En Marche pour la vieille politique !

municipales-a-pau-josy-poueyto-star-du-petit-journal-de-canalLe mouvement d’Emmanuel Macron a suscité une adhésion incroyable parmi les citoyens qui veulent faire de la politique autrement. Mais aujourd’hui les premières investitures dans les Pyrénées Atlantiques doivent plonger les marcheurs dans une profonde consternation.

Ainsi donc l’inimaginable est arrivé : Josy Poueyto obtient l’investiture d’En Marche. C’est vrai que depuis des décennies elle « court » après les postes d’élu, n’hésitant pas à changer de maillot au gré des opportunités. Mais enfin, elle représente tout ce que le mouvement d’Emmanuel Macron rejette : une élue « professionnelle » qui cumule un poste de 1ère adjointe à Pau, un poste de Conseiller Départemental, dont le passé professionnel est bien lointain, et qui en prime n’a pas fait la preuve de capacités hors du commun.

La situation est la même pour Florence Lasserre la fille de JJ Lasserre, évidement plus jeune, mais qui a choisi, avec l’aide de son papa de faire de la politique dès son plus jeune âge. Militante à l’UDF de Bayrou puis VP au MoDem bien sûr, Conseillère Départementale, elle aussi. Evidemment, la main de François Bayrou est passée par là…

On attendait des personnes de la société civile, ayant fait la preuve de leurs compétences dans leur métier, plutôt nouveaux en politique, on en est très loin et j’imagine la déception des marcheurs des Pyrénées Atlantiques.

D’ailleurs on peut s’interroger à la vue de ces investitures sur le fonctionnement démocratique du mouvement. Il me semble que pour compléter le processus qui, aujourd’hui vient uniquement d’un petit comité, les militants d’En Marche des différentes circonscriptions devraient voter pour accorder ou non leur confiance à ces candidats.

J’aurai l’occasion de revenir sur ces investitures tellement elles sont anormales, on attend aussi la réaction de Michel Bernos qui briguait une investiture sur la première circonscription.

Daniel Sango

Quartiers sensibles : Pour une « ANRU » de l’éducation

Capture d’écran 2015-11-26 à 10.34.00La France « découvre » que des générations entières de jeunes, issus des quartiers sensibles, sont en totale marginalité de notre société.

Les parents, assez fréquemment, n’y contrôlent pas leurs enfants et/ou ne sont pas en capacité de les aider à devenir des citoyens français « normaux ». L’Education Nationale envoie, dans les écoles et collèges des Réseaux d’Education Prioritaire (REP), souvent de jeunes instituteurs et professeurs sans l’expérience nécessaire pour faire face à des jeunes « compliqués » à gérer.

Face à cette affirmation, basée sur des témoignages entendus à la télévision, il serait intéressant de descendre dans le détail de la composition des enseignants des ZEP : Plutôt des plus jeunes, peu expérimentés ou plutôt des plus âgés, plus expérimentés ? Car de l’expérience dans les ZEP, il en faut ! Plus qu’ailleurs. AltPy a un certain nombre de rédacteurs et commentateurs qui doivent pouvoir apporter des précisions.

Il y a en France, selon le site du gouvernement, 350 REP+ et 739 REP qui représenteraient 19.8% des écoliers, et 20.5% des collégiens scolarisées.

Les moyens, financiers et humains, des Réseaux d’Education Prioritaire sont-ils suffisants ? En tout cas, ce qui a été fait jusqu’à présent semble plutôt être du domaine de l’échec total : 42,1% des jeunes de la tranche des 15 à 24 ans dans les « zones urbaines sensibles » étaient au chômage en 2013 contre 22,6% hors Zus pour la même tranche. Un rapport de 1 à 2. Mieux vaut étudier hors des zones urbaines sensibles et de leurs REP.

A Pau, j’ai eu l’occasion de me pencher, il y a plusieurs années, sur le travail de l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) dans le quartier de l’Ousse des Bois. Au fil de interviews et des rencontres, j’avais observé la multiplicité des outils mis en place, dans de nombreux domaines. Les moyens financiers étaient considérables mais à l’arrivée, force est de constater que, si le quartier est maintenant en bien meilleur état que beaucoup de quartiers «normaux » palois, son chômage reste inacceptable. Il tournerait autour de 40% selon Sud Ouest du 17 juin 2015.

