Le « Grand Prix » du gaspillage

« Bèth cèu de Pau
Quan te tournarèy béde ? »

Au moment où la transition écologique est dans tous les esprits, où l’on nous vante les vertus (contestées) de la voiture électrique, Pau, la ville dont le maire est le principal allié d’un président qui se veut le chantre de la défense de l’environnement, organise, comme si la réalité n’existait pas, une manifestation qui célèbre, pour certains, la « bagnolle » dans ce qu’elle a de plus détestable : le bruit et la pollution avec le « fameux » Grand Prix Automobile de Pau. Le Grand Prix ? Une vache sacrée défendue par de puissants lobbys locaux auxquels personne ne veut s’en prendre. La maire précédente, Martine Lignères Cassou avait, au début de son mandat, voulu lui tordre le cou en proposant d’y faire rouler les prototypes électriques. Une idée intéressante, prémonitoire même mais la Maire y avait vite renoncé cédant aux pressions indignées des adeptes des bruyantes pétarades.

Le « circuit », brièvement contesté, s’est donc maintenu et fêtera cette année ses 78 ans. Cette longue tradition c’est, pour les défenseurs de l’institution, sa principale justification. Pour nos édiles actuels qui prétendent changer la ville et la faire rentrer dans la modernité, la tradition est un argument paradoxal… L’a-t-on évoquée pour bouleverser l’organisation des Halles ?  Depuis la discrète contestation du précédent mandat : rien, aucune remise en question ni même critique d’une manifestation qui attire un public limité –si on le compare au rugby, par exemple- alors qu’elle cause de sérieuses nuisances à une ville qui prétend faire valoir ses atouts  au touriste : le calme, la douceur de vivre, la beauté de son décor.

L’an dernier le nombre des spectateurs du Grand Prix a été de 28 250  selon les organisateurs (https://www.grandprixdepau.fr/ ) sur un long week-end c’est-à-dire trois jours (pour mémoire le Hameau peut réunir 18 324 spectateurs payants). Les retombées médiatiques sont modestes (173 189 téléspectateurs), bien inférieures à la retransmission d’un seul match de la Section, à celle d’un tiercé couru sur l’hippodrome Palois en direct sur Equidia et à une arrivée du Tour de France.

Faut-il le rappeler ? Les fans locaux de compétitions automobiles paient leur passion deux fois : d’abord, comme tout contribuable, pour une bonne part les infrastructures considérables nécessaires à cet énorme barnum et ensuite le billet d’entrée qui n’est pas donné (40 euros tout de même en tribune numérotée le dimanche, l’an dernier). Ne sont pas concernés les nombreux « happy fews », invités pour l’occasion.

Quand on aime on ne compte pas et on objectera que les retombées commerciales du Grand Prix sont importantes. Qui le contesterait ? Les hôteliers font leurs affaires. Il manque à Pau une grande manifestation qui attire un large public et qui évite ces nuisances en plein centre-ville. Le hall de La Sernam, vaste cathédrale de béton, inoccupée désormais, serait un lieu idoine pour de grands rassemblements et de grandes manifestations en limitant les préjudices de voisinage. Un festival de rock ? Il avait été question de consacrer ce lieu magnifique aux musiques actuelles.

Certes la nouvelle édition du Grand Prix n’est pas pour demain, elle est annoncée les 18 et 19 mai. Nous avons encore un peu de temps avant de souffrir les hurlements des moteurs et ceux des haut-parleurs réglés au maximum, de subir l’inévitable pollution de l’air et de supporter les perturbations d’une circulation déjà pénible. A Pau ce ne sont pas les hirondelles qui font le printemps mais la fumée des pots d’échappement. Justement, avant que les premiers rails de protection ne commencent à être posés, barrant le passage des piétons, que les sens interdits et les stationnements prohibés n’empoisonnent un peu plus la vie des citadins, il n’est pas trop tard pour s’interroger sur une manifestation qui coûte cher tout en  conférant une image contestable à la ville.

Quelles leçons retiendront les nouvelles générations bassinées par ailleurs par les nécessaires économies d’énergie ? Il faudrait abandonner les automobiles polluantes et rouler dans un silence électrique déchiré par un tintamarre organisé pour le plaisir d’une minorité ? Quel exemple donné à la jeunesse par ces pilotes lancés à une vitesse folle sur les étroites voies de la ville du Roy Henri dans un moment où l’on réduit la vitesse sur nos routes et où les rues piétonnes se multiplient ? Et les riverains ? Ceux qui veulent profiter de la beauté du Boulevard des Pyrénées au printemps revenu, n’ont-ils pas droit à jouir de leur ville en toute tranquillité ? Comment s’y retrouver si on ne met pas au minimum ses actes en accord avec ses discours ? La lutte pour la défense de l’environnement ne passe-t-elle pas par des symboles forts ? Quelle est la validité sportive de cette compétition ? Le temps des Fangio et autres Jim Clarck n’est-il pas révolu ?  D’autres lieux, mieux adaptés à ce type de compétition existent-ils ? Un circuit hors de Pau, même à proximité, est-il envisageable ? Pourquoi les écolos Palois ne se sont jamais ou si peu emparés de ce qui est sous leur nez ? Le silence de la majorité vaut-il quitus ?

Que les fans de sport automobile ne voient pas en cette batterie de questions une quelconque agression ou une remise en cause de leur passion mais, en ce temps de « grand débat », dont la transition écologique est un chapitre donné comme essentiel,  il n’est pas inutile d’aborder les problèmes concrets… même s’ils fâchent.

Pierre Michel Vidal

 

Légende Photo : Le grand Juan Manuel Fangio vainqueur à Pau en 1949 sur Maserati. O tempora o mores… ( http://www.jmfangio.org/gp1949pau.htm )

 

Subventions entre amis ?

argent-cadeau-noel    La France possède l’organisation territoriale la plus stupide et la plus dépensière possible. Tout le monde se moque avec raison de notre invraisemblable mille feuille où cinq étages s’empilent (Communes, Intercommunalités, Départements, Régions, État ) Ceci sans compter les lieux de folie où on rajoute une tranche en plus comme… le Pays de Béarn.

J’ai eu l’occasion de montrer la gabegie incroyable où chacun peut presque tout faire sans se préoccuper de ce qui se passe à l’étage inférieur ou supérieur ( « Le tourisme, l’activité préférée de nos élus » AP du 20 mai 2018, cliquez sur le titre)

En ce qui concerne le Département, ses compétences sont connues, avec la plus importante d’entre elle : le social, mais aussi collèges, routes, et l’aménagement territorial rural.

