L’homosexualité, par nature ou contre nature, une affaire qui dure

L’homosexualité chez les animaux étonne, subjugue, déroute les scientifiques, comme elle les déconcerte chez nous du reste quoiqu’en disent ces derniers se défendant de faire sur le LGBTI de douteuses analyses, et quel que soit le mammifère. Dans le cas des animaux, qu’il s’agisse des pingouins délaissant leurs pingouines, des cigognes dont on sait que certains mâles se passionnent pour le même sexe qu’eux, c’est au tour des moutons d’exciter la curiosité de ces ingénieux messieurs se penchant sérieusement sur le cas des mammifères à toison, coupables d’avoir un comportement contre nature et équivoque chez l’ovin. Une situation banale chez nos amis à plumes ou à poils, elle qui ne fait aucun bruit car nous le saurions depuis qu’ils en usent cependant que cela donne à réfléchir à l’être humain, éclairé, dévoué et si obsédé qu’il est par cet étrange destin qui est d’aimer son prochain du même sexe que soi. Une préférence sexuelle dont on ne s’explique toujours pas d’où elle provient, si elle est acquise ou innée ou encore divine, héréditaire ou complémentaire mais hélas toujours méprisée par de trop nombreux citoyens cherchant chez l’homosexuel la tentation ou le diable qui sommeille. Des moutons gays, ce n’est quand même pas commun avouez… sur un pré ou dans une étable mais toujours si aimable ce doux ovin, petit agneau de Dieu cherchant chez son partenaire masculin quelques menus câlins. Bel animal en vérité, qu’il soit mouton ou bélier ou encore le bouc dont on sait à présent sa préférence pour l’homosexualité, lui qui est devenu malgré lui symbole du malin. Il en fallait bien un de bouc émissaire, dont le pan d’une vie alimente maints bréviaires, il est si fécond et son odeur héréditaire ne rebutant guère ses partenaires quand le mouton lui, docile et abêti est devenu servile au regard des humains. Brave mouton, gay par nature, à la sexualité controversée certes mais qui m’est de plus en plus sympathique et tant pis pour les scientifiques qui s’en trouvent choqués.

Après maints essais chez les humains homos afin de soigner pour la guérir leur troublante sexualité que l’on nomme toujours « maladie », s’en prendrait-on aux moutons gays afin d’éradiquer ce phénomène chez cet animal exceptionnel ne demandant rien que de paître paisiblement avant d’être dégustés gloutonnement lors des Pâques où leur sacrifice éminent sert à fêter un heureux événement, ce mouton gay, serviteur là encore et malgré lui, de savants obstinés.

Quelles que soient les expériences effectuées, sur nos amis sans voix ou sur des humains et les diverses expériences pratiquées, on ne sait comment serviront vraiment celles-ci à soigner les ovins dont l’attitude défraie la chronique et par la même à guérir les humains mais surtout mettront-elle un frein à cette conduite que de nombreux mammifères ont entre eux, leur paraissant être un bien mais en horrifiant toujours, hélas certains ?

Bonne lecture autour de ce que nous offre de vivre notre chère Nature.

Bien à vous.

 

Samie Louve.

 

https://www.tdg.ch/savoirs/sciences/Des-animaux-si-gays/story/28814210

Le cirque

On apprenait il y a quelques jours le dépôt de bilan du cirque Pinder. C’est une institution des arts du cirque qui disparaissait entraînant dans sa chute de nombreux « petits cirques » -c’est ainsi qu’ils se nomment eux-mêmes- victimes de l’intolérance et du sectarisme. En effet, ce n’est pas de l’absence de public dont les cirques sont victimes, il serait même à la hausse si quelques individus ne mettaient pas tant de bâtons dans les roues à leur activité, les poursuivant d’une vindicte typique d’une époque où l’on préfère interdire plutôt que convaincre et où les minorités sont impitoyablement pourchassées à partir du moment où elles ne se coulent pas dans le moule du « politiquement correct ».

Le prétexte pour entraver l’activité des cirques, ce qui les coulera bientôt définitivement, c’est le traitement des animaux. Ceux qui manifestent à l’entrée des chapiteaux peu nombreux mais suffisamment menaçant pour effrayer les familles qui veulent s’y rendre, ne connaissent rien à ce qu’est réellement le traitement de ces animaux puisque, justement, ils ne vont pas aux cirques. On leur fera remarquer que les tigres, les lions, les éléphants sont mieux là que pourchassés impitoyablement par les braconniers qui menacent leur existence même en tant qu’espèces. Il en est de même pour les chameaux ou dromadaires qui évitent ainsi de tracter les lourdes charges qu’on leur impose. Pour ce qui est des chevaux est-il plus scandaleux qu’ils dansent sur une piste plutôt que de tourner dans un manège ?

