Les quarts de solde

Comme au plan national, notre département des Pyrénées Atlantiques a connu une forte abstention pour ce second tour des élections législatives. Plus de la moitié des électeurs ne s’est pas déplacée. Cela a eu pour conséquences de donner une image inhabituelle à ces élus. Quelques réflexions.

Tout d’abord il faut observer que les élus n’ont récolté qu’une faible partie des voix des électeurs, inscrits ainsi :

Dans la première circonscription, Josy Poueyto a recueilli 22,44% des voix ;

Dans la deuxième, Jean-Paul Mattei a recueilli  25,63 % des voix ;

Dans la troisième, David Habib : 25,72 % ;

Dans la quatrième:Jean Lassalle : 24,68 ;

Dans la cinquième : Florence Lasserre-David : 22,67 % ;

Dans la sixième : Vincent Bru : 23,12%.

Autrement dit à part deux candidats qui ont obtenu plus du quart des voix des inscrits, les autres n’atteignent même pas les 25 %. Pas de quoi pavoiser. Il devront désormais nous la jouer modeste et surtout éviter tout triomphalisme. Ces résultats ne sont en effet pas glorieux.

Reste que le taux d’abstention, jusqu’alors inégalé, trouve difficilement une explication. A Alternatives Pyrénées, nous avons proposé un sondage lors de la dernière newsletter. La question était : Avez-vous l’intention d’aller voter (au second tour des législatives) ? 76,50% ont répondu par l’affirmative, ce qui permet de constater que les lecteurs de notre site sont des citoyens responsables. Ceux qui ont répondu non, se classent de la manière suivante :

7,35% « parce que cela ne changera rien ».

7,35% « parce qu’aucun candidat ne me convient ».

5,88% « je ne sais pas ».

Très peu, 1,46% ont répondu que c’était soit parce qu’ils en avaient « ras-le-bol » soit parce que « le mode de scrutin était injuste ».

Ce sondage, établi à une petite échelle, n’apporte qu’un éclairage limité.

S’abstenir de voter correspond à un désintérêt pour l’administration de la vie de notre pays. Ceux qui font ce choix devraient perdre le droit de râler, de se plaindre ou de critiquer les responsables politiques. Ainsi il ne serait pas illogique que ces citoyens lorsqu’ils se rassemblent sur la voie publique afin de revendiquer, de manifester ne puissent le faire qu’à cette condition de s’intéresser à la chose publique. Montrez votre carte d’électeur. Celui qui n’a pas voté lors des dernières échéances électorales quitte les rangs de la manifestation. Bien évidemment on n’en n’est pas là, mais la logique voudrait…

Tous les beaux esprits qui considèrent que la 6 ème République ou la proportionnelle sont des remèdes à ces abstentions devraient s’interroger pour savoir si l’on ne devrait pas d’abord rendre le vote obligatoire.

Pau, le 21 juin 2017
Joël Braud

Crédit image : ouest-france.fr

Comiques nos politiques !

FN   Le résultat du premier tour des élections régionales donne lieu aux habituelles déclarations alarmistes de la part de nos « partis de gouvernement ». Comique .

Je dénonce depuis des années le fonctionnement de notre démocratie monopolisée par une communauté d’élus à vie, cumulards, installés dans une seule stratégie : leur ré élection. Une fois de plus les électeurs condamnent cette situation.
Tout d’abord en s’abstenant, car il faut bien le répéter inlassablement, le premier parti de France est celui des abstentionnistes, pratiquement un français sur deux. Ensuite en votant pour le Front National, ou l’extrême gauche, partis qui ne proposent que des chimères et ils sont là encore bien plus qu’un Français sur deux parmi les votants ! Notre démocratie va mal, très mal.
Les causes en sont pourtant simples.

Une organisation politique incompréhensible

Comment voulez-vous qu’un vrai choix puisse être fait quand l’immense majorité des électeurs ne comprends pas pour quoi ils votent ?
Un mille feuille où toutes les compétences sont mélangées, ou personne ne comprend qui fait quoi.
Des lois successives qui ajoutent à la confusion, où on passe d’une fusion (Conseiller Départemental et Régional unique de Sarkozy, défait par Hollande) à un morcellement (Loi NOTRe, Métropoles ) avec des aller retour sur la clause de compétence générale, fléau de notre organisation, et un redécoupage des Régions…
Même un spécialiste n’y retrouve pas ses petits. Oui messieurs les députés qui faites les lois, vous êtes nuls.

