Les racines du ciel

arbreAu mois de novembre notre pays a été durement touché en son cœur, notre capitale, Paris. Le retentissement fut mondial, tant le symbole de cette métropole unique, chargée de l’histoire d’une humanité partagée est prégnant dans l’âme du « citoyen Terre ».

Chacun d’entre nous quels que soient ses origines et son parcours, s’est senti particulièrement affecté, ébranlé dans son Moi profond, humilié.

Malgré tout l’espérance est forte, car la réaction planétaire montant de nos tripes fut l’illustration de notre appartenance commune à la famille des hommes et le bannissement des acteurs de cette barbarie inouïe, affublés d’oripeaux de concepts dévoyés.

Que de témoignages positifs ont suivi ce cataclysme, que de défilés, de prises de parole et d’actes de solidarité, à l’échelle collective ou individuelle ont été manifestés !

Alors, avant ce Noël, où nos prières sont déjà plus fortes, en communion avec chacun, et tous les êtres qui nous ont si subitement quittés, je souhaitais offrir, au pied d’un arbre (pour certains un sapin), cette page de poésie :

L’Arbre,

Il incarne avec tous ses bras, les racines du ciel qu’il habille de feuilles, pour mieux les perdre et se rappeler ses origines.
Nous l’apercevons de loin, dressé sur son vaste territoire, seigneur du lieu, partageant les nuages blancs avec les passagers des vents d’antan et du présent.
Selon la saison, sa parure rime avec ramure et frondaison avec maison de toutes les bêtes du bon Dieu, habitant en son sein.
Il donne un ombrage séculaire au profond chemin l’irrigant et de son tronc noueux et tourmenté, persé de multiples vues aux couleurs changeantes – il nous invite.
Une fois dans cet abri de tous les voyageurs, nous sommes empreints de respect et nous transpirons d’émotions d’enfance.
Nous nous dépouillons de nos habits automnaux d’adulte et nous levons nos yeux vers les branches bruissantes les plus hautes qui esquissent une danse du souvenir
Après nous être couverts d’émotions, d’odeurs et de froissements divers, nous reprenons notre route, nous effeuillant lentement de toute la magie de l’arbre, mêlant nos pas à d’autres pas.

Philippe Guilhemsans