Le bâti a été indiscutablement rénové mais le travail sur les hommes n’a pas donné les résultats escomptés malgré la multiplicité de intervenants. Il faut dire que je croisais souvent des personnes jeunes (trop jeunes?), armées du désir de bien faire mais sans l’expérience et le recul des anciens.

A quoi bon des immeubles neufs, un environnement propre si les hommes restent ce qu’ils étaient. Les financements de l’ANRU doivent pouvoir être réorientés. Mieux vaut une tête bien faite qu’un immeuble bien mis.

A Malala, le mot de la fin : « avec des armes vous pouvez tuer des terroristes, avec l’éducation, vous pouvez tuer le terrorisme ».

– par Bernard Boutin

PS : Merci au forum de me corriger, reprendre, contredire etc. En écrivant sur l’éducation, je suis dans un domaine qui n’est pas le mien.

L’autorité de l’État

imgresEn réunissant les maires du Département des Pyrénées Atlantiques à Bidache le 11 avril dernier, le Préfet, représentant de l’État, a choisi cette occasion pour rappeler les impératifs de la réforme territoriale. Il n’a été que distraitement entendu et n’a que faiblement convaincu. Mais pourquoi l’autorité de l’Etat est-elle si peu considérée ?

 Il entre dans les fonctions du Préfet, représentant de l’Etat dans le département de mettre en œuvre la politique du Gouvernement français. Ce serait être bien ignorant de l’actualité que de ne pas prendre en considération ces réformes qui portent sur certaines institutions telles que les départements, les Régions, les intercommunalités et les communes. Nous savons maintenant que la suppression des départements qui était programmée pour 2017 a échoué, que le regroupement des régions a fait passer le nombre de celles-ci de 27 à 13 et que le projet de regroupement des communes ne parvient pas à prendre forme.

 C’est sur ce dernier point qu’il est demandé, ordonné devrions-nous dire, aux préfets de s’investir pour parvenir à un regroupement significatif. Le projet du préfet des Pyrénées Atlantiques fait ressortir que seulement huit intercommunalités devraient subsister. Il met donc en place un schéma des intercommunalités qui deviendra définitif début 2016. Les conseils municipaux auront à se prononcer à titre simplement consultatif et les communes voteront, leurs avis seront décisionnels. D’ici là que de discussions, échanges et palabres en vue qui n’aboutiront, il faut le craindre, que sur des  convictions divergentes.

 Rappelons pour bien situer l’enjeu quelques données chiffrées : Il existe en France 36 769 communes, 15 903 syndicats intercommunaux, 27 régions, 101 départements, 240 préfectures.  Tandis qu’elle ne représente que 12,8% de la population totale de l’Union Européenne, la France possède 40 % de ses collectivités.  Nos voisins ont depuis longtemps su se réorganiser, ainsi l’Allemagne, que nous citons si souvent en exemple, est passée de plus de 30 000 communes à 12 196 ; la Suède de 2 532 à 290 ; le Royaume Uni dispose de 409 « autorités locales » qui remplacent les communes et les régions ; l’Italie compte 8 101 communes ; la Belgique est passée de 2 739 à 589 ; l’Espagne, 8 109 ; les Pays-Bas  431 et la Finlande  326. Dans ces pays ces réformes ont pu être réalisées grâce à l’autorité d’un l’État fort.

 Autant dire que nous figurons, au moins sur ce plan, parmi les mauvais élèves de la classe européenne.

 Et pour ne considérer que notre beau département, soulignons qu’ils s’y trouvent 545 communes dont 38 de moins de 100 habitants ; la plus petite est peuplée de seulement, tenez-vous bien, 32 habitants, il s’agit de Tabaille-Usquain.

