Jean Louis Pérès, les chiffres, pas les lettres

jean-louis-peres-homme-discret-a-toujours-ete-un-fidele-de_986210_490x290   Dans le cadre de la démarche pour la transparence, et devant la lenteur de la mise en ligne des informations financières de base, nous (avec Joël Braud ) avons souhaité rencontrer l’Adjoint aux finances de la ville et de la CDAPP, Jean Louis Pérès. Mais qu’il est difficile d’apporter un minimum de transparence dans la vie politique locale !
Rappel des épisodes précédents, lire :

« Abus de pouvoir par François Bayrou »

« Brouillard sur Pau et son Agglomération, lettre a F Bayrou »

« Brouillard sur Pau et son Agglomération »
Il faut signaler que nous avons noté une première avancée car les budgets 2015 (version M14) de la ville et de l’agglo sont en ligne, ce dernier, la veille de notre visite.

Trois questions avaient été préparées, deux spécifiques concernant la communication des documents financiers, une troisième plus vaste sur les budgets.

Question 1

AP se fait le porte-parole des citoyens qui souhaitent une plus grande transparence dans la vie politique française, à tous les échelons territoriaux. C’est pour cela que nous avons interpellé F. Bayrou sur le sujet de la communication financière en demandant que soient mis en ligne les documents financiers de base pour la ville de Pau et l’agglomération :

– Les Orientations Budgétaires

– Les Budgets Primitifs complets (Format M 14 avec découpage par nature et présentation croisée par fonction)

– les Comptes Administratifs

Ceci pour l’année en cours et les années passées.

Certains de ces documents étaient en ligne et avaient été supprimés.

Quand pourra-t-on trouver ces documents sur les sites de la ville et de la CDAPP ?

 Question 2

Avez-vous la volonté de rendre plus transparente la gestion de la ville ?

Si oui, il serait nécessaire, au delà du point 1 de résoudre, par une information détaillée, la globalité des coûts revenant à la ville de Pau non seulement sur son budget propre mais aussi sur sa quote-part au niveau de l’agglomération. Evidement par fonction.

Aujourd’hui il est impossible de comprendre qui paie quoi et pourquoi. Comment un citoyen peut il porter un jugement ?

D’ailleurs vous nous disiez il y a 4 ans : « Je parle souvent de la CDA au sein du conseil municipal parce que je considère que les deux structures sont très imbriquées et on ne peut pas comprendre, tant sur le plan budgétaire que général, la ville de Pau si on ne l’intègre pas dans le cadre de la communauté d’agglomération. »

Que pouvez-vous faire dans ce domaine ? Que voulez vous faire dans ce domaine pour améliorer la compréhension par le citoyen ?

 

 D’entrée de jeu J.L. Pérès nous fait savoir qu’il n’est pas en charge de la communication financière, qu’il n’est pas au courant de cette démarche, que chacun a son rôle dans l’équipe municipale et donc qu’il faut voir le responsable de la communication… Il est là pour nous présenter les budgets de la ville et de l’agglomération, et donc commence son exposé.

On voit donc que notre démarche fait flop ….Ce recadrage de la part de J.L. Pérès souligne le cloisonnement qui existe au sein de l’équipe municipale, voire l’étanchéité entre les différentes responsabilités des adjoints.

S’ensuit un exposé sur le budget que je ne retranscris pas car il vous suffit d’aller sur le site de la ville et de l’agglo et de lire les Délibérations sur le Budget Primitif 2015. Durant cet exposé, bien sûr, quelques questions impertinentes ont pu être posées sur les thèmes suivants :

Les impôts locaux et leur augmentation continue.

L’évolution des dotations de l’Etat.

Le problème de la trop forte masse salariale qui continue à augmenter.

Le nouveau stade du Hameau et le flou sur le loyer de la section Paloise.

…etc.

Cela fera l’objet d’un article spécifique car la matière est importante…

Pour résumer, il semble que toute l’équipe municipale n’a pas lu le bon ouvrage de François Bayrou : « Abus de pouvoir », et je ne résiste pas a en citer un passage :

  » Il s’agit une fois pour toutes de débarrasser les pouvoirs de la crainte qui les hantaient depuis des décennies : la crainte de l’enquête, l’emmerdeur qui va débusquer ce qu’on voulait cacher, le révéler au citoyen pour que sa réflexion mûrisse, et que l’indignation civique se construise, empêchant l’abus de se perpétuer. »

 

 

par Daniel Sango

Contribution à une réflexion sur l’école.

laicite-160x130Le choc que nous venons de vivre est le résultat d’un séisme dont les enregistrements sismologiques avant-coureurs étaient connus depuis longtemps, souvent répétés, mais mis systématiquement de côté pour de nombreuses raisons, difficilement recevables ! Nos politiques, reflet d’une population ouverte à ses problèmes immédiats, n’a pas voulu suivre l’évolution démographique et multiculturelle qui se produisait et s’accélérait, phénomène qui, compte tenu de l’évolution internationale, va encore se poursuivre et s’amplifier. Comme dans beaucoup de domaines, on attend que l’entreprise soit en faillite pour chercher la solution au lieu de prévoir à l’avance des mesures d’accompagnement. On retrouve la même démarche dans le domaine politico-socio-environnemento-économico-financier où les signaux d’alerte sont de plus en plus nombreux ; les deux sujets sont d’ailleurs intimement liés.
La reconstruction de la société, que des millions de français ont souhaité édifier dernièrement, passera par une redistribution des cartes, des rapports, des valeurs, des richesses existantes et potentielles, pour faire une unité fonctionnelle stable.

