BAP. LETTRE OUVERTE aux élus. Infrastructures et liaisons aériennes

Madame, Monsieur,

A la veille des Assises sur le transport aérien, prévues par le gouvernement pour l’ensemble des aéroports français, il a paru opportun à BAP de rappeler l’activité de l’aéroport de Pau et son importance économique et stratégique pour le Béarn et la région Nouvelle-Aquitaine.

La lettre ouverte, ci-jointe, consacrée aux infrastructures et liaisons aériennes, fait suite à celle sur les liaisons ferroviaires du 12 janvier dernier.

Avec nos remerciements anticipés pour l’attention que vous porterez à la présente ainsi que pour votre collaboration pour sa diffusion auprès de vos lecteurs et auditeurs.

Bien cordialement.

Pierre SAUBOT, Président de BAP

Pau, jeudi 22 février 2018
Lettre ouverte aux Élu(e)s de la Nouvelle Aquitaine et du Béarn.
Aux Sénateurs et Députés des Pyrénées-Atlantiques
Au Président et aux Conseillers de la Région Nouvelle Aquitaine
Au Président et aux Conseillers départementaux des Pyrénées-Atlantiques
Aux Présidents des Communautés de Communes et d’Agglomération du Béarn
Aux Maires des Communes du Béarn
Au Président de la CCI de Pau-Béarn

Cette lettre ouverte consacrée aux infrastructures et liaisons aériennes fait suite à celle sur les liaisons ferroviaires du 12 janvier dernier.

1) Caractéristiques et points forts de l’aérodrome de Pau-Pyrénées (PUF)
Un peu d’histoire : dès 1909 les frères Wilbur et Orville Wright puis Louis Blériot créent des écoles de pilotage à Pau.
En 1912, l’Armée crée, à son tour, une école militaire de pilotage qui formera, de 1914 à 1918, plus de 6000 aviateurs d’une dizaine de nationalités différentes.
Des conditions climatiques très favorables caractérisées par de faibles variations de températures et, surtout, une absence de vents forts autorisant les vols toute l’année en sécurité, expliquent le choix du Pont Long.
Aujourd’hui : l’aéroport international de Pau-Pyrénées (PUF) avec sa piste bien orientée (SE/NO) est équipé d’un système d’atterrissage tous temps (ATT), tout comme Bordeaux et Toulouse. Non seulement ceci renforce la sécurité de la plateforme mais lui permet aussi d’accueillir les vols vers Biarritz ou Tarbes-Lourdes lorsque les conditions météo, sur leur lieu de destination, les obligent à se dérouter. Le mois dernier, 11 vols ont ainsi été déroutés vers Pau-Pyrénées.
Situé à proximité de l’intersection des autoroutes A64 et A65, de la D934 vers le nord et de la N134/E07 vers le sud, l’aéroport permet d’accéder rapidement aux bassins industriels voisins (Pau, Bordes, Lacq, Oloron, Tarbes) mais aussi à la Bigorre et à l’Aragon et capte des passagers venant du sud des Landes, du Gers, des Hautes-Pyrénées et, bien sûr, du Béarn.
Depuis 1946 l’aéroport est la base de l’Ecole des Troupes Aéroportées de Pau (ETAP) qui a formé des dizaines de milliers de parachutistes français et étrangers (allemands actuellement). C’est également la base de 2 Régiments d’hélicoptères essentiels aux Armées et à la sécurité de la France, le 5ème RHC (Régiment d’Hélicoptères de Combat) et le 4ème RHFS (Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales). Ceci fait de Pau-Pyrénées la plus grande base d’hélicoptères en Europe, base où se trouvent de ce fait, l’Etat-Major des Forces Spéciales Terre (CSFT) et la Direction de la base de Défense Pau-Bayonne -Tarbes (BdD PBT).
Une telle concentration de forces militaires (environ 2000 emplois directs) n’est concevable qu’à condition de pouvoir accueillir des avions moyens ou gros porteurs (Hercules 130, A400M, Antonov 124) indispensables à l’entrainement des personnels et à la logistique des missions des unités présentes.
Si l’aéroport de Pau-Pyrénées est indispensable aux Armées qui prévoient d’y déployer les nouveaux hélicoptères de manœuvre NH90 TTH dès 2020, il est tout aussi indispensable aux grandes entreprises du Béarn : Total, Euralis, Safran (Turboméca et Messier Dowty), Lindt, Arkema et à leurs sous-traitants.
La zone d’activité Aéropôle, contigüe, rassemble 500 entreprises qui emploient 4000 personnes principalement dans les secteurs de l’aéronautique et de la logistique. Indispensable aussi aux Services publics (Hôpital par ex.) et à la Santé.
L’aéroport de Pau-Pyrénées constitue donc un équipement essentiel pour le Béarn, son désenclavement, son attractivité, son rôle stratégique et son développement.