Lorsque le Préfet, représentant de l’autorité de l’Etat, chargé de mettre en musique cette partie de la réforme territoriale, présente son projet,  il est accueilli par les élus avec circonspection (le terme est ici très atténué par rapport à la réalité des propos entendus). Certains, tel Jean Lassalle – maire de Lourdios Ichère 154 habitants – ne voit pas comment ces regroupements vont se faire, d’autres disent douter de l’efficacité des grands ensembles et enfin le président  du conseil départemental, par ailleurs sénateur, du haut de son promontoire récemment acquis, n’hésite pas à juger ce projet comme une fausse bonne idée.

 Nous en sommes donc là à constater que les élus qui craignent pour leurs mandats, leurs prérogatives et qui considèrent comme Mirabeau, qu’ils sont là par la volonté du peuple et qu’ils n’en sortiront que par la force des baïonnettes, vont freiner des quatre fers et tout entreprendre pour faire obstacle  au projet de l’État soutenu par le préfet.

 Notre décentralisation démontre maintenant qu’elle est en capacité de s’opposer à la volonté de l’État. De ce fait, la France est devenue irréformable.

 

Pau, le 21 avril 2015

Par Joël BRAUD

Faut pas rêver !

imagesLa suppression des départements, et, corollairement, le renforcement des intercommunalités découlaient, semble t-il, du bon sens le plus élémentaire. Du reste toute l’Europe l’a fait depuis des décennies.

Le couple HOLLANDE-VALLS, auquel les temps actuels ne prêtent pourtant pas toutes les vertus du monde, avait cependant, courageusement, mais apparemment naïvement, projeté de le faire. C’était sans compter avec le lobbying des « élus locaux » (et des autres qui ont généralement été d’abord des élus locaux ou continuent de l’être  sans trop d’état d’âme à propos du cumul des mandats !). Comment pour eux, en effet,  la France continuerait-elle d’être la France sans plus d’un demi-million d’élus. C’est à dire autant que tous ceux du reste de l’Europe ?

Alors on a voté !  Et une vague bleue a submergé une précédente vague rose. Et des milliers d’emplois de complaisance bleue vont s’ajouter à ceux de la précédente complaisance rose. Dans la situation financière actuelle de la France, c’est une très bonne idée !

Et, à propos « des intercommunalités », récemment, à Bidache, le Préfet, quant à lui,  a suggéré que, revenant aux principes qu’ils ont  invoqués à l’époque pour justifier leur création, les « élus locaux »  reviennent à la notion aussi fondamentale qu’économique de cohérence territoriale. Et ainsi, pour ce qui le concerne, il verrait bien une huitaine de « territoires béarnais ».  C’est à dire, exclue l’agglo de Pau, en gros le module européen.

En réponse ? Pitoyable réquisitoire d’élus locaux plus notables par leur capacité à flatter leur « clientèle » qu’ à affronter des réalités incontournables.

A ces jeux irresponsables, décréter le Front National d’indignité républicaine ou faire l’Europe un bouc émissaire, n’empêcheront pas beaucoup, et de plus en plus, de juger lucidement ceux qui depuis un demi siècle ont parasité la démocratie et ainsi contribué, alternativement et successivement, à cette faillite morale et économique qui nous accable tous aujourd’hui !

Juger puis, démocratiquement espérons-le, les rejeter ! Et alors ? Alors il ne faut pas rêver ! Quoiqu’il arrive. Ce ne sera pas facile de « réenchanter la France » !

 

                                                        Maurice Meireles – Pontacq

Cumul au Conseil Départemental

cumul nuit   La démocratie française s’enlise. En ce lundi matin, aucune surprise dans les résultats de cette élection pour un Conseil Départemental inutile, en sursis.

Une fois de plus ce sont les abstentionnistes et les blancs (près de 9%) qui ont gagné les élections.

Une nouvelle équipe de jeunes et brillants politiciens est maintenant aux manettes du Département : JJ Lasserre, M Brisson, D Saint Pé, J Pédehontaa, A Arribes, J Poueyto, etc… Ils continueront à vous dire que le Conseil Départemental est vital pour la proximité du citoyen, qui lui, pourtant, pense le contraire et continue de s’éloigner des urnes.

