Néo quelque chose

imagesÇa y est, c’est décidé, notre région ne s’appellera plus l’Aquitaine mais Néo Aquitaine. Vous imaginez un peu l’événement. On n’a pas fini de disserter, gloser, discourir, parler, échanger, commenter, interpréter, critiquer ce choix.

Certains lui trouveront un sens historique, d’autres au contraire estimeront que leur ancienne région devient maintenant ignorée et en passe de choir dans des oubliettes éternelles. Les journalistes toujours à l’affût de ce qui grince et qui fait mal, interviewent à qui mieux mieux les habitants du Limousin et du Poitou-Charentes.

Ils sont pas contents ces derniers ; les Picto-Charentaises, et vont même, ô suprême argument, jusqu’à dire haut et fort, le timbre de la voix tremblant et la larme prête à couler, que Poitou-Charentes ça sonnait bien, c’était plaisant à l’oreille et que maintenant on ne le dira plus ou si rarement.

Les Limousins eux qui ont toujours eu une sorte de complexe lexical regrettent moins que le terme Limoges/ limoger soit un peu oublié. Il leur reste les vaches si racées, les voitures si classe pour ne jamais se laisser oublier. Ah les limousines ! On trouve également au mot, si je m’en tiens à ce que rapporte mon dictionnaire, d’autres significations : pèlerine d’étoffe que portent les bergers – parler du groupe occitan – Maçon, parce que beaucoup de maçons autrefois étaient limousins.

Soumettons-nous s’il vous plaît, d’autant qu’on nous assure haut et fort que des scientifiques reconnus se sont penchés sur le sujet jusqu’à en perdre le sommeil. Ils nous ont affirmé qu’historiquement, il n’y a pas photo. L’Aquitaine n’est pas nouvelle, elle existe depuis les Romains, les Wisigoths au Ve siècle, elle a même été un royaume (781 – 877), excusez du peu. Puis Aliénor, duchesse d’Aquitaine, une fois répudiée par Louis VII, se donne, elle et son duché, aux Anglais par un mariage avec Henri II Plantagenêt. Géographiquement et historiquement le choix qui vient d’être fait devient aussi incontestable que parfaitement argumenté.

Bon pendant qu’on agite les esprits avec ce qui n’est après tout qu’une question de forme on oublie ce qui est bien plus grave dans l’actualité immédiate : la région d’à côté a choisi de se nommer, de s’approprier faudrait-il dire, l’Occitanie. Alors, mesdames et messieurs, vous qui êtes tant attachés à nos traditions locales, serions-nous dépossédés de notre identité occitane ?

Pau, le 28 juin 2016
par Joël Braud

Il y a des coups de pieds au cumul qui se perdent…

imagesSeuls les cumulards – à les entendre – auraient la perception juste et complexe des problèmes. De TOUS les problèmes sans exception.

Les non cumulards comme les simples citoyens seraient des ânes bâtés patentés, désinformés, incapables de résoudre ne serait-ce qu’un conflit de voisinage, incapables d’appréhender les finesses des problématiques mondiales, de l’écologie à l’économie en passant pas la démocratie ou les conflits planétaires.

Si tel était le cas, seuls les cumulards devraient être autorisés à voter, à se demander pourquoi ils sollicitent les suffrages des incapables mineurs que nous sommes… ?

La vérité est que les cumulards, caste de professionnels autoproclamés obnubilés par leur seul plan de carrière sont au mieux dépassés, au pire sourds et aveugles dans leur petit monde de conciliabules, repas, voyages d’étude sans études, coktails, plateaux télés. Et que, sollicités et choyés sans arrêt par les lobbies de tous poils, ils en deviennent forcément les proches, puis les amis et, fatalement, leurs complices.

En Pyrénées Atlantiques, l’Express a recensé 13 cumulards : de 6 à 38 années de carrière, 27 en moyenne, 31 années pour les 10 les plus assidus.
En Aquitaine Poitou Charentes Limousin, cette Grande Diagonale du FOU, Alain Rousset prétend gouverner tout en étant député. Je vous laisse deviner qui est le fou…

Aussi, parce qu’il n’est pas bon que celui qui applique la loi soit celui qui la fait. Parce qu’après 27 années de carriérisme politique, de mairie en députation en passant par la communauté d’agglomération et le conseil général pour arriver à un 4ème mandat régional. Parce que vous ne pouvez pas tout faire et parce que ce n’est pas sain pour la démocratie, nous vous demandons solennellement, Monsieur ROUSSET, de démissionner de votre poste de député.

Frédéric PIC
Nouvelle Donne Béarn
06 44 23 82 19
f.pic@wanadoo.fr

Pour relayer cette pétition :https://www.change.org/p/alain-rousset-alain-rousset-renoncez-à-votre-mandat-de-député

Crédit photo : loiretpositif.fr

Je vous ai compris !

imgresAu lendemain d’élections régionales qui ont donné la chair de poule à certains et en définitive dont les résultats n’ont enthousiasmé aucun, les politiques vont tous nous dire qu’ils ont compris le message des citoyens. Mais qu’ont-ils compris réellement ?