« La loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (MAPTAM) du 27 janvier 2014 a désigné le département comme « chef de file » en matière d’aide sociale, d’autonomie des personnes et de solidarité des territoires. » On retrouvera le détail des compétences du Département :

http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/competences-collectivites-territoriales/quelles-sont-competences-exercees-par-departements.html

Dans le domaine du social, budget majoritaire du Département, on connaît les besoins, ne serait-ce qu’en matière de maisons de retraite. Or on ne peut qu’être étonné par la façon dont le Conseil Départemental arrose de subventions la ville de Pau, dans des domaines hors de ses compétences :

– Subvention de 3 millions € pour la rénovation du stade du Hameau, alors que la Section Paloise qui l’utilise est une entreprise privée (décision qui aurait été initiée par le prédécesseur de JJ Lasserre)

– Subvention de 2 millions € pour la rénovation de la tour des Halles

– Subvention de 3 millions € pour la rénovation du quartier Saragosse

Il faut rajouter que le Conseil Départemental a pour philosophie de base de financer d’une manière égalitaire Béarn et Pays Basque, on peut donc affirmer que les villes de Bayonne et/ou Biarritz bénéficieront aussi de 8 millions d’euros de subventions diverses d’autant que là aussi on est entre amis du MoDem. « Les Basques estiment en effet que leurs stades respectifs méritent également une aide de la collectivité départementale. » (La République)

Voilà donc 16 millions d’euros distribués en dehors du cœur des compétences du Conseil Départemental. On peut se demander pourquoi cette grande générosité envers la ville de Pau ? Les mauvaises langues penseront que Bayrou et Lasserre, tous deux figures historiques du MoDem régional, sont amis depuis très longtemps, la fille de ce dernier ayant d’ailleurs bénéficié d’un soutient décisif pour l’obtention de sa rente à l’Assemblée Nationale… Au delà de ces hypothèses totalement invraisemblables (comme d’ailleurs cette histoire liée à Sophie Borotra) il n’est pas normal que le Conseil Départemental dilapide des sommes aussi considérables. On n’arrête pourtant pas de clamer qu’il manque de maisons de retraites, dont leur coût est d’ailleurs très élevé, que les aides sociales ne cessent d’augmenter, … Et les responsables des collectivités territoriales se lamentent à qui mieux mieux d’un manque de ressources, mais ils dépensent sans compter pour un clientélisme coupable.

Il faut dire que de son côté Bayrou use de tous les stratagèmes pour camoufler sa gestion dépensière. Les impôts sont toujours au plus haut, il fait payer une partie de ses dépenses par les contribuables du Département (et de la Région ) mais aussi par les naïfs de l’agglomération. Et, en prime, il augmente considérablement la dette, ce dont ne se rendent pas compte aujourd’hui les Palois endormis ou obnubilés par les gladiateurs du Hameau.

Quand les Palois s’éveilleront …

Daniel Sango

Transparence dans nos communes : un bilan contrasté

site Internet   Résumé des épisodes précédents : Après avoir obtenu la mises en ligne des informations financières sur la ville et l’agglomération de Pau nous nous intéressons à ce qui se passe dans les différentes communes ( « Transparence dans nos communes : si on allait voir » AP du 25/3/2018)

 Nous avons donc regardé les sites Internet, et ensuite, dans le cas d’absence des documents souhaités ou de difficulté pour y accéder on a demandé par mail ces documents, souvent via la rubrique « contact » comme tout citoyen lambda. On recherche : Les Comptes Administratifs 2015 et 2016 ainsi que les budgets 2017 (2018 si validé) Ces documents en M14 (version standard détaillée).

 Les communes transparentes

 Deux communes donnent clairement accès à ces documents via une rubrique Budget de leur site Internet : Billère et Serres-Castet. Félicitations.

 Les Communes coopératives

 Documents présents mais pas toujours de rubrique « Budget », un accès un peu difficile mais après une demande, la réponse est rapide, les documents soit existaient sur le site, soit ils sont rapidement envoyés :

Lons : les documents sont dans la rubrique « Lons en bref » puis « Chiffres clés » Pas évident à trouver quand même… La création d’une sous rubrique Budget dans la rubrique Conseil Municipal serait souhaitable.

Montardon : les documents ne sont pas sur le site (ce n’est pas une obligation pour les communes de moins de 3500 habitants) mais ils me sont transmis très rapidement.

Gan : Les documents sont joints aux délibérations du Conseil Municipal.

Lescar : Suite à demande, les documents sont envoyés par mail. Je fais remarquer que ces documents devraient être sur le site. Réponse constructive de Caroline Minvielle (Service Finances): « Notre site actuel ne le permet pas mais il est actuellement en pleine refonte et cette anomalie sera résolue. »

Gelos : Les documents ne sont pas sur le site, mais suite à ma demande ils y sont placés, avec les délibérations.

Bizanos : Les documents ne sont pas sur le site, mais réponse quasi immédiate avec envoi des documents. Comme je suggère que le site de Bizanos devrait permettre un accès direct à ces documents, comme Billère, j’ai un échange exemplaire et très rapide avec Pascale Déogratias, DGS (Directrice Générale des Services) :

« Effectivement celui de BILLERE est très bien je vais remonter l’info et je vais faire insérer le diaporama des orientations budgétaires de 2018. »

Puis quelques heures après :

« Merci, un avis extérieur progressiste et non agressif (ce n’est pas toujours le cas) est toujours le bienvenu et je partage votre avis sur la nécessité de rendre la gestion de nos collectivités transparentes. »

Puis le lendemain

« …juste pour vous informer que mes collègues sont réactives …. Le site sous la rubrique « les chiffres clés » a été amélioré, nous avons tenu compte de vos observations …. à juste titre … on construit les choses à plusieurs c’est bcq plus efficient…     Merci « 

Je crois rêver, bravo Pascale !

Les communes peu enclines à la transparence

 Mazères Lezons : Rien sur le site, à la rubrique budget un court article sur le budget 2016…. Demande par mail, pas de réponse. Relance par mail : pas de réponse. Appel téléphonique : le DGS, M. Domenech s’en occupe. Prêt à l’abandon je relance une dernière fois et enfin obtient satisfaction… dur dur.

Lee : Demande par mail pas de réponse, puis suite à relance, mail de la secrétaire de Mairie demandant des renseignements sur ma personne. Visiblement la demande inquiète…

Puis appel du Maire… Soupçonneux, il souhaite savoir qui est cette personne qui veut ces documents. Son passé de militaire lui donne peut être un réflexe de protection de documents qu’il considère secret défense. Il m’indique que personne ne lui a jamais demandé cela…    Finalement je reçois les documents, je n’étais pas fiché…

Les bonnets d’ânes

 Morlaas :

Sur le site de la Mairie on trouve des résumés concernant Budget et Compte Administratif. Suite à ma demande d’obtention des documents complets, mon interlocutrice, Nadège Mahieu, Directrice Adjointe des Services me fait savoir :

« Le budget dématérialisé et transmis à la Préfecture n’est pas communicable en l’état mais je vous invite à venir le consulter en mairie (cf avis n°20073669 de la Cada). Nous demandons à ce que les personnes nous informent lorsqu’elles viennent consulter les documents car nous ne disposons pas de local adapté. Nous souhaitons également qu’un agent municipal soit présent pour des raisons de sécurité que vous comprendrez aisément, et en respect des règles dictées par la Cada. »
(CADA : Commission d’Accès aux Documents Administratifs : sur saisine des citoyens elle contraint les collectivités territoriales et autres administrations à délivrer les documents demandés).

Alors non, je ne comprends pas aisément qu’il faille se rendre en Mairie, qu’un agent municipal soit présent pour des raisons de sécurité. Peut être serai-je menotté pendant que l’agent municipal tournera les pages à ma demande ? Et moi qui ai besoin de trois journées pour étudier les documents, sans compter les revenez-y, quel coût pour la commune !

Les budgets de Morlaas sont donc plus difficiles à consulter que les vieux parchemins du Louvre ?