Le Président sera élu jeudi, là encore ce sera place à la jeunesse et à l’innovation : JJ Lasserre. Cumulard notoire, va-t-il battre le record de longévité dont était si fier son prédécesseur J Labazée ? Il n’a toujours pas daigné éclairer les électeurs sur ses intentions, va-t-il cumuler ces deux fonctions à temps plein ? On pourrait lui suggérer, dans le cas probable où il préférerait continuer sa vie de sénateur, et pour que sa politique soit bien prise en compte, de faire élire sa fille à la Présidence, elle qui vient d’être élue.

Il a crié haut et fort que le Département géré par les socialistes vivait au dessus de ses moyens, qu’il avait beaucoup trop embauché de fonctionnaires inutiles, que l’évolution de l’endettement était insupportable. Ce qui est vrai. Diminuera-t-il immédiatement le budget de 70 millions d’euro en supprimant rapidement 300 postes de fonctionnaires et en supprimant les dépenses qui ne sont pas du ressort du Conseil Départemental comme le développement économique, les subventions aux clubs sportifs professionnels, la gabegie des stations de ski, …etc. ?

Comptez sur lui pour que rien ne change.

Mais ne désespérons pas, une majorité toujours plus grande de Français souhaite une vraie rigueur, avec une diminution drastique du millefeuille territorial et du nombre indécent d’élus.

Ainsi va la vie en France. Les prochaines élections sont pour bientôt, car en France nous sommes en campagne électorale perpétuelle ce qui permet à nos immuables candidats d’éviter de traiter les vrais problèmes. Et les prochaines régionales, élections de liste, sont vraiment du caviar pour eux, car l’élection ne se joue pas dans les urnes, mais dans les partis.

Quand les citoyens s’éveilleront…

par Daniel Sango

La partie de cartes à Jurançon : Si on ne peut plus tricher entre amis !……

10 de derHier, dans ma boîte aux lettres, je découvre la plaquette colorée du binôme Soudard- Triep Capdeville « spécial 2e tour 29 mars ».

Rien de nouveau apparemment sinon une petite phrase en page 2 qui a attiré mon attention : « La gauche est donc clairement majoritaire sur le canton Billère et Coteaux de Jurançon avec 56,35% des suffrages puisque les deux autres équipes de gauche (Front de Gauche-Europe Ecologie/Les Verts et Nouvelle Donne) obtiennent ensemble 1217 voix. »

Diable ! Cela me paraissait un peu trop optimiste étant donnée la déclaration officielle de Nouvelle Donne en réponse à mon article précédent, déclaration reprise par la presse locale (Sud-Ouest du 26 mars).

J’ai continué ma lecture et, en page 4 de la plaquette, dans la rubrique « NOUS LES SOUTENONS », je découvre la déclaration de « Jacques LALANNE, ancien maire de Denguin, candidat remplaçant du binôme Nouvelle Donne » :

« Le premier tour a permis de s’exprimer mais au second il faut évidemment reporter toutes les voix des listes de gauche sur celle qui fera échec aux candidats de droite. »

Tiens, tiens ! Nouvelle Donne aurait-il un double langage ?…

Comme d’habitude, quand une question me turlupine, je vais la poser directement à la personne concernée. J’ai donc demandé à Frédéric PIC quel était le bon communiqué : celui qu’il avait publié sur AltPy et sur Sud-Ouest ou celui publié sur la plaquette Soudard.

La réponse de Frédéric PIC m’a tellement estomaqué que je vous la livre intégralement.

Selon moi, elle se passe de commentaires, mais vous pouvez en faire quand même …

je ne vais pas vous raconter de salades, cet encart sur un tract du binôme Soudar-Triep Capdeville nous a stupéfait et ne nous fait pas plaisir.

> Jacques Lalanne ne souhaitant pas s’exprimer plus avant, je vais résumer les faits, répéter ce qu’il nous a dit, et vous livrer notre analyse :

> depuis dimanche soir, nous avons subi un véritable harcèlement de la part de ce parti si modeste qu’il omet de mettre son nom sur ses tracts, et en particulier de la part du maire de Billère, pour que Nouvelle Donne lui apporte son soutien pour le second tour. Ce qui montre, et nous nous en réjouissons, qu’ils nous tiennent en haute estime – ou crainte – et que notre mouvement a pris une sacrée importance. Dont acte.