Les électeurs votant ou s’abstenant d’une façon que l’on pourrait croire très organisée ont lancé un coup de semonce particulièrement éloquent en direction des gestionnaires du pays. Le mécontentement accompagné d’une forme de menace est clairement affiché. La classe politique devrait à l’évidence se sentir disqualifiée, déconsidérée, discréditée, eh bien non, elle est encore capable de se remettre en selle et de nous faire les plus belles déclarations comme s’il ne s’était en définitive rien passé d’important.

Le « Je vous ai compris » du Général de Gaulle au soir du 4 juin 1958, lancé depuis le balcon du gouvernement général, à une foule rassemblée place du Forum à Alger, a inspiré un certain leader de parti puisqu’il l’a repris sans aucune vergogne au soir du second tour.

De Gaulle était un homme d’État qui, en certaines circonstances, savait se rabaisser au niveau de l’homme politique. Justement lorsqu’il manquait d’inspiration ou lorsqu’il fallait ne déplaire à personne, il savait opportunément user de la langue de bois. Ne pas déplaire constitue la principale préoccupation de nos hommes politiques.

Le problème c’est que nul n’a jamais compris ce que le Général de Gaulle avait compris. A quel peuple d’Algérie s’adressait-il ? Nourrissait-il vraiment l’ambition de rassembler ceux qui étaient devenus des ennemis ?

Sans oser affirmer que les circonstances sont les mêmes par leur gravité, en 1958 il y avait plus que de l’insurrection mais un état de guerre ; aujourd’hui les citoyens français demandent qu’on les comprenne, qu’on entende leur volonté. Une volonté de réforme, la volonté d’une autre conception de la gouvernance du pays. Le souhait que la France soit organisée à l’exemple des autres pays d’Europe avec moins d’élus ; un regroupement des communes parvenant enfin à une diminution drastique et effective du nombre de celles-ci ; une disparition des départements comme l’engagement en avait été pris ; une réduction de deux tiers du nombre des élus des régions, du Sénat et de l’Assemblée nationale ; Le non cumul et non renouvellement des mandats ; la disparition de tous ces comités théodule qui n’ont d’autre utilité que de caser les petits copains.Voilà pour l’organisation administrative du pays.

Pour ce qui est de la gestion des affaires de la Nation, il faudra parvenir à diminuer les dépenses, faire en sorte que les budgets soient équilibrés ; que par une réforme en profondeur, les impôts soient organisés autrement, avec plus d’équité ; que l’endettement du pays soit stoppé ; que le chômage puisse enfin baisser. Enfin que tout cela se fasse dans la transparence comme l’exige le plus élémentaire principe démocratique.

Vaste programme qu’aucun homme politique, du moins de l’envergure de ceux qui sont sur le devant la scène actuellement, n’est capable de mener à terme. Et comme l’homme providentiel n’existe pas, très prochainement ceux qui aujourd’hui nous disent qu’ils nous ont compris, oublieront et éviteront avec un soin appliqué de préciser ce qu’ils ont compris. Alors dans les conseils régionaux, comme lors de la dernière mandature, une augmentation substantielle des indemnités des conseillers sera votée à l’unanimité et il ne nous restera plus que le souvenir d’un moment de colère.

Sic transit gloria mundi.

Pau, le 15 décembre 2015

par Joël Braud

Comiques nos politiques !

FN   Le résultat du premier tour des élections régionales donne lieu aux habituelles déclarations alarmistes de la part de nos « partis de gouvernement ». Comique .

Je dénonce depuis des années le fonctionnement de notre démocratie monopolisée par une communauté d’élus à vie, cumulards, installés dans une seule stratégie : leur ré élection. Une fois de plus les électeurs condamnent cette situation.
Tout d’abord en s’abstenant, car il faut bien le répéter inlassablement, le premier parti de France est celui des abstentionnistes, pratiquement un français sur deux. Ensuite en votant pour le Front National, ou l’extrême gauche, partis qui ne proposent que des chimères et ils sont là encore bien plus qu’un Français sur deux parmi les votants ! Notre démocratie va mal, très mal.
Les causes en sont pourtant simples.

Une organisation politique incompréhensible

Comment voulez-vous qu’un vrai choix puisse être fait quand l’immense majorité des électeurs ne comprends pas pour quoi ils votent ?
Un mille feuille où toutes les compétences sont mélangées, ou personne ne comprend qui fait quoi.
Des lois successives qui ajoutent à la confusion, où on passe d’une fusion (Conseiller Départemental et Régional unique de Sarkozy, défait par Hollande) à un morcellement (Loi NOTRe, Métropoles ) avec des aller retour sur la clause de compétence générale, fléau de notre organisation, et un redécoupage des Régions…
Même un spécialiste n’y retrouve pas ses petits. Oui messieurs les députés qui faites les lois, vous êtes nuls.

Une élection sans campagne

Comble d’abomination démocratique, cette élection s’est déroulée sans campagne. Je ne répèterai pas ce que j’ai déjà écrit il y a quelques jours sur le sujet : « Régionales : scandale ! » AP du 27/11/2015.
N’ayant pas grand chose à proposer, et surtout ne souhaitant pas le montrer, ils ont bien sûr attendu le dernier moment pour sortir de l’ombre, les attentats de Paris ont bon dos, que n’avaient-ils fait campagne plus tôt !