2) Le fonctionnement et les difficultés de l’aéroport
En 2008, PUF avait un trafic de 817 511 passagers grâce, en particulier, aux 2 lignes vers Londres Stansted et Amsterdam assurées par Ryanair (143 145 passagers cette même année).
La suppression de ces liaisons, à la suite d’une décision de justice, a entraîné une baisse significative du trafic passager. Cette tendance n’a pu être compensée par l’ouverture de lignes nouvelles vers Marseille, Nantes, Marrakech et autres. Elle a au contraire été accélérée par une concurrence alimentée par des fonds publics et une qualité de service dégradée, tout particulièrement avec Roissy CDG.
En 2017, le trafic passager a connu une nouvelle baisse de 1,3% par rapport à l’année précédente pour s’établir à 600 075 passagers.
Depuis le 1er janvier 2017, l’aéroport a un nouveau gestionnaire, Air’Py, qui associe à la CCI de Pau-Béarn (51%), 2 filiales de la CDC, Egis et Transdev.
De nombreux investissements sont en cours ou en projet. Une nouvelle tour de contrôle qui gère les trafics aériens de Pau-Pyrénées et de Tarbes-Lourdes sera mise en service en juillet, un parking pour gros porteurs sera créé, et le taxiway y conduisant, aménagé. L’aérogare va être restructurée pour améliorer l’accueil et faciliter l’enregistrement des passagers et le contrôle des bagages. Un nouveau gestionnaire pour la restauration et les commerces va rentrer en fonctions.
Au total l’aéroport emploie 159 personnes.
Air’Py mène une politique prudente visant à regagner les passagers perdus en respectant rigoureusement les équilibres financiers, grâce à un équipement qui pourra accueillir 1 million de passagers sans investissement nouveau.
Malgré les difficultés actuelles, l’exploitation de Pau-Pyrénées est équilibrée sans aucune aide des collectivités et vise à accroître le trafic.
3) Les réponses possibles à cette situation
Il y aurait bien sûr celle du laissez-faire. La pire sans doute car ses conséquences seraient désastreuses : concurrence exacerbée, engendrant chez les concurrents des déficits d’exploitation aggravés, et donc un recours croissant à des aides publiques.
BAP ne peut l’envisager et renouvelle sa proposition, plus raisonnable, plus nécessaire et plus urgente que jamais, d’une coopération intelligente entre les aérodromes de Pau-Pyrénées (PUF) et de Tarbes-Lourdes (TLP).
Les chiffres disponibles indiquent qu’une telle solution, couplée à une amélioration des moyens de transport terrestres entre les 2 plateformes, permet de faire croître le trafic de l’ensemble pour le porter à 1,2 million de passagers par an, au-dessus donc des prescriptions européennes, sans faire appel à des subventions et aides de la part des collectivités.
BAP soutiendra activement toutes les initiatives, de la part des propriétaires et des gestionnaires des plateformes comme de la part des élu(e)s en charge, qui iront dans ce sens.

Association loi 1901
Siège Social : BEARN ADOUR PYRENEES – CCI Pau Béarn – 21 rue Louis Barthou – BP 128 – 64001 PAU Cedex
Tel : 05 59 82 56 40 – Email : bap@pau.cci.fr – Site : http://www.bap-europe.com
Facebook : http://www.facebook.com/bap.europe

Communiqué de l’association Béarn-Adour-Pyrénées (BAP)

Depuis plusieurs mois, le projet de la région du Gipuzkoa d’installer 3 portiques (à Irun, Andoain et Etzegarate) pour prélever une Ecotaxe  sur les véhicules de plus de 3,5t est connu. Ce projet a suscité de vives réactions de la part de la région voisine, la Navarre, et de ses transporteurs.

