Bientôt septembre 2013. Les « Etats-majors » politiques sortent de leur torpeur. En mars prochain, les électeurs vont devoir élire de nouveaux conseils municipaux. Les élus préparent leur défense. Les challengers, l’attaque. La grande comédie va pouvoir démarrer.
Il y a, en Adour, 1352 communes (Landes, Pyrénées-Atlantiques et Hautes Pyrénées). Oui, vous avez bien lu : mille trois cent cinquante deux communes. A l’arrivée, autant de maires et combien plus de conseillers municipaux… et de fonctionnaires communaux ! A l’arrivée, autant de salles ceci, de complexes cela, de bâtiments municipaux, et chaque fois sans prendre en compte ce qui se trouve déjà dans la commune voisine.
Parmi ces 1352 communes, seules 187 d’entre-elles ont plus de 1000 habitants. Sous la barre des 100 habitants, on ne trouve pas moins de 233 communes en Adour !
Qui connait dans les Hautes-Pyrénées : Casterets 5 habitants, Ourdon 6 ha (photo en illustration), Samuran 8 ha, Fréchet-Aure 10 ha, Mazouau 11 ha. ?
Qui connait dans les Landes : Baudignan 36 habitants, Argelouse 55 ha, Arx 57 ha, Mauries 63 ha, Estigarde 74 ha. ?
Qui connait dans les Pyrénées-Atlantiques : Pouliacq 36 habitants, Moujhous 38 ha, Ossenx 48 ha, Castéra-Loubix 49 ha, Lucarré 51 ha. ?
Face à cette multiplications de communes, aux moyens logiquement limités, le législateur a proposé la mise en place de « communautés de communes ». C’était en 1992. Vingt ans plus tard, le pays connait un maillage fort de strates de tous types, aux compétences qui s’enchevêtrent, mais les communes sont toujours là, résistant à tout type d’évolution pouvant les conduire à se dissoudre dans les communautés de communes ou d’agglomérations.
Vingt ans plus tard, les électeurs vont, comme depuis la révolution française, élire 36.782 maires pour la France entière alors que leur commune ne correspondent jamais à un « bassin de vie » concrèt. Quel gâchis que cela !
Si une élection devait avoir lieu en mars 2014, c’est avant tout celle au suffrage universel direct des présidents des intercommunalités et des conseillers correspondant à celles-ci. Faire élire par le Français le « roitelet du coin de rue », plutôt qu’un réel responsable de son » bassin de vie » ou de son inercommunalité, représente un coût économique lourd pour la nation.
La première des réformes qui devrait transformer la France administrative est la division par 3, 4 ou 5 du nombre de communes. Ce jour-là, notre fonction territoriale commencera à redevenir compétitive, dans un contexte de mondialisation où les notions d’efficacité et de productivité s’immiscent partout.
En mars 2014, nous voterons. Mais, pas pour la bonne élection…
– par Bernard Boutin
PS : le population des communes des départements, c’est ICI
Crédit photo : Commune d’Ourson, 6 ha dans le 65 http://www.randozone.com