> Jacques Lalanne qui a des liens familiaux avec Jean Yves Lalanne lui aurait dit qu’à titre strictement personnel et bien qu’il ait approuvé la position du Comité Local de Nouvelle Donne, il aurait voté contre la droite sur le canton de Billère. Nous répétons ici que chacun est libre de ses choix dans l’isoloir, nos adhérents comme les autres  : ce choix n’engageait que lui et ne nous regardait pas.

Jean Yves Lalanne aurait dit à Jacques Lalanne qu’il lui soumettrait un texte pour approbation. Mais le Comité Local n’a bien entendu jamais été informé de ce projet et Jacques Lalanne nous dit de son côté n’avoir jamais vu la maquette avant impression.

De ce fait le soutien personnel s’est transformé sur le tract en soutien supposé actif de Nouvelle Donne, ce qui est bien entendu une escroquerie morale qui ne trompera personne.

Nouvelle Donne est née entre autres pour que cessent ces manoeœuvres qu’il faut bien qualifier de politiciennes de bas étage. Cet épisode n’est sûrement pas fait pour nous faire changer d’avis.  Si le parti qui a honte de mettre son nom sur ses tracts pense qu’il changera le monde avec ces pratiques, il se trompe, nous le ferons à sa place à notre manière.

Et nous confirmons que les électeurs qui nous ont soutenu ont bien les mains libres dans l’isoloir

Frédéric PIC

« Si on ne peut plus tricher entre amis, ça ne vaut plus le coup de faire de la politique !… »

Marcel Pagnol (à peine transformé)

– par JYS

Bleu Béarn voit rouge !

interrogation   Notre gentille radio locale ne nous avait pas habitués à des prises de positions un peu fortes. Ce matin elle s’indigne avec juste raison du manque de clarté de nos drôles de candidats au Conseil Général.

 

Vous savez que vous ne savez pas quelles seront les compétences du Conseil Général.

Vous savez que les promesses des candidats par exemple concernant leur lutte contre le chômage sont des balivernes puisque la compétence du développement économique ne sera pas dans les attributions du parlement de Navarre.

Quant à la future présidence du Conseil Général, vous ne savez pas grand chose non plus.

Ce matin Bleu Béarn s’indigne avec raison de la situation : le citoyen ne peut savoir qui sera le futur Président…

A droite on sait que la Présidence sera briguée par le dinosaure de Bidache. Sauf que JJ Lasserre est aussi sénateur et qu’il refuse de dire ce qu’il fera lorsque la loi sur le non cumul s’appliquera. On peut imaginer qu’il préférera les siestes réparatrices sous les ors du sénat, tout en désignant lui même son dauphin. Mais ceci ne regarde pas les électeurs. Après tout nous sommes en démocratie…

A gauche, Jo Labazée aurait 5 ou 6 noms de candidats, mais le PS refuse de dire qui tient la corde, ni même quels sont les candidats. On parle de Cabanne, et sur Bleu Béarn,  Berdou faisait acte de candidature …

Circulez il n’y a rien à voir.

Devant une telle situation, les citoyens montrent qu’ils ne sont pas dupes, le nombre de votes blancs est maintenant significatif, il s’ajoute à la moitié des électeurs qui ne se déplacent même plus.

 

par Daniel Sango

La partie de cartes à Jurançon : Pour qui les 10 de der ?…

10 de derComme on pouvait s’y attendre, le résultat de ce premier tour est un ballotage serré entre SOUDARD – TRIEP CAPDEVILLE (PS) d’un côté, tous deux conseillers généraux sortant, et BERNOS – SCHWARTZWALDER (UMP-UDI), tous deux nouveaux candidats de l’autre. Mais, à y regarder de près, ce premier tour est plein d’enseignements.