Depuis le 9 janvier 2018 ce projet est devenu réalité, sans aucune réaction ou anticipation officielles côté français à l’exception notable des prédictions de Benoît Simian, Député de la Gironde.

L’augmentation d’ores et déjà constatée du trafic de poids lourds en Vallée d’Aspe  (N134) rend encore plus difficile la vie quotidienne des habitants des communes qui ne bénéficient pas de contournements. Les accidents à répétition sur la D9 près de Cardesse, tout comme les dégradations et affaissements sur cette même route  ne  peuvent que se multiplier.

BAP soutient le combat du Collectif pour la RN 134 et maintient que l’éventuelle réouverture de la voie ferrée Bedous – Canfranc et son utilisation pour du transport de fret ne suffira jamais à absorber un trafic de poids lourds en croissance entre l’Aragon et la Nouvelle Aquitaine.

BAP réitère ce qu’elle défend depuis des années.

La solution à cette situation, si prévisible depuis fort longtemps et qui ne peut que s’aggraver, consiste en :

–         la réalisation immédiate de la nouvelle route entre Oloron et Lescar (pour laquelle une bande de 300m est réservée), route entièrement finançable sans argent public,

–         sans ralentir le contournement est d’Oloron et les déviations indispensables dans la Vallée d’Aspe entre Gurmençon et le tunnel du Somport.

 

 

Pierre SAUBOT, Président.

crédit photo : Ouest-France.fr

Arrivée de la LGV à Bordeaux : Le point de vue de Béarn Adour Pyrénées

Capture d’écran 2016-04-21 à 17.57.12BAP prend acte du temps moyen et des fréquences de desserte du Béarn par TGV, annoncés à compter de l’été 2017. Elle constate que ce temps qui a augmenté ces dernières années va enfin repartir à la baisse. Elle remarque cependant qu’il faudra encore 2 h 15 (moyenne inférieure à 110 km/h) au minimum pour effectuer les 232 km de Pau à Bordeaux, alors qu’il n’en faudra que 2 h 05 ( moyenne 281 km/h) pour les 585 km de Bordeaux à Paris, laissant le Béarn dans son état d’enclavement historique et inadmissible.

Ce piètre résultat vient essentiellement, selon nous, du manque d’unité des Béarnais ; l’union surprise de septembre 2006 n’a duré que deux heures et n’a pu être relayée par une sphère politique parlant assez fort et d’une seule voix. D’autant que les Bigourdans sont les grands oubliés, tout focalisés qu’ils sont sur leur aéroport.

BAP déplore également que Tarbes et  Pau doivent se contenter de 4 allers retours seulement, alors que la côte basque en bénéficie de 6, au moment où ce nombre explose pour Bordeaux ? Rien dans l’analyse des trafics existants ne le justifie.

N’est-il pas encore possible d’ obtenir que, sur les 18,5 trajets de Bordeaux à Paris, 2 supplémentaires desservent Pau pour au moins rétablir l’équilibre du territoire. Mobilisons-nous par tous les moyens sur cet objectif.

Et continuons aussi à nous battre pour que le GPSO voie le jour et qu’après la réalisation de la branche Mont-de- Marsan-Dax, le barreau Mont-de-Marsan Pau soit construit afin que le temps de trajet de Paris à Pau et Orthez soit inférieur ou égal à 3 heures, ou proche de 3 heures, seule façon d’assurer l’avenir à long terme de l’économie béarnaise et donc le niveau de vie et d’emploi des Béarnais.

Je pense, et ce n’est pas trop tard même si beaucoup de temps a été perdu, que le moment est venu de reconstituer l’union sacrée qui, en d’autres temps pas si anciens, a permis d’obtenir la réalisation du tunnel du Somport puis de l’autoroute Pau-Langon.

– par Pierre Saubot
Président de BAP

BAP enfume Sud Ouest

Vallée de chamonix Viaduc_des_EgratzNos amis de BAP (Béarn Adour Pyrénées), le lobby bien connu du béton et de l’enrobé, essuient depuis quelques années des déboires fort justifiés. Pas de barreau LGV pour Pau, une Oloron Pau aux oubliettes, où trouver des débouchés ?