Non tout cela n’est pas sérieux et cache des sentiments moins généreux qu’ils n’en n’ont l’air. Ainsi, les circassiens n’ont jamais eu bonne presse -cela fait aussi leur charme. On n’aime pas ce peuple nomade aux noms qui ne fleurent pas le Français de monsieur Dupont. On leur reproche d’appartenir aux peuples gitans voir juifs comme toutes les grandes familles du cirque et dans une société où la xénophobie est toujours prête à effleurer c’est un délit de suspicion. Ensuite le rapport des urbains avec les animaux se limite aux chiens aux chats et à ceux que l’on montre à la télévision souvent par l’intermédiaire de Disney. Nous sommes dans l’anthropomorphisme le plus pur : les canards parlent, les souris rigolent, les coyotes pleurent et rigolent d’eux les autruches. C’est donc cela les animaux ? La réalité ? La vie ?

Toujours à la traîne de la Vox Populi et n’ayant bien sûr pas d’autres priorités à régler de nombreuses municipalités pondent des arrêtés souvent contestés par les tribunaux pour bannir les cirques des territoires municipaux. Ainsi les cirques ne peuvent plus se produire. Disons-le ici : nous regrettons le temps où le cirque avait pignon sur rue au centre de Pau, place de Verdun. C’était une volonté d’André Labarrère qui avait reçu la médaille du cirque remerciant les personnalités qui se « mouillaient » pour défendre cette tradition merveilleuse. Était-ce plus gênant les chapiteaux sur Verdun que le bruyant et polluant circuit automobile que l’on impose aux Palois ?

Ainsi nous quitte la magie des chapiteaux qui a fait rêver notre enfance. Celle qui a inspiré Toulouse-Lautrec, Cocteau ou Fellini. Les voix gouailleuses de Jean Richard et de Roger Lanzac tombent dans l’oubli, nous ne nous écroulerons plus de rire aux pitreries des clowns, les trapézistes ne nous feront plus trembler et les dresseurs ne mettront plus leurs têtes dans la gueule des lions. Les grands-pères et les grand-mères n’auront plus le bonheur de conduire leurs petits-enfants sous les immenses tentes, tenant leurs petites mains palpitantes, calmant leur enthousiasme et rassurant leurs frayeurs. Bonheurs simples et populaires qui nous sont désormais interdits…

Comme dit la chanson : « du passé faisons table rase ! ». On a vu ce que cela a donné…

Pierre Vidal

Des ours, des rats, des hommes, en Béarn et aux Pyrénées.

salamander-1126591_1280Dans un article précédent monsieur PYC posait la question un peu iconoclaste : l’homme et sa femelle, des animaux comme les autres ?

En 2013 (et oui le temps passe vite) sur le présent site, pour présenter les Pyrénées, ce diable de PYC écrivait sous le chapeau : les Pyrénées, définition à l’usage des politiques et des poètes (Chapitre 1 et 2). Tout cet environnement naturel, très généreusement arrosé, de manière continue dans la partie occidentale, de manière plus violente vers l’orient, engendre des biotopes d’une richesse exceptionnelle. Des biotopes sans équivalent de par le vaste monde, en suivant les gradients des altitudes et des températures.

Ce dont il est aujourd’hui question c’est la relation des hommes aux animaux dans l’espace béarnais que nous élargirons aux Pyrénées occidentales.

Mais comme nous l’a appris monsieur de la Fontaine, il y a des rats des villes et des rats des champs. Monsieur de la Fontaine, maître des eaux et forêts, fort peu pyrénéen au demeurant, mais trousseur de sonnets incomparables (le long d’un clair ruisseau buvait une colombe…etc) entre autre le plus charmant et le plus simple des poètes. Celui qui écrivit le meilleur des français : aérien, précis, et bucolique, oserons-nous dire.

A noter que notre ami rattus est une espèce commensale de l’homme qu’on trouve plus dans les habitations ou dans les égouts qu’en pleine nature .

Dans notre Béarn nous pourrions préciser les catégories de «biotopes» dans lesquelles on trouve tout ce monde animal (les hommes, les rats, les desmans, les ours, les ourses, les isards et des centaines d’autres espèces).