La cause est systémique, le traitement doit l’être aussi

L’enseignement en général s’inscrit dans un tout dont une planification fonctionnelle, dans le temps et dans l’espace est à mettre en place. Elle doit porter simultanément sur le social, l’économique, le culturel, le religieux, le sécuritaire, l’éducatif, le politique, la justice, le répressif…en bref sur tous les rouages du fonctionnement d’une société en recherche d’équilibre.
En ce qui concerne l’enseignement sensu-stricto, il faut le voir, lui aussi, dans son ensemble ; il est très injuste de dire que le système éducatif est un échec total. Les grandes écoles, les universités fournissent toujours une élite que l’on retrouve dans les écoles de commerce, les finances, l’industrie, l’économie, l’armée ; beaucoup de nos étudiants sont demandés à l’étranger et s’expatrient ; notre économie les gaspillent.
Nous avons eu l’honneur de nous voir décerner un certain nombre de prix Nobel !
Réservons donc notre misérabilisme, et il est particulièrement grand, pour ceux qui, ayant eu la possibilité théorique de suivre le même cursus scolaire que les précédents, n’ont pas eu la chance d’être éduqué dans un environnement favorable. Le déséquilibre est total.

> Première remarque :
«L’Education nationale» doit-elle prendre en charge toute l’éducation des enfants ?
Absolument pas ; ce serait admettre la déresponsabilisation programmée des parents.
Ils interviennent dans l’éducation individuelle, familiale ; l’école, en plus de l’acquisition de connaissances, éduque à la vie sociale. Or, si la classe moyenne, tout en partant tôt au travail le matin et rentrant tard le soir, s’arrange pour suivre leurs enfants en contactant les enseignants, en faisant aider leur progéniture par des activités périscolaires, en provoquant des débats culturels ; d’autres familles en sont incapables car elles n’en ont pas les moyens financiers, intellectuels et linguistiques ; elles comptent sur l’école et la société pour le faire à leur place ! Elles ne se rendent pas aux convocations ou doivent être accompagnées par un traducteur ; la plupart du temps, les enfants sont les seuls médiateurs et ils disent ce qu’ils veulent !
Heureusement, il y a des associations de bénévoles qui viennent en aide mais elles n’ont pas, malgré toute leur bonne volonté, l’autorité, les connaissances pédagogiques et les moyens nécessaires, pour accompagner la démarche de l’enseignant.
C’est sans doute excellent de demander aux parents de signer une charte, un contrat…, mais une grande partie de ceux qui sont les plus concernés ne savent pas écrire, lire ni comprendre le français ! La signature n’a d’intérêt que s’ils savent ce qu’ils signent !

> Deuxième remarque :
L’absentéisme scolaire est un boulet qui isole un grand nombre d’enfants d’une scolarité normale, les assistances sociales, débordées, ont du mal à faire les investigations nécessaires ; les établissements avertissent mais que faire avec des familles sans aucune autorité, illettrées, dans la misère, les seuls revenus étant ceux issus des allocations, de la délinquance ou de la drogue !

> Troisième remarque :
La hiérarchie de l’Education nationale, depuis des années, du chef d’établissement jusqu’à l’Inspection et au Ministère, a une responsabilité dans cet échec. Il ne faut surtout pas faire de vagues, tout doit fonctionner, théoriquement, normalement sinon une incompétence est reconnue et perturbe la situation professionnelle ou politique de cette hiérarchie. Tous les foyers locaux d’insoumission, d’irrespect, d’absentéisme, de violence… ne remontent pas comme il faudrait et ne sont donc pas traités ; combien de fois n’a-t-on pas lu ou entendu, sur place, que l’enseignant ne « savait pas » tenir ses élèves, c’était bien sûr uniquement de sa faute ! Ne nous étonnons-pas que ces foyers se soient embrasés : ils apparaissent maintenant au grand jour mais ils couvaient sous la cendre depuis des années.

> Quatrième remarque :
La confiance et la solidarité entre les parents et les enseignants, est au plus bas ; à l’émission de C dans l’air sur ce sujet, vendredi dernier, un inspecteur relatait que plus de 50% des parents ne faisaient pas confiance aux maîtres. Nous vivons dans une société où l’individualisme et la compétition règnent en maître ; tout ce qui n’est pas soi est critiqué ; il faut être le meilleur ; l’école doit permettre de passer avant les autres pour obtenir une place dont l’obtention est le résultat d’une concurrence sévère. Fini la recherche de la culture personnelle et citoyenne, c’est la marchandisation et la privatisation.
J’ai vécu une situation où des parents d’élèves convoqués par un chef établissement pour conduite intolérable de leur enfant, arrivaient accompagnés d’un avocat !
On avance souvent que dans les écoles privées, confessionnelles ou pas, la relation parents-enseignants est largement positive ; C dans l’air évoquait une école coranique sous contrat où tout était apaisé ! Tout va bien car les parents inscrivent leur progéniture dans des établissements choisis, ils sont confiants car ils pensent que leurs enfants sont protégés de la mixité qui « pollue » (!) leur environnement.