Voilà donc aujourd’hui que Sud Ouest nous présente un projet soutenu par BAP et Develop’SO une association de Périgueux qui vise à construire une continuité d’autoroute entre Limoges et Pau et dont les objectifs ressemblent à s’y méprendre à ceux de BAP …

Leur première estimation serait de 2,5 milliards d’euro. Ce genre de proposition est dans le droit fil du faux nez de la CCI et il n’étonnera personne.

Ce qui est par contre ahurissant, c’est la manière dont ce projet est présenté dans le journal :

« Ils proposent d’utiliser l’axe Paris-Limoges-Pau en autoroute, ce qui réduirait le mur de camions Bordeaux-Hendaye et diminuerait également la circulation sur la rocade bordelaise, puisque ce nouvel axe nord-sud détournerait de Bordeaux tous ceux qui n’ont rien à y faire.

Et pour que cet axe soit entièrement autoroutier, de la capitale nationale aux portes des Pyrénées, il ne manque que deux petits tronçons à réaliser : Limoges-Périgueux (aux alentours de 80 kilomètres) et Mussidan-Langon (environ 60 kilomètres), qui permettraient aux véhicules venant du nord de rejoindre la récente A 65 entre Langon et Pau, passant non loin de Mont-de-Marsan.

Le coût en serait élevé (2,5 milliards d’euros d’après leurs estimations), mais ils demandent, si l’on estime que ce projet a un sens, qu’il soit tout simplement étudié. »( FIN)

Il est étonnant que le journaliste ne se soit pas posé ensuite la question de ce que devenait ce mur de camions une fois arrivé à Pau…

Evidement on connaît ici la réponse…

Il faut construire la Pau Oloron, et en plus bétonner la vallée d’Aspe pour que les camions puissent se diriger en masse vers l’Espagne…

On sait que le rêve de BAP et de son président est de défigurer la vallée d’Aspe pour qu’elle ressemble à la vallée de l’Arve, (voir photo) vallée la plus polluée de France où 60 personnes meurent prématurément chaque année à cause de la pollution (chiffre OMS via FR3)

Mais l’avenir de la vallée d’Aspe est ailleurs, pas de camion, une préservation totale et un développement basé sur un tourisme vert, sans doute structuré par une ligne de chemin de fer parmi les plus spectaculaires de France et un Parc National exemplaire (avec du pastoralisme… et quelques ours).

Daniel sango

L’article de Sud Ouest du 13/11/2015

http://www.sudouest.fr/2015/11/13/deux-associations-regionales-militent-pour-une-autoroute-limoges-pau-2184079-3452.php

PAU – OLORON, POUR LE TRAIN à 1€

pau-OloronBéarn Adour Pyrénées (BAP) lance une pétition qui va peut-être, surprendre quelques uns de nos lecteurs. Son titre : PAU – OLORON, POUR LE TRAIN à 1€
Personnellement, je suis d’accord avec cette pétition que je viens de lire.
C’est pourquoi, je l’ai signée sans hésitation car c’est, j’en suis certaine, une excellent initiative. Et je crois que vous aussi, lecteurs d’AltPy,  serez d’accord.

C’est pourquoi, je vous invite à lire le texte ci-dessous puis à signer en ligne :

http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2015N47322

La pétition :

PAU – OLORON,
POUR
LE TRAIN
à 1€

• Parce qu’environ 12 000 véhicules, soit près de 17 000 usagers, empruntent tous les jours la RN 134 entre Oloron et Pau
• Parce que l’entrée sud de Pau, route de Gan à Jurançon, souffre d’un engorgement chronique à certaines heures de la journée
• Parce que cette situation génère pollution et perte de temps
• Parce que cette route est accidentogène
• Parce qu’actuellement seulement 400 voyageurs en moyenne par jour empruntent la ligne ferroviaire Pau Oloron

BAP et les signataires de cette pétition
réclament au Conseil Régional d’Aquitaine et à son Président :

• L’expérimentation tout le long du trajet ferroviaire Pau-Oloron du tarif unique à 1 euro, comme dans la Région Languedoc Roussillon
• L’aménagement sur cette ligne Pau-Oloron d’une voie de croisement de deux trains par l’utilisation de la deuxième voie existante dans la gare de Buzy
• L’augmentation des fréquences par une rotation plus importante avec deux rames TER, au lieu d’une. Ces deux rames seront nécessaires lors de la mise en service de la ligne Oloron-Bedous

• Ces mesures permettront d’évaluer l’ampleur du report modal de la route vers le rail pour alléger la desserte routière Pau-Oloron et l’entrée sud de Pau.
• Elles peuvent être décidées et mises en œuvre très rapidement. Leur financement peut être assuré par les 35 millions d’euros perçus par la Région Aquitaine (TICPE Grenelle) destinés à financer des infrastructures de transports durables.

