élus nous racontent des balivernes mais aussi à quel point les médias locaux (La République, Presse lib ) ne font preuve d’aucune réflexion personnelle et se comportent en chambre d’écho écervelée…

« Cela fait 45 ans que j’en entends parler. Merci au Département d’enfin concrétiser ce projet » a réagi le Maire de Sauvagnon Jean Pierre Peys  » (La République). Personne ne peut croire cela. Il y a 45 ans la circulation était fluide puis, plus tard, le seul projet qui a tenu la corde était celui du doublement de la RN. Peut être même que M. Peys accompagnait Monsieur Mimiague, Maire de Serres-Castet, quand il manifestait sur la RN 134 pour son doublement …au siècle dernier…

Mais de quoi s’agit-il ? Tout d’abord cette nouvelle route va couper en diagonale, avec 4 giratoires à la clé, la très belle plaine agricole de Sauvagnon, déjà bien mise à mal par la zone d’activité du Bruscos. On assiste ici, dans l’indifférence générale à la destruction irrémédiable d’une des toute meilleure plaine agricole de France. Cela n’a pas l’air d’émouvoir ni nos élus, ni nos journalistes. Pas un mot sur le sujet. (Voir Plan en PJ).

Mais ce qui est bien pire c’est que cette nouvelle route ne sert à rien en terme de circulation contrairement à ce que clame le Conseil Départemental, M. Peys, le Maire anti écologiste de Sauvagnon, et aussi nos journalistes.

Petit rappel sur la situation ubuesque du Nord de Pau.

Le bouchon Nord est en place depuis trente ans. Les causes en sont connues : un développement très important de la zone d’activité de l’aéroport (près de 5000 emplois), un développement important de l’habitat au Nord de Pau. Et contrairement à ce qui avait été parfois évoqué, la réalisation de l’autoroute n’a entraîné aucune amélioration de la situation car la circulation augmente autour de Pau…

Une des causes, secondaire, de ce bouchon est la volonté des élus palois de rendre difficile la circulation pour ralentir l’exode des Palois du centre ville vers la périphérie. Pour cela ils ont accentué les difficultés de circulation :

– un pont sur l’autoroute aux dimensions minimales en largeur (ayant d’ailleurs entraîné des accidents parfois très graves)

– un giratoire minimal sur le sentier périphérique alors qu’il y avait la possibilité de dessiner des « tourne à droite » de dégagement, avant que l’on y autorise la construction d’une station service et des magasins.

Dans un premier temps, les élus du Nord de Pau ont réclamé à cor et à cris le doublement de cette nationale. Doublement qui reste la seule solution efficace, dans le prolongement de la « Nord Sud » qui se termine aujourd’hui face à un champ de maïs …

Les élus du Nord avaient d’ailleurs fait les réservations foncières pour ce doublement… et elles existent peut-être encore.

Puis l’État transféra cette nationale au Conseil, Général à l’époque, et, curieusement, le doublement n’eut plus l’intérêt qu’il avait avant…

Survint alors l’idée de faire deux haubans Ouest et Est qui répartiraient le flux vers l’ouest mais aussi vers l’est en coupant la plaine de Montardon derrière le bois de Pau ; Pierre Menjucq fut le porteur de cette idée.

Puis le projet d’autoroute et sa réalisation permit aux élus de penser que celui-ci permettrait de diminuer le trafic sur le tronçon encombré. En fait, il n’en fut rien, les comptages avant construction de l’autoroute montraient un débit de 27000 véhicules jour sur le tronçon entre le giratoire de l’aéroport et l’entrée de Pau, record départemental. Bien évidemment la mise en service de l’autoroute ne changea strictement rien car la grande majorité du trafic est local, en augmentation, et on connaît le succès rencontré par l’autoroute… Et ceci sans compter le nombre important de véhicules souhaitant aller vers l’Est de Pau qui maintenant quittent la RD 834 à Navailles-Angos pour rejoindre Buros puis Pau.