Nous distinguerons les villes, la campagne et le piémont, et, enfin, la haute montagne sur jusqu’à des altitudes frôlant les 3 000 mètres où grouille tout ce monde divers et multiple. A l’évidence pour la flore et, en conséquence pour la faune, une succession de paradis. Pour ne pas trop se compliquer nous insisterons sur les mammifères dont, faut-il le rappeler, la moitié des populations a fondu en quelques dizaines d’années. Avec l’arrivée au pouvoir à Washington du terrible Donald et tous ces pic-sous qui l’entourent on peut craindre que ce processus mortifère et hélas mondialisé ne s’accélère. D’autant que le nouveau président a déclaré ne pas croire au réchauffement climatique. La solution serait peut-être d’exporter quelques canards de notre Gascogne, porteurs de la grippe aviaire pour nous débarrasser de ce Donald rouquin et de sa troupe malfaisante.

Mais revenons à nos moutons. Moutons dont la montagne est submergée l’été et qui descendent souvent en camions, sur le piémont et dans la plaine le reste du temps. Les isards, voire les plus rares bouquetins, quelque part leurs frères sauvages, sont capables d’affronter la neige et le blizzard de la mauvaise mauvaise saison. Il est vrai beaucoup plus en forêt que dans la montagne pierreuse.

Sur la montagne, bien sûr, comme un symbole et comme un seigneur formidable règne lou moussu (qui n’a rien à voir avec Jean Lassalle) l’ours formidable malgré son apparence un rien débonnaire ; l’ours sur lequel Michel Pastoureau, le remarquable historien des couleurs, a commis un ouvrage passionnant L’Ours. Histoire d’un roi déchu. Il explique que notre ami l’ours était, dans toute l’Europe, le roi des animaux jusqu’à ce que, au tournant du moyen-âge, il fût supplanté par le lion que les seigneurs du temps avaient sans doute aperçu en orient. L’ours était alors si commun que Gaston Fébus ne crut pas utile de décrire son apparence dans son livre de chasse tellement il abondait .

Mais descendons vers la ville. Prenons l’exemple des agglomérations de Tarbes et de Pau. Ces agglomérations sont principalement peuplées de bipèdes ce qui est plutôt une rareté sur la terre. C’est sans doute pourquoi sur les routes et dans les rues ils se déplacent plutôt à quatre roues. Sans doute pour s’apparenter à leurs frères et sœurs mammifères généralement dotés de quatre pattes. Bien sûr nous parlons des hommes et de leurs dames. Avec ce système ils consomment pour se déplacer, plutôt à petite vitesse, infiniment plus d’énergie que le déplacement ne le demanderait. Sans parler du stress et de l’énervement .

Mais les hommes dans les villes ont un penchant; la biophilie à savoir l’amour des choses naturelles et, singulièrement des animaux si bien que leurs maisons et leurs appartements sont peuplés de chats et de chiens, de poissons rouges, de perruches et depuis quelques temps de boas ou de varans.

Pourtant, d’après les meilleurs scientifiques, nous les hommes ne serions pas des ours qui, comme nous, sont omnivores plutôt malins et ne dédaignent pas le miel et la station debout mais de grands singes un peu comme des gorilles, des orangs-outans voire des chimpanzés.

Alors nous serions vraiment différents car des singes en Béarn ou en Bigorre il n’y en a qu’au zoo d’Asson et encore ce sont surtout des ouistitis rigolos, des lémuriens émouvants, ou des des gibbons acrobates et joueurs.

Bon nous ferons l’impasse sur l’étage moyen de 300 à 3000 mètres peut-être le plus riche. Nous aurions aimé parler des pipistrelles, des scarabées dorés, des hermines merveilleuses, des gypaètes barbus, des salamandres qui illuminent les bois des tritons et des loutres qui nagent dans les ruisseaux.

Mais il convient de savoir se contenir. Au risque nous, pauvres grenouilles souvent urbaines, d’éclater de suffisance en essayant de se laisser croire aussi savantes que le bœuf voire des meilleurs naturalistes .

Pierre Yves Couderc
De Martin à Léo,
De Léo à Popi
Oloron le 29/01/ 2017

La cruauté envers les animaux…

image-gv« La cruauté envers les animaux est la violation d’un devoir de l’homme envers lui-même. » Emmanuel Kant.