Pour conclure,
Une petite suggestion à mes amis de BAP : pourquoi pas, une expérimentation identique pour mesurer le potentiel de l’autoroute Lescar-Langon. 6 mois, non pas à un euro, mais 10 seraient raisonnables ? Et dans 6 mois on aurait 2 données à comparer. D’une part, le déficit actuel et d’autre part, la fréquentation et le résultat potentiels avec un péage à 10euros

– Par Hélène Lafon

Pour signer la pétition en ligne : http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2015N47322

Contacts BAP
– Association Béarn Adour Pyrénées, 21 rue Louis Barthou-64000 PAU
– Site : http://bap-europe.typepad.com/
– Tél : 05 59 82 56 40.
– Mail : bap@pau.cci.fr
www.facebook.com/trainpauoloron

Enquête LGV – BAP d’accord avec le projet de GPSO

imgresUne délégation de l’association Béarn Adour Pyrénées conduite par son président Pierre Saubot s’est rendue cette  semaine à Mont-de-Marsan pour y faire connaître son point de vue  à la commission d’enquête relative au projet  de Ligne à Grande Vitesse entre Bordeaux et Dax.

Les dirigeants de BAP, estiment  que ce projet qui ne  traite pas de la desserte du Béarn et de la Bigorre, les concerne malgré tout fortement. Ils ont déposé  un argumentaire  favorable  au GPSO  et par extension à un indispensable  barreau direct reliant Mont-de-Marsan à Pau puis à Tarbes. Ils considèrent notamment que l’Aquitaine, dans sa partie sud  doit bénéficier d’une LGV   et cela dans la logique de l’égalité des territoires. Alors  que les collectivités territoriales de l’Aquitaine, ont été mises à contribution  pour  la réalisation de la ligne Tours-Bordeaux,  il est choquant de voir que  la plupart des autres régions de l’Hexagone n’ont pas eu besoin de financer les infrastructures dont elles sont dotées.

 En développant tous les aspects,  en particulier socio-économiques du projet, les dirigeants de BAP manifestent leur désaccord  avec les observations de la Cour des Comptes, laquelle  juge trop faible la rentabilité des LGV mais omet de dire  que le taux moyen  de rentabilité des TER et Intercités  est , en moyenne négatif à 60%.  En conclusion d’accord donc pour le GPSO dans sa totalité mais  qu’y soit bien précisé la possibilité  de réserver l’emprise  du raccordement permettant la réalisation d’un barreau direct Mont-de-Marsan-Pau.

Par Pierre Saubot

Béarn Adour Pyrénées, lettre ouverte à Alain Rousset

image001Nouvelle année, BAP a toujours le même objectif : améliorer tous les itinéraires de communication et reprendre l’offensive vers les pouvoirs publics pour préciser et actualiser ses priorités.
Ci-après, la lettre ouverte que son Président, Pierre Saubot, a adressé, le 2 janvier, à Alain Rousset, Président du Conseil Régional.

Monsieur le Président,

Le Conseil Régional a budgété 105 millions d’euros (dont 24 millions d’euros pour 2014) pour la rénovation de la voie ferrée Oloron-Bedous. Or, il semble que l’Europe, la France et l’Espagne ne souhaitent pas financer la remise en service de la ligne Pau-Canfranc.

Dans ce cas, le chantier Oloron-Bedous pourrait être très décalé dans le temps. Nous insistons donc pour que l’argent prévu soit investi en Béarn dans des projets d’infrastructures essentiels pour son économie :

– Diffuseur de Berlanne-Morlaàs
– Allongement de la piste de l’aéroport de Pau
– Création du PIF (Poste d’Inspection Frontalier) sur l’aéroport en faveur de la filière équine
– Préparation de l’avenir sur le plan ferroviaire, par l’enquête publique et la constitution des réserves foncières, pour le barreau LGV Mont-de-Marsan/Pau.

