Élections régionales 2015 : Pour qui je ne voterai pas ?

UnknownLe postier m’a apporté les « professions de foi » des candidats aux élections régionales de la future Grande Aquitaine. C’est en toute logique le document contractuel qui nous lie à eux. On sait bien que les déclarations, livrées aux médias, n’engagent en fait que… les quelques électeurs qui les entendent ou les lisent.

Pour ma part, comme je suis un peu borné, seuls quelques « mots clefs » m’intéressent. On les connaît : « transparence, consultation des citoyens, éthique, cumul des mandats, cumul dans le temps et autres du même genre ». Quel lot de bonnes nouvelles, les traditionnelles « professions de foi », apportent-elles à ces nécessités démocratiques ?

Pour le Président sortant du Conseil Régional, Alain Rousset, c’est simple, son « programme » n’aborde pas ces thèmes. Entre nous, il se présente pour la 4e fois. Pour le cumul dans le temps, c’est rapé. Comme pour le reste d’ailleurs.

La profession de foi de sa principale concurrente, Virginie Calmels, ne dit rien, elle-aussi, de concret sur les thèmes évoqués. Au plus, avons-une déclaration : « Avec honnêteté, transparence et engagement, nous sommes debout… » !

Le candidat du FN, Jacques Colombier, lui non plus ne me dit rien sur le sujet. Vraiment rien du tout. D’ailleurs, il ne parle même pas de la région.

Les trois principaux mouvements politiques de la région n’abordent pas mes thèmes préférés. Difficile de leur donner ma voix. (En apparté : Libre à vous de décider que ces engagements démocratiques peuvent être escamotés. Les 3 premiers candidats peuvent alors faire parti de vos choix potentiels !)

Reste les autres listes -qui n’ont aucune chance d’emporter la Présidence de la région- et là, quelques engagements apparaissent. Lol… (Laughing Out Loud – mort de rire littéralement. Super content dans mon cas !)

Yvon Setze pour Debout la France annonce « 10 propositions concrètes et immédiates ». La toute première stipule que « les élus seront payés en fonction de leur présence et de leur travail » et la seconde que « tout élu mis en examen sera suspendu, tout condamné sera exclu ». À croire que Nicolas Dupont-Aignan lit certains rédacteurs d’AltPy ! Mais, n’est-il pas maire à Yerres (Essonne) depuis plus de 20 ans et ne cumule t-il pas ce poste avec celui de député depuis 18 ans ?

« Faisons ensemble », solidarité démocratie écologie, avec Joseph Boussion et Marie Bové, propose 4 engagements qui vont dans le bon sens :
– Zéro ministre député sénateur conseiller départemental maire de ville de plus de 10000 habitants au Conseil Régional.
– Oui aux initiatives citoyennes régionales
– Des budgets participatifs
– Un organisme (composé en partie de citoyens) de prévention de la corruption et d’audit de la dette
De bonnes pistes…

Europe-Ecologie, derrière Françoise Coûtant, offre de « construire des mécanismes de participation directe pour les citoyens et garantir un débat public sur tout projet structurant avec notamment l’instauration de conseils décentralisés et d’un droit à l’interpellation ». Quinzième mesure, elle arrive en dernier. Qu’en penser ?

Le Front de Gauche, avec Olivier Dartigolles, propose 12 engagements. L’avant dernièr stipule : « nous bouleverserons le jeu politique en redonnant aux citoyens les moyens de contrôle, d’expertise et d’interpellation de l’assemblée régionale. » Rien de plus précis. Onzième mesure sur douze. Là aussi, que penser de ce rang du bas du tableau ?

Pour ces deux derniers candidats, Il semblerait qu’il y a un peu de la tarte à la crème avec ces engagements de « participation citoyenne ». Une mesure proposée en fin de programme qui ne mange pas de pain. Qui des deux y croit réellement pour finir ?

Au terme de la lecture des « professions de foi », je suis à peu près certain d’avoir à préparer un bulletin blanc pour le second tour. Pour le premier, ce n’est pas certain à ce jour. Je dois me plonger à nouveau dans la propagande électorale. Un truc m’a peut-être échappé…

– par Bernard Boutin

PS : Parmi les professions de foi, j’ai passé l’analyse des inconnus de l’UPR et celui de Lutte Ouvrière qui m’a trop rappelé les logorrhées sans fin d’Arlette Laguiller.

LGV : les dindons de la farce

schema_trois_lots_527Manuel Valls, accompagné de son secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, est venu récemment inaugurer le viaduc de la LGV sur la Dordogne, un ouvrage qui mettra Bordeaux à deux heures de Paris à partir de 2017. A cette occasion, les Toulousains ont appris avec satisfaction que la ligne Bordeaux – Toulouse était confirmée, avec une mise en service prévue en 2024, mettant ainsi la ville rose à 3 heures de la capitale.

Et  le sud de l’Aquitaine ? Rien ou pas grand-chose si ce n’est une desserte de Dax prévue dans l’enquête publique pour mise en service en 2028. Bayonne et Pau seraient-ils les dindons de la farce ? On rappelle que la communauté de communes de Pau et le conseil général des Pyrénées Atlantiques avaient, fin 2013, annoncé la suspension de leur financement au projet Tours-Bordeaux, en attendant des clarifications sur la desserte du sud de la région. Des clarifications qui ne viennent pas tandis qu’augmentent les incertitudes pour le Béarn et le Pays Basque. En effet, comment imaginer que Bordeaux étant à deux heures de Paris, Pau en reste à 5 heures ? Sommes-nous condamnés à l’éternel sous-développement ?

Pendant ce temps-là, le Président de la région aquitaine Alain Rousset s’entête à vouloir rouvrir la ligne de chemin de fer Oloron – Bedous pour un coût de 102 millions d’euro, payés intégralement par la région, et pour un trafic au plus de quelques dizaines de passagers par jour, et ce malgré l’opposition de nombreux élus de la vallée, bien plus inquiets par l’état calamiteux de la RN 134. Un curieux sens des priorités…

 

Par Emmanuel Pène – le 16 septembre 2014

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