Audiovisuel public : où est l’indispensable objectivité ?

audiovisuel valeurs actuelles  Depuis plusieurs mois je suis choqué par le parti pris de certains journalistes de France Info, mais aussi de bien d’autres dans l’audiovisuel public. Comment peut-on accepter une information tronquée et orientée dans un service public ?

Les grèves et les conflits donnent lieu à une information incomplète et orientée. C’est particulièrement flagrant sur France Info que j’écoute régulièrement. On sait que la majorité des journalistes y ont une sensibilité de gauche ou d’extrême gauche, de là à orienter à ce point l’information, c’est scandaleux. Voyons donc quelques exemples.

Le conflit à la SNCF

On y apprend que la SNCF compte une majorité de non grévistes (aujourd’hui 65%). A ce jour je n’ai entendu aucun non gréviste interviewé, aucun cadre venir donner son avis sur le fonctionnement interne de l’entreprise, pratiquement aucun syndicaliste modéré, seul la CGT ou Sud a la parole.

De même les sondages montrent une écrasante majorité des travailleurs du privé qui sont opposés à cette grève, curieusement les usagers qui ont la parole ont beaucoup plus souvent des propos bienveillants à l’endroit des grévistes… bizarre.

Pourquoi les journalistes ne parlent pas de l’enjeu très important pour les syndicats que constituent les élections prochaines à la SNCF avec ses 9000 délégués syndicaux représentant 2200 équivalents temps plein ? Ceci expliquant le concours entre les syndicats de celui qui sera le plus combatif…

Le conflit dans les facs

Une entreprise de désinformation. Pour les journalistes des dizaines de fac seraient bloquées. En fait quelques hurluberlus à la solde de l’extrême gauche bloquent une toute petite partie des facs. Exemple à Bordeaux la fac de socio / psycho de la Victoire , antre des futurs chômeurs, était bloquée.

On sent bien que les journalistes par leurs propos (« le conflit s’étend… ») voudraient entraîner les étudiants vers une « convergence de luttes » : pas très objectif.

Le conflit à Carrefour

Là aussi on n’a droit qu’à la parole de la CGT, pas un mot sur la réalité et pas de parole des non grévistes ou de la Direction.

Pire les journalistes reprennent les stupidités de la CGT alors qu’ils devraient avoir un minimum d’objectivité. Ils rabâchent le fait que Carrefour a fait quelques bénéfices qui vont profiter aux actionnaires et pas suffisamment aux employés.

La moindre objectivité, car ils le savent, serait aussi de dire que l’action Carrefour a été divisée par deux, que les actionnaires ont perdu la moitié de leur capital (et curieusement on n’a pas divisé par deux les salaires). Ils devraient dire qu’avec ce cours de bourse la valeur de l’entreprise est maintenant une proie intéressante pour un concurrent américain ou chinois. Ces employés veulent-ils que Carrefour passe sous contrôle chinois ? Cela leur promet un avenir bien plus périlleux ! Pourquoi tout ceci n’est jamais évoqué ?

Le conflit d’Air France

Même chose que pour Carrefour, grâce à ces grèves à répétitions, non seulement les pertes s’accumulent, mais il faudrait dire que la valeur de l’action d’Air France a perdu près de 40% depuis le 1er janvier ! Avec le même risque d’être absorbé au moment où la société commence à peine à se redresser et où ses résultats sont la moitié des autres grandes compagnies du secteur. De plus, qui va pleurer sur le sort des pilotes d’Air France ou même des employés au sol ? Qu’on nous indique plutôt quel est le salaire de ces employés qui demandent 6% d’augmentation.

On pourrait aussi citer une émission de la 5 comme C Politique du dimanche en fin d’après midi.  Un club de gauche où les journalistes et invités sont très majoritairement des personnes engagées à gauche même plutôt à l’extrême. L’action du gouvernement y est moquée sans que personne ne puisse le défendre.

On pourrait continuer la liste des exemples.

Où est l’indispensable objectivité du service public ?

Daniel Sango

Crédit Photo : Valeurs Actuelles.