Nous connaissons par ailleurs, votre prise de position concernant les financements routiers. Cependant, pour réparer l’inégalité de traitement des territoires dont le Haut-Béarn souffre, nous vous demandons d’intégrer dans le prochain contrat de Plan Etat Région, les chantiers de désenclavement du Béarn suivants :

– Les aménagements urgents de la RN 134 Oloron-Somport avec ses déviations en souffrance
– La nouvelle route Oloron-Lescar.

Cette inscription pourrait se faire si la part complémentaire à l’engagement financier de l’Etat était prise en charge par le département et les collectivités locales intéressées.

Aussi, nous sollicitons un rendez-vous pour vous expliquer nos priorités pour le Béarn.

Dans cette attente, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre haute considération.

Pierre SAUBOT, Président de BAP

Copie à Mr Georges Labazée, Président du Conseil Général et à Mr David Habib, Député-Maire de Mourenx.

– par Hélène Lafon

Béarn-Adour-Pyrénées et ses combats

IMG_2666 - Version 2Béarn-Adour-Pyrénées, association regroupant des socio-professionnels et politiques de tous bords, milite pour l’amélioration des infrastructures dans la région. BAP est déjà bien connu pour ses combats engagés : Le premier, le plus emblématique, fut celui de l’autoroute A65, Pau-Bordeaux. Gagné, l’énergie de l’association s’est retournée vers : la déserte directe par LGV du Béarn et de la Bigorre,  la mise en place d’un diffuseur sur l’A64 à Morlanne, la création d’un liaison la plus courte possible entre Lescar et la rocade d’Oloron, l’amélioration de la RN 134 entre Oloron et le Somport et le renforcement des co-opérations entre Béarn et Bigorre. Rencontre avec Pierre Saubot, président de BAP autour du diffuseur de Morlanne, la Lescar-Oloron et Béarn-Bigorre.

AltPy – Le diffuseur de Morlanne, nom technique pour désigner l’intersection entre une route et une autoroute, est le serpent de mer de l’A64 à l’est de l’agglomération paloise. Pouvez-vous nous dire où il se situe et quels utilisateurs il concerne ?
Pierre Saubot – Sa position est historiquement très simple. Elle est située sur la route qui va de Pau vers Morlaàs. Après avoir longé le centre Féger de TOTAL, puis le rond-point de la rocade, la route de Morlaàs passe au-dessus de l’A64. C’est à cet endroit qu’il était prévu de réaliser le diffuseur, déjà inclus dans le cahier des charges lors de la réalisation de l’A64, ouvert en 1974 pour la section entre Artix et Soumoulou.  Il y a d’ailleurs sur place une zone industrielle qui s’appelle « zone de l’échangeur » à Berlanne-Morlaàs
Ce diffuseur est à deux pas du centre Féger avec ses 3.000 salariés et n’est pas éloigné de Turboméca, installé à Bordes, avec ses 5.000 salariés. Le diffuseur est proche du stade du Hameau et de la zone commerciale (Auchan/Leroy Merlin) et résidentielle de Pau-Est. Toute la zone a des besoins de désenclavement considérables.