Concernant le hauban de Sauvagnon, si nos amis journalistes réfléchissaient un peu, ils ne se laisseraient pas abuser par les mensonges des élus. En effet, quand un conducteur vient du Nord et qu’il souhaite se rendre vers l’ouest de Pau, soit c’est un habitué, et alors il peut quitter la RD 834 au niveau de Sauvagnon et emprunter la route actuelle (RD 289) qui amène au giratoire situé en bout de piste de l’aéroport puis continuer vers Lescar ou Uzein. Soit continuer sa route et tourner à droite au giratoire après Serres-Castet en direction de l’aéroport et rejoindre la route dont je viens de parler. Un automobiliste venant du Nord et souhaitant aller dans l’ouest de Pau ne participe pas au bouchon permanent de 2 km qui d’ailleurs commence la plupart du temps à ce giratoire de l’aéroport, sauf s’il est perdu.

Il est une évidence que ce hauban ne sert donc à rien, ou pas grand chose, pour résorber le bouchon d’entrée Nord de Pau. D’ailleurs si vous lisez ce qui est écrit sur le site de Pau-circulation vous y trouverez certaines idées que j’ai longuement diffusées à l’époque …

http://www.pau-circulation.fr/2011/03/a-quoi-sert-le-futur-hauban-de-sauvagnon/

Quelques citations :

« Certes il y a peut-être plus urgent, comme le doublement de l’entrée nord de Pau, qui malheureusement est saturée aux heures de pointe ainsi que le doublement de la rocade nord de Pau qui est également saturée (de la route de Bordeaux à l’échangeur autoroutier de Pau). Mais cet hauban fait partie intégrale d’un réseau de déplacements qui sera certainement terminé vers 2030-2050. Il faut avoir une vision globale des schémas d’équipement et non se contenter d’une zone restreinte… »

On comprend que ce hauban serait éventuellement utile quand l’échangeur supplémentaire d’Uzein sera construit (jamais sans doute)… ainsi qu’un « hauban est »…vers 2050…

Mais alors, me direz-vous, à quoi peut il servir aujourd’hui ? Pourquoi investir là alors que le doublement sur 2 km est la seule solution efficace reconnue ? Pourquoi cette obstination de M Peys, Maire de Sauvagnon ?

Cela aussi je l’ai longuement expliqué dans des articles sur Alternatives Paloises ainsi que lors de l’enquête d’inutilité publique. Il suffit de regarder la carte pour comprendre (« Hauban de Sauvagnon : en quête d’inutilité publique » AP du 21/2/2011 et « En quête d’utilité publique » AP du 7/3/2011

Cette nouvelle route qui met à mort la riche plaine de Sauvagnon constitue l’axe formidable pour le bétonnage de cette plaine, par l’extension de la zone industrielle de l’aéroport, avec un avantage pour les propriétaires qui la bordent d’une valorisation de leurs terrains. A commencer par ceux qui sont situés autour des giratoires. Les plus curieux iront consulter le cadastre pour connaître les heureux gagnants…

Evidemment ce n’est pas pour demain, mais le gâchis est irrémédiable. La zone du Bruscos, ex zone humide, réserve de chasse, bétonnée…pour rien, en est un exemple voisin, d’autant qu’il existe aussi une zone de 10 Ha du même nom à Uzein qui depuis plus de 10 ans n’a trouvé personne pour s’y installer…Quel gâchis pour les générations futures! « L’agonie de la plaine de Sauvagnon »  AP du 8/1/2017

Bon, en attendant les citoyens endormis continueront à rouler au pas au Nord de Pau et, pour ne pas être dépressif et mourir idiot, je leur conseille de continuer à lire La République et Presse lib, pas Alternatives Pyrénées…

Daniel Sango

Cliquer ce dessous pour consulter le plan et les comptages :

Hauban Plan

Comptages Nord de Pau

Crédit Photo: Conseil Départemental des PA

 

Des ours, pas des camions !

les-manifestants-ont-distribue-des-tracts-et-ralenti-la-circulation    « A quand l’arrêt de l’introduction de poids lourds en Vallée d’Aspe ? » C’est par cette phrase que je terminais mon dernier article du 20 Août 2018 « Balade en vallée d’Aspe » (cliquer sur le titre) qui montre que les activités pastorales et touristiques dans une vallée préservée sont les bases d’un développement harmonieux durable.

Quelques jours après, le dramatique accident de poids lourd avec une très grave pollution venait hélas confirmer, une fois de plus, qu’il est indispensable d’interdire la circulation des poids lourds en vallée d’Aspe.