Avec des candidats déjà élus

Pourtant, leur activité avait commencé en interne il y a plusieurs mois. Le combat interne dans les partis consistant à se placer en position éligible sur les listes. Une activité pour laquelle nos élus à vie sont spécialistes, relire « Régionales, la foire d’empoigne » AP du 12/10/2015
Il ne faut donc pas s’étonner de ne pas avoir ni vu ni entendu nos élus départementaux : les Sémavoine, Uthurry et autres Espagnac… Cumulards pour la plupart, ils attendent que le peuple stupide valide leur rente.

Et des programmes fumeux

Pour les sortants du PS, on a entendu à plusieurs reprise, « notre programme c’est notre bilan  » On n’est pas vraiment avancé vu que l’immense majorité des citoyens n’a jamais parcouru le budget de la Région pour avoir une vraie vision de ses activités…
Pour le FN on n’en parlera pas vu qu’ils n’ont rien de clair à proposer, et que l’on a tout à craindre de leur gestion, si elle décline les positions anti européenne et isolationnistes.
Reconnaissons à Virginie Calmels d’avoir mis en avant des propositions concrètes et chiffrées. Mais faut-il y croire vu que ses co-listiers déjà Maires, n’ont jamais appliqué à leurs communes la rigueur budgétaire proposée…

Le développement économique à toutes les sauces

C’est effectivement une des compétences des Régions, et pour surfer sur une des préoccupations prioritaire des électeurs, les têtes de liste dans leurs quelques apparitions télévisées y sont allé de leurs vœux pieux dans ce domaine. Mais on ne peut qu’en rire !
Tout d’abord cette tarte de crèmes qu’est le développement économique est le thème partagé par tous les niveaux de la pièce montée française et européenne !
La commune a un budget pour le développement économique, de même que l’intercommunalité. La métropole, ici le Pays de Béarn future création de son futur roi se crée justement pour le développement économique. Le Conseil Départemental a un budget important pour le Développement économique et une Direction dédiée. La Région bien sûr, dont c’est une compétence majeure (?) qui en serait le chef de file sur son territoire… Que dire de l’Etat qui a fait du chômage l’avenir politique du Président. L’Europe elle aussi y joue un rôle majeur par ses grands travaux mais aussi par le rôle majeur de la BCE (taux bas et QE : 60 milliards de fausse monnaie injectés chaque mois)

Et ce qui est le plus rigolo, enfin non, triste, c’est que nos politiques régionaux et en dessous luttent pour le développement économique avec des jouets d’enfant.
En effet, que faire de significatif quand le CICE a injecté des milliards d’euro, que l’euro a été dévalué de 30% que le prix du pétrole a été divisé par deux, que le crédit est quasiment à taux nul ?
Au mieux mener une politique de formation professionnelle en ligne avec les besoins.

La lutte contre les extrêmes, c’est avant tout une nouvelle éthique en politique

C’est d’abord une simplification drastique de notre organisation : suppression des départements (avec transfert des compétences aux intercommunalités et Régions) et des communes et compétences uniques pour les Intercommunalités et les Régions.
La compréhension des enjeux est le moteur minimal de la démocratie.
Il faut rajouter la diminution par deux des élus dans les Régions (183 pour la future région Aquitaine c’est délirant) l’Assemblée Nationale et le Sénat.

Une organisation politique où les élus représentent réellement des citoyens et sont clairement identifiés avec devoir d’explication et de reporting (suppression des élections de liste et mise en place d’une proportionnelle partielle ). Et où ils effectuent un réel travail à temps complet.

La fin du professionnalisme en politique de manière à avoir un renouvellement des élus. Renouvellement des classes d’âge mais aussi des origines (moins de fonctionnaires plus d’entrepreneurs, une représentation plus conforme à notre société)
Non cumul strict des mandats, limitation à deux mandats successifs.

Et puis de la sincérité et du courage.

Alors les politiques, on écoute les citoyens ?

Daniel Sango

Régionales, pour essayer de comprendre

imagesEssayer de comprendre en effet car ce mode de scrutin est inhabituel et se situe dans une configuration inédite en raison du nouveau découpage géographique des régions. Les candidats sont inscrits sur des listes constituées au niveau des départements. Quelques données.

La réforme aboutit à diminuer le nombre de régions qui passe de 22 à 13. Notre région, l’Aquitaine (dont le nouveau nom n’est pas encore trouvé) va être élargie et fusionner, oui fusionner, avec le Limousin et le Poitou-Charentes. Ce sera la plus grande région de France avec 5,8 millions d’habitants. Au total 12 départements seront ainsi réunis. Actuellement le Limousin comporte 3 départements, l’Aquitaine, 5 et le Poitou-Charentes 4. Si l’on précise que le chef lieu de cette nouvelle région se situera à Bordeaux on a résumé les données géographiques.

Au départ le projet de réforme stipulait que le nombre maximum d’élus était de 150, mais les députés et sénateurs lors du débat et l’adoption de la loi NOTre (Nouvelle Organisation Territoriale Républicaine) ont voulu que le nombre d’élus soit égal à la somme des élus des anciennes régions. Le nombre des conseillers régionaux est calculé en fonction du nombre des habitants de chaque département. La région Aquitaine aura 183 conseillers régionaux. Pour ce qui concerne le département des Pyrénées Atlantiques, il y aura 21 élus contre 17 actuellement.

