Vendredi 27 février, réunion publique à Jurançon pour le canton « Billère et Coteaux de Jurançon ». Candidats : Michel BERNOS (maire de Jurançon et vice-président de l’agglo Pau) et Emmanuelle SCWARTZWALDER (candidate aux dernières municipales de Billère). Suppléants : Jean-Marc GRUSSAUTE (conseiller général sortant du canton de Lasseube) et Carine ANTONIAZZI (conseillère municipale de Billère).
Le programme : Je le résumerai en une phrase : « Réparer les dégâts de la majorité sortante depuis 2011″. Laxisme, absence de maîtrise des frais de fonctionnement, opacité, favoritisme, etc… ont conduit le département à une situation financière catastrophique. Malgré de nouvelles recettes fiscales qui ont rapporté 58 M€, la capacité d’épargne a baissé dans le même temps (4 ans) de 80 M€. Ces dépenses extravagantes et le déséquilibre budgétaire qui en résulte ont nécessité le recours massif à l’emprunt. La capacité de désendettement qui était de 1,6 années en 2011 est passée à 5,5 années en 2014 et passera à 10,5 en 2015 si l’on respecte le budget voté par l’assemblée sortante. Mais, pour compenser cet excès de dépenses, on ne pouvait pas tout payer avec l’emprunt, et il fallait bien faire des économies par ailleurs. Et savez-vous où on les a trouvées les économies ? Dans les aides sociales !… La réduction des aides aux crèches, des aides aux ménages en grande précarité, des aides aux primo-accédant (dispositif 1ère clé 64), des aides à la rénovation de l’habitat, etc… a permis d’offrir à nos élus de magnifiques voyages en Argentine et en Australie !…
Le programme se résume donc essentiellement à rétablir toutes ces aides sociales, à freiner autant que possible l’inflation de la masse salariale, et à rééquilibrer le budget pour arrêter l’explosion de l’endettement. C’est déjà un chantier énorme !…
Le contexte : Pour être sûr de poser les bonnes questions, je m’étais soigneusement documenté sur la réforme territoriale en cours (loi NOTRe), sur les compétences de l’ancien Conseil Général et celles prévues pour le nouveau Conseil Départemental et sur la clause de compétence générale dont la suppression est prévue en 2015. Tout ce qui doit être voté courant mars, avant les élections. Eh bien il me faut retourner à mes études : ce que je croyais acquis a changé récemment :
- la clause de compétence générale est maintenue … au moins jusqu’en 2017 !…
- les collèges qui devaient passer sous compétence régionale restent au département;
- les routes départementales aussi;
- une nouvelle navette est nécessaire avec le Sénat;
- on sait déjà que la loi ne sera pas votée avant les élections.
En conclusion, nous allons devoir voter pour élire une assemblée dont ni les électeurs ni même les candidats ne connaissent les compétences !… Une grande première dans la 5e république !
Le fonctionnement pyramidal du CG : le Président, entouré d’une cohorte de Vice-présidents, gère tout avec son cabinet et ses services; les élus ne gèrent rien, ce ne sont que des courroies de transmission. « Il faut redonner aux élus leur véritable rôle de représentant de leur canton. Ce sont eux qui doivent coordonner les politiques publiques et pas le Chef de cabinet !… » (J.M. Grussaute). Dans la communication, c’est l’opacité organisée, y compris vis à vis des élus de l’opposition.
Les réponses à mes questions :
- sur le budget : « La situation actuelle n’est pas inhérente au système mais uniquement au comportement irresponsable de la majorité actuelle. Une nouvelle majorité peut faire des arbitrages, et, même si le budget a déjà été voté, elle peut le limiter aux dépenses réellement utiles ». Encore faut-il que les nouveaux élus mettent réellement en pratique les principes qu’ils soutiennent avant les élections… Comme, d’après les sondages, un changement de majorité est plus que probable, nous n’allons pas tarder à le savoir.
- Sur la transparence : « Si nous sommes élus, nous veillerons à ce que toutes les données soient mises en ligne, accessibles par tous les citoyens (orientations budgétaires, budget primitif complet et compte administratif complet) ». Dont acte !…
- Sur le cumul des mandats (concerne Michel BERNOS) : « Je suis là pour servir et pas pour m’enrichir grâce à la politique.Quand j’ai été élu maire, j’ai partiellement abandonné mon poste dans la fonction publique (juge administratif à Toulouse) pour me rendre disponible. Mes revenus globaux sont restés les mêmes (publiés dans la République des Pyrénées). Si je suis élu conseiller départemental, j’abandonnerai complètement mon poste dans la fonction publique pour me consacrer totalement à mon mandat. Et si plus tard j’évolue vers d’autres mandats, j’abandonnerai le Conseil Départemental et Jean-Marc Grussaute me remplacera. J’en prends l’engagement ! » Dont acte !…
Pour terminer, je voudrais rendre hommage à Jean-Marc GRUSSAUTE.
Viticulteur bio à la Chapelle de Rousse, il s’est toujours battu pour défendre son « coin de Béarn ». Pas seulement le vin de Jurançon qu’il produit, mais aussi les autres produits du terroir, la culture béarnaise, la beauté des paysages et les hommes et femmes qui ont fait de cette région ce qu’elle est. Créateur et Président de la Maison des Vins pendant 10 ans, il s’est lancé en politique aux municipales de 2008 puis aux cantonales de 2011 et on ne peut douter que c’était « pour servir ». Il est l’illustration de ce que disait Guy Ebrard (Conseiller Général et maire d’Oloron dans les années 1960-1970) : « En politique, seuls savent s’arrêter ceux qui ne seraient jamais partis s’ils avaient su … »Aujourd’hui, il souhaite se recentrer sur son métier et sa famille, mais il se présente en suppléant pour faire profiter de son expérience et être encore là si on a besoin de lui. Quand cet homme, dont on ne peut mettre en doute la sincérité et le dévouement, soutient le binôme BERNOS-SCHWARTZWALDER, c’est pour moi une recommandation de poids.
par JYS