Pendant la période de Noël on assiste à de nombreuses manifestations où les animaux participent, pas toujours à leur avantage !
– Lascaux 4 vient d’être inaugurée avec ses richesses de représentations animales. Une histoire dont on ignore encore le sens.
– Crèches et bestiaires symboliques sont montées dans les églises.
– Des animaux trouvent des adoptants chaleureux dans les centres de la SPA.
– Des abattages massifs, dans les conditions qu’on connaît, se produisent pour alimenter nos repas festifs, d’autres sacrifient des milliers de volailles pour lutter contre le virus H5N8.
– Des euthanasies, dans les centres de la S.P.A, sont la conséquence d’un surpeuplement,  non gérable, résultant de l’abandon des jadis petits chiots ou chatons «trop mignons» dont on ne veut plus.
– Des chiens (ou des chats) apportent une chaleur réconfortante aux personnes âgées, partagent les jeux des enfants, gardent la maison ; d’autres ont ou vont secourir des imprudents dans des avalanches.

Les relations de l’homme avec les animaux sont donc multiples et souvent ambiguës.

Ce sujet est doublement d’actualité ; d’abord parce que cette période de l’année est propice à la rencontre de l’homme avec l’animal, ensuite parce qu’on assiste de plus en plus à une prise de conscience que les aptitudes, les émotions, le stress, la douleur, le langage, la vie sociale, la sexualité… que l’on croyait caractéristiques du genre humain se retrouvent chez des espèces en apparence éloignées. Notre Code civil a même, sous la pression des recherches et de l’opinion publique, reconnu que les animaux devaient passer désormais de «biens meubles» à celui «d’êtres vivants doués de sensibilité».

Que nous dit l’histoire ?

«Dans la plupart des sociétés pré-modernes étudiées par les ethnographes, on confère aux animaux, comme aux plantes cultivées, les mêmes attributs spirituels qu’à l’être humain. Pour penser les relations entre humains et non-humains, il faut dépasser l’opposition entre nature et culture propre à l’Occident moderne» P. Descola.

Les égyptiens vouaient un culte à des divinités animales; des philosophes grecs comme Aristote et Plutarque attribuaient aux animaux une forme d’intelligence.

Dans l’Antiquité, tout ce qui est « animé » possède une âme. Le latin anima est le «souffle, l’âme », d’où vient le terme animal.

Le monothéisme chrétien a alors révolutionné la pensée animiste et polythéiste.

«Comme l’Islam et bien plus que le Judaïsme, le christianisme considère que l’homme est surnaturel, qu’il n’appartient pas à la nature et qu’il n’a donc rien à voir avec les animaux…, sous l’influence du dogme chrétien le non-humain n’avait point d’âme (et encore il a fallu attendre 1550 pour que l’église reconnaisse une âme aux indiens du Nouveau Monde.) ; ou bien encore, à l’ère du capitalisme triomphant, que le non-vivant était une matière première dont on pouvait tirer, sans vergogne, quelques dixième de points de marge quitte à écrabouiller vivant quelques millions de poussins.» Boris Cyrulnik.

Dès la Renaissance, des grands noms ont osé remettre en cause ce dogme établi :

«C’est par vanité que l’homme se sépare des autres créatures» Montaigne, 1588.
«Le chien l’emporte sur l’homme en amitié» Voltaire, 1764.
«Un individu méchant avec les animaux ne saurait être homme de bien» Schopenhauer, 1840.

La limite est longtemps restée floue : on humanise l’animal dans les fables de La Fontaine, on animalise l’homme dans les portraits de Lebrun ; les procès animaux sont fréquents au Moyen-Âge, ils ont droit à un avocat, on excommunie chenilles ou mulots à la pelle !!

Au XVIII ème siècle, en réaction aux pratiques de la chasse traditionnelle, naissent la reconnaissance de la souffrance et de l’intelligence animale et les premiers mouvements protectionnistes. La dérive anthropomorphiste, parfois ridiculement malsaine, prend des formes extrêmes où l’animal devient «humain».

Beaucoup s’élèvent contre cette dérive ; l’ethnologue Jean-Pierre Digard considère que de promener son chien dans une poussette est une forme de maltraitance qui nie la différence et les besoins de l’animal.

Il y a une différence entre prêter des sentiments aux animaux et leur prêter nos sentiments.

Pour Boris Cyrulnik, dans les années 1960, la grande majorité des scientifiques étaient encore, comme la plupart des intellectuels, et l’essentiel de l’opinion, tributaires de l’idée de «l’animal-machine» sans conscience ni pensée, avancé par Descartes au début du XVII ème ; idée reprise et amplifiée par Nicolas Malebranche.

«Les gémissements des animaux ne sont pas l’expression d’une souffrance mais l’effet d’un dysfonctionnement dans leurs «rouages» !