Comme il est difficile de concevoir que les listes soient constituées au niveau régional parce qu’elles devraient comporter 183 candidats chacune, il a été décidé qu’elles seront établies au niveau départemental. Ainsi les dix listes présentes sur le département des Pyrénées Atlantiques comporteront chacune 23 candidats pour 21 sièges à pourvoir, (en Gironde, 48 – Landes, 14 – lot et Garonne 12, Dordogne 15). Sur chaque liste figureront donc deux candidats en plus qui seront des suppléants. On se demande pourquoi, c’est ainsi et juste pour ajouter à la confusion.

Voici, à titre d’information, les dix listes de notre département telles qu’elles ont été avalisées en préfecture le 9 novembre :
– PS – PRG. Tête de liste département : Bernard Uthurry. Tête de liste région : Alain Rousset
– Les Républicains/UDI/MoDem. Département : Monique Sémavoine. Région : Virginie Calmels
– FN. Département : Jean-Michel Iratchet. Région : Jacques Colombier
– EELV. Département : Alice Leiciagueçahar. Région : Françoise Coutant
– Front de gauche. Département : Isabelle Larrouy. Région : Olivier Dartigolles
– Debout la France. Département : Pascal Lesellier. Région : Yvon Setze
– Nouvelle donne. Département : Frédéric Pic. Région : Nicolas Pereira
– Union Populaire Républicaine. Département : Romain Doimo. Région : William Douet
– Vague citoyenne, faisons ensemble. Département : David Groslaude. Région : Joseph Boussion
– Lutte ouvrière. Département : Mohamed El Marbati. Région : Guillaume Perchet

La première question qui vient à partir de l’énoncé des listes est de savoir à quoi correspondent ces têtes de liste au niveau de la région. En effet pas facile surtout si l’on considère que la tête de liste de la région pour le Front de gauche par exemple est Olivier Dartigolles alors qu’il est second de la liste du même nom au niveau départemental. En réalité ces têtes de liste de région ont pour rôle d’animer la campagne régionale. C’est juste pour ajouter à la confusion…

Les élections des nouveaux conseillers régionaux se dérouleront les 6 et 13 décembre prochain. C’est sans doute là que les choses se compliquent parce qu’il est bien difficile d’en comprendre les modalités. Suivez bien. Les conseillers régionaux sont élus pour une durée de 6 ans au scrutin de liste à deux tours sans adjonction ni suppression de noms et sans modification de l’ordre de présentation selon le mode de scrutin de liste proportionnel à deux tours. Chaque liste est constituée d’autant de sections qu’il y a de départements dans la région (12). Si une liste obtient la majorité absolue des suffrages exprimés au premier tour, le quart des sièges lui est attribué. Le reste est réparti à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne. Il faut au moins 5% des suffrages exprimés pour obtenir un siège. Dans l’hypothèse où aucune liste n’obtient la majorité absolue au premier tour, on procède à un second tour. Peuvent se présenter (ou se maintenir) à ce second tour les listes ayant obtenu au moins 10% des suffrages exprimés. Cependant les listes ayant obtenu au premier tour au moins 5% des suffrages exprimés peuvent fusionner et modifier leurs candidats. Pas simple !

En conclusion, si l’on ajoute à cette complication de la modalité du scrutin, le fait que personne ou à peu près personne ne sait quelle est la répartition des compétences entre la région, le département, la métropole, les communautés de communes ou d’agglomération et les communes, le fait que les candidats sont pour les électeurs de base, presque tous des inconnus, on obtiendra un taux d’abstention qui va battre tous les records établis jusqu’à maintenant.

Vive la démocratie !

Pau, le 11 novembre 2015
par joël Braud

Les listes du département sont invitées à faire connaître leur programme sur Alternatives Pyrénées en adressant un texte (maximum500 mots) à contact@alternatives-pyrenees.com

Démocratie à la française

Cons Reg Aquitaine  Dans son dernier article ( Régions, la fonction de « Président délégué » ) Joël Braud s’indigne avec juste raison des magouilles insupportables de nos élus à vie qui ont pour principe de faire passer leur intérêt personnel avant celui de la France. Jusqu’où cela pourra-t-il aller ?

Car les élections régionales vont être cette année des plus honteuses.

Le scrutin de liste est un détournement de la démocratie au profit des partis politiques, un mépris pour les citoyens contraints de voter pour une écurie…. Vous ne savez pas qui seront vos Conseillers Régionaux ? Dans tous les partis on connaît le résultat, cela fait plusieurs mois que ça magouille dans les états majors pour attribuer les places éligibles. Résultats connus, excepté à la marge, à moins que, de dépit, beaucoup de citoyens dégoûtés ne s’égarent vers le FN . D’ailleurs après son élection, le Conseiller Régional ne rend pas compte au citoyen et vous ne savez pas ce qu’il fait, ni même pour leur immense majorité, qui ils sont !

Mais il y a un autre scandale : ces regroupements de Régions n’apporteront aucune performance supplémentaire !

Le politique français est le plus incompétent du monde et le seul qui ne comprend pas les gains incontournables, conséquences d’une fusion donc d’une mutualisation.

