Mardi 16 Mai, l’association « Amis de la Terre Nord Béarn » organisait une soirée débat sur le thème de la qualité de l’eau à Arzacq, à la brasserie Tauler. Comme la notoriété d’Alternatives Pyrénées touche le Nord Béarn, l’association m’avait invité pour présenter le sujet.
Pour ceux qui auraient manqué le début du feuilleton une lecture des deux articles précédents s’impose, ce fut la substance de mon intervention :
« Dégustation quotidienne de nitrates et pesticides dans le Nord de Pau » (7 février 2017)
« Trente ans de dégustation de nitrates et pesticides dans le Nord de Pau » (7 mars 2017)
La situation en résumé :
Depuis 1985 les puits de Bordes récupèrent nitrates et pesticides de la plaine de Nay. Pour rendre cette eau aux normes, elle est diluée avec de l’eau « propre » provenant de sources et rivière pyrénéennes.
Mais le contrôle du taux de pesticides ne représente que ce que l’on mesure… et on en recherche très peu… Si bien qu’à mi 2014 quand on s’est mis à rechercher certains métabolites (produits de la dégradation de la molécule initiale) on s’est rendu compte que le taux admissible était dix fois supérieur à la norme ! Ceci depuis quand ? 10 ans ? 20 ans ?
C’est donc sous dérogation préfectorale que nous buvons notre eau. Dérogation que l’on peut juger illégale puisque la loi ne permet ce genre de dérogation que 3 ans renouvelable une fois… Or la situation est la même (ou pire) depuis des décennies …
Les élus étaient représentés par le Président du Syndicat mixte de la production des eaux (SMNEP) également Président d’un des Syndicat de distribution et Maire de Sauvagnon, Jean Pierre Peys avec Marc Pédelabat, vice président et Maire de Carrère.
Visiblement M. Peys n’est pas très à l’aise dans l’eau, ce qui est normal pour cet ancien rugbyman. Il n’a pas réussi à expliquer pourquoi son syndicat n’a pas recherché et mis en production des sources d’eau de meilleure qualité pour fermer ces puits de Bordes dont la très mauvaise qualité de l’eau est connue depuis plus de trente ans.
Comme cette situation dérogatoire fait du bruit, que la Préfecture a dû s’en inquiéter, le syndicat à mis les bouchées double et c’est donc deux puits supplémentaires qui ont été forés et seront raccordés en novembre 2017.
Cette affaire dont les conséquences sur la santé ne sont pas mesurables aujourd’hui montre le manque de professionnalisme de nos élus, mais aussi une trop grande passivité des citoyens peu enclins à s’intéresser à la chose publique. Il faudra d’ailleurs être vigilant car, contrairement à ce qui a été affirmé, la qualité des eaux dans les nouveaux puits n’est pas assurée. Comme le puits de Baudreix en service depuis 2009 ils capteront la nappe alluviale du Gave de Pau qui est principalement rechargée par les eaux de pluie et un mélange des eaux du Gave qui reste un milieu sensible aux pollutions. D’ailleurs sur le forage de Baudreix une station d’alerte a été mise en service, elle permet l’arrêt du puits en cas de pollution.
Pour terminer, je suggère à cette association, « Amis de la Terre Nord Béarn » de programmer une soirée sur la très importante destruction des terres agricoles dans le Nord de Pau, en particulier dans la plaine de Sauvagnon.
Relire :
« L’agonie de la plaine de Sauvagnon » (8 janvier 2017)
« Hauban de Sauvagnon : En quête d’inutilité publique » (21 février 2011)
« En quête d’utilité publique suite » ( 7 mars 2011)
Ils pourront inviter les mêmes personnes puisque M Peys Maire de Sauvagnon est un acteur majeur de ce désastre.
Daniel Sango