La santé un enjeu local ? ( saison 2)

135549pano-baronniesPas de considérations générales ou de théories désincarnées.

Un exemple pris sur le vif, une sorte de reportage palpitant de vie et de féminité. Une gestion bien adaptée, économiquement viable et durable, accrochée pourrait-on dire à ses montagnes. une sorte de perfection écologique et humaine : le cabinet de Marie-Magdeleine Bosco (1) infirmière aux Baronnies.

Où l’on retrouve Marie-Magdeleine, la déesse aux Baronnies, son corps blanc ou ambré suivant la saison et ses yeux myosotis. Un peu avant, ou un peu après, qu’elle soit montée au cieux… Le lecteur attentif choisira sa version. Monsieur PYC lui a la sienne…

Où l’on retrouve, aussi, Béatrice de Planissolles sa cousine bigémellaire (issue de deux couples jumeaux de sexes opposés qui se sont épousés : l’ultime climax de l’endogamie gémellaire et occitane) qui fait les saisons à Ax les thermes, en Ariège, en plein cathare. Elle vient, en morte saison, donner main forte à Marie-Magdeleine avec laquelle elle a fait l’école infirmière à Tarbes au mitan des années 80.

Une cousine plus délurée que Marie-Magdeleine qui, elle, reste une fille créative,, éblouissante de talents, mais naïve et profonde comme l’Adour . Peut-être parce qu’elle a toujours baigné dans une mouvance homosexuelle et ne comprenait ce que lui voulait les jolis garçons.Plutôt, plus simplement, que ce n’était pas son truc...

De quoi parle-t-on ?

Des baronnies sises en Bigorre

Les baronnies en Bigorre sont un petit pays traditionnel. Un pays au sud d’une ligne Lanemezan / Bagnères à main gauche sur l’autoroute un peu après le viaduc de Lanespède. Une sorte de bassin saturé d’humidité autour de la rivière Arros. Tournay, où naquit Francis Jammes, en est le bourg le plus important. Avec deux très beaux monuments l’abbaye cistercienne de l’Escaladieu et le château-fort de Mauvezin. Une micro-région enclavée, en fort déclin démographique (désormais contenu) d’une exceptionnelle richesse écologique et architecturale. Avec une population aux racines très anciennes rejointe par quelques anglais revenus, par une sorte d’atavisme, dans ces montagnes très humides. Des montagnes qui ne sont pas sans évoquer l’écosse ou le pays de Galles.

Et cela même si, rapidement, au dessus dominent des montagnes très élevées, majestueuses et élancées, qui frisent les 3 000 mètres comme l’Arbizon ou le pic du midi de Bigorre : l’olympe du pays Toy.

Un pic au pied duquel depuis 200 ans Marie-Magdeleine habite une de ses vaste fermes, reçue en héritage, de style résolument bigourdan. Tout en lui gardant sa vocation agricole elle l’a transformée en gentilhommière avec jardin d’hiver, salle de billard, et véranda donnant sur le pic du midi dans un village au dessus de Tournay. Avec un parc peuplé de paons bleus et des paons de l’Himalaya, de poules anglaises, de carpes venues du Siam et de Cochinchine. Marie-Madeleine est résolument chic et paysanne. Une gentlelady, un esthète de hautes Pyrénées, amoureuse de son joli pays. Très attachée aux belles choses et aux objet de bonne marque… Une jolie personne qui vote résolument à droite plus par tradition familiale que par une un quelconque orgueil social. L’empathie aux malades et aux cas sociaux nombreux dans ce département plutôt pauvre et votant longtemps communiste lui étant parfaitement naturel.

Ce qui intéresse plus notre sujet des montagnes parcourues de routes terriblement étroites où, très souvent, deux voitures de grand gabarit de ne peuvent se croiser. En particulier les 4×4 des chasseurs les moins fins. Ceux qui traquent les galinettes cendrées et accélèrent et font un détour pour occire les blaireaux qui ont le malheur de passer à portée de roues. Ce qui fait que Marie, pour se faufiler dans ces défilés impossibles, roule en une petite Chevrolet qui fonctionne au gaz qui passe partout gantée en hiver avec de forts pneus solidement crantés.