Une élection sans campagne

Comble d’abomination démocratique, cette élection s’est déroulée sans campagne. Je ne répèterai pas ce que j’ai déjà écrit il y a quelques jours sur le sujet : « Régionales : scandale ! » AP du 27/11/2015.
N’ayant pas grand chose à proposer, et surtout ne souhaitant pas le montrer, ils ont bien sûr attendu le dernier moment pour sortir de l’ombre, les attentats de Paris ont bon dos, que n’avaient-ils fait campagne plus tôt !

Avec des candidats déjà élus

Pourtant, leur activité avait commencé en interne il y a plusieurs mois. Le combat interne dans les partis consistant à se placer en position éligible sur les listes. Une activité pour laquelle nos élus à vie sont spécialistes, relire « Régionales, la foire d’empoigne » AP du 12/10/2015
Il ne faut donc pas s’étonner de ne pas avoir ni vu ni entendu nos élus départementaux : les Sémavoine, Uthurry et autres Espagnac… Cumulards pour la plupart, ils attendent que le peuple stupide valide leur rente.

Et des programmes fumeux

Pour les sortants du PS, on a entendu à plusieurs reprise, « notre programme c’est notre bilan  » On n’est pas vraiment avancé vu que l’immense majorité des citoyens n’a jamais parcouru le budget de la Région pour avoir une vraie vision de ses activités…
Pour le FN on n’en parlera pas vu qu’ils n’ont rien de clair à proposer, et que l’on a tout à craindre de leur gestion, si elle décline les positions anti européenne et isolationnistes.
Reconnaissons à Virginie Calmels d’avoir mis en avant des propositions concrètes et chiffrées. Mais faut-il y croire vu que ses co-listiers déjà Maires, n’ont jamais appliqué à leurs communes la rigueur budgétaire proposée…

Le développement économique à toutes les sauces

C’est effectivement une des compétences des Régions, et pour surfer sur une des préoccupations prioritaire des électeurs, les têtes de liste dans leurs quelques apparitions télévisées y sont allé de leurs vœux pieux dans ce domaine. Mais on ne peut qu’en rire !
Tout d’abord cette tarte de crèmes qu’est le développement économique est le thème partagé par tous les niveaux de la pièce montée française et européenne !
La commune a un budget pour le développement économique, de même que l’intercommunalité. La métropole, ici le Pays de Béarn future création de son futur roi se crée justement pour le développement économique. Le Conseil Départemental a un budget important pour le Développement économique et une Direction dédiée. La Région bien sûr, dont c’est une compétence majeure (?) qui en serait le chef de file sur son territoire… Que dire de l’Etat qui a fait du chômage l’avenir politique du Président. L’Europe elle aussi y joue un rôle majeur par ses grands travaux mais aussi par le rôle majeur de la BCE (taux bas et QE : 60 milliards de fausse monnaie injectés chaque mois)

Et ce qui est le plus rigolo, enfin non, triste, c’est que nos politiques régionaux et en dessous luttent pour le développement économique avec des jouets d’enfant.
En effet, que faire de significatif quand le CICE a injecté des milliards d’euro, que l’euro a été dévalué de 30% que le prix du pétrole a été divisé par deux, que le crédit est quasiment à taux nul ?
Au mieux mener une politique de formation professionnelle en ligne avec les besoins.

La lutte contre les extrêmes, c’est avant tout une nouvelle éthique en politique

C’est d’abord une simplification drastique de notre organisation : suppression des départements (avec transfert des compétences aux intercommunalités et Régions) et des communes et compétences uniques pour les Intercommunalités et les Régions.
La compréhension des enjeux est le moteur minimal de la démocratie.
Il faut rajouter la diminution par deux des élus dans les Régions (183 pour la future région Aquitaine c’est délirant) l’Assemblée Nationale et le Sénat.