Pour ce spécialiste d’éthologie humaine, l’évolution de notre conception en faveur de l’animal est le résultat de la déchristianisation progressive de la pensée occidentale :

L’homme a besoin de  se procurer les acides aminés qu’il ne sait pas fabriquer ; chasseur cueilleur puis agriculteur et éleveur, il a élaboré ses protéines à partir de celles contenues chez les animaux et les végétaux. D’une manière générale, nous consommons beaucoup trop de viande ; elle n’est pas indispensable, les œufs et les laitages apportent les acides aminés nécessaires. La conséquence en est que beaucoup souffrent de troubles divers dus à un excès de protéines animales : urée, ac.urique, acidification… De plus, des surfaces de terre considérables sont transformées en zones de pacage ou de cultures pour nourrir le bétail, aux détriments des cultures de plantes vivrières. Chaque kilo de bœuf produit nécessite de 7 à 10 kilos de céréales. Selon la FAO, le bétail provoque 18% des émissions totales de gaz à effet de serre !

Une autre voie est à ouvrir dans nos rapports avec les animaux : réduire drastiquement la consommation carnée, traiter avec dignité et sensibilité les animaux d’élevage que l’on doit sacrifier. L’exécution des animaux pour assurer la nourriture équilibrée de l’homme doit être réalisée à minima, en limitant le plus possible le stress, la peur, l’angoisse, la douleur ; c’est une question aussi de recherche de qualité de la viande.

D’un point de vue purement formel, je dénonce les propos qui visent à considérer que l’abattage est à débattre dans le cadre du «bien-être» animal ! C’est une hypocrisie langagière ; parlerait-on, pour la peine de mort de bien-être humain à respecter ?

«Alors que les festins carnés accompagnaient la vie romaine, la situation était bien différente en Grèce. On y trouvait guère de boucheries ou d’abattoirs pas plus qu’on y pratiquait l’élevage intensif.» Jean-Louis Labarrière.

Pythagore, mathématicien bien connu, aurait inventé le végétarisme.

«De l’assassinat d’un animal à celui d’un homme, il n’y a qu’un pas» Léon Tolstoï

Remarque : Le dernier numéro «Hors Série»de l’Obs délivre 30000 ans d’histoire entre l’homme et l’animal. Une occasion d’offrir, de lire et de réfléchir sur un sujet qui débouche sur l’absurdité de notre politique ambiante.

Quelques titres, entre autres, pour susciter l’intérêt.
Le choc des traditions :
Art préhistorique : au delà du naturalisme. Domestication : une interaction entre deux espèces. Inde : aux origines de la non-violence. Grèce ancienne : philosophie et végétarisme. Christianisme : l’homme maître de la création. Descartes : la genèse de l’animal machine.
La morale et le droit :
Elevage et abattage : mettre fin aux souffrances. Tout être sensible est un sujet moral. Pas de droits animaux mais des devoirs humains…
Le nouveau regard de la science :
Les émotions en neuro-imagerie. Le sexe au delà de la reproduction. Les uns parlent, les autres pas : et alors ! Finirons-nous comme le Dodo ?
Conclusion : ressentir, partager, protéger.

Georges Vallet

crédit photos: bonecu.com

Tous les êtres vivants pensent

A image 2la mémoire de Jean-Marie PELT biologiste, humaniste et surtout botaniste

Tous le monde connaît l’aphorisme de B. Pascal : «L’homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant». Notre grand Pascal suggère clairement que l’homme a le monopole de la pensée, or je voudrais vous convaincre que l’homme a, certes le monopole de la pensée verbale, mais qu’il y a aussi une pensée non verbale qui anime tous les êtres vivants.

1 définir la pensée, définir le langage
2 la pensée non verbale chez nous, les humains
3 la pensée chez les animaux
4 les êtres unicellulaires
5 les plantes

Titre: de Gabriel JURKIC, peintre de Bosnie-Herzegovine (1886-1974 )

1 Définir la pensée, définir le langage

Il est impossible de définir la pensée par une autre pensée. Mais on peux déceler son existence par ses effets.

D.LAPLANE, neurologue, définit le langage comme «l’utilisation de symboles articulés par des règles de syntaxe», cette définition qui me convient car elle interdit de parler de « langage» quand il s’agit de signaux corporels des hommes et des animaux. Par contre le langage des sourds-muets est un vrai langage ainsi que les langages informatiques.

2 La pensée non verbale chez nous les humains

Y a-t-il une pensée non verbale ?