De quel métier parle-t-on ?

D’un cabinet libéral de quatre à cinq infirmières dirigé par Marie-Magdeleine sous le statut de SCP (société civile professionnelle). Un statut qui permet de mettre en commun les quelques charges du cabinet ( location du local et les stocks médicaux) puis à chacun (en l’occurrence chacune) de profiter des fruits exacts de son travail.

Elle manage ses collègues (Marie, Élodie, Nadège) et toute la logistique médicale et administrative mais sans rapport réel de hiérarchie. La question étant que pour que cela fonctionne bien est une bonne compréhension et un échange constant d’informations. Et des plannings très soigneusement établis par le mari de Nadège, un militaire à la retraite qui a donc beaucoup de loisirs. Il est vrai : à titre, qu’à titre personnel, que Marie-Magdeleine est un peu fâchée avec l’informatique… Mais ne lui dites pas cette fille très douée est aussi très susceptible.

Et chaque jour un passage de témoins entre collègues sur de l’état des malades et de leurs maladies pour un suivi précis et efficace. Et naturellement des comptes rendus et des instructions aux médecins responsables des malades.

Ce qui fait voitures roulent et les portables crépitent de 5 heures du matin à tard le soir y compris les dimanches et les jours de fête. Une mécanique bien huilée qui ne supporte pas l’amateurisme et, moins encore, le laisser aller.

Un cabinet qui tourne bien ce qui permet à Marie-Madeleine de sortir un revenu tout à fait confortable ente 3 et 4 000 euros soit tout de même le haut des revenus des infirmières libérales presque l’étiage des médecins libéraux pas excessivement actifs… ou trop consciencieux. Il est vrai que le cabinet principal sis à Esparros où elles ne font que passer est loué pour une bouchée de pain par la communauté des communes des Baronnies. Une manière d’aider une des rares activités économiques qui fonctionne en sus du tourisme et de l’agriculture.

Pour quelle population ?

Bien sûr beaucoup de paysans souvent dépassés par la tâche et qui ont beaucoup de mal à tout faire tourner.

Des RMIstes du cru ou venu se perdre dans ces jolies montagnes pas si éloignées de Pau de Tarbes ou même de Toulouse.

Egalement un population très âgée au près de laquelle les 4 infirmières et, le cas échéant, Béatrice assurent des prestations d’accompagnement et d’assistance souvent lourds. Avec une densité dans les rapports, et une légèreté proprement occitane, qui n’a rien de ténu. D’autant que les malades comme les infirmières sont des fils et des filles du pays et se parlent en français ou en Bigourdan.

Pour Marie-Madeleine une vraie vocation d’assistance sans ce pays périphérique dans lequel elle est revenue après une carrière classique en hôpital avec par dessus tout une joie et un enthousiasme que coule naturellement.

Avec beaucoup de cas dramatiques et romanesques comme le père qui s’en va mourir à Tarbes et le fils qu’on retrouve, pendu, le lendemain. Mais c’est juste la vie qui suit son cours comme depuis toujours. Et beaucoup de services et de menus cadeaux sous forme de paniers d’œufs, de poulets, ou de pommes de terre.

Également des sidéens venus se ressourcer dans ce pays marginal et magnifique et dont les affections conduisent souvent à la violence et à la folie. Et qui, en dernière analyse, reviennent, le plus souvent, mourir dans leurs enfers urbains.

Mais quand la mort arrive les infirmières se retirent ce n’est plus leur job.

Étrangement de ce métier qu’elle aime et qui la fait bien vivre elle donne une image un peu dévaluée non pas sur la qualité et l’intérêt du travail mais au niveau du statut social. Peut-être un regret de n’avoir pas poursuivi de plus hautes études… Certaine de ses voies restent impénétrables.

Il est vrai qu’elle a vécu en son premier mariage alors qu’elle était monté à Paris au début de sa carrière avec un neurochirurgien, un syrien qui lui fit un enfant un petit prince alawite  et occitan, sur qui elle projette beaucoup d’ambition. Il est vrai qu’à se naissance, comme Gabrielle d’ Estrrée, elle a faillit succomber d’éclampsie.