Cette interdiction est cohérente avec les indispensables mesures pour la lutte contre le réchauffement climatique qui passe par la diminution du transport par camions, beaucoup trop important en Espagne. Les élus de la vallée d’Aspe ont les pouvoirs pour s’opposer à cette tragédie, on attend de leur part des prises de positions fortes.

De leur côté CODE Béarn lutte pour des déplacements plus raisonnables et a souhaité diffuser un communiqué de presse. Sans succès auprès de nos media locaux. Bizarre non ? (leur mail :  » Nous pensions que vous liriez notre communiqué élaboré au dernier CA dans la presse locale, sans succès à ce jour, nous avons le plaisir de vous l’envoyer par courriel. »)

Alors je vous diffuse ce communiqué (voir PJ) , même si le transfert de ce trafic via le rail en vallée d’Aspe proposé par cette association reste discutable au plan économique dans une période où le trafic camion doit de toute façon être réduit drastiquement.

Daniel Sango

Communiqué du CODE Béarn : communiqué de presse du 29-8-2018

Crédit Photo : Sud Ouest

Pau, pour la gratuité des transports en commun

Depuis le premier septembre 2018, la communauté d’agglomération de Dunkerque a adopté la gratuité totale des transports en commun. Cela en fait le première ville de France, par son importance, à offrir à tous les usagers un tel avantage. Dans notre pays, on compte une trentaine de villes à permettre cette même gratuité. Et à Pau, on fait quoi ?

Dunkerque avec ses 91 412 habitants est en effet la ville de France la plus importante à avoir mis en place la gratuité totale des transports en commun. Elle suit, à un an de distance, la ville de Niort qui, elle, forte de 59 457 habitants, avait débuté l’expérience en septembre 2017. Cela fonctionne pour plus de trente villes d’importances inégales, dont Senlis, Chateauroux, Compiègne (depuis 1975), Chateaudun, Gap, Aubagne, Castres etc.

Il s’agit bien évidemment d’un choix politique cependant conforté par un certain nombre de données économiques. Le premier constat est que seulement 4,7 % des déplacements se fait au moyen des transports en commun ce qui est évidemment très peu. La vente des billets ne représente que 10 % du budget de la société de transports en commun. Les transports en commun ne coûtent que 2 % du budget de la communauté d’agglomération.

Les maires de ces deux villes, Dunkerque et Niort, ont décidé de ne pas augmenter les impôts locaux pour financer cette gratuité. On peut alors se demander qui va payer. Les taxes transport des entreprises des agglomérations concernées avaient été augmentées. Pour autant ces dernières ne sont pas totalement perdantes puisque, les transports étant devenues gratuits, elles diminuent ou ne versent plus à leurs salariés de prime de transport. Et il y a des choix politiques qui ont été faits. Par exemple à Dunkerque un projet de salle de sport a été abandonné afin de dégager une somme importante (60 millions) au profit de la société de transports. La somme que devra consentir chaque année la communauté d’agglomération de cette même ville est estimée à 4,5 millions d’euros, il correspond au manque à gagner du fait de la gratuité

La ville de Niort qui a inspiré Dunkerque, a constaté une augmentation de la fréquentation des transports en commun de l’ordre de 30%. Les craintes de certains de voir les incivilités des usagers entraîner des dégradations du matériel, ne se sont pas vérifiées. Le maire de Niort dit (Europe 1 du 1 septembre 2018) que c’est le contraire qui est constaté, elles ont baissé de 59%. Il ajoute d’ailleurs qu’il y a une meilleure ambiance dans les véhicules et que les usagers sont plus détendus. Une inconnue demeure cependant, si une augmentation de la fréquentation du centre ville est constatée, il n’a pas été possible d’établir que le nombre des déplacements des véhicules particuliers est en diminution. Mais il reste indéniable que sur la plan écologique, le bilan carbone est amélioré.