Une organisation politique où les élus représentent réellement des citoyens et sont clairement identifiés avec devoir d’explication et de reporting (suppression des élections de liste et mise en place d’une proportionnelle partielle ). Et où ils effectuent un réel travail à temps complet.

La fin du professionnalisme en politique de manière à avoir un renouvellement des élus. Renouvellement des classes d’âge mais aussi des origines (moins de fonctionnaires plus d’entrepreneurs, une représentation plus conforme à notre société)
Non cumul strict des mandats, limitation à deux mandats successifs.

Et puis de la sincérité et du courage.

Alors les politiques, on écoute les citoyens ?

Daniel Sango

La politique autrement

politiquePetit séisme dans l’élection municipale paloise: les verts ne s’associent pas avec le PS pour cause d’incompatibilité de programme. La LGV et la Pau Oloron, entre autre, divisent.

On peut bien sûr contester les positions des verts, mais il faut saluer le courage en politique, d’autant que cette attitude n’est pas celle de la direction nationale du parti.

A Paris, les verts avalent des couleuvres en contre partie de rentes royales à l’Assemblée, au Sénat ou dans les Ministères: pitoyable.

Quelle crédibilité peut avoir Jean François Placé installé confortablement au sénat par le PS, ou Cécile Duflot ?

Comment les militants verts peuvent-ils se laisser ridiculiser à ce point ?

Dans le concours du plus grand écart, les verts luttent avec le parti de gauche où les communistes aboient mais ne mordent pas la main qui les nourrit.

Que dire d’Olivier Dartigolles qui va aller la corde au cou quémander un hypothétique fauteuil d’adjoint dans la liste de D. Habib alors qu’il combat quasiment toutes les mesures du PS au national et a de profondes divergences en local ?

Il est réconfortant de voir que parfois la logique citoyenne l’emporte sur le calcul politicien.

Ce matin sur France Info, c’est Rama Yade (Vice Présidente de l’UDI) qui fustigeait la classe politique qui n’a toujours pas compris les avertissements des français (« Un français sur deux s’est exprimé » AP du 24/3/2014).

Elle réclame une vaste prise de conscience et des mesures concrètes pour renouveler la classe politique française: « Le système politique doit se remettre en cause ».

Ses demandes :

« Fin du cumul des mandats y compris dans le temps »

« Transparence démocratique »

« Encourager les jeunes et les femmes »

« Assez d’entendre les mêmes depuis trente ans »

Tiens, cela me rappelle quelque chose…

 

– par Daniel Sango

 

Un français sur deux s’est exprimé

abstentionCe matin, chacun des acteurs aux élections municipales crie victoire ou se lamente de ses résultats. Pourtant, un seul résultat valable pour l’ensemble du pays saute aux yeux : le désintérêt des citoyens pour ces élections. Et il s’agit de l’élection la plus prisée des français…

Si on prend l’exemple de la ville de Pau, hyper médiatisée, comme jamais au plan local et national, on note que plus d’un Palois sur deux n’a pas voté pour l’ensemble des candidats.

A l’abstention de 41,32 % il faut ajouter 2,6% de votes blancs et nuls et 7 à 10% de non inscrits.

Ce taux record en France dépasse de 5 % le précédent record des municipales de 2008 et s’inscrit dans une tendance haussière continue. C’est le fait majeur de ces élections. On peut y rajouter, phénomène en partie similaire, la tentation désespérée et coupable vers les extrêmes.

Les élus doivent enfin comprendre qu’ils ne peuvent plus continuer à faire de la politique de la même manière.

Les français attendent du débat politique qu’il soit complet, sincère et non démagogique. Que la transparence soit totale dans le fonctionnement des collectivités territoriales. Qu’un strict non cumul des mandats soit enfin réel.

Pour changer le fonctionnement politique, il ne faut plus de « professionnels » de la politique à vie, source de beaucoup de dysfonctionnements, l’élu ayant souvent pour objectif principal sa ré élection.

Cette réaction des citoyens par l’abstention est la pire qui soit.

Il faudra que François Bayrou se souvienne qu’il n’a été élu que par 21% des palois.

– par Daniel Sango