A) Apport de la neurologie

Au sujet de «Pensée-non-verbale» ou bien «Pensée sans langage» D.LAPLANE pense que «Si, seule est complète la pensée exprimée dans un langage, il existe bien une pensée non verbale chez l’homme », Car :

  • les aphasiques qui sont des gens qui ont perdu a des degrés divers, le langage aussi bien intérieur qu’extérieur. Or il est manifeste que les aphasiques pensent.
  • les malheureux ayant subi une callosotomie (séparation pour raison médicale des cerveaux droit et gauche). Des artifices d’ examen permettent alors d’ interroger le cerveau droit qui est sans langage. D.Laplane cite alors un prix Nobel «Clairement, l’hémisphère droit perçoit, pense, apprend et se souvient, à un niveau tout à fait humain. Sans le secours du langage, il raisonne, prend des décisions cognitives, et met en œuvre des actions volontaires nouvelles».

D’après D.Laplane : «NON SEULEMENT LA PENSEE NON VERBALE EXISTE, MAIS C’EST MEME ELLE QUI ORGANISE LA PENSEE VERBALE». Car des lésions cérébrales n’intéressant en rien le langage désorganisent la pensée.

B) Apport de notre expérience de tous les jours

L’ expérience, toute bête, du mot au bout de la langue nous montre qu’on peux penser à un objet sans en avoir le nom en tête, donc : pensée-non-verbale; Quand nous parlons, à coté des pensées parfaitement verbales que nous énonçons, nous faisons des gestes des mains, des mimiques, nos pupilles se dilatent ou se rétrécissent, trahissant une pensée-non-verbale à l’œuvre.

Les œuvres d’art

Quand nous contemplons un tableau nous recevons la pensée-non-verbale du peintre.

Quand nous écoutons de la musique il en va de même. Avec cette nuance que la musique dispose de toute une symbolique parfaitement codée, les compositeurs communiquent avec leurs interprètes grâce à une pensée avec langage. Mais pour les non musiciens que nous sommes presque tous, quand nous écoutons, avec plaisir, de la musique nous communions avec une pensée-non-verbale.

Certes, dans le cas du tableau, comme du morceau de musique, on peux mettre des mots pour les décrire, mais ces mots sont très pauvres, en comparaison de l’œuvre et ne sauraient remplacer la contemplation du tableau ou l’écoute de la symphonie..

Une psychothérapie (en principe) non verbale : le cri primal

Le psychothérapeute américain Arthur JANOV estimait que les plus graves traumatismes avaient lieu avant la maîtrise du langage et que, par conséquent il était vain de rester des années en psychanalyse à verbaliser ce qui n’a pas de nom. Ses patients se libèrent en retrouvant leur «cri primal».

L’apprentissage du langage maternel

Les enfants commencent à parler lors de leur deuxième année et et vers cinq ans ils formulent des phrases intelligibles, complètes et correctes sur le plan grammatical.

Il est intéressant de noter qu’il y a absolue continuité entre notre « moi » avant et après l’apprentissage du langage. Ce ne peut être que notre pensée non verbale (commune à l’espèce) qui a été à l’œuvre, au moins au début, ensuite on peux supposer un processus itératif : un peu de pensée verbale permet d’acquérir plus de pensée verbale.

Les enfants sont de grands expérimentateurs avant et après la maîtrise du langage, pour moi c’est leur pensée sans langage qui est à l’œuvre.

Gloire à la pensée avec langage et méfiance cependant

On ne peux qu’enfoncer des portes largement ouvertes en faisant l’éloge du langage.Tout ce que l’humanité a fait de grand ou de petit, de bien ou de mal , elle l’a fait avec l’aide de la pensée avec langage. Mais nous identifions tellement la pensée au langage que, avant l’Abbé de l’Epée ( 1712-1789 ) on pensait que les sourds-muets ne pensaient pas.

Il y a cependant quelques pièges dans la pensée avec langage, par exemple :

  • Une pensée est mise en forme par une suite de mots. Un certain André Breton a voulu faire croire que des mots sans suite étaient une pensée.
  • Concernant la prise décision, il me semble que face à un choix multiple et important, notre pensée-non-verbale nous indique instantanément le bon choix , mais que notre pensée verbale reprend la main, nous fait analyser tous les choix possibles, surtout si nous sommes très intelligents, et, paf ! On n’arrive plus à choisir ou bien on choisi mal.
    C’est Churchill, je crois, qui a dit «méfiez vous de premier mouvement, c’est le bon».
  • Quand le langage sort de son domaine initial, qui est de dire une réalité, mais qu’il modifie , ou prétend modifier, la réalité, il devient «performatif». Cela me semble légitime quand il s’agit d’une convention pour une convention sociale, exemple : le Maire dit : «je vous déclare mari et femme», et voilà, ils sont mariés ! Mais c’est le type du performatif pas sérieux que de proposer, comme vient de le faire Bernard Tapie, que le chômage soit déclaré «hors la loi» voir, même, anti-constitutionnel.
  • Quand nous parlons, nous croyons instinctivement que les mots ont exactement le même sens pour notre interlocuteur. Erreur ! ils ont à peu près le même sens.

image 3 3 La pensée chez les animaux

On explique le comportement des animaux par leur INSTINCT, en leur déniant la pensée.

