Ce mardi 19 février, je me trouvais devant la Préfecture des Pyrénées Atlantiques à Pau. Je participais à la manifestation pour dénoncer l’antisémitisme qui revient comme une bête immonde. Nous étions environ cinq cents personnes. Lorsqu’une jeune fille …
Une jeune fille s’est approchée de moi et avec un sourire timide m’a demandé ce qu’il se passait. Il s’est alors installé entre elle et moi le dialogue suivant :
Elle : Que se passe-t-il ?
Moi : II s’agit d’une manifestation contre l’antisémitisme et l’antisionisme. Vous êtes au courant de ce qui s’est passé à Paris ?
Elle : Non.
Moi : A Paris, samedi dernier, le philosophe et académicien, Alain Finkielkraut a été insulté. Il a été victime de propos racistes, antisémites et antisionistes. Vous ne le saviez pas ?
Elle : Non
Moi : Vous connaissez Alain Finkielkraut ?
Elle : Non.
Moi : Vous ne lisez pas les journaux, vous ne regardez pas la télévision, vous n’écoutez pas la radio ?
Elle : Non.
Moi : Est-ce que l’explication que je viens de vous donner vous suffit ?
Elle : Oui.
Et avec son sourire de jeune fille bien élevée, elle est partie. Elle ne s’est pas jointe aux autres manifestants.
Cela m’a fait penser à cette intervention de Brice Teinturier, président délégué de l’IFOP qui, lors de l’émission C dans l’air sur la Cinq, a exposé qu’un récent sondage faisait apparaître que 62% des personnes interrogées se disaient indifférentes à ce problème. Vous vous rendez compte, 62%, une forte majorité ! L’indifférence est ici insupportable. Elle résulte sans doute d’un manque d’information, comme l’a reconnu cette jeune fille.
Alors si vous rencontrez un de ces 62% d’indifférents, qu’il soit jeune ou pas, dites-lui qu’il doit savoir. Qu’il doit savoir ce qu’à été le génocide, ce qu’est l’antisémitisme, ce qu’est le racisme. Dites-lui surtout que l’indifférence fait le lit de la bête immonde qui, un jour, si l’on ne crie pas le dégoût qu’elle suscite, va resurgir. Avant qu’il ne soit trop tard.
Pau, le 20 février 2019
par Joël Braud