Devant cette caricature de transparence, j’ai pris ma plume pour écrire au Maire (par courrier). Dino Forté attache sans doute moins d’importance à ces documents vitaux, puisqu’une semaine après je recevais un courriel de la même Nadège Mahieu avec les documents demandés en pièces jointes…

 Jurançon :

La commune de Jurançon propose une rubrique budget où dans le texte des liens devraient arriver sur les Orientations Budgétaires 2017 et un extrait du Budget 2017. En fait cela n’arrive nulle part, mais suite à ma remarque le lien a été rétabli le 21/03. Pas d’OB 2018, pas de Comptes Administratifs, un extrait du BP 2017. Je fais donc ma demande habituelle. Ne recevant pas de réponse, à ma troisième demande je reçois un courriel m’indiquant que ma demande a été transmise. Suite à une nouvelle relance, on me répond :

« Suite à votre demande en date du 20 mars, veuillez trouver ci-joint :

La délibération n°2016-07 relatant l’adoption du CA 2015 par le Conseil Municipal

La délibération n°2017-18 relatant l’adoption du CA 2016 par le Conseil Municipal

Les documents actuellement en ligne sur notre site internet relatifs au BP 2017 : le document de synthèse présentant le Débat d’Orientation Budgétaire (ROB) ainsi que l’extrait du BP 2017

Pour rappel, ces deux document sont téléchargeables depuis la page « Finances-budget » (dernier paragraphe LE BUDGET 2017), accessible depuis la rubrique VIE MUNICIPALE (menu principal).

 Je souhaitais en outre vous indiquer que, conformément à l’art.L2313-1 du Code Général des Collectivités Territoriales, la Commune de Jurançon met à la disposition du public, en Mairie, les budgets adoptés par l’Assemblée délibérante.

Vous pouvez donc, sur les horaires d’ouverture de la Mairie, venir consulter ces archives si vous le souhaitez. Il en est de même pour l’ensemble des actes intégrés au Registre des Actes Administratifs (RAA).

 Il est recommandé, si vous envisagez cette option, de nous indiquer au préalable le jour de votre venue : cela nous permettra en amont d’aller rechercher dans nos archives, le document que vous souhaitez examiner. »

 Aïe, cela part mal … Ma réponse :

« J’ai bien reçu votre mail et vous en remercie. Depuis mon premier mail l’accès aux documents sur le site est correct. Mais je souhaite obtenir le BP 2017 complet (pas un extrait). De même pour les Comptes Administratifs 2015 et 2016 (Pas les délibérations).

Dois-je comprendre que je ne puis obtenir ces documents, que je ne puis en avoir une copie et que je ne puis que les consulter, et ceci sur place ? »

 Et la réponse que j’imaginais :

« Je ne suis malheureusement pas en mesure de vous transmettre ces éléments en version numérique car nous ne disposons que des seuls exemplaires papiers.

Je vous invite donc à venir en Mairie pour la consultation de ces pièces. »

Bien évidement cette dame se moque de moi en affirmant qu’elle ne dispose que d’exemplaires papiers… qu’il faut aller chercher au fin fond des archives… Peut être a-t-elle mal lu et pense-t-elle que je souhaite le budget de 1917 ?

Je suis obligé de conclure cet échange peu constructif :

« Votre réponse me laisse sans voix… d’autant que ces documents sont dans votre ordi et que vous pouvez les joindre à un mail à ma destination en un clic…

Jurançon serait donc la dernière commune de France à écrire ses documents à la plume Sergent Major ?   Sourire. »

On le voit, la transparence c’est pas encore gagné, mais ça progresse. Ce qui reste étonnant c’est l’immense éventail de la façon dont les communes et leurs fonctionnaires appliquent cette transparence. Il y a du travail, mais il dépend aussi des citoyens d’être curieux…

Prochaine étape, les notes de frais des élus sur Internet ?

Daniel Sango

Transparence dans nos communes : si on allait voir ?

site Internet    La transparence est enfin dans l’air du temps une bataille qui est menée par AP depuis des années. Récemment encore il a fallu relancer la CDAPP pour obtenir en ligne les informations financières de base ( « Transparence à Pau, c’est pas clair! » AP du 4 mars 2018) Mais qu’en est-il dans les communes de l’agglomération et autour de Pau ?

Lorsque l’on visite les sites Internet de nos communes, on est impressionné par la foule d’informations. Mais à bien y regarder, certes on y trouve souvent des informations pratiques, administratives, mais c’est surtout un programme d’activités, de sorties culturelles ou sportives, les chroniques des dizaines d’associations, de l’aquarelle aux sorties des aînés, …etc.

Si l’on veut s’informer sur le vrai fonctionnement, là c’est beaucoup plus problématique. Certes toutes les délibérations des Conseils municipaux y sont, c’est obligatoire. Mais si vous voulez des informations précises sur l’évolution des finances durant les 5 dernières années, ou si vous souhaitez savoir quelles sont les économies en personnel qui ont pu être faites grâce à la mutualisation dans l’intercommunalité, là c’est une autre paire de manches… C’est pourtant avec ces informations que l’on peut juger de la qualité de la gestion des élus. Il existe aussi un journal local, mais comme il est réalisé par l’équipe en place on n’y voit que le bon côté de l’action municipale…

Au sujet de ces sites Internet, il est étonnant de voir que chaque commune a un site différent avec une architecture différente, donc commandé a une société informatique différente. Pourquoi nos Maires, par souci d’économies ne proposeraient ils pas à nos 36 000 communes trois sites types suivant la taille de la commune ? Nos Maires sont regroupés dans une Association pour défendre leur communauté, ils pourraient penser d’abord à faire des économies d’échelle…

Mais revenons au fond des choses. Depuis des années la transparence est un sujet sur lequel les Maires freinent, comme si partager l’information revenait à partager le pouvoir… Pourtant, au niveau de l’Etat, les choses ont progressé et la loi NOTRe prend clairement position pour que le citoyen puisse accéder à toute la vérité financière, facilement.

« Le décret précisant les modalités de mise en ligne des documents budgétaires des collectivités vient d’être publié ce samedi et est entré immédiatement en vigueur. L’objectif est de permettre aux citoyens de disposer « d’informations financières claires et lisibles ». Les documents budgétaires « doivent être accessibles, lisibles et conformes aux documents soumis à l’organe délibérant », précise le décret. Ce dernier s’inscrit dans le cadre de l’application de l’article 107 de la loi Notre et de l’article 35 d’actualisation du droit des Outre-mer.
Il précise que les documents d’informations budgétaires et financières des communes doivent dorénavant être mis en ligne sur le site internet de la commune, « lorsqu’il existe », dans des conditions garantissant « leur accessibilité intégrale et sous un format non modifiable », « leur conformité aux documents soumis à l’organe délibérant de cette collectivité » ainsi que « leur bonne conservation et leur intégrité ». Ils doivent être également accessibles « gratuitement » et « facilement » par le public, « pour leur lecture comme pour leur téléchargement », indique le texte du gouvernement. La mise en ligne de ces informations doit, par ailleurs, intervenir « dans un délai d’un mois » à compter de l’adoption par le conseil municipal des délibérations auxquelles elles se rapportent. » (Maire Info 27 Juin 2016)

Quels sont les documents officiels disponibles ?