Tout d’abord, ce que je trouve magnifique, c’est que tout le monde a l’air satisfait, de l’extrême droite à l’extrême gauche. Tous les hommes politiques interrogés sont satisfaits « d’être en tête  » ou sont satisfaits « d’avoir bien résisté ». Bien sûr, il est encore trop tôt pour se préoccuper de savoir si les électeurs aussi sont satisfaits. Le plus urgent dans l’immédiat c’est d’élaborer des stratégies pour le 2e tour. Et c’est là que cela devient intéressant à Jurançon !…
Première surprise : la participation. On la prévoyait à moins de 40% et elle est à plus de 50%.
Deuxième surprise : les votes blancs ou nuls qui d’habitude se situent aux environs de 1 à 2% des votants, dépassent les 7%. C’est déjà un vrai message à nos hommes politiques que personnellement je traduis ainsi : »Je remplis mon devoir de citoyen et je vais voter, mais, quelles que soient mes idées, je ne fais confiance à aucun des candidats en présence, de droite ou de gauche, pour les défendre !… » Il sera intéressant de voir si le pourcentage de votes blancs ou nuls au second tour confirme cette tendance, et, si c’est le cas, il faudra bien que nos hommes politiques commencent à en prendre conscience.
Troisième surprise : le score de Nouvelle Donne : 7, 51% !… Lors de leur réunion publique à Jurançon, je leur avais posé la question de savoir ce qu’ils pouvaient espérer avec seulement 2 listes sur les 27 cantons. Monsieur PIC m’avait répondu en souriant que, dans le cas où UMP et PS seraient partagés 50/50, même en étant peu nombreux, on peut jouer les arbitres.
Bravo, Monsieur PIC ! Vous aviez raison ! Et vous êtes maintenant en position d’arbitre pour le 2e tour.
Que peut-il se passer au 2e tour dans le canton Billère et Coteaux de Jurançon ?
Compte tenu de la participation inespérée au premier tour, il serait surprenant qu’une nouvelle vague de mobilisation des électeurs amène des centaines d’abstentionnistes à voter. Et, même si c’était le cas, il est probable que les nouveaux votants se répartiraient équitablement entre droite et gauche. Donc, l’élection ne se jouera pas sur la mobilisation mais sur le report des voix. Je serais également surpris que des électeurs qui ont voté blanc au premier tour votent différemment au second. Reste le report des voix.
Georges PORTUGAL a annoncé la couleur au marché de Jurançon : « Si, par malheur, nous n’étions pas au second tour, m’a-t-il dit, il est évident que nous ferions tout pour battre la droite !… » On peut donc raisonnablement penser que les 9% du FDG se reporteront sur Bernard SOUDARD qui approcherait ainsi les 49% des suffrages exprimés. Il n’en manque encore un peu… Quant à Michel BERNOS, il lui faut 500 voix de plus pour gagner, soit, à peu près les voix de Nouvelle Donne.
Alors, Monsieur PIC, à qui allez-vous donner vos voix ?
Votre programme politique vous situe plutôt à gauche et, si l’on suit la logique du bipartisme qui a prévalu jusqu’à présent chez nos hommes politiques, il n’est pas facile de recommander à ses électeurs de voter pour la droite…
Mais j’ai cru comprendre que Nouvelle Donne se donnait pour objectif de faire de la politique autrement, au point d’en avoir fait une Charte dans laquelle la logique du bipartisme est contestée et le cumul des mandats est prohibé.
Alors ? Equipe SOUDARD formée de 2 conseillers généraux sortant multirécidivistes ? Ou équipe BERNOS formée de 2 nouveaux candidats, encore jamais élus au Conseil Général ? Après le théâtre de Pagnol, nous voilà en plein Corneille !
Je suis curieux de connaître votre position et, surtout, les motivations qui la dicteront.

– par JYS

Il n’y aura pas de réforme territoriale.

imgresLorsque j’étais jeune, intervenait sur Radio Luxembourg, devenue depuis RTL, une chroniqueuse du nom de Geneviève Tabouis. Peu de nous s’en souvient. Son intervention portait le titre significatif de : « Les dernières nouvelles de demain ». A plusieurs reprises, elle reprenait la formule : « Attendez-vous à savoir ». Comme elle, faisons un peu de prospective sur ces soi-disant réformes territoriales qui nous sont annoncées à grand renfort de déclaration tonitruantes.