AltPy – Quel pourrait-être le coût d’un tel échangeur et à quel rythme pourrait-il se réaliser ?
Pierre Saubot – Des estimations ont été faites mais je me méfie beaucoup d’estimations faites à des fins d’annonces soit dissuasives, soit pour préparer les esprits à un péage supplémentaire. Pour la sortie de Berlanne-Morlaàs, il y en a qui ont cour quand il s’agit d’un marché avec l’Etat, et d’autres quand il s’agit d’autofinancement amortis par des péages.
Je suis sûr que l’échangeur de Lescar qui a été réalisé par Aliènor sur ses fonds propres, n’a rien à voir en coût avec celui de Soumolou parce que le dessin n’est pas le même et que l’emprise au sol n’est pas la même. Le premier a du coûter beaucoup moins cher. Un chiffre de 10 millions d’euros a été dernièrement annoncé pour la sortie de Berlanne-Morlaàs. Il me semble probablement gonflé.
Les ASF ont un traité de concession jusqu’en 2034 qui prévoit que l’Etat peut être amené à demander à ASF de réaliser un certain nombre d’échangeurs. Les ASF sont donc engagés sur une base administrative et technique pour les réaliser si l’Etat le lui demande. Par contre, ASF n’est pas engagé sur le « Qui paye ? ». Ce contrat est ambigu et précis juridiquement. Dans l’esprit d’ASF, ce n’est pas à eux de payer.
Comme, ils n’ont aucune raison de la financer, il appartient au conseil général et à la communauté d’agglomération de considérer que, si c’est dans l’intérêt des populations de le réaliser, il faut alerter l’Etat qui est le point de passage obligé puisque le contrat est entre l’Etat et les ASF.  Et, c’est à ces deux collectivités de présenter à l’Etat le financement proposé.
Les deux collectivités sont conscientes que ce diffuseur doit se faire avant l’asphyxie de la rocade et de la vie économique dans le nord de Pau. La ville de Morlaàs est elle-aussi consciente de ce besoin puisqu’elle a commandité une étude qui conforte la nécessité de sa réalisation.
Là, où le débat est complètement ouvert c’est « qui fait quoi ? qui paye ? ». Cela devient plus compliqué quand on prend en compte que la rocade nord de Pau, financée par le Conseil Général, ne peut pas être élargie sauf à refaire tous les ponts et dégager la réserve foncière qui n’existe pas partout.
L’intuition de BAP, non vérifiée par des chiffres précis, est qu’il faut réaliser ce diffuseur et rendre gratuit l’autoroute, qui n’est pas saturée, entre ce diffuseur et celui de Pau-nord ou Lescar de façon à alléger le trafic sur la rocade et éviter des travaux d’élargissement de celle-ci.

AltPy – Dans ce cas-là : qui indemnise ASF ?
Pierre Saubot – Il faut chiffrer l’économie qui est faite sur l’élargissement de la rocade et la mettre dans la balance pour indemniser ASF sur la perte de péage. En premier lieu, c’est le Conseil Général mais il faudra faire probablement un tour de table avec la CDAPP et les communes proches directement concernées. Ce qu’il faut d’abord évaluer, c’est ce que couterait l’élargissement de la rocade pour éviter la trombose.
Cela nous semble une idée intelligente puisqu’elle n’est pas saturée et qu’elle peut ainsi absorber une partie du trafic de la rocade.

AltPy – Autre combat pour BAP, le projet de liaison nouvelle entre Lescar et Oloron. Le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques étudie une nouvelle hypothèse de tracé qui partirait beaucoup plus à l’ouest qu’initialement envisagé. Elle relierait  Arbus ou Tarsac à Oloron et ne prolongerait pas dans les faits l’A65.  Qu’elle est la position de BAP par rapport à ce nouveau tracé ?
Pierre Saubot – BAP a été très amusé de retrouver dans des archives anciennes qu’un débat similaire a eu lieu au milieu du 19e siècle au moment de la création du pont de Lescar. Nos ancêtres ont été plus intelligents que nous puisqu’ils ont décidé de faire le pont là où il est. C’est exactement le même débat actuellement.
BAP martelle, depuis des années, pour que l’on fasse le parcours le plus court possible entre Bordeaux et Saragosse. Ce tracé a été défini par les techniciens prenant en compte la réalisation de l’A65, le tunnel du Somport,  le début d’amélioration de la RN 134 entre le Somport et Oloron et l’amorce de la rocade d’Oloron. Nous demandons que ce tracé soit terminé par une route la plus courte possible entre l’échangeur de l’A64 et la rocade d’Oloron.
Nous ne demandons pas que tout soit fait en une fois mais souhaitons que cela soit phasé. Nous sommes conscients des contraintes budgétaires mais aussi que l’argent n’est pas cher. On doit pouvoir faire tout de suite avec des financements privés avec en contrepartie, un péage pendant une certaine durée.
us sommes prêts à faire avancer toutes les idées intelligentes pour que la route se fasse le plus vite possible et la plus courte possible.