Au niveau budgétaire on dispose :

– des orientations budgétaires (2018)

– du budget 2018 (M 14) (ou sera voté très vite)

– les budgets antérieurs

– Les Comptes Administratifs qui traduisent ce qui a été réellement réalisé les années précédentes (2017 a été ou sera validé prochainement)

– des délibérations du Conseil municipal (sont sur les sites des Mairies, c’est obligatoire)

Ces documents sont disponibles sous forme numérique et il est très facile en quelque clics de les mettre sur le site de la Mairie.

Quelle est la situation dans l’agglomération paloise ? Nous allons examiner la situation sur les principales communes de l’agglomération : Lescar, Lons, Billère, Jurançon, Gelos, Mazères-Lezons, Idron, Lee, Gan et quelques voisines : Serres-Castet, Montardon, Morlaas.

Mais vous aussi dites nous donc ce qu’il en est dans votre commune !

Résultats dans quelques jours… couronnes de lauriers et bonnets d’ânes…

 Daniel Sango

Coûts du personnel à Pau : Bayrou absent !

bayrou marionnette    Dans les épisodes précédents on a obtenu des informations financières, puis découvert comment André Bayrou laissait filer la dette de la ville et de l’Agglomération pour couvrir des investissements, souvent injustifiés et disproportionnés par rapport aux possibilités financières « Bayrou double les impôts locaux à Pau ! » AP du 11/3/2018). Examinons maintenant les coûts de fonctionnement.

C’ est un poste budgétaire majeur que l’on optimise en premier lorsqu’on est un gestionnaire normal, dans la vraie vie. Pour une entreprise, à activité productrice constante on doit noter une baisse régulière de ces coûts par augmentation de la productivité (organisation du travail, innovations, informatisation, etc. ) Qu’en est il à Pau ?

Ville de Pau

en Millions € 2015 2016 2017 2018
Taxe Foncière + Habitation 61,6 61,4 62,1 62,7
Dette 55,5 56 56 106,9
Coûts de Fonctionnement 96,2 95,8 94,9 95,5
Dont coûts du personnel 49,6 49,6 52,2 53,3

Agglomération

En Millions € 2015 2016 2017 2018
Dette 96,7 103,3 96,5 109,3
Coûts de fonctionnement 78,5 80,4 107,8 109,3
Dont coûts du personnel 36,2 38 38,7 39,4

Le premier poste dans le fonctionnement est constitué par les coûts de personnel, et le constat est accablant : toujours en augmentation !

Pourtant, rappelez vous, on a crée les intercommunalités pour mettre des compétences en commun : la mutualisation, permettant ainsi de réaliser des économies d’échelle, faire la même chose avec moins de personnel, moins de coûts de fonctionnement.

Pourtant, la Cour des Comptes a, depuis des années, dénoncée cette gabegie où les Maires ont continué d’embaucher des centaines de milliers de fonctionnaires :             On a ainsi constaté une forte progression des effectifs dans les échelons territoriaux qui n’étaient pas concernés au premier chef par les changements induits par la décentralisation, notamment les communes. Entre 1980 et 2006, les effectifs des communes ont augmenté de plus de 47 % ; ceux des intercommunalités de 147 %.«      (Philippe Seguin 29 Oct 2009)  Cette augmentation était alors pour la France de 641 500 postes !

Mais cela a continué, l’augmentation de personnel dans la fonction publique territoriale a été de 321 500 agents supplémentaires entre 2006 et 2015…

On peut aussi citer notre Président de Région socialiste Alain Rousset qui déclarait le jeudi 13 novembre 2014 à la commission des lois du Sénat :
« Oui, nous avons confondu en France l’emploi public et le service public. Oui, nous avons dégradé le service public parce que nous avons privilégié l’emploi public, que ce soit au niveau national ou au niveau territorial. Reconnaissons cela à notre débit. Il n’y a pas de contestation possible là-dessus, tous les recrutements qui ont été faits en redondance avec les communes plutôt que de la mutualisation… »

Tout est dit, et pourtant, à Pau les coûts de personnel augmentent encore… Et que fait Bayrou me direz vous ?

Le candidat à la présidentielle de 2012 promettait pourtant de se comporter en vrai gestionnaire. Lors de l’émission « Des Paroles et des Actes » il se montrait percutant face à la dépense publique de la France atteinte par le même mal :

« Les dépenses de la nation, budget de l’Etat et dépenses sociales, doivent être diminuées de 5% » soit 50 milliards sur un total de 1050″

« ce n’est pas avec une diminution de 5% des dépenses que la France va s’arrêter de fonctionner… »       « Bayrou apprends l’arithmétique » AP du 23/1/2012

Bien voilà, appliquons cela aux coûts de fonctionnement de la ville et de l’agglomération paloise, 5% de diminution correspond à une économie de 10 millions d’euro par an (8 M€ pour Pau seul).

 Mais ce n’est qu’un début. Le fonctionnement à Pau subit un cancer sournois : l’absentéisme.

Voyons ce que dit la Cour Régionale des Comptes dans son rapport de Mai 2015 :

« Dans ce contexte, la commune de Pau aura tout d’abord à maîtriser l’évolution de sa masse salariale, qui représente près de la moitié de ses charges de fonctionnement. D’après les données communiquées par la ville, le taux d’absentéisme du personnel communal atteint 16,3 % en 2013 contre une valeur moyenne de 7 à 9 % dans les autres communes. »

Ainsi donc l’air palois qui attirait les Anglais en villégiature serait donc devenu nocif ?

D’ailleurs pour les rescapés, ceux qui tentent de travailler, on voit bien que le rendement, la forme, n’est pas là.

Qu’a fait Bayrou pour revenir à une situation acceptable ? Rien de visible en tout cas puisque les coûts de personnel continuent d’augmenter.

Car l’équation est simple avec ce taux d’absentéisme, tous les matins ce sont plus de 400 personnes en arrêt maladie sur la ville et l’agglomération. Incroyable !

Avec un taux moyen d’absentéisme « standard fonctionnaire » (7%) on pourrait supprimer immédiatement 225 postes soit une économie de 8,4 millions d’euro par an. (7 M€ pour les palois). Et ceci sans aller vers des taux d’absentéismes du privé autour de 4% …

Au delà de l’absentéisme, le niveau de la masse salariale doit être au moins ramené au niveau de celle de 2015 soit une économie pour les palois de 5,3 M€ (3,7 M€ pour Pau et 3,2 M€ pour l’agglo). D’ailleurs la Cour des Comptes le suggère :

« L’avancement d’échelon à la durée minimale bénéficie à quasiment tous les agents de la collectivité alors qu’il devrait en principe tenir compte de la valeur des agents. Enfin, en ne procédant pas au remplacement systématique des 280 agents partant à la retraite au cours des prochaines années, soit près de 20 % de l’effectif total, la commune aurait la possibilité d’entamer une diminution progressive de ses effectifs. »

Voilà donc plus 20 millions € d’économies par an pour les seuls Palois ( 5% de réduction des coûts : 8 M€ Absentéisme à 7 % : 7 M€ retour niveau 2015: 5,3 M€ ), ceci sans trop entrer dans le détail, car un audit privé de ces coûts identifierait de nombreux gisements d’économies supplémentaires.

