Béarn Adour Pyrénées, enclavé ?

lgv dettes   On remercie Béarn Adour Pyrénées de donner la primeur de ses réflexions à AP ( « Arrivée de la LGV à Bordeaux : le point de vue de Béarn Adour Pyrénées » ). Sud Ouest reprend cette déclaration, mais on ne peut que s’étonner une fois de plus du peu de questionnement des journalistes de SO. http://www.sudouest.fr/2016/04/20/tgv-l-association-bearn-adour-pyrenees-veut-plus-de-paris-pau-2336233-4344.php

Tout d’abord il faut reconnaître l’abnégation de P Saubot pour tenter de défendre des projets qui sont déjà abandonnés. On ne refera pas le débat du barreau de Pau, tout le monde sait, a commencer par BAP, que c’est une aberration économique et que fort heureusement le combat est perdu depuis très longtemps.

Concernant la desserte de la Côte Basque qui disposerait de deux TGV de plus, que Pau, c’est tout simplement de la pure logique. D’un côté la ligne part d’un cul de sac (Tarbes et Pau) de l’autre la ligne se prolonge et se prolongera vers l’Espagne avec le gros bassin de vie du Pays Basque Espagnol.

D’ailleurs, c’est le critère économique lié au remplissage qui décidera. La politique menée aujourd’hui par l’Etat et les Régions qui subventionnent à tout va la SNCF n’est plus acceptable. Les rapports de la Cour des Comptes montrent que les taux de remplissage des TER sont beaucoup trop faibles et en conséquence ses coûts beaucoup trop élevés pour le contribuable. Il faut rajouter la faible productivité de la SNCF, c’est un vrai handicap, qui osera enfin s’y attaquer ?

Quant à l’enclavement supposé du Béarn l’histoire passée de l’implantation de Turboméca, Lindt, Total, Euralys, etc…montre que cela ne fut en aucune manière un handicap. Et depuis les choses se sont bien améliorées.

Reste au contraire un point majeur : Quand allons nous enfin fermer deux des trois aéroports (Tarbes Pau, Biarritz) qui ne survivent que grâce aux contribuables et à l’obstination de nos politiciens ?   Même les organismes du transport aérien le disent :

Le Board of Airlines Represantatives (Bar) en France dénonçait récemment le « nombre pléthorique d’aéroports en France dont les coûts sont finalement supportés par les compagnies aériennes opérant en France sans bénéfice pour le transport aérien dans son ensemble ». « Il y a 84 aéroports en France métropolitaine qui ont des passagers commerciaux. 66 se répartissent environ 4,3% du trafic français. Et 40 aéroports représentent moins de 0,3% du trafic soit environ 300 000 passagers », remarque Jean Pierre Sauvage président du Bar France.

 Le contribuable est également mis à contribution. « Malgré certaines exceptions notables, en deçà d’un certain seuil de trafic, aucun des aéroports décentralisés n’équilibre son exploitation sans subvention » rappelle la Cour des comptes.  Au-dessous d’un million de passagers (soit pour 138 des 155 aéroports français), il est en effet presque impossible pour un aéroport d’être rentable.

Ainsi, « dans plusieurs cas, les subventions d’exploitation ont représenté chaque année des montants supérieurs à 100 € par passager en moyenne entre 2000 et 2006 », précise la Cour.

On le voit, ce n’est pas nouveau.

C’est curieux, Sud Ouest se réveille aujourd’hui …

http://www.sudouest.fr/2016/04/21/a-t-on-besoin-de-tous-ces-aeroports-madrid-moins-cher-depuis-biarritz-2336797-4037.php

Ainsi que J Glavany autre visionnaire :

http://www.sudouest.fr/2016/04/18/glavany-pour-la-fusion-des-aeroports-de-pau-et-tarbes-2334170-4344.php

Relisez plutôt Alternatives paloises : « Un aéroport ça va, trois, bonjour les dégats … » publié sur Alternatives Paloises il y a 6 ans …

http://www.alternatives-paloises.com/article.php3?id_article=3695

 

par Daniel Sango

Aéroports, ça vole bas !

avionsNotre millefeuille local se réveille, certains de nos politiques sortent de leur douce léthargie. Les Conseils Généraux des Pyrénées Atlantiques et des Hautes Pyrénées se rendent enfin compte de l’anomalie coûteuse que constituent deux aéroports à 35 km de distance l’un de l’autre.