Une étrange vision de la hiérarchie sociale qu’il est difficile d’analyser.

Mais des interrogations sur ma société et le bien vivre ensemble qui l’ont fait intégrer la maçonnerie dans une obédience féminine pas trop marquée à gauche…

Le service rendu.

L’utilité sociale est évidente en aidant, entre autres tâches plus quotidiennes, le plus possible les plus proches de la mort à mourir chez eux parmi les leurs. Globalement une utilité économique dans un environnement qui en a bien besoin et surtout des économies de ressources publiques pour construire des maisons de retraite qui, aussi bien qu’elles soient gérées, ressemblent à des mouroirs.

Mourir et, plus encore, trépasser est certainement un grand passage ; un ultime expérience.

Selon les uns un graal de la souffrance ou une entrée dans l’espérance. Mais mourir chez soi avec le panache somptueux du Pic du midi c’est certainement plus apaisant. Surtout si, aux deniers jours, vous avez vu flotter, dans votre conscience qui se délite, le yeux et le sourire lumineux non de la vierge noire mais de Marie-Madeleine la petite déesse aux Baronnies et ses yeux myosotis. Et le sourire plus narquois mais pas moins miséricordieux de sa cousine bigémellaire Béatrice de Planissolles.

Et si vous la rencontrez, là haut aux Baronnies, bien sûr vous la reconnaîtrez. Naïve et profonde comme l’Adour vous ne pouvez évidemment pas la manquer.

Dites lui que monsieur PYC ne s’est jamais remis de ne plus trouver, au matin, une goutte de son sang sur une compresse d’infirmière. Une goutte écarlate et translucide parmi les philtres surgras qu’utilisent les femelles depuis 300 000 ans et qui embaument l’asphodèle la pervenche et le myosotis.

Et que seules savent encore utiliser les plus jolies des infirmières bigourdanes entre Bagnères et Loudenvielle

Une belle Minerve est l’enfant de ma tête

Une étoile de son sang me couronne à jamais

par Pierre-Yves Couderc

(1) of course les noms et les lieux ont été légèrement modifiés

Le Béarn et la Bigorre ne profiteront pas de la LGV

LGVEt voilà, l’Etat va signer la déclaration d’utilité publique pour les  LGV (Ligne ferroviaire à Grande Vitesse) vers Toulouse et vers Dax. Une bonne nouvelle ? Sans doute pour Bordeaux et Toulouse, les principaux bénéficiaires, mais cette décision ne met-t-elle pas fin définitivement aux ambitions des pays de l’Adour et de sa principale agglomération, Pau ?

L’Etat a donc annoncé qu’il signerait la déclaration d’utilité publique pour les lignes Bordeaux-Toulouse, pour une réalisation à horizon 2024, et Bordeaux-Dax, pour une réalisation à horizon 2027. Ce revirement salutaire, tant l’abandon de ces projets était un marqueur du déclin de l’ambition française, s’est sans doute fait à grands renfort de lobbying des élus régionaux, en particulier bordelais et toulousains. Les premiers, et Alain Rousset en particulier, défendent le désenclavement du sud Aquitaine, l’affirmation de Bordeaux non comme terminus depuis Paris, mais comme métropole et « hub » régional, et, faut-il le noter, une plus grande adhésion de certaines collectivités au financement de la ligne Tours-Bordeaux. Les Toulousains, eux, souhaitent être connectés à la LGV, ce qui est compréhensible pour une métropole de cette taille en pleine expansion. Tout cela est bien sans doute, à condition de trouver un financement adéquat et équilibré, ce qui ne sera pas facile, mais le problème que je pose ici est tout autre : qu’en est-il du sud Aquitaine, et des départements 64 et 65 en particulier ?