« Alain Rousset a au contraire plutôt mis en garde contre le risque d’une « aggravation des coûts de fonctionnement », ce qui serait tout à fait possible avec une harmonisation des conditions sociales des agents par le haut, et de la nécessité de réussir cette union pour que cette nouvelle région soit efficace dans ces domaines de compétences comme le développement économique, l’enseignement supérieur et la recherche. » ( « Révolution ! «  AP du 9/12/2014 )

On parle là des fonctionnaires territoriaux dont le nombre, dans une fusion performante, devrait être sensiblement réduit, mais le scandale est encore plus grand au niveau de nos élus. En effet le nombre de siège restera le même, c’est à dire le total de chacune des Régions !

Ainsi, le Conseil Régional d’Aquitaine aura 180 élus !

Presque deux fois le sénat des USA (100 sénateurs) ! Et plus que les Pays Bas (150 députés)

Ben voyons, il faut au moins cela pour préparer les futurs voyages à Madagascar ! ( « Au vert à Madagascar «  AP du 7/2/2011 ) Car il faut bien voir que les compétences des Régions restent des plus limitées, avec la scandaleuse loi NOTRe, elles sont même plus réduites qu’avant ( « NOTRe pagaille nationale » AP du 21/07/2015). Cette horde d’élus s’occupera donc principalement de développement économique, domaine dans lequel ils n’ont pour la plupart aucune compétence puisque n’ayant jamais vécu dans le monde réel de l’entreprise et pour lequel il n’y a jamais eu de résultat tangible dans les années passées. Ils s’occuperont aussi de dépenser des sommes gigantesques pour compenser les pertes des TER chose que pourtant la SNCF a su toujours faire seule …

Si encore on avait supprimé les Conseils Départementaux on pourrait peut être accepter !

Mais non, tout ce petit monde aura son emploi assuré…

Ainsi, si vous avez le bonheur d’être girondin, vous serez des mieux conseillé :

– 36 Conseillers Régionaux

– 66 Conseillers Départementaux

– 105 Conseillers de Métropole

– et une horde de Conseillers Municipaux, 61 à Bordeaux, 45 à Pessac, 39 à Talence, etc …

Vous avez dit gabegie ? Non, c’est pire que cela, nous sommes la risée du monde avec notre invraisemblable mille feuille et nos 618 000 élus. Mais ce qui est plus scandaleux encore et qui montre bien ce cancer dont souffre la démocratie à la française c’est qu’il n’y a pas un parti, pas un élu pour s’indigner de cette situation. Il faut dire qu’il y a là un marché du « travail » abondant pour leurs encartés, de quoi y passer toute une vie confortable …

Cerise sur le mille feuille, j’attends avec impatience le jour où le futur président de la région Aquitaine devra présenter sans vergogne aux citoyens endormis le projet du nouveau Conseil Régional de Bordeaux aux dimensions internationales, l’actuel, pourtant bien récent et luxueux, devenant trop étroit pour cette horde d’élus à vie, matérialisant ainsi au grand jour la gabegie française.

Alors les citoyens, vous vous réveillez ?

 par Daniel sango

La décentralisation au risque de la métropolisation.

aquitaine Deux citations sont communément empruntées à Charles de Gaulle et à François Mitterrand pour commenter la décentralisation française. Toutes deux ont pour point commun de rappeler la dette historique de la France à l’égard de la centralisation tout en appelant à désormais promouvoir davantage de décentralisation :

Dans son style inimitable, un rien pompeux et chevrotant, en 1968 Charles de Gaulle déclarait : « L’effort multiséculaire qui fut longtemps nécessaire à notre pays pour réaliser et maintenir son unité malgré les divergences des provinces qui lui étaient successivement rattachées, ne s’impose plus désormais. Au contraire, ce sont les activités régionales qui apparaissent comme les ressorts de sa puissance économique de demain » (Charles de Gaulle, 24 mars 1968).

Il est vrai qu’au-delà du discours et du référendum de 69 (une sorte de suicide politique et une année érotique) rien ne sortit de cette volonté, le général était au fond de lui, sans doute, un vrai jacobin.

Dans son style moins limpide François Mitterrand lui répondait : « La France a eu besoin d’un pouvoir fort et centralisé pour se faire, elle a aujourd’hui besoin d’un pouvoir décentralisée pour ne pas se défaire » (François Mitterrand, 15 juillet 1981). Et là il y eut un chemin réel du discours aux actes. Aux termes des lois de 1983 et de 1984, pilotées par Gaston Defferre, la France entrait en décentralisation ….et monsieur Pyc, sans enthousiasme excessif, pour échapper aux métropoles, après avoir renoncé à élever des chèvres ou des lamas voire à une brillante carrière de pisteur secouriste rentrait dans l’administration locale.

S’il y eut des effets pervers à la décentralisation il est très difficile de ne pas y voir un progrès réel pour remédier à « Paris et au désert français » : une modernisation et une revivification du pays et une place beaucoup mieux équilibrée dans la nouvelle frontière du pays soit l’Europe de 12 à l’époque et celles des 28 aujourd’hui. La Province disparaît et les 22 régions apparaissaient. En particulier autour des métropoles d’équilibre imaginées par la DATAR et Olivier Guichard dans les années 60 et 70.

Aujourd’hui, de fait, les régions et leurs capitales ont pris une autonomie certaine et un lustre plus évident par exemple au niveau culturel et économique. Néanmoins la réforme très baroque, voire bâclée, des régions à laquelle nous venons d’assister a, au moins, réussi à ramener ce chiffre à 14 mais au prix de constructions pour le moins déconcertantes :

–        Comme l’Aquitaine étirée en longueur sur sa façade maritime plutôt qu’un grand Sud-ouest autour de Bordeaux et Toulouse des Pyrénées à l’océan, de la Méditerranée à L’Atlantique.