Cela fait pourtant plusieurs décennies que n’importe quel citoyen normal a compris que deux aéroports à 35 km de distance cela ne peut fonctionner durablement.

Cela fait 5 ans que la Cour des Comptes dans son rapport de juillet 2008 « Les aéroports français face aux mutations des transports aériens », a clairement indiqué le chemin à prendre :

« Les analyses menées par les juridictions financières ont néanmoins montré que la quasi totalité des aéroports décentralisés sont en déficit chronique. Ils ne traitent qu’un faible trafic et assurent le maintien de leur activité essentiellement grâce aux subventions des collectivités territoriales, en particulier pour ce qui concerne les investissements. Quant aux douze grands aéroports régionaux, ils sont pour la plupart tout juste en équilibre financier alors que le nombre de passagers accueillis devrait leur permettre de dégager des profits. »

Et la demande aux collectivités territoriales qui est de : « rationaliser et formaliser une stratégie de développement des aéroports décentralisés et des infrastructures associées » est tout aussi claire.

Et ceci vaut pour les aéroports français isolés, alors imaginez pour notre doublon local !

Il y a plus de trois ans, que cette situation ubuesque était dénoncée dans AP : « Un aéroport ça va, trois, bonjour les dégâts«  (AP du 12 Avril 2010).

Cela fait des décennies que nos politiques locaux, par égoïsme coupable font preuve d’une incapacité totale à gérer ces infrastructures redondantes, puisant sans cesse dans la manne de nos impôts pour subventionner à fonds perdus deux aéroports.

Ce qui est encore plus surprenant, c’est que ce réveil touche le Conseil Général, dont ce n’est absolument pas la compétence !

« Cela n’a que trop duré, estime Michel Pélieu. Pour le président PRG du conseil général des Hautes-Pyrénées, les aéroports de Pau et Tarbes-Lourdes, voisins de palier, n’ont plus les moyens de se concurrencer frontalement. »(La Rép du 6/11/2013).

Il faut dire que les préconisations sont des plus vagues et homéopathiques :

« En tout cas, si rien n’est fait, il y aura des « morts » !  Dans un contexte de raréfaction de l’argent public, il faut donc penser différemment. Trouver des complémentarités plutôt que de se faire la guerre car, sinon, c’est du perdant-perdant ! »

Le remède est pourtant simple, connu de tous les industriels qui gèrent plusieurs sites : il y a un aéroport de trop…

Mais notre millefeuille est une jungle inextricable…

Car c’est la Région  qui est en charge de cette gestion…

Nous avons même la chance d’avoir le Vice-Président de la Région Aquitaine en charge des infrastructures qui est aussi Maire d’Oloron-Sainte-Marie, et, cerise sur le gâteau, est aussi Président du Syndicat Mixte en charge de l’aéroport de Pau !!!!

Ohé! on se réveille ?

Faisons confiance à nos élus, ils vous parleront de réunir demain, ou après demain Pau Tarbes et Lourdes dans une vaste agglomération qui deviendra le phare du Sud-Ouest, capable de rivaliser avec Bordeaux ou Toulouse, mais sont incapables de résoudre des problèmes aussi simples que créer une agglomération Pau Pyrénées cohérente, conforme au bassin de vie, ou résoudre le problème récurrent de deux aéroports à 35 km de distance.

Quand je vous dis que notre millefeuille est d’une efficience remarquable…

Quand les citoyens s’éveilleront…

– par Daniel Sango