Et nous à Pau ? Force est de constater que dans la ville de Henri IV et dans son agglomération, on a fait l’exact contraire. Le prix des transports en commun en bus a augmenté dans de lourdes proportions. Ainsi le prix de la carte d’abonnement pour les personnes âgées de 65 ans et plus est passé de 55 € par an à 110 € puis à 130 €. Le prix du trajet qui était dans le cadre d’un renouvellement de carte de 0,82 € est passé dans un premier temps à 0,84 € pour atteindre maintenant 1,00€. Pour ceux qui achètent leur ticket à l’unité dans le bus, le prix est de 1,50 € au lieu de 1,00 €. Ajoutons à cela que la taxe transport prélevée sur les entreprises a elle aussi augmenté. La mise en place du BHNS (bus à haut niveau de service) est un investissement dont on est pas sûr du résultat. Permettra-t-il une augmentation de l’utilisation des transports en commun ? Rien n’est moins sûr.

La ville de Pau où les impôts locaux progressent plus vite que l’inflation, a fait un autre choix. La gratuité des transports en commun cède le pas à des investissements de prestige dont on pourra à l’infini douter de l’opportunité. L’esprit de solidarité passe après le prestige.

Pau, le 5 septembre 2018

par Joël Braud

Crédit photo : scoopnest.com

Fébus

Encore une année à attendre Fébus le bus qui illuminera notre belle ville de Pau … en attendant son arrivée, nombreuses sont les rues et ruelles, tout comme les artères principales à subir les embouteillages dus aux travaux de démolissage supportés par les automobilistes palois, la plupart énervés alors qu’ils ont du mal à circuler, une vraie galère !

Le Bus à Haut Niveau de Service, BHNS renommé brillamment Fébus sera-t-il plus utile et non une gêne tandis que des voies souveraines lui sont dédiées, garantissant aux usagers et dans un proche avenir une régularité ainsi qu’une ponctualité assurée. Circulant sur des voies protégées, Fébus sera spacieux, confortable, accessible aux personnes à mobilité réduite « garantissant là encore un service rapide et régulier à l’abri des aléas de la circulation ». Ainsi pour les Palois pressés ou ceux râleurs, telle est la promesse faite afin que tous retrouvent le goût de vivre en milieu urbain sans se coltiner les encombrements qui durent sans fin, aux heures de pointe ou durant la journée pour ceux dont la voiture est la seule alternative, eux qui esquivent le moindre transport en commun, engorgeant de surcroît les rues et les parkings bien qu’ils soient devenus (chèrement) payants !

Ainsi, après maints travaux de démolition, d’arrachages de beaux arbres et des tonnes de macadam revêtant les nouveaux tracés afin de permettre au bus sa circulation, après avoir redonné à notre agglomération ce look nouvelle génération, souhaitant préserver notre environnement et appelé à durer, Fébus sera enfin prêt à faire la joie des curieux dans un premier temps, des impatients ne désirant plus être bousculés, des vieux comme des impotents n’ayant plus de marches à gravir, des visiteurs qui goûteront au plaisir de visiter Pau comme dans le petit train de la vieille ville mais plus moelleusement installés … quant aux amoureux de leurs voitures eux, ils ne rompront pas avec leurs habitudes mais ronchonneront aux feux installés sur leur passage afin de laisser la priorité à Fébus le bien-nommé, empruntant sa voie royale sereinement !

Bien à vous.

Samie Louve.

Transparence dans nos communes : un bilan contrasté

site Internet   Résumé des épisodes précédents : Après avoir obtenu la mises en ligne des informations financières sur la ville et l’agglomération de Pau nous nous intéressons à ce qui se passe dans les différentes communes ( « Transparence dans nos communes : si on allait voir » AP du 25/3/2018)

 Nous avons donc regardé les sites Internet, et ensuite, dans le cas d’absence des documents souhaités ou de difficulté pour y accéder on a demandé par mail ces documents, souvent via la rubrique « contact » comme tout citoyen lambda. On recherche : Les Comptes Administratifs 2015 et 2016 ainsi que les budgets 2017 (2018 si validé) Ces documents en M14 (version standard détaillée).

 Les communes transparentes

 Deux communes donnent clairement accès à ces documents via une rubrique Budget de leur site Internet : Billère et Serres-Castet. Félicitations.

