La mairie de Pau envisage avec sérieux de confier la surveillance des sorties d’écoles à d’autres personnes que les A.S.V.P. Ils seraient remplacés par des retraités capables de s’investir pour assurer la sécurité des enfants sur la voie publique. Pourquoi cette réforme ? Est-ce que ce projet peut fonctionner ?
A Pau, comme maintenant dans beaucoup de ville de France, les maires ont décidé de doter leurs villes d’une police municipale. Les A.S.V.P. en sont un des éléments. Ils sont principalement affectés à des missions de sécurité sur la voie publique mais ont également compétence pour réprimer certaines infractions au code de la route constatées dans les limites territoriales de la commune.
Les A.S.V.P. surveillent les sorties d’écoles. En cela, ils assument une mission autrefois de la compétence de la police nationale. Il faut d’ailleurs constater qu’à Pau, la police nationale est de moins en moins présente dans les rues de la ville. Depuis maintenant plusieurs années, elle n’effectue plus de patrouilles à pied, en vélo ou en cyclo sur la voie publique. La nature ayant horreur du vide, il a donc fallu gérer ce qui ne l’était plus d’où la constitution d’une police municipale. Comme toujours dans ces cas-là on commence par un petit recrutement et on procède de façon progressive à une augmentation des effectifs. C’est ainsi que François Bayrou envisage d’augmenter le nombre de policiers municipaux de 14 actuellement à 50, voire 60 demain.
Cela évidemment a un coût, l’idée est donc de remplacer ces A.S.V.P. qui ne rapportent rien lorsqu’ils font les sorties d’écoles, par des papis et mamies trafic qui eux sont bénévoles. Toujours dans un souci de rentabilité, les A.S.V.P. ainsi libérés du gratuit pourront s’adonner à fond à la répression des infractions les plus diverses : stationnements payants non acquittés, infractions de toutes natures au stationnement, à la circulation routière, déjections canines, bruits de voisinages et autres comportements qui, opportunément verbalisés, rapportent des espèces sonnantes et trébuchantes à la ville. Rappelons pour mémoire que lors de l’exercice précédent ces verbalisations ont rapporté 1,9 millions d’euros. Le souci d’économie se double d’un souci de rentabilité.
Maintenant il faut prendre en compte les réactions de ces organisations de parents d’élèves qui crient haut et fort que la sécurité de leurs enfants passe avant tout. Bon c’est vrai ; mais rien ne démontre que le dispositif de remplacement sera moins sûr. En effet les papis et mamies trafic ça marche ailleurs. Ils ne sont pas investis d’une quelconque autorité et leurs pouvoirs se limitent à des conseils. Alors il faudra voir à l’usage. La plus grosse difficulté comme partout sera évidemment de trouver des volontaires, d’organiser les emplois du temps, de contrôler leur ponctualité, de dresser des plannings, de les former, de les encadrer etc.
Alors combien d’employés municipaux, rémunérés eux, pour ce nouveau service ? Et vous automobilistes palois restez vigilants, la répression vous guette.
Pau, le 25 mars 2015
par Joël BRAUD
- A.S.V.P. : agent de surveillance de voie publique
- VS : versus – opposé à, par opposition à