–        Comme l’Auvergne, cette gésine du monde français, cette terre des présidents depuis Vercingétorix jusqu’à François Hollande, rayée de la carte en s’agrégeant au Lyonnais avec lequel elle n’a pas grand-chose à voir. En mariant le faible au for,t on affaiblit le fort sans doper le faible.

–        Comme la Bretagne privée de Nantes et de sa conformation historique par peur ridicule et jacobine de la voir s’échapper de la mère patrie française et faire accession comme une Écosse mélancolique.

Le fond de l’affaire, le dit et, plus encore  le non-dit, est que cette nouvelle avancée s’est faite au profit unique des villes et des nouvelles icônes métropolitaines censées retenir le pays à flot dans le tsunami dévastateur de la mondialisation. Hors des métropoles pas de salut et, comme en Chine on a sacrifié allègrement les campagnes : les provinces définitivement trop reculées, et même les villes de second niveau comme Pau, Bayonne, Blois ou Castres.

Au bout du bout du processus : Une ville mondiale PARIS en concurrence avec Londres et de nouvelles métropoles Lyon, Bordeaux, Marseille, Strasbourg ou Nantes. C’est le nouveau schéma qui s’est imposé au contraire et en opposition aux métropoles d’équilibres d’essence gaullienne et à la décentralisation des années 70 censée répondre au joli slogan « vivre et travailler au pays » à ne pas confondre avec celui, plus contestable, Volem rien foutre al païs.

Au contraire à la notion de réseau de villes sur lesquels sont construits des pays heureusement équilibrés comme l’Allemagne ou l’Italie, qui, il est vrai ont échappé à l’excessive centralisation d’un état millénaire. Des réseaux équilibrés de villes principalement générés par les fleuves dont dispose la France depuis la conquête romaine. Peu importe que, par millions, les cadres et l’ensemble des habitants parisiens fuient et surtout veulent fuir une capitale minée par la pollution, le coût du foncier et les problèmes sécuritaires. Peu importe qu’on vive mieux sans doute à Pau, à Bayonne, à Albi, à Castres qu’à Bordeaux ou à Toulouse. Des métropoles devenues, ou en passe de devenir, millionnaires en population, obèses et en passe accélérée de perdre leur charme provincial et identitaire qui, pourtant, en aucune façon ne mettait en cause leur prospérité et leur attractivité.

La réforme ratée des départements au lieu de les transformer en circonscription des nouvelles régions, comme l’avait imaginé le Petit Nicolas, qui n’avait pas que de mauvaises idées, n’a rien arrangé. Au lieu des les organiser et de les construire autour des intercommunalités, on a gardé le système obsolète et totalement illisible des cantons. Il est vrai que l’intention à peine cachée était d’occire les dits départements fils pourtant de la révolution et du bonapartisme. Le résultat contre la volonté des populations c’est une métropolisation accélérée probablement irréversible des emplois supérieurs administratifs et privés. Chacun voit bien ici en Aquitaine que ses enfants qui ont fait des études si, dans le meilleur des cas, ils ont réussi à échapper à Paris sont condamnés à devenir Bordelais ou Toulousains sans grand espoir de retours avant la retraite. Sauf à élever des chèvres, des lamas ou des oies, dans la montagne pyrénéenne ce que d’ailleurs beaucoup font mais le secteur est moyennement porteur….

Quant au semi-rural (Oloron, Mauléon, Orthez) quels que soient ses atouts en termes culturels d’équilibre et de douceur de vivre, il voit dans cette logique imparable ses hôpitaux partir au mieux à Pau ou à Bayonne mais aussi à Toulouse ou à Bordeaux dans des établissements certes excellents mais gigantesques et déshumanisés qui, certainement, seraient plus heureux et plus efficients dans des conformations moins démesurées. Certes ces petites villes attirent toute une population nouvelle souvent dynamique et imaginative qui prend le mal à la racine en créant, elle-même, des activités productives sources de valeur économique. Mais on peut douter que cela soit suffisant à combler comme à Orthez la fuite d’une maternité et tous les nombreux emplois induits.

Quant au rural profond et souvent sublime (Barcus, Arette, Bedous, Tournay) il n’a souvent même plus les yeux pour pleurer (sans bureau postal, sans supérette, sans collège, sans boîte de nuit) même s’il attire une population parfois argentée souvent venue de nord de l’ Europe souvent âgée qui reprend le bâti et les terrains adjacents. Une population qui se mêle plus ou moins aux Espagnols et aux Portugais, ces latins presque Occitans venus d’outre Pyrénées (tras los montes) et heureusement à la population historique encore très majoritaire autour des très forts marqueurs culturels qu’ils soient, dans les circonstances de l’espèce,  Occitans Basques, Toys ou Béarnais.

Une misère certaine est plus présente dans le cœur des villes (le quartier Carnot à Pau celui de la gare à Bordeaux) que dans les zones ultra périphériques du Béarn non palois ou celui du pays basque intérieur (notamment de la Soule).