Le Pays Basque d’abord est un cas à part. Déjà située sur un axe très fréquenté vers l’Espagne, la côte basque est très urbanisée et se caractérise par un foncier cher et rare. Elle a en outre un taux de retraités et de résidences secondaires important, et ne dispose pas d’un tissu industriel significatif. Dans ce contexte, il est compréhensible que ses habitants ne voient pas de manière évidente les avantages d’une LGV allant jusqu’à Hendaye, d’autant qu’un terminus à Dax, à peine 30 minutes en bus de Bayonne, permet de la desservir assez rapidement.

Il en est bien entendu très différemment de Pau et de Tarbes. Les deux villes sont à l’écart des grands axes de circulation vers l’Espagne, et ont un tissu économique riche, essentiellement industriel et agro-alimentaire. Les entreprises béarnaises ou bigourdanes ont besoin de débouchés, et d’être connectées aux grands centres de consommation et aux ports. Dans ce contexte, le bassin Tarbes – Pau, représentant près de 300 000 habitants ne s’y retrouve pas. Un trajet en train vers Dax depuis Pau prend 1h tandis que depuis Tarbes il prend 1h40. Autant dire une éternité à l’heure du TGV et d’Internet, et pour faire une distance somme toute très réduite. L’impact pour le Béarn et la Bigorre sera non seulement nul, mais pourrait même être négatif, au profit des agglomérations directement connectées au LGV : DAX+BAB, Mont de Marsan. On imagine la tentation des entreprises d’aller s’implanter dans le sud-ouest des Landes, près de Bordeaux ou à Agen, où le facteur logistique leur sera bien plus favorable.

Enterrer une liaison LGV vers Pau et Tarbes est une erreur qui aura des conséquences néfastes à moyen et long terme sur le Béarn et la Bigorre. L’inefficacité et le manque de conviction de nos élus à défendre l’option d’une desserte au minimum de Pau est manifeste. Et dans ce domaine, le financement a bon dos. Il permet d’évacuer tout simplement les problèmes. « Vous voyez, il n’y a pas d’argent.. ». Cet argument en fait n’en est pas un, car les infrastructures sont des investissements qui produisent de la valeur, donc qui doivent être financés par l’accroissement de la valeur future, et non par des réserves que l’on aurait (plus) actuellement… De même, il ne faut pas compter sur les élus bordelais, M. Rousset en tête, dont le souci principal à court terme est d’être réélu, et celui à moyen terme est de se tailler un poste méga-régional à la mesure de ses ambitions. M. Rousset s’est-il  battu pour Pau et Tarbes ?

Cela met en exergue un problème qui se reproduira immanquablement dans les prochains mois et prochaines années : des décisions qui se prennent de plus en plus en dehors des pays de l’Adour, à Bordeaux ou ailleurs, ne sont généralement pas favorables à son développement. Notre région serait réduite à l’état de satellite lointain d’une métropole régionale, à une jolie campagne au pied des Pyrénées, à un lieu de villégiature, sans autonomie de décision et sans vision d’avenir, d’aucuns pourraient appeler cela une « colonie ». Voulons-nous cela ?

 

Par Emmanuel Pène* – le 27 septembre 2015

*Entrepreneur, animateur du blog « Adour Pyrénées 3.0 » et co-fondateur de Numlab

LGV, Bordeaux terminus !

LGV Sud atlantiqueLa commission d’enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, vers l’Espagne, a rendu un avis défavorable sur la déclaration d’utilité publique de ces projets. Ce projet concerne également le Béarn et sa liaison ferroviaire Pau-Bordeaux.
Pour l’instant c’est un avis… mais de poids surtout lorsque les finances de la France sont plus que serrées.

Mais peut-on laisser écrire à la commission,  qu’elle «  ne pense pas que l’on gagne des millions d’heures à coup de minutes de trajet » ?

Peut-être, mais ce qui est vrai pour le Sud-Ouest Pyrénéen est vrai pour toute la France et, a fortiori, pour toute l’Europe. Question de densité de population me direz-vous ? Mais le déséquilibre des moyens de communication entre le nord de l’Europe et le sud accentuera l’exode des populations vers le nord de l’Europe. Nous entrons dans un cercle vicieux…

Alors si nous admettons que l’on ne gagne pas des millions d’heures à coup de minutes de trajet, il nous faut stopper la construction des LGV en Europe. Et surtout celle des supers TGV qui cherchent à rouler plus vite que ne volent les avions.