 Alors oui, attendez-vous à savoir que tout ce qu’on vous a dit jusqu’à présent sur les réformes territoriales qu’elle soient du niveau régional ou du niveau départemental ne sont que galéjades, fumisteries, tromperies, escroqueries, billevesées, balivernes et sornettes.

 Au niveau départemental en premier lieu. Comme nous l’avons dit ici à plusieurs reprises, les départements qui devaient disparaître resteront égaux en nombre, et égaux en quantité d’élus (plus de 4000 conseillers). Seule la compétence générale va tirer sa révérence mais les attributions resteront identiques à très peu de choses près. La loi de partition des compétences entre le conseil départemental et le conseil régional (NOTRe) n’est pas encore votée. Attendez-vous à savoir que dès que les élections départementales auront eu lieu, députés et sénateurs feront tout ce qui est en leur pouvoir pour détricoter un projet qui ne servait pas leurs intérêts personnels. Pourtant elle ne date pas d’hier cette idée  de suppression des départements, Balladur en 2002 et Attali en 2008 l’avaient proposée.

 On aurait pu penser que les élections de mars, départementales, et de décembre, régionales, se tiendraient aux mêmes dates. C’eut été un signal qui aurait permis au peuple de se prononcer sur les regroupements territoriaux. Mais il n’y a pas eu de réel débat public. Pour les régions regroupées donc, il était prévu de plafonner le nombre des conseillers dans ces nouvelles assemblées à 150. C’était sans compter avec l’esprit corporatiste des députés et sénateurs qui par le moyen d’un amendement ont décidé que ce nombre d’élus serait égal à la somme des élus des actuels conseils régionaux. Pas d’économies d’échelle au moins sur ce plan. En Aquitaine par exemple, composée de l’actuelle Aquitaine, du Limousin et du Poitou Charente, ce nombre sera donc de 182 (actuellement : Aquitaine = 85 – Limousin = 42 – Poitou Charente = 55). Les élus ont comme principale préoccupation de conserver leurs sièges. En plus de cela, attendez-vous à savoir que ces regroupements qui étaient prévus pour être des fusions ne seront en réalité que des associations. Elles conserveront leurs implantations locales dans les mêmes fastueux palais. Ainsi  la présidence sera bien implantée à Bordeaux, siège de l’Aquitaine, mais il y aura, selon toute vraisemblance, une vice-présidence à Limoges et une autre vice-présidence à Poitiers. On conservera donc le même schéma de fonctionnement et les mêmes potentats qu’aujourd’hui.

 Une réforme qui n’a que l’apparence d’une réforme. Attendez-vous à savoir que rien ne changera. Voilà donc le résultat du cumul des mandats renouvelables à l’infini ; il n’est pas près de disparaître de même que les 36 800 communes et les différentes strates du millefeuille.

 La conséquence est connue, un désintérêt et une défiance des électeurs envers les politiques. Pour preuve, en 1986 le taux de participation dépassait les 60% ; il avait baissé en 2010 pour atteindre 50% et 45% en 2011. Quel sera le taux d’abstention les 22 et 29 mars prochains ? Sera-t-il suffisamment bas pour que les femmes et les hommes politiques de notre Pays se sentent enfin responsables de cette bien triste évolution ?

 

 

Pau, le 18 mars 2015

            Par Joël BRAUD

NOTRe brouillard

allée des brouillards  La loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République) fait débat depuis plusieurs semaines. Il semblerait que les contours des compétences du Conseil Départemental se clarifient. En fait, il n’en est rien, faites confiance à nos politiciens professionnels pour tuer dans l’œuf tout progrès, si minime soit-il.

Lundi soir j’assistais à une réunion de la Gauche Départementale à Montardon. Vous avez noté à quel point le sigle « Parti Socialiste » est absent de cette campagne, plus question de rose au poing, des chrysanthèmes ?