Et ici dans nos Pyrénées atlantiques très prospères malgré tout la vision est déformée par rapport aux Pyrénées centrales et orientales : l’Aude, l’Ariège, les Pyrénées orientales  implantées sur un substrat économique beaucoup plus faible et où cette pauvreté nouvelle est plus évidente. Pareil pour toute la Gironde, non bordelaise, où le Front national fait durablement son nid.

S’il n’est pas trop tard reconnaissons et faisons reconnaître que cette métropolisation à marche forcée est une erreur historique, en contradiction et à rebours, avec la décentralisation des années soixante expérimenté en France et en Europe.

Le pire n’est jamais certain contrairement à ce que veulent nous faire croire les libéraux et mondialistes ….qui ne croient qu’aux forces du marché.

 

 

PYC
Oloron le 31/05/2015

LGV, Bordeaux terminus !

LGV Sud atlantiqueLa commission d’enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, vers l’Espagne, a rendu un avis défavorable sur la déclaration d’utilité publique de ces projets. Ce projet concerne également le Béarn et sa liaison ferroviaire Pau-Bordeaux.
Pour l’instant c’est un avis… mais de poids surtout lorsque les finances de la France sont plus que serrées.

Mais peut-on laisser écrire à la commission,  qu’elle «  ne pense pas que l’on gagne des millions d’heures à coup de minutes de trajet » ?

Peut-être, mais ce qui est vrai pour le Sud-Ouest Pyrénéen est vrai pour toute la France et, a fortiori, pour toute l’Europe. Question de densité de population me direz-vous ? Mais le déséquilibre des moyens de communication entre le nord de l’Europe et le sud accentuera l’exode des populations vers le nord de l’Europe. Nous entrons dans un cercle vicieux…

Alors si nous admettons que l’on ne gagne pas des millions d’heures à coup de minutes de trajet, il nous faut stopper la construction des LGV en Europe. Et surtout celle des supers TGV qui cherchent à rouler plus vite que ne volent les avions.

Mais dans une France où les infrastructures routières et ferroviaires restent fondées de facto, sur le centralisme parisien, la liaison entre le Sud-Ouest et le Sud-Est de la France est toujours aussi lente et difficile. Comment les commissions d’Experts justifient-elles cette flagrante inégalité ? L’égalité des citoyens français n’existera bientôt qu’en matière fiscale !

Vous trouverez ci-dessous, un communiqué de Béarn, Adour, Pyrénées, qui nous interroge sur les inégalités infrastructurelles actuelles et surtout futures de la France. Lisez-le et…..

Pau, mardi 7 avril 2015.

Où sont la justice et l’égalité des territoires ?

Depuis Henri IV et surtout depuis la Révolution Française, toutes les grandes infrastructures nationales ont été financées par l’impôt ou nationalisées. Le coût a donc été réparti de façon équitable à terme sur l’ensemble des contribuables.

Les routes nationales, les autoroutes, les voies de chemin de fer, les LGV ont permis le désenclavement des régions françaises, le rapprochement des cerveaux et donc la création de richesses et d’emplois.
Ce fut le cas récemment des LGV Lille-Paris-Lyon-Marseille, puis Paris-Tours.

La LGV Tours-Bordeaux n’est plus financée de façon équitable.

Et maintenant on nous refuse la Ligne à Grande Vitesse de Bordeaux à Dax et de Bordeaux à Toulouse. On veut nous faire croire qu’il faut laisser la région Aquitaine et la région Midi-Pyrénées en dehors de ce champs de modernisation et créer un no man’s land dans le Sud-Ouest entre la France et l’Espagne.

C’est un scandale (sic).

D’autant que dans le domaine autoroutier, l’A65 presque entièrement financée par le privé, avec un surcoût environnemental exorbitant, a un tarif en conséquence alors que d’autres régions ont des autoroutes gratuites ; connaît-on la notion de péréquation dans un Etat qui parle d’égalité matin, midi et soir ?

En d’autres temps, cette injustice flagrante aurait déclenché une révolte régionale, voire une révolution nationale.

Que se passe-t-il ?

La France a-t-elle perdu son âme ?

Le Sud-Ouest est-il anesthésié ?

J’en appelle aux mânes de Montaigne, d’Henri IV et de Montesquieu pour nous réveiller.

Pierre SAUBOT, Président de BAP

Donnez votre avis…

– Par Hélène LAFON
Le 12 avril 2015

Crédit photos :La Michaudière , La ferme du cheval de trait  (http://www.chevaldetrait.com/groupe/)

Il n’y aura pas de réforme territoriale.

imgresLorsque j’étais jeune, intervenait sur Radio Luxembourg, devenue depuis RTL, une chroniqueuse du nom de Geneviève Tabouis. Peu de nous s’en souvient. Son intervention portait le titre significatif de : « Les dernières nouvelles de demain ». A plusieurs reprises, elle reprenait la formule : « Attendez-vous à savoir ». Comme elle, faisons un peu de prospective sur ces soi-disant réformes territoriales qui nous sont annoncées à grand renfort de déclaration tonitruantes.

 Alors oui, attendez-vous à savoir que tout ce qu’on vous a dit jusqu’à présent sur les réformes territoriales qu’elle soient du niveau régional ou du niveau départemental ne sont que galéjades, fumisteries, tromperies, escroqueries, billevesées, balivernes et sornettes.