L’ensemble de ces pistes d’économies, recommandées par la Chambre, peuvent être utilement complétées par la commune qui reste la mieux placée pour déceler d’éventuels gisements d’économies supplémentaires. A cet égard, le service de l’inspection générale, commun à la ville et à la communauté d’agglomération, pourrait non seulement voir son rôle accru en matière d’audit et de maîtrise des risques mais aussi de contrôle de gestion, afin de déterminer les zones de surcoûts. Pour cela, il est nécessaire que la commune se dote d’une véritable comptabilité analytique, outil indispensable dans une commune de la taille de Pau dont les charges de fonctionnement avoisinent 90 millions d’euros.

C’est vrai que depuis des dizaines d’années toutes les entreprises suivent leurs coûts avec précision grâce à une comptabilité analytique. Elle permet de donner le coût complet de chaque projet, de chaque objet de dépense y compris tous les coûts internes. Et l’intérêt serait très important pour la transparence si les résultats étaient accessibles aux citoyens. Et là c’est pas gagné…

Il faudra aussi dire un mot de la trajectoire financière de l’Agglomération qui est critique. Donc habitants de Lons, Lescar, Idron, et autres, votre horizon n’est pas dégagé, mais ce sera pour une autre fois.

Nous avons à Pau un mauvais gestionnaire, il serait bon de le remplacer avant que la situation de Pau ne devienne intenable. Et dire qu’il voulait gérer la France …

Mais ce qui est aussi étonnant c’est que cette situation, n’est pas vraiment dénoncée, ni par les media (normal, pas de vague, parlons plutôt des gladiateurs) ni l’opposition de gauche (bon, ils sont aussi coupables dans cette dérive) ni les marcheurs (que l’on fait marcher, mais qui ne parlent pas) ni la droite (au fait c’est qui la droite ?)

Quand les citoyens s’éveilleront…

Daniel Sango

Bayrou double les impôts locaux à Pau !

bayrou-9-septembre-2017-20minutes

   Pau est connue pour subir des impôts locaux parmi les plus élevés de France. A tel point qu’une des promesses de campagne de François Bayrou était de les diminuer…

Hélas André Bayrou a suivi une politique analogue à celle de son prédécesseur, faite de démagogie et de laxisme et au final, les taxes d’Habitation et Foncières ont continué d’augmenter.

Mais en fait la situation est bien pire et ne se limite pas à cette hausse aujourd’hui encore limitée.

Regardons donc ce qui se passe à Pau sur les grandes masses budgétaires du Budget Principal :

en Millions € 2015 2016 2017 2018
Taxe Foncière + Habitation 61,6 61,4 62,1 62,7
Dette 55,5 56 56 106,9
Coûts de Fonctionnement 99,2 102,2 108,4 109,8

Comme on l’a vu la semaine dernière dans « Transparence à Pau : c’est pas clair ! » on doit intégrer l’Agglomération pour une vision globale de la situation financière.

En Millions € 2015 2016 2017 2018
Dette 96,7 103,3 96,5 109,3
Coûts de fonctionnement 91,8 94,2 120,2 123,4

Bien que les impôts aient continué à augmenter, pour équilibrer le budget face à des investissements et des coûts de fonctionnement en augmentation, André Bayrou a augmenté les impôts des années à venir : la dette.

On est là dans le cas d’une situation laxiste insupportable qui correspond à une augmentation de 50,9 millions d’euro de la dette, donc des impôts à venir sur la ville de Pau et une augmentation de 10 millions sur l’Agglomération dont les Palois ont une quote-part d’environ moitié.

A dette constante il faudrait donc doubler les impôts des Palois pour équilibrer le budget !

Mais c’est un tour de passe-passe qui permet de ne rien laisser apparaître aujourd’hui sur la feuille d’impôt, le coup de massue c’est pour demain. Nous ne sommes pas prêts de voir les impôts baisser à Pau, et la situation pour le successeur d’André Bayrou ne sera pas facile car Macron, qui a bien compris les dérives incroyables des budgets des collectivités territoriales, va leur imposer enfin une gestion plus professionnelle.

Evidemment ceci correspond bien sûr à une augmentation délirante des investissements : Stade du Hameau, « Fée Bus », les Halles, auxquels s’ajoutent les investissements habituels pas toujours indispensables. Dans cette situation, qu’aurait fait un gestionnaire compétent ?

Il aurait d’abord supprimé les investissements inutiles, par exemple le stade du Hameau (cadeau incroyable fait à une entreprise privée de spectacle ) ainsi que les salles de spectacle du foirail (à venir), totalement inutiles car trop nombreuses et sous utilisées ( « Pau : la gabegie en spectacle »)

Il aurait ensuite étalé les investissements dans le temps… Mais il faut faire du tape à l’œil pour la période des futures élections. D’autant que contrairement à ce qui se passe dans une entreprise les investissements ne rapportent rien, au contraire, ils ajoutent souvent du déficit dans les coûts de fonctionnement. Le bus ne couvre même pas 20% de ses coûts de fonctionnement, les tribunes du stade du Hameau n’apportent aucun retour sur investissement, mais nécessitent un entretien, idem pour les salles de spectacles du foirail.

Il aurait aussi eu une structuration professionnelle des projets avec une approche contractuelle qui assure un coût final conforme au budget. Or l’opposition paloise nous apprend la grosse dérive du coût des Halles qui passerait de 15 puis 20 à plus de 45 millions d’euro !

Il aurait surtout, et d’abord, fait des économies sur les coûts de fonctionnement exorbitants de la ville et de l’agglomération (on les examinera la semaine prochaine, un scandale à eux seuls …).

On se posera aussi la question du rôle de l’intercommunalité, une entité qui n’existait pas il y a 17 ans et qui aujourd’hui, curieusement, porte plus de 100 millions de dette alors que celle des communes n’a pas diminué…

Les palois dorment, la dette augmente…

Quand les citoyens s’éveilleront …

Daniel Sango

Crédit photo : 20 minutes

Transparence à Pau : c’est pas clair !

transparence   Les sites internet de nos communes fourmillent d’informations « diverses » très nombreuses. Mais lorsque l’on s’intéresse au nerf de la guerre, l’argent, alors là c’est le désert… Bizarre.

C’est pourtant dans les informations budgétaires que le citoyen peut trouver la vérité de ce qui se passe réellement dans sa commune. C’est une information complexe pour ne pas dire plus, pour l’immense majorité des citoyens y compris pour votre serviteur. Pourtant son efficacité peut être redoutable comme le démontre Joël Adam sur Oloronblog. Son examen détaillé des notes de frais du Maire d’Oloron a permis de mettre en évidence des faits pour le moins troublants ( voir : Affaire des notes de frais – cliquer pour lire- une série d’articles qui méritent le détour, ou sur AP « A Oloron les notes de frais, c’est chaud«  du 11/4/2017) La justice s’est emparée de l’affaire, à suivre.

Mais la transparence n’est pas du goût de nos élus. C’est une position largement répandue, alors que dans les pays du Nord l’accès aux plus petites informations est aisé et obligatoire. Les progrès du numérique auraient dû largement développer cette transparence puisque l’accès à toute l’information peut se faire en quelques clics. Auraient-ils des choses à cacher ? La réponse est bien évidemment oui.