Mais dans une France où les infrastructures routières et ferroviaires restent fondées de facto, sur le centralisme parisien, la liaison entre le Sud-Ouest et le Sud-Est de la France est toujours aussi lente et difficile. Comment les commissions d’Experts justifient-elles cette flagrante inégalité ? L’égalité des citoyens français n’existera bientôt qu’en matière fiscale !

Vous trouverez ci-dessous, un communiqué de Béarn, Adour, Pyrénées, qui nous interroge sur les inégalités infrastructurelles actuelles et surtout futures de la France. Lisez-le et…..

Pau, mardi 7 avril 2015.

Où sont la justice et l’égalité des territoires ?

Depuis Henri IV et surtout depuis la Révolution Française, toutes les grandes infrastructures nationales ont été financées par l’impôt ou nationalisées. Le coût a donc été réparti de façon équitable à terme sur l’ensemble des contribuables.

Les routes nationales, les autoroutes, les voies de chemin de fer, les LGV ont permis le désenclavement des régions françaises, le rapprochement des cerveaux et donc la création de richesses et d’emplois.
Ce fut le cas récemment des LGV Lille-Paris-Lyon-Marseille, puis Paris-Tours.

La LGV Tours-Bordeaux n’est plus financée de façon équitable.

Et maintenant on nous refuse la Ligne à Grande Vitesse de Bordeaux à Dax et de Bordeaux à Toulouse. On veut nous faire croire qu’il faut laisser la région Aquitaine et la région Midi-Pyrénées en dehors de ce champs de modernisation et créer un no man’s land dans le Sud-Ouest entre la France et l’Espagne.

C’est un scandale (sic).

D’autant que dans le domaine autoroutier, l’A65 presque entièrement financée par le privé, avec un surcoût environnemental exorbitant, a un tarif en conséquence alors que d’autres régions ont des autoroutes gratuites ; connaît-on la notion de péréquation dans un Etat qui parle d’égalité matin, midi et soir ?

En d’autres temps, cette injustice flagrante aurait déclenché une révolte régionale, voire une révolution nationale.

Que se passe-t-il ?

La France a-t-elle perdu son âme ?

Le Sud-Ouest est-il anesthésié ?

J’en appelle aux mânes de Montaigne, d’Henri IV et de Montesquieu pour nous réveiller.

Pierre SAUBOT, Président de BAP

Donnez votre avis…

– Par Hélène LAFON
Le 12 avril 2015

Crédit photos :La Michaudière , La ferme du cheval de trait  (http://www.chevaldetrait.com/groupe/)

Plaidoyer pour une région au Sud de l’Ouest de la France

OssauAprès un premier commentaire sur le forum d’AltPy, il y a quelques semaines, Romains l’Ossalois réagit à l’article d’Emmanuel Pène, « Aberrations politiciennes en Béarn ». Le cri du cœur, d’un homme jeune, 28 ans… l’analyse plus que pertinente de la situation des pays du piémont pyrénéen. Un appel à la mobilisation citoyenne face à la mollesse et au renoncement de nos élus. A lire impérativement, à lire ci-dessous.

Je suis largement d’accord avec M Pène.
Une nouvelle carte des régions sera donc validée mardi. Les deux grands ensembles qui émergent ne font qu’étirer les actuelles régions d’Aquitaine vers le nord (et sacrément!) et Midi-Pyrénées vers l’est. Vu d’ici, l’analyse est simple: amplification de ce que lesdites régions produisent depuis leur création il y a 30 ans. La coupure en deux et la marginalisation géographique, politique et économique de notre pays.

Notre pays? Certains l’appellent géographiquement Pyrénées, Sud-Ouest, d’autres plus locaux Béarn, Pays Basque, Bigorre, Landes, Armagnac, Comminges… « 3B » (pays Basque-Béarn-Bigorre) pour un ancien député, Pays de l’Adour pour une Université, Pyrénées-Gascogne, Adour-Pyrénées… les noms officieux abondent quand on a disparu des cartes officielles.