Quand ces maîtres et maîtresses de chien qui vous affirment, les yeux humides (!), « il ne lui manque que la parole », ils sous-entendent : «il a la pensée».

A ce stade il me faut définir non pas la pensée mais les critères qui me font penser qu’il y a une pensée chez l’animal :

Critère n° 1 la communication

Tous ceux qui ont un chien savent parfaitement traduire ses signaux physiques qui sont l’équivalent de #je suis tellement content que tu reviennes#, #j’ai faim#, #j’ai envie de sortir de la maison# etc… Inutile d’insister sur la façon dont les chiens communiquent entre eux, ni sur celle avec laquelle ils communiquent avec les chats.

Critère n°2 le choix

Il y a trois stades : analyse d’une situation / décision / action. on peux DEVINER en observant la bête avec curiosité et empathie qu’elle est en train d’analyser la situation, on peux la VOIR passer à l’action. Remarquez, en passant, que la matière inerte n’a aucun choix dans son comportement.

Critère n° 3 la curiosité désintéressée

Critère n° 4 la capacité de faire des hypothèses

Le guépard dans la savane : les belles émissions de ARTE

Un guépard, caché par les hautes herbes, observe un paysage dans lequel son instinct lui dit qu’il y a de la nourriture pour lui et sa famille, mais il pense quelque chose comme ça : #tiens, un gnou qui boite#, #voila un petit zèbre isolé #, # cette antilope me semble pas mal # ANALYSE D UNE SITUATION. # je suis un peu fatiguée, allez, j’attaque le petit zèbre# DECISION . Critère 2. ACTION.

Notons que le guépard n’a nul besoin d’avoir des mots pour distinguer le zèbre de l’antilope.

Maintenant pensons aux deux protagonistes : le guépard et le zèbre, lors de la poursuite, ils pensent à éviter des obstacles, à tromper l’autre, et ils pensent vite car pour le poursuivi c’est la vie immédiate qui est en jeu et pour le poursuivant c’est la vie à moyen terme.

Quand le policier court après le voleur, il n’a pas le temps de faire des phrases, non plus que le voleur. Tous deux sont en mode : pensée-non-verbale pour des prises de décision ultra rapides. Une fois le voleur attrapé, le policier va recommencer à verbaliser et il pourra le faire.

La truite surprise : expérience mentale

Une truite, face au courant voit, sur sa gauche une belle mouche bien colorée qu’a lancée l’adroit pécheur, et sur sa droite un moustique lui aussi posé sur l’eau. La truite se décide pour la plus belle proie, elle sent l’horrible hameçon lui perforer la bouche, elle a le temps de penser l’équivalent de : #mauvaise pioche!# ,#zut, alors ! l’évolution ne m’a pas préparée à ce genre de truc !# . Critère 2

Les vaches curieuses : expérience personnelle

La curiosité est une des caractéristiques de la pensée en général.
Voila ce qui m’est arrivé, et qui pourrait très bien vous arriver aussi, : je rentrais dans un enclos et des vaches sont venues vers moi, elles ne voulaient pas me manger, elles n’attendaient pas de moi que je leur donne du fourrage, elles venaient voir, elles sont curieuses… Critère 3

Des singes dans un zoo intelligents

Dans un certain zoo ; qui s’intéresse aux comportements des animaux, on cache leur nourriture aux singes. Ceux-ci cherchent et trouvent, ce qui suppose la démarche suivante : # est-ce sous cette pierre ? #/ # non#/#alors, en haut, accroché à une branche?#/#non#/#peut-être sous le tas de feuilles#/#youpi!#.

Ceci s’apparente tout à fait à la démarche de la pensée scientifique : hypothèse 1/expérience 1 /conclusion, hypothèse 2 etc… Critère 4

Les insectes

Ils ne sont pas doués d’un système nerveux central comme les animaux précédents, mais toute une littérature nous explique comment les abeilles se transmettent l’endroit où se trouvent des bons gisements de fleurs. On peux aussi mettre un genou à terre et observer une colonne montante et une colonne descendante de fourmis se caressant les antennes d’un air entendu, elles semblent se transmettre des messages.