 Les Communes coopératives

 Documents présents mais pas toujours de rubrique « Budget », un accès un peu difficile mais après une demande, la réponse est rapide, les documents soit existaient sur le site, soit ils sont rapidement envoyés :

Lons : les documents sont dans la rubrique « Lons en bref » puis « Chiffres clés » Pas évident à trouver quand même… La création d’une sous rubrique Budget dans la rubrique Conseil Municipal serait souhaitable.

Montardon : les documents ne sont pas sur le site (ce n’est pas une obligation pour les communes de moins de 3500 habitants) mais ils me sont transmis très rapidement.

Gan : Les documents sont joints aux délibérations du Conseil Municipal.

Lescar : Suite à demande, les documents sont envoyés par mail. Je fais remarquer que ces documents devraient être sur le site. Réponse constructive de Caroline Minvielle (Service Finances): « Notre site actuel ne le permet pas mais il est actuellement en pleine refonte et cette anomalie sera résolue. »

Gelos : Les documents ne sont pas sur le site, mais suite à ma demande ils y sont placés, avec les délibérations.

Bizanos : Les documents ne sont pas sur le site, mais réponse quasi immédiate avec envoi des documents. Comme je suggère que le site de Bizanos devrait permettre un accès direct à ces documents, comme Billère, j’ai un échange exemplaire et très rapide avec Pascale Déogratias, DGS (Directrice Générale des Services) :

« Effectivement celui de BILLERE est très bien je vais remonter l’info et je vais faire insérer le diaporama des orientations budgétaires de 2018. »

Puis quelques heures après :

« Merci, un avis extérieur progressiste et non agressif (ce n’est pas toujours le cas) est toujours le bienvenu et je partage votre avis sur la nécessité de rendre la gestion de nos collectivités transparentes. »

Puis le lendemain

« …juste pour vous informer que mes collègues sont réactives …. Le site sous la rubrique « les chiffres clés » a été amélioré, nous avons tenu compte de vos observations …. à juste titre … on construit les choses à plusieurs c’est bcq plus efficient…     Merci « 

Je crois rêver, bravo Pascale !

Les communes peu enclines à la transparence

 Mazères Lezons : Rien sur le site, à la rubrique budget un court article sur le budget 2016…. Demande par mail, pas de réponse. Relance par mail : pas de réponse. Appel téléphonique : le DGS, M. Domenech s’en occupe. Prêt à l’abandon je relance une dernière fois et enfin obtient satisfaction… dur dur.

Lee : Demande par mail pas de réponse, puis suite à relance, mail de la secrétaire de Mairie demandant des renseignements sur ma personne. Visiblement la demande inquiète…

Puis appel du Maire… Soupçonneux, il souhaite savoir qui est cette personne qui veut ces documents. Son passé de militaire lui donne peut être un réflexe de protection de documents qu’il considère secret défense. Il m’indique que personne ne lui a jamais demandé cela…    Finalement je reçois les documents, je n’étais pas fiché…

Les bonnets d’ânes

 Morlaas :

Sur le site de la Mairie on trouve des résumés concernant Budget et Compte Administratif. Suite à ma demande d’obtention des documents complets, mon interlocutrice, Nadège Mahieu, Directrice Adjointe des Services me fait savoir :

« Le budget dématérialisé et transmis à la Préfecture n’est pas communicable en l’état mais je vous invite à venir le consulter en mairie (cf avis n°20073669 de la Cada). Nous demandons à ce que les personnes nous informent lorsqu’elles viennent consulter les documents car nous ne disposons pas de local adapté. Nous souhaitons également qu’un agent municipal soit présent pour des raisons de sécurité que vous comprendrez aisément, et en respect des règles dictées par la Cada. »
(CADA : Commission d’Accès aux Documents Administratifs : sur saisine des citoyens elle contraint les collectivités territoriales et autres administrations à délivrer les documents demandés).

Alors non, je ne comprends pas aisément qu’il faille se rendre en Mairie, qu’un agent municipal soit présent pour des raisons de sécurité. Peut être serai-je menotté pendant que l’agent municipal tournera les pages à ma demande ? Et moi qui ai besoin de trois journées pour étudier les documents, sans compter les revenez-y, quel coût pour la commune !

Les budgets de Morlaas sont donc plus difficiles à consulter que les vieux parchemins du Louvre ?