Notre pays a pour colonne vertébrale un espace qui échappe largement à l’influence directe de Bordeaux et de Toulouse et qui se caractérise par/

– une fraternité de tous les domaines avec le Pays basque, la Navarre et l’Aragon, que de Toulouse et de Bordeaux on n’abordera jamais que comme un froid partenariat,
– une prégnance de langues et de pratiques qui n’ont pas grand chose à voir avec ce qu’ailleurs on ne sait nommer que folklore,
– un réseau polycentrique de villes petites et moyennes qui n’a pas les mêmes besoins ni le même fonctionnement qu’une métropole nombriliste et hypertrophiée par essence,
– une dynamique et des marqueurs culturels, économiques et identitaires suffisants pour être identifiés et appréciés de l’extérieur par des partenaires de premier plan,
– un point de vue différent sur les grands chantiers et besoins en infrastructures et investissements.

Incapables de s’entendre, les deux sœurs rivales de la Garonne ont élargi leur aire d’influence. Les nouvelles régions seront leurs bras tout musclés de compétences élargies et de recettes renouvelées.

En leur sein, les départements auront un dernier choix à faire, avant que de disparaître ou de végéter: exercer ou non un droit d’option vers une région voisine.
Pourrons-nous alors réunir notre cœur de pays ?

Je ne vois pas Toulouse lâcher le Gers, ni Bordeaux les Landes. Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées tenteront-elles un rapprochement? Qu’elles optent pour Toulouse ou Bordeaux, elles seront en bout de ligne hélas.
Nous aurions pu faire cause commune, plus d’un million d’habitants entre l’Adour et les Pyrénées, proposer une collectivité d’avant garde fusionnant les compétences des régions et des départements, former un pack cohérent mais solide pour peser dans les débats, disposer de la taille critique pour parler à nos voisins, tout en gardant une précieuse proximité, une efficacité au contact du terrain que nous allons perdre définitivement. De vraies économies, quoi.

La politique est-elle si bien captée par les partis nationaux et leurs états-majors contrôlent-ils si bien les choses, que les responsables de mon pays… n’ont rien pu faire?
N’est-ce pas grâce à une culture politique différente que la Corse ou les Outre-mers ont échappé à cette histoire de grandes régions?
Ou est-ce qu’à moins d’être sur une île, aucun projet régional n’est viable sans métropole en son centre?

Pourtant, avec les mêmes partis et des métropoles tout aussi excentrées que Toulouse et Bordeaux le sont pour les Basques et les Gascons, les Bretons ont fait entendre leur voix. Ils arracheront peut-être même Nantes aux Pays de Loire.
D’une taille comparable à la nôtre et dans une position frontalière similaire l’Alsace a failli maintenir son autonomie.
Alors que n’avons-nous réagi quand Poitou et Limousin parvenaient à réorienter complètement Bordeaux vers le Nord? Quand Toulouse et Montpellier parlent de rebaptiser leur région Languedoc, faut-il se réjouir que la Gascogne se réduise à un conseil général du Gers privé de la moitié de ses compétences?

Les débats ont eu lieu au Parlement. Qu’ont fait nos parlementaires? C’est-à-dire les députés et sénateurs PS que nous portons de plus en plus majoritairement à chaque élection? Rien ou presque si l’on compare au PS Breton. Des élus Modem-UDI ou Radicaux de gauche vinrent quelques tentatives: amendements, « sauvetage » des conseils généraux…

Si l’atonie de la société civile fut à la hauteur (si j’ose dire), je ne comprends que l’armada d’élus du parti qui gouverne n’ait rien pu faire. Avons-nous les plus mauvais de France? Voulaient-ils en fait aboutir au résultat actuel?

Noun i endeni arré…

– par Romain, Ossalois, 28 ans.