Il y a deux ans Alternatives Pyrénées s’était lancé dans une action de transparence auprès de la Ville de Pau qui avait abouti aux forceps, à la mise en place sur le site Internet de la ville d’un certain nombre d’informations vraiment minimales : Budgets et Comptes Administratifs. (« Transparence : brouillard tenace sur le Béarn! » AP du 26/5/2015)

Sur la lancée, François Bayrou s’était même impliqué dans une vidéo explicative sur son budget, hélas loin d’être conforme à la réalité des chiffres ( « Budget de la ville de Pau, où est la vérité » AP du 22/4/2015) Mais la démarche allait dans le bon sens.

Qu’en est il aujourd’hui ? Sur la ville de Pau on retrouve ces documents, avec des commentaires jusqu’en 2016, puis plus rien en 2017 et 2018 … Aride et répulsif pour tout citoyen normal. Faudrait-il rapprocher ce silence de l’importante dérive budgétaire dont on aura l’occasion de parler ?

Pourquoi aucun effort n’est fait pour expliquer la gestion paloise alors que sur ce même site la une est occupée par :

– Rencontre avec Olivier Krumbholz : entraîneur de l’équipe de France

– Des idées pour les vacances d’hiver

– Participez à la journée de la mode

– …etc

Allez au cirque et laissez nous nous occuper de votre argent !

Mais le budget de la ville de Pau et son évolution, seul, n’a pas de sens. Il ne peut se comprendre et se discuter qu’au périmètre de l’Agglomération qui opère un nombre important de compétences. Et là, c’est encore plus désertique. Seules les délibérations sont présentes pour le budget 2018, elles ne donnent aucune indication sérieuse puisque étant des résumés… très résumés. Pas de budget des années précédentes et seulement le Compte Administratif 2016. Rien là non plus sur les années précédentes.

Circulez, il n’y a rien à voir. Par contre, vous trouverez facilement que Messmer va vous hypnotiser au Zénith, que la MJC du Laü propose un spectacle pour enfants « Fabulines de Carnaval », …etc.

Pourquoi cette différence alors que le Maire est Président de l’agglomération, le Directeur Général des Services est le même et les équipes sont imbriquées ? Cela rend impossible toute analyse, même superficielle. On doit rajouter qu’à l’inverse des entreprises, où la culture du coût rime avec survie, l’absence d’une vraie comptabilité analytique rend impossible une analyse précise et fine des coûts complets. Quand on rajoute le fait que le périmètre des compétences et de l’agglomération lui même varie dans le temps et qu’il n’existe aucune volonté des politiques pour clarifier les coûts par destination, on comprendra que les élus discrets se régalent…

L’Agglomération était donc en infraction par rapport à la loi NOTRe :

Le décret précisant les modalités de mise en ligne des documents budgétaires des collectivités vient d’être publié ce samedi et est entré immédiatement en vigueur. L’objectif est de permettre aux citoyens de disposer « d’informations financières claires et lisibles ». Les documents budgétaires « doivent être accessibles, lisibles et conformes aux documents soumis à l’organe délibérant », précise le décret. Ce dernier s’inscrit dans le cadre de l’application de l’article 107 de la loi Notre et de l’article 35 d’actualisation du droit des Outre-mer.
Il précise que les documents d’informations budgétaires et financières des communes doivent dorénavant être mis en ligne sur le site internet de la commune, « lorsqu’il existe », dans des conditions garantissant « leur accessibilité intégrale et sous un format non modifiable », « leur conformité aux documents soumis à l’organe délibérant de cette collectivité » ainsi que « leur bonne conservation et leur intégrité ». Ils doivent être également accessibles « gratuitement » et « facilement » par le public, « pour leur lecture comme pour leur téléchargement », indique le texte du gouvernement. La mise en ligne de ces informations doit, par ailleurs, intervenir « dans un délai d’un mois » à compter de l’adoption par le conseil municipal des délibérations auxquelles elles se rapportent. (Maire Info 27 Juin 2016)

Devant cette lacune de l’Agglomération paloise, je l’ai sollicitée le 20/2/2018. Suite à des échanges avec le Chef de Projets Numériques (échanges constructifs, il faut le mentionner), on peut consulter dorénavant les budgets et Comptes administratifs. Il est regrettable que cette « mise à niveau obligatoire » ne vienne pas des élus ou du Directeur Financier. Un problème cependant, les documents (sauf le budget 2018) sont des copies, très lourdes à télécharger, (plusieurs heures si vous habitez le Nord de Pau). Merci de publier la version originale comme le demande la loi…

J’ai déjà eu l’occasion de citer en modèle le Conseil Général des Landes pour ses rubriques financières complétées par des documents d’analyse de la Direction Financière. Pourquoi ce qui est possible dans les Landes ne l’est pas sur Pau ?

« Transparence : Brouillard sur les PA, les Landes au soleil » AP du 10/3/2015

La vraie transparence et Henri Bayrou cela fait deux, on le savait.

Au fait, c’est comment dans votre commune ? Dites nous.

Quand les citoyens s’éveilleront …

Daniel Sango

Crédit photo : Charente Libre

Train et route en vallée d’Aspe : enjeux et questions

La réouverture controversée de la voie ferrée entre Oloron et Bedous à l’été 2016 et la frustration évoquée par les maires de la vallée face aux aménagements attendus de la RN134, ont relancé le sempiternel débat qui rebondit depuis des décennies dans cette vallée.

Dans cet échange nourri, passionné et parfois virulent qui anime sans fin les blogs de la presse locale dès qu’elle traite l’un ou l’autre des sujets, s’opposent inlassablement, selon l’image que chaque clan a de l’autre, les affreux tenants du tout camion et les idéalistes du rail dépositaires autoproclamés des vertus du développement durable.

Dans ce domaine comme dans d’autres la caricature est trompeuse et la confusion mauvaise conseillère. Poser le débat en décidant que rail et route sont par définition incompatibles et exclusifs l’un de l’autre, ne peut conduire qu’au contre sens et au dialogue de sourds.

La question aujourd’hui en vallée d’Aspe n’est pas dans le schéma réducteur et stupide du « tout pour le camion, rien pour le wagon », ou de son inverse.

Personne ne conteste bien sûr l’impérieuse nécessité d’un transfert modal massif de la route au rail dans les flux de marchandises longue distance et notamment dans les échanges transpyrénéens.

La vraie question est donc de savoir

  • si la réouverture de la voie ferrée internationale est ou non susceptible d’amener une contribution autre que symbolique à cet objectif de transfert modal pour un coût raisonnable,
  • et si, à supposer que ce soit le cas, le train soulagerait significativement la RN 134 de son trafic poids lourds.

Les limites de l’espoir ferroviaire

Alors que tout le monde admet que le bus opérant la liaison Oloron Canfranc répondait très largement au besoin des très rares voyageurs concernés, démonstration est déjà faite que le rétablissement du train pour 24 voyageurs par jour en gare de Bedous en 2016 (1) au prix d’un coût et d’un déficit exorbitants n’a, isolément, aucun sens.

Mais peu importe, répètent à l’envie le Président de la Région et les militants du rail, puisque c’est l’amorce indispensable à la réouverture complète de la ligne internationale jusqu’à Canfranc.

Faut il ainsi admettre la pertinence de « Pau-Canfranc » comme une vérité révélée, un postulat de droit divin, qui emporterait une adhésion aveugle ?

Un minimum de lucidité et d’esprit critique doit plutôt conduire à juger sur pièce comme l’avait pragmatiquement suggéré la Commission d’enquête publique dans son avis défavorable (2) : elle préconisait logiquement de vérifier la justification socio-économique de ce projet global avant d’engager 100 M€ pour une amorce sans intérêt.