Devant cette caricature de transparence, j’ai pris ma plume pour écrire au Maire (par courrier). Dino Forté attache sans doute moins d’importance à ces documents vitaux, puisqu’une semaine après je recevais un courriel de la même Nadège Mahieu avec les documents demandés en pièces jointes…

 Jurançon :

La commune de Jurançon propose une rubrique budget où dans le texte des liens devraient arriver sur les Orientations Budgétaires 2017 et un extrait du Budget 2017. En fait cela n’arrive nulle part, mais suite à ma remarque le lien a été rétabli le 21/03. Pas d’OB 2018, pas de Comptes Administratifs, un extrait du BP 2017. Je fais donc ma demande habituelle. Ne recevant pas de réponse, à ma troisième demande je reçois un courriel m’indiquant que ma demande a été transmise. Suite à une nouvelle relance, on me répond :

« Suite à votre demande en date du 20 mars, veuillez trouver ci-joint :

La délibération n°2016-07 relatant l’adoption du CA 2015 par le Conseil Municipal

La délibération n°2017-18 relatant l’adoption du CA 2016 par le Conseil Municipal

Les documents actuellement en ligne sur notre site internet relatifs au BP 2017 : le document de synthèse présentant le Débat d’Orientation Budgétaire (ROB) ainsi que l’extrait du BP 2017

Pour rappel, ces deux document sont téléchargeables depuis la page « Finances-budget » (dernier paragraphe LE BUDGET 2017), accessible depuis la rubrique VIE MUNICIPALE (menu principal).

 Je souhaitais en outre vous indiquer que, conformément à l’art.L2313-1 du Code Général des Collectivités Territoriales, la Commune de Jurançon met à la disposition du public, en Mairie, les budgets adoptés par l’Assemblée délibérante.

Vous pouvez donc, sur les horaires d’ouverture de la Mairie, venir consulter ces archives si vous le souhaitez. Il en est de même pour l’ensemble des actes intégrés au Registre des Actes Administratifs (RAA).

 Il est recommandé, si vous envisagez cette option, de nous indiquer au préalable le jour de votre venue : cela nous permettra en amont d’aller rechercher dans nos archives, le document que vous souhaitez examiner. »

 Aïe, cela part mal … Ma réponse :

« J’ai bien reçu votre mail et vous en remercie. Depuis mon premier mail l’accès aux documents sur le site est correct. Mais je souhaite obtenir le BP 2017 complet (pas un extrait). De même pour les Comptes Administratifs 2015 et 2016 (Pas les délibérations).

Dois-je comprendre que je ne puis obtenir ces documents, que je ne puis en avoir une copie et que je ne puis que les consulter, et ceci sur place ? »

 Et la réponse que j’imaginais :

« Je ne suis malheureusement pas en mesure de vous transmettre ces éléments en version numérique car nous ne disposons que des seuls exemplaires papiers.

Je vous invite donc à venir en Mairie pour la consultation de ces pièces. »

Bien évidement cette dame se moque de moi en affirmant qu’elle ne dispose que d’exemplaires papiers… qu’il faut aller chercher au fin fond des archives… Peut être a-t-elle mal lu et pense-t-elle que je souhaite le budget de 1917 ?

Je suis obligé de conclure cet échange peu constructif :

« Votre réponse me laisse sans voix… d’autant que ces documents sont dans votre ordi et que vous pouvez les joindre à un mail à ma destination en un clic…

Jurançon serait donc la dernière commune de France à écrire ses documents à la plume Sergent Major ?   Sourire. »

On le voit, la transparence c’est pas encore gagné, mais ça progresse. Ce qui reste étonnant c’est l’immense éventail de la façon dont les communes et leurs fonctionnaires appliquent cette transparence. Il y a du travail, mais il dépend aussi des citoyens d’être curieux…

Prochaine étape, les notes de frais des élus sur Internet ?