 Au niveau départemental en premier lieu. Comme nous l’avons dit ici à plusieurs reprises, les départements qui devaient disparaître resteront égaux en nombre, et égaux en quantité d’élus (plus de 4000 conseillers). Seule la compétence générale va tirer sa révérence mais les attributions resteront identiques à très peu de choses près. La loi de partition des compétences entre le conseil départemental et le conseil régional (NOTRe) n’est pas encore votée. Attendez-vous à savoir que dès que les élections départementales auront eu lieu, députés et sénateurs feront tout ce qui est en leur pouvoir pour détricoter un projet qui ne servait pas leurs intérêts personnels. Pourtant elle ne date pas d’hier cette idée  de suppression des départements, Balladur en 2002 et Attali en 2008 l’avaient proposée.

 On aurait pu penser que les élections de mars, départementales, et de décembre, régionales, se tiendraient aux mêmes dates. C’eut été un signal qui aurait permis au peuple de se prononcer sur les regroupements territoriaux. Mais il n’y a pas eu de réel débat public. Pour les régions regroupées donc, il était prévu de plafonner le nombre des conseillers dans ces nouvelles assemblées à 150. C’était sans compter avec l’esprit corporatiste des députés et sénateurs qui par le moyen d’un amendement ont décidé que ce nombre d’élus serait égal à la somme des élus des actuels conseils régionaux. Pas d’économies d’échelle au moins sur ce plan. En Aquitaine par exemple, composée de l’actuelle Aquitaine, du Limousin et du Poitou Charente, ce nombre sera donc de 182 (actuellement : Aquitaine = 85 – Limousin = 42 – Poitou Charente = 55). Les élus ont comme principale préoccupation de conserver leurs sièges. En plus de cela, attendez-vous à savoir que ces regroupements qui étaient prévus pour être des fusions ne seront en réalité que des associations. Elles conserveront leurs implantations locales dans les mêmes fastueux palais. Ainsi  la présidence sera bien implantée à Bordeaux, siège de l’Aquitaine, mais il y aura, selon toute vraisemblance, une vice-présidence à Limoges et une autre vice-présidence à Poitiers. On conservera donc le même schéma de fonctionnement et les mêmes potentats qu’aujourd’hui.

 Une réforme qui n’a que l’apparence d’une réforme. Attendez-vous à savoir que rien ne changera. Voilà donc le résultat du cumul des mandats renouvelables à l’infini ; il n’est pas près de disparaître de même que les 36 800 communes et les différentes strates du millefeuille.

 La conséquence est connue, un désintérêt et une défiance des électeurs envers les politiques. Pour preuve, en 1986 le taux de participation dépassait les 60% ; il avait baissé en 2010 pour atteindre 50% et 45% en 2011. Quel sera le taux d’abstention les 22 et 29 mars prochains ? Sera-t-il suffisamment bas pour que les femmes et les hommes politiques de notre Pays se sentent enfin responsables de cette bien triste évolution ?

 

 

Pau, le 18 mars 2015

            Par Joël BRAUD

Indigestion

imagesSamedi dernier, à propos de la réforme territoriale, la page 39 de notre quotidien local, La République, révélait deux points de vue contrastés…en apparence. Le premier, écrit, semble t-il à trois mains (?), par les actuels présidents des régions Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes. Surprenant d’abord en ce qu’ils ne pas semblent pas considérer que le projet de la grande région qui les concerne ( et nous concerne) ressort d’une obligation légale mais d’une sorte d’aimable invitation à « se rapprocher » !

Suivi des considérations habituelles et promesses rassurantes, sur la nécessité de ne rien précipiter, de conserver la proximité de décision, de maintenir les services publics de qualité… ! Bref. Selon une formule désormais consacrée : « faire mieux et plus, ensemble ». Ou, comme disait un élu de la Belle Epoque : « demander plus à l’impôt. Et moins au contribuable » !

Qui s’en plaindrait ? Probablement pas le porte-parole du PCF qui, quelques lignes plus bas, disait , en fait, à peu près tellement la même chose que, si personne ne veut rien changer, il n’est peut être pas vraiment utile de faire une réforme territoriale.

D’autant que, – entre les Communautés de communes sensées se substituer peu à peu aux communes au nom d’une mutualisation génératrice d’économies (Elles ont toujours bon pied bon œil et les économies promises se sont, finalement, traduites par une augmentation vertigineuse des dépenses) – les « nouveaux cantons » qui, sans se soucier d’une réalité qui depuis 235 ans, a, probablement, quelque peu changé, se sont surtout attaché à ménager les espaces électoraux – ou le département qui pour pallier sa disparition programmée s’est, notamment, ici ou là,dépêché de bétonner son territoire par de coûteuse « Maisons du Département » d’une douteuse utilité – jusquà présent, la question de supprimer un étage de notre désormais célèbre mille-feuilles administratif a, toujours, finalement, abouti, soit au statu quo, soit à l’apparition d’un couche de plus. Et, comme il semble probable que, pas davantage que leurs collègues, aucun de nos trois « barons socialistes » n’envisagent de renoncer à sa couronne. Ne vont-ils pas imaginer, ensemble, une sorte de « super-région » ? Étage administratif supplémentaire qui rendra notre mille-feuilles carrément… indigeste !

Maurice Meireles PONTACQ