Car, contrairement à ce qui est affirmé ici ou là de façon péremptoire, cette justification n’est pas à ce jour établie. Le fait qu’elle n’ait jamais pu être l’être par les promoteurs de Pau-Canfranc en plus de 40 ans de mobilisation et d’études coûteuses, prouve si besoin est que la démonstration est tout sauf évidente.

La difficulté de cette démonstration réside très certainement dans le constat somme toute banal du double handicap de cette ligne emblématique.

Le premier, le plus déterminant, transcende le contexte et la passion des débats locaux : il tient à la situation objective du marché du fret ferroviaire qui ne peut aujourd’hui soutenir la concurrence de la route. En témoigne sa baisse ancienne et régulière que les acteurs peinent pour le moins à enrayer.

Les raisons, pour regrettables qu’elles soient, sont bien connues et nombreuses. Elles recèlent des enjeux complexes de compétitivité qui échappent malheureusement aux leviers locaux voire même nationaux : sujétions techniques (accès et branchements, massification des convois, réactivité et souplesse des délais), ouverture à la concurrence, disparité salariales, sociales ou de taxation entre les modes concurrents.

Il y a là une réalité incontournable, à laquelle la liaison Pau-Canfranc ne peut se soustraire par on ne sait quel miracle local.

Le second handicap, presque subsidiaire, mais qui accentue les effets du premier, tient aux caractéristiques montagnardes du tracé en plan et en rampe et à la contrainte de la voie unique. A supposer en outre réglée la difficulté d’écartement différent des rails français et espagnols, ces spécificités sans être rédhibitoires constituent, sauf aveuglement dans l’analyse, autant de facteurs limitants de l’efficacité technique et économique et donc du potentiel de cette ligne.

Il faut enfin considérer qu’en l’état du réseau actuel, des marges importantes de capacité restent inutilisées aujourd’hui par le fret sur les grands corridors ferroviaires des seuils basque et catalan .

La dernière étude en date (2015) du cabinet Rail-Concept que la Région a été récemment contrainte de rendre publique confirme malheureusement ces perspectives. Elle montre en effet :

  • que malgré un scénario et un montage explorant tous les leviers d’optimisation et de rationalisation susceptibles de dynamiser l’économie générale et l’efficacité du projet de réouverture de la liaison , le bilan socio-économique des avantages attendus est loin de compenser les investissements à consentir.
  • que le gain attendu en termes de transfert modal de la route au rail (660 à 860 000 tonnes/an selon les hypothèses) reste symbolique en regard du volume du fret routier transpyrénéen (88 millions de tonnes/an)
  • que de surcroît, l’économie générale de ce projet, fût elle optimisée par la performance attendue de la gestion privée, n’évitera pas un lourd déficit annuel du service ferroviaire évalué chiffré entre 18 et 25 M€/an.
  • que les hypothèses de couverture de ce déficit par des recettes improbables (péage du tunnel routier) ou pour le moins hasardeuses (activités touristiques ou commerciale connexes) laissent peser un risque majeur de couverture quasi totale de ce déficit par les collectivités publiques.

La prétendue suppression des poids lourds sur la RN134

Un autre raccourci trompeur, mais malheureusement répandu, consiste à considérer qu’une voie ferrée accessible au fret en vallée d’Aspe capterait ipso facto le chargement des camions empruntant aujourd’hui la RN 134, réglant ainsi du même coup les problèmes d’insécurité et de nuisances subies par les populations riveraines des agglomérations et villages traversés.

C’est en premier lieu faire abusivement abstraction du tonnage purement local des activités économiques d’Oloron, du piémont et de la vallée qui emprunte la RN134 et qui bien sûr ne sera jamais transféré sur le rail : selon les comptages 2016 de la DIR Atlantique, sur les 489 PL traversant Asasp, seuls 296 (60%) traversent la frontière.

Par ailleurs, la nature du fret, sa saisonnalité, son conditionnement, la possibilité de massifier ou non les convois, le poids du coût de transport dans celui du produit, les ruptures de charge au départ et à l’arrivée, la distance de transport sont autant de questions déterminantes pour conditionner un éventuel transfert possible sur le rail.

Mais une chose est sure : ce transfert est loin d’être total.

L’étude de Rail-Concept récemment dévoilée par la Région apporte aussi un éclairage utile sur cette question.

On y relève notamment :

  • que le marché potentiel du fret ferroviaire en vallée d’Aspe se limite logiquement aux flux générés par l’Aragon (environ 4 millions de tonnes) qui représentent moins de 5% des échanges terrestres avec la péninsule ibérique,
  • que la RN134 n’ achemine aujourd’hui que 1,3% du fret routier transpyrénéen et un quart du fret routier généré par l’Aragon,
  • qu’en dehors de l’hypothèse fantaisiste d’une écotaxe réhabilitée localement en vallée d’Aspe pour pénaliser le transport routier, le fret ferroviaire escompté serait de 820 000 tonnes dont 20% serait un simple transfert des flux ferroviaires et 80% (660 000 T) seraient transférés des flux routiers;

En imputant ce transfert aux seules traversées routières centrales (par le Somport et par Vielha) en proportion des tonnages qu’elles acheminent de et vers l’Aragon, c’est environ 440 000 tonnes/an (sur 1 154 000 tonnes/an) qui basculeraient de la route au rail en vallée d’Aspe soit 93 poids lourds en moyenne journalière

Ceci ne représente donc qu’un tiers des 300 PL/j qui franchissent la frontière et moins de 20% de ceux qui gâchent la vie des habitants d’Asasp.

L’existence d’un trafic routier de marchandises sur cet axe routier est donc une réalité durable et ce, quoi qu’il advienne de la réhabilitation de la voie ferrée et de son éventuel succès.

En conclusion, il n’est bien sûr pas question d’insulter l’avenir et le jour viendra peut être où le contexte rendra pertinent et nécessaire la mise en œuvre d’un tel projet .

Mais à l’heure ou l’argent public est rare et où la rigueur et la rationalité s’impose plus que jamais dans l’arbitrage des priorités d’investissement, n’ y a t’ il pas plus pertinent, efficace et urgent à faire dans la promotion et le développement du fret ferroviaire ?

G. Manaut
Association CROC

(1) Source : SNCF data
(2) Avis de la commission d’enquête sur la DUP d’OLoron-Bedous

Documents joints :

Jugement du tribunal administratif de Bordeaux pour la communication de l’étude de rentabilité
Etude de rentabilité – Phase 1
Etude rentabilité – Phase 2
Communiqué – Analyse de l’association CROC

Crédit photo : Créloc

Finances publiques : nos impôts locaux doivent-ils financer (indirectement) les « Ventas » de La RHUNE ?

La Rhune vue depuis le col de Lizuniaga

Terminant une traversée des Pyrénées, l’ultime étape passe par La Rhune, dernier sommet à franchir avant l’arrivée à Hendaye. La Rhune : un sommet aux vues magnifiques à 360°, traversé en son milieu par une invisible frontière franco-espagnole. Au nord de cette frontière, la gare du célèbre train à crémaillère, installé en 1924, et les installations de Télédiffusion de France. Au sud, un bel alignement de « ventas » espagnoles, haut-lieux de vente d’embutidos (charcuterie), vins, spiritueux et autre spécialités ibériques.