Donc en plus des quatre candidats et suppléants, notre sénatrice et notre députée frondeuse étaient présentes. Quand on rajoute une partie du Conseil Municipal c’est une bonne douzaine d’élus qui étaient là. Comme il y avait au total moins de 30 personnes et qu’il faut rajouter les amis et groupies des candidats, inutile de dire que c’était une réunion entre amis, bises de rigueur. Il y avait quand même 4 ou 5 citoyens lambda, dont votre serviteur.

Je ne vous conterai pas le contenu de la réunion, retenons simplement que nous avons à faire à de mauvais socialistes puisqu’ils sont tous contre la suppression du Conseil Départemental, prévu en 2020 par F. Hollande (sourire …)

Ce fut aussi l’occasion pour nos parlementaires de faire le point sur la loi NOTRe (complété par une conférence de presse le lendemain et que rapporte Sud Ouest) et de regarder ce qui change.

Les transports scolaires sont transférés à la Région, bravo ! .

« Certes, le transport scolaire revient à la région, mais celle-ci assure que des délégations pourraient être accordées par l’Aquitaine à chaque département. » (SO du 17/03)

Est-ce sérieux ?

La clause de compétence générale est supprimée. Enfin !

On comprends donc que l’intervention du Conseil Général par exemple en matière de Développement économique (20 millions d’euro saupoudrés à tous vents pour 2015) est terminée, d’autant que cette compétence phare est celle de la Région, mais aussi celle des communes et intercommunalités (sans parler de l’Etat ou de l’Europe, acteur majeur s’il en est).

Voila des économies potentielles d’autant qu’il existe une Direction dédiée au CG. Ben non.

« ils conservent la possibilité d’aides à la création de zones d’activités en convention avec les communautés de communes », précise la députée.

Lors de la réunion, notre sénatrice disait aussi qu’ils conserveraient l’aide à la création d’emploi (!) (aujourd’hui le CG distribue des primes quand on crée des emplois).

Autre point précisé en réunion. Le CG distribue des aides aux communes ( le fond de commerce clientéliste du Conseiller Général) il subventionne travaux d’électricité, terrain de foot, salle polyvalente, bout de route, voyage, etc… le tout avec force dossiers. Eh bien le Conseil Départemental pourrait continuer ce saupoudrage inefficient sous forme de contrats.

Faut-il pleurer ou bien en rire ?

La clause de compétence générale permet aussi au Conseil Général de saupoudrer des sommes considérables dans de nombreux autres domaines qui ne le concerne pas, comme par exemple :

– le sport (avec subventions entre autres, aux clubs professionnels)

– les subventions aux associations (par centaines)

– la culture (subventions saupoudrées, aides diverses, etc.)

– les relations internationales aussi évidentes que celles avec l’Argentine et ses beaux voyages pour nombre de Conseillers.

– la gestion des stations de ski dont le Conseil Général est propriétaire (!)

– etc.

Comptez sur eux pour trouver un moyen d’habiller cela sous forme d’aide sociale aux populations …

« On assiste enfin à une clarification des compétences des différentes collectivités locales », plaident encore les deux parlementaires béarnaises (SO).

Elles sont rigolotes non?

Posez donc la question à vos candidats. Compte tenu des modifications apportées par la loi NOTRe combien de postes de fonctionnaires territoriaux allez vous supprimer au Conseil Départemental ? Pour votre information, le CG dispose de 2500 agents, en augmentation continue, la masse salariale a augmenté de 30% entre 2009 et 2015 pour s’établir à environ 115 millions d’euro.

La France ne peut réformer la SNCF à cause de la CGT ou de Sud Rail, mais réformer le fonctionnement de notre Etat est encore plus compliqué à cause des élus eux mêmes. Seul leur intérêt compte, leur supprimer quelques postes ou quelques moyens clientélistes entraîne une levée unanime de boucliers, de tous bords politiques, et il en sera ainsi tant que nous aurons des élus professionnels à vie, prêts à tout pour assurer leur rente au détriment de l’intérêt général.

Pour faire une réforme en France il faut des décennies alors qu’elle est faite en quelques mois dans les démocraties du Nord de l’Europe.

Quand les citoyens s’éveilleront …

 par Daniel Sango