Donc si on admet la communication comme critère de la pensée, les insectes pensent. Critère 1

4 La pensée chez les êtres unicellulaires : expérience mentale

La Paramécie est un être unicellulaire cilié qui vie en eaux douces et se nourrit de bactéries. Je vous convie à l’expérience mentale suivante : soit une paramécie dans un bocal d’eau douce, avec quelques vielles feuilles pour qu’elle puisse se nourrir, elle se balade avec ses petits cils, vous me suivez ? Bon, maintenant, faisons tomber un gros cristal de sel de cuisine, en l’absence d’agitation il va se créer un champs de concentration en sel que la paramécie va évaluer et grâce à ses petits cils va se situer soit a un optimum soit contre la paroi.

Il y a eu : Analyse de la situation/ Décision/ Action Donc une pensée à l’œuvre.

image 1 5 La pensée chez les plantes

Pour les plantes on parle de TROPISME pour leur dénier la pensée.

Comme les plantes ne bougent pas leurs pensées sont plus difficiles à détecter. On peux y arriver cependant dans des cas rares.

5A Critère semblable aux animaux

Quand on regarde un film en accéléré d’une vrille de vigne, par exemple, on voit bien que l’extrémité de la vrille explore son environnement et, quand elle a un contact modifie sa croissance pour s’enrouler. Avec une autre échelle de temps elle agit comme un animal, or nous venons d’accepter que les animaux pensent ! Critère 2

5 B Expérience de Cleve Bakster en 1966

Cet expert de la CIA, spécialiste des détecteurs de mensonge, à base de petits courants électriques, a eu l’idée d’attacher des électrodes aux feuilles d’une plante de son bureau. Il a pensé à brûler des feuilles avec son briquet. A sa grande surprise, les galvanomètres se sont affolés et sont peut-être même allés en butée. Baxster a fait beaucoup d’expériences qui l’amènent à affirmer que les plantes sont sensibles aux événements et même aux intentions humaines. Selon le critère n° 1 que nous nous sommes donné, soit : la communication, alors les plantes pensent, malheureusement cette communication est, en général dans un seul sens, de nous vers eux. Des personnes exceptionnelles obtiennent une communication dans les deux sens. Critère 1

5 C Personnalités exceptionnelles : Don José Carmen et Dorothée Maclean

Don José Carmen est un agriculteur mexicain qui est capable d’établir, mentalement, une communication avec les plantes qu’il cultive. Il obtient des choux et des courges d’une taille spectaculaire. Par exemple, durant la nuit il lui arrive de ressentir que certaines de ses plantes manquent d’eau, il se lève et va les arroser.

Dans une lande perdue, au Nord de l’Écosse, Dorothée Maclean découvre, en 1962, qu’elle est capable, en méditation, d’entrer en contact avec l’esprit des plantes qui lui dit comment faire prospérer le jardin. Depuis, une fondation a été crée : « Les jardins de Finhorn », 15000 visiteurs y viennent chaque année. Critère 1

5 D Une expérience personnelle : l’arbuste qui ne voulait pas être coupée

Une année j’ai mis en place un court cylindre de béton, j’y ai mis de la terre et j’ai planté un arbuste à fleurs, dans le genre bégonia mais en plus petit.Je l’ai bien arrosé, il a prospéré. L’année suivante, je suis revenu à la fin du printemps, je suis passé le voir un soir et je le trouve tout sec, je pense : «il est crevé, je vais le couper demain». Le lendemain matin, j’arrive avec un sécateur et, quelle ne fut pas ma stupéfaction de voir au bout de quelques tiges des petits paquets de feuilles bien vertes. Il est clair qu’elle a senti ma décision et qu’elle m’a indiqué:#mais oui, je suis vivant, ne me tue pas#.

Cette expérience ressemble à celles de Cleve Baxster : la plante sensible à une intention de l’homme. Critère 1

Conclusion sur la communication avec les plantes

Quand nous communiquons avec les animaux c’est non verbal mais en tous les cas c’est par le truchement de nos organes des sens. Si on admet la communication avec les plantes il faut admettre le transmission de pensée. La technologie pourrait suppléer à la rareté des personnes capables de comprendre «le langage des fleurs et des choses muettes», dans le droit fil des expériences de Baxster.

Conclusion

Tous les êtres vivants pensent, et cela leur permet de réagir à toute variation de leur environnement et de communiquer avec leur espèce d’abord, avec d’autres espèces ensuite.L’homme ayant acquis la pensée verbale, EN PLUS, a obtenu un avantage compétitif définitif sur les autres prédateurs.

Jean-François de Lagausie,
Pau, le 25 Décembre 201
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