En 2016, le célèbre train à crémaillère a enregistré un record de fréquentation : 364.029 passagers sont arrivés au sommet. Après avoir apprécié la vue, ils se sont précipités dans les « Ventas » à la recherche de bonnes affaires ou tout simplement pour trouver de l’eau ou des toilettes.
Il faut savoir qu’au sommet de la Rhune, il n’y a pas d’eau naturellement. Coté espagnol, elle est pompée depuis le bas. Côté français, la gare d’arrivée n’offre ni eau, ni toilettes. Les passagers du train ont donc comme seule solution de se précipiter dans les accueillantes « Ventas » basques espagnoles qui n’attendent que cela.

Le train, mis en place en 1924 par une filiale des Chemins de fer du Midi, est actuellement entre les mains du département des Pyrénées Atlantiques. Par délégation, l’EPSA (établissement public des établissements d’altitude) en est le gestionnaire. Devant l’âge vénérable du « vieux tortillard » à crémaillère, devant son succès, l’EPSA a décidé d’investir dans de nouveaux parkings, rails et trains (selon le dossier de presse : « Les 4 trains existants (1 train = 1 locomotive + 2 wagons) vont être complétés par 2 trains neufs ». Une nouvelle accessibilité au sommet devrait compléter l’opération. Au total, ce sont 35,9 millions d’euros publics* qui devraient être investis pour acheminer toujours plus de touristes… vers des commerces espagnols !

Les ventas au sommet de La Rhune

Que le Conseil Départemental soutienne l’emploi dans les vallées pyrénéennes en gérant les stations de ski de Gourette et la Pierre-St. Martin, on peut le comprendre puisque ce sont des commerçants locaux français qui en bénéficient mais par contre, investir 35,9 millions d’euros – de nos impôts – dont on est certain que les premiers à en bénéficier seront les propriétaires espagnols des Ventas de La Rhune, voilà qui interpelle.

Mais peut-être le Conseil Départemental a des arguments à faire valoir qui nous sont inconnus ! Il serait bien qu’il éclaire le public sur cette situation pour le moins surprenante pour les contribuables basques et béarnais des Pyrénées-Atlantiques.

Cette approche du projet sous l’angle fiscal, ne doit pas en faire oublier une autre, au moins aussi importante, sur lequel un ensemble d’associations du Pays Basque s’investit : la protection d’un site classé « Natura 2000 » qui est déjà sous forte pression avec l’augmentation constante des touristes et autres randonneurs qui grimpent à La Rhune. Pour découvrir le sujet, un lien vers France Bleu vous en dira plus : c’est ICI.

Le train à crémallière

Une approche patrimoniale se pose aussi : vu le caractère « authentique » des trains habillés de bois, fabriqués chez Soulé à Bagnères-de-Bigorre, ne faut-il pas prévoir de les classer à l’inventaire des monuments historiques lors de son centenaire en 2024 ? et surtout ne pas y toucher.

Indiscutablement, il y a beaucoup de raisons* pour questionner ce projet** et pas seulement des motifs de finances publiques.

– par Bernard BOUTIN

* pour le détail de l’investissement projeté, se reporter à l’article de Sud-Ouest du 7 juin 2017 : C’est LÁ 
** un projet qui n’est pas sans rappeler celui de M. Rousset en vallée d’Aspe pour la réouverture du « Canfranc » : Quid du « débat-public » ?

PS : Je dois de suite apporter des précisions suite à des informations trouvée sur le blog de l’ASSOCIATION ACTION CITOYENNE ENVIRONNEMENTALE (ACE) HENDAYE. Des toilettes seraient incluses dans le projet pour le sommet, de même un restaurant ou un bar au col de St Ignace. Ce bémol apporté, il n’en reste pas moins vrai que les premiers bénéficiaires seraient les Ventas. Connaissaient-vous des commerces français qui fonctionnent devant la frontière à Ibardin, au Somport ou au Pourtalet ? L’attrait de l’étranger… et les petits prix sont au sud de la frontière !

Une pétition a été mise en ligne par le collectif opposé au projet sur « change.org ». Plus de 4000 soutiens l’ont déjà signé. Si vous souhaitez y participer : c’est ICI

Depuis les pentes de La Rhune, la vue sur St Jean-de-Luz

L’Oloronais qui dit la vérité doit être exécuté

Les journaux locaux ont rapporté ces derniers jours que le maire d’Oloron, Hervé Lucbéreilh, allait attaquer en justice l’auteur du blog Oloronblog, ainsi que certains commentateurs de ce même blog, pour « atteinte à la vie privée ». En effet, le site contiendrait -ou aurait contenu- des photos de sa maison, des commentaires sur sa santé, ou incitant à « espionner » l’intérieur de sa voiture.

Si plainte il y a, la justice tranchera. Notons néanmoins qu’il est rarissime que des élus attaquent ainsi des blogueurs indépendants, d’autant plus que les faits reprochés ici ne semblent pas gravissimes : en général une simple demande de suppression des propos litigieux suffit à régler le problème « à l’amiable », si problème il y a.

La véritable motivation de cette plainte est bien sûr ailleurs : il s’agit d’intimider l’auteur d’un blog qui a mis à jour il y a quelques mois des malversations potentielles dans les notes de frais de la municipalité d’Oloron, et qui depuis ne lâche pas l’affaire. Il n’y a en effet que trois possibilités :

  • les faits révélés sont exacts, mais il y a une bonne explication; auquel cas il est simple pour le maire d’Oloron de la fournir, et ça s’arrête là
  • les faits révélés sont erronés; auquel cas le maire d’Oloron peut attaquer l’auteur pour diffusion de fausses informations
  • les faits révélés sont exacts, et il n’y a pas de bonne explication; auquel cas il faut trouver le moyen de faire taire les contestataires

Faites votre choix parmi ces trois hypothèses…

Il est également intéressant, pour ne pas dire édifiant, de noter la passivité dont font preuve tous les acteurs locaux :

  • la presse locale qui met un point d’honneur à ne pas investiguer sur les faits révélés, évitant ainsi soigneusement d’avoir éventuellement à mettre en cause des élus locaux. Pourtant, le Canard Enchaîné lui-même a relaté l’affaire, mais la presse locale est au-dessus de ça sans doute. Parlons plutôt des matchs de la Section.
  • les élus d’opposition à Oloron, qui seraient totalement dans leur rôle en s’emparant de l’affaire et en la portant au bout. Ils ont certes alerté la chambre des comptes régionale, mais cela ressemble juste à un moyen de passer la patate chaude à quelqu’un d’autre, car la chambre ne fera rien d’autre que constater ce que les élus peuvent constater directement eux-mêmes.  Les élus se tiennent-ils tous par la barbichette, aucun n’osant ouvrir la boîte de Pandore ?
  • la justice elle-même, alors que le Procureur de la République a la possibilité de s’auto-saisir sur tous les faits dont il a connaissance. Force est de constater qu’aucune enquête n’a été ouverte.

Bien sûr on peut en conclure qu’entre gens de bonne compagnie, grands ou petits notables locaux, on ne va pas se chercher des noises. Mais une telle conclusion serait du mauvais esprit… Il y a donc sûrement une bonne explication, n’est-ce pas ?

PierU