Comment, dans ces cas imaginer un « vivre ensemble » ?

> Cinquième remarque : de nombreuses erreurs ont été commises.

• avoir construit des ensembles immobiliers concentrant la misère ; le pape François reprochait à ses ouailles de se reproduire comme des lapins mais beaucoup de ces populations vivent dans des cages à lapins !
• Faire des collèges et lycées de plusieurs milliers d’élèves ; c’est l’usine, c’est ingérable dans des contextes de crise surtout après la suppression des personnels de surveillance et d’encadrement.
• Comme dans beaucoup de métiers à responsabilité, une prédisposition et une formation initiale et continue sont nécessaires pour adapter l’efficacité et la motivation à l’évolution des tâches. Ceci a été supprimé pour des raisons d’économie. La mastérisation, en 2010, n’est pas encore concluante. Un constat important est à mettre en relief ; contrairement à de nombreuses professions où les décisions sont prises au sein d’un groupe, l’enseignant, dans sa classe, est seul ; seul à faire face à des situations différentes où l’imprévisibilité est permanente et la situation rarement stabilisée.

Suggestions qui sont loin d’être exhaustives ?

• Assurer l’alphabétisation des enfants et des familles dont la langue d’origine n’est pas le français ; action à mener grâce à l’intervention de l’école et des associations de bénévoles aidées par les municipalités.
• Multiplier les petits collèges, les classes à faible effectif, les formations, l’apprentissage avec l’accord et l’aide des entreprises…
• Développer des rencontres pour des mises à niveau des connaissances et des formations pour adultes.
• Pour apporter un peu d’humour (qui n’est jamais gratuit), je citerai une plaisanterie jadis affichée en salle des professeurs: «l’aide au travail personnel demandé doit pouvoir être du donnant-donnant, du gagnant-gagnant ; comme les élèves ont aussi beaucoup à nous apprendre, des heures de classe seront réservées à la constitution de classes de professeurs qui recevront un enseignement par les élèves; objectifs :
a) Apprentissage de la nouvelle langue des banlieues, passage incontournable pour rentrer en communication avec eux.
b) Apprentissage des nouveaux symboles de communication. »
• Redonner la sécurité dans les cités par des actions conjointes d’une police nationale et municipale, suffisante, logée sur place, et d’une police en civil, tournante, coordonnée, en recherche de renseignements. Un objectif prioritaire est d’éradiquer le monde mafieux par une présence permanente.
• Développer les éducateurs de terrain et rechercher l’investissement des résidents.
• Appliquer scrupuleusement les mesures préconisées par le ministère.
• Aider le mouvement des intellectuels musulmans qui veulent développer un Islam moderne, acceptant la liberté et la séparation du religieux et de l’Etat.
«Aider ceux-là signifie aussi ne plus tolérer, en tous cas dans les mosquées et les centre culturels en France, les adeptes du wahhabisme qui est incompatible avec les valeurs de la France.» Rachid Barnat La laïcité : Une chance pour réformer l’Islam de France !
http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.fr/2015/01/islam-deslumieres_24.html référence très intéressante de Jean Pierre Ryf sur le forum.
• Faire éclater cet urbanisme concentrationnaire pour faciliter la mixité sociale.
• Redonner le goût d’enseigner par une reconnaissance professionnelle, de la part du politique et de l’opinion publique. C.A.P.E.S. 2014 : plus de 12% des postes n’ont pas été pourvus, avec des taux plus élevés en mathématiques : -33%, ou en lettres classiques : -17%; postes sur lesquels sont recrutés, du coup, des contractuels, mal payés, mal préparés et au statut précaire. Le mal être enseignant est important, un sondage Se-Unsa portant sur 15000 réponses donne :
84% considèrent que l’opinion publique n’a pas une vision positive de leur travail.
95% qu’elle n’en comprend pas les contraintes.
46% considèrent que la hiérarchie ne valorise pas leur métier

Le questionnement va immédiatement surgir: avec quel argent ?
Nouvelle suggestion parmi plein d’autres ; pourquoi ne pas augmenter la TVA sur les produits de beauté : cabines de bronzage cancérigènes, teintures pour cheveux allergisantes, parfums et produits de maquillage, crèmes antirides qui n’agissent que sur ceux qui n’en ont pas !…. Cette mesure pourrait s’étendre à tous les produits de luxe comme les montres Rollex, les bijoux, la maroquinerie, la chirurgie de confort…….Cet argent entré dans les caisses de l’Etat serait redistribué aux communes suivant l’importance des besoins.

Entre l’obscurantisme, l’insécurité, et le luxe, il faut choisir.

– Par Georges Vallet

crédits photos : cnafal.org