AltPy –  Le projet par Arbus ou Tarsac se précise t-il ? Comment vous y opposez-vous ?
Pierre Saubot – Ce n’est pas notre projet. Nous dirons que c’est moins intelligent que la solution la plus courte préconisée depuis le début. Nous craignons forcément que ceux qui proposent d’autres solutions aient en fait, en arrière pensée, d’obtenir que rien ne se fasse.
C’est le cas de la déviation de Bedous qui a connu une forte opposition et s’est finalement faite dans les pires conditions possibles. Elle n’a qu’un mérite, c’est d’exister. Elle aurait pu être faite beaucoup plus vite… pour beaucoup moins cher.
Tous les gens qui ont compliqué la réalisation de Bedous, avec le secret espoir qu’il ne se fasse rien, ont finalement fait dépenser de l’argent en plus à la collectivité, fait perdre du temps à la collectivité, détruits de emplois, augmenté l’émission de gaz à effet de serre pour arriver à un résultat qui n’est pas mauvais mais qui a couté plus cher et est arrivé plus tard.
A partir de cet exemple, nous ne voulons pas que cela se renouvelle et nous comprenons très bien la méthode mise au point par certains : à savoir, dès qu’un bon projet existe, dans un premier temps, ils favorisent l’étude d’un autre, forcément moins bon, avec le secret espoir que le deuxième projet étant moins bon, on poussera à un troisième projet, qui sera à son tour moins bon. A ce moment-là, devant l’impossibilité de faire un bon projet, la décision sera de ne rien faire ou de ne pas réaliser forcément le meilleur projet.
Pendant ce temps là, on aura dépensé du temps, laissé des automobilistes se tuer sur les routes, consommé de l’énergie fossile et détruit des emplois. Il faut en finir avec cette méthode destructrice qui est très élaborée. Il est important que les opposants sachent que nous le savons.

AltPy – Les Basques du département demandent un statut particulier. On ne sait s’ils l’obtiendront mais cela aura eu le mérite d’attirer l’attention des Béarnais sur un risque d’isolement. Nombreux se disent que nous avons là une occasion pour se rapprocher de la Bigorre, notre voisine pyrénéenne, aux caractéristiques si proches de notre territoire. Comment BAP analyse cette situation nouvelle ?
Pierre Saubot – Il y a un tropisme naturel du Pays basque français vers le Pays basque espagnol. Il existe presque de fait une conurbation de Bayonne jusqu’à Bilbao qui pèse suffisamment lourd pour obtenir des « choses ». De l’autre côté, il y a Bordeaux, Toulouse et Saragosse. De deux choses l’une : Soit nous considérons qu’au milieu de ce carré, il n’y a rien, soit qu’il y a quelque chose, à savoir une conurbation incluant Tarbes, Lourdes, Pau incluant Oloron et Orthez. Cette conurbation devient le centre d’un carré au lieu d’être rien.

AltPy – Comment se crée cette conurbation ?
Pierre Saubot – Il faut se parler et parler encore. J’aime bien la pièce de Racine, Andromaque, où « Oreste aime Hermione qui aime Pyrrus qui aime Andromaque qui aime son fils Astyanax ». Chacun regarde de l’autre côté. Les Basques regardent vers les Basque espagnols, les Béarnais regardent vers les Basques qui ne nous regardent pas. Les Bigourdans regardent vers les Béarnais et nous ne les regardons pas… Si, nous nous mettions à les regarder, peut-être que les choses commenceraient à avancer ?
Notre message, soutenu aussi par Max Moreau, par les Présidents des CCI de Pau et Tarbes, par des acteurs de la société civile et… certains rédacteurs d’Alternatives Pyrénées, va déboucher sur une première réunion qui aura lieu à la CCI de Tarbes le 3 juillet pour commencer à discuter de ce rapprochement. Un point de départ. Il faudra être efficace et simplifier une situation complexe. Pourquoi pas créer un « conseil de développement » comme le suggère Gérard Trémège ?
A titre personnel et en tant que Président de BAP, je propose des choses simples. Le territoire Béarn-Bigorre a des atouts considérables. Notre pays est dans une situation dramatique. Fixons-nous comme objectif de tout mettre en œuvre pour que notre action commune se mesure par une diminution du chômage. Faisons tout ce qui est nécessaire pour cela.

– propos recueillis par Bernard Boutin

PS : Parmi les autres projets de BAP : celui de positionner le Béarn (vallée d’Aspe ou vallée d’Ossau) comme voie de passage de la future TCP par un tunnel de moyenne altitude.
Le site de BAP : http://bap-europe.typepad.com/
Crédit photo : Jean-Michel Guillot / L’équipe de BAP devant d’un des tunnels de la nouvelle route Lerida-Sabinaningo qui vient d’ouvrir en Aragon. Pierre Saubot est le troisième en partant de la gauche.