Daniel Sango

La réforme

La réforme c’est désormais le mot magique que tous les politiques ont à la bouche chaque instant. La réforme est nécessaire certes mais pour beaucoup elle tourne au cauchemar –pour les plus anciens notamment- car ils ne s’y retrouvent plus. Personne ne conteste la nécessité de réformer tel ou tel aspect de notre société il y a un rythme indispensable dans sa mise en œuvre. C’est de ce rythme dont il est question ici. Les Palois vivent doublement sous cette contrainte à la fois nationale : non seulement c’est le mot magique de la « macronie » -et de ses alliés- mais c’est aussi, localement, une sorte de viatique que l’on impose aux citadins. Nous avions eu pourtant un édile réformateur qui a laissé sa trace avec le zénith, le palais des sports, l’hôpital, le Jaï Alaï, le stade d’Eaux Vives, toutes réalisations dont on peut contester la nécessité et qui ont radicalement changé le visage et la vie de notre ville. En douceur…

Après une période d’inertie, voilà qu’une nouvelle équipe est saisie d’une frénésie de bouleversements, de réalisations qui donnent le tournis. Comme si elle craignait de ne pas durer et qu’elle voulait laissait une trace à tout crin. C’est en avant tout le tram bus, le fameux Fébus, dont la construction traumatise la cité sans que l’utilité en soit encore prouvée : on a le sentiment d’un quitte ou double chèrement payé. Voici que l’on nous annonce de grands travaux place du Foirail, le Mélies, comme « l’orchestre » étaient dans des locaux trop étroits. Mais quid du marché Bio qui attirait de plus en plus de clients ? Il faut ajouter les travaux des Halles poumon du centre-ville qui n’en finissent pas, les abords du stade d’Eaux Vives, le musée qui avait bien besoin, etc. Tout cela s’ajoute à la rénovation très réussie du quartier du Hédas, à la transformation de la place de Verdun, aux aménagements du Hameau. C’est vrai la physionomie de la ville est transformée

Cela fait beaucoup et bien vite pour le citadin de « base ». On voit bien qu’il y a une volonté de s’inscrire dans l’histoire de la ville. Nous ne discuterons pas le poids économique de ces investissements : plaie d’argent n’ait pas mortelle… On espère seulement qu’ils seront financés sans augmentation exagérée des impôts et tout simplement provisionnés. Une telle avalanche de changements, si vite, donne le tournis, il en est de même au plan national et cela explique pour une bonne part les récents sondages.

Sommes-nous prêts à vivre dans une société chamboulée même si on considère que des changements sont nécessaires ? Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation comme nous le dit le proverbe populaire assez censé. Nous vivons dans un pays conservateur et il n’et pas bon d’y brusquer les mentalités. Il faut savoir prendre son temps : informer, entamer une démarche participative, pédagogique et on ne peut pas dire que cela soit véritablement le cas. Les citoyens subissent et acceptent le changement pour l’instant à défaut d’alternatives crédibles. Elles viendront en leur temps alors les généraux jupitériens et leurs émules pourraient être à des déboires qui n’étaient pas inscrits dans leurs plans de bataille.

La nostalgie n’est jamais une bonne solution. Ce n’est donc pas un retour à une « vie pépère » qui est préconisée ici mais un éloge du pragmatisme : nos élus connaissent-ils les conséquences d’une voirie ruinée ? Le transport dans une ambulance en direction de l’hôpital de Pau est un véritable cauchemar et les bouchons dans une ville moyenne comme la nôtre s’accumulent. N’y avait-il pas d’autres choix que celui du Foirail ? La halle de la Sernam, véritable cathédrale de béton, n’offrait-elle pas une possibilité alternative avec, à proximité, de nombreux parkings sans aucune nuisance pour le voisinage ? Prend on assez en compte le problème des deux roues qui se font justement entendre, la passerelle de Mazères étant l’ultime témoignage du mépris à leur égard ? Et la pollution du Gave ? La réduction de l’aide aux associations ? Le déclin du centre-ville ? L’hypertrophie de la périphérie qui menace dangereusement ce cœur historique qui fait notre fierté ?

La réforme comme la modernité ce sont des mots vides de sens en soi. Des concepts à la mode. Ils n’ont de valeur que si on les inscrit dans une perspective. Et surtout lorsqu’ils s’inscrivent dans un rythme en adéquation avec les souhaits du public. Nul ne détient la vérité. Nul ne peut se poser en guide. En démocratie, il faut savoir écouter, parfois réduire la voilure et changer le cap.

Pierre Vidal

Image : Rembrandt, le repas à Emmaüs. vers 1629, musée Jacquemart-André. Paris