 

Crédit photo : Bernard Boutin

Pau, naissance d’une nouvelle entreprise : Aqui Recup

Aqui RécupA Pau, un projet alliant économie solidaire et économie circulaire est en train d’émerger. C’est dans ce but que la Société AESEC (Alliance Economie Solidaire – Economie Circulaire) a été créée. Son objectif : développer un circuit court pour collecter-laver et proposer la réutilisation locale des bouteilles en verre. Outre la création d’emplois locaux non dé-localisables. Son activité sous le nom commercial d’AQUI RECUP permettra de limiter la consommation de matières premières (a minima 30% de silice) et d’Energies non Renouvelables (a minima 1,2 kWh par bouteille réutilisée). Son premier partenaire : Emmaüs Lescar.

En France, la récupération et le recyclage du verre, basés sur une Economie Linéaire (acheter-utiliser-jeter) à usage unique du contenant, représentent un coût important pour les divers acteurs locaux : collectivités (supérieur à 600 000 Euros dans le cadre du SMTD*) et producteurs. AQUI RECUP mettra en place un centre de lavage des bouteilles qui seront collectées localement et revendues aux producteurs (vignerons, brasseurs, caves coopératives) après avoir été contrôlées. 4 emplois seront créés au démarrage de l’activité et 10 emplois existeront au bout de 5 ans dont des emplois en réinsertion.

1. Contexte – Origine du projet

Dans les Pyrénées Atlantiques, les Communes ont transféré à un Etablissement Public de Coopération Intercommunal la gestion des déchets. Une collecte sélective est organisée pour :
Le verre
Les emballages ménagers (hors verre)
La collecte du verre couvre l’ensemble du département. Le verre est principalement collecté en apport volontaire et valorisé par la verrerie de Vayres (33). Sur l’ensemble du département 18 965 t ont été collectées en 2012 en tri sélectif par les trois principaux syndicats :

Syndicat tablqau

Le coût moyen de cette collecte est de l’ordre de 50 €/t par collecte dans des colonnes à verre et de 200 €/t par collecte en porte à porte (150 €/t collecte mixte) (données ADEME)
Le verre collecté en tri sélectif représente seulement 70 % du verre utilisé. 30 % du verre se retrouve dans les Ordures Ménagères Résiduelles et est donc soit incinéré soit enfoui avec un coût moyen de 160 €/t.

A terme, AQUI RECUP créera un centre de lavage de bouteilles** en Sud Aquitaine, dans le but de les réutiliser afin :

• de créer des emplois locaux non délocalisables (conducteurs et opérateurs de ligne – caristes – chauffeurs livreur – gestionnaires administratifs commerciaux)
• d’économiser de la matière première et de l’énergie

Une étude réalisée par les Brasseurs Alsaciens, qui ont maintenu une collecte non destructive des bouteilles de bière en les consignant, montre que dans des conditions d’utilisation comparable, la bouteille à usage multiple ou usage circulaire réduit la masse des déchets non recyclables de 85%, la masse des déchets recyclables de 92,5%, les émissions de SO2 de 86%, les rejets de CO2 de 79%, la consommation d’eau de 34% et permet 76% d’économies d’énergie par rapport à la bouteille à usage unique.

2. Economie et développement actuel du projet

Nous nous attacherons prioritairement à collecter les bouteilles provenant des OMR non valorisées à l’heure actuelle dont on peut considérer que le coût de traitement annuel est au minimum de 600 000 € pour le SMTD et de 500 000 € pour Bil Ta Garbi. Après deux ans d’activité, nous pensons être en mesure de traiter 1 500 000 bouteilles (fourchette conservatrice) soit 750 t (environ 4 % du verre collecté dans les Pyrénées Atlantiques) dont 200 t provenant des OMR. (environ 1 % du verre collecté dans le 64) représentant une économie énergétique de 1,66 MWh. Pour récupérer une partie des contenants verre qui ne sont pas valorisés aujourd’hui, AQUI RECUP propose :
• d’installer des points de collecte grand public dans les surfaces commerciales ou les recycleries
• de travailler avec les grossistes qui revendront nos bouteilles et inviteront leurs clients à rapporter les bouteilles vides
• de travailler avec les professionnels de la boisson (Cafés, Hôtels, Restaurants) pour répondre à leur problématique de stockage et de traitement du verre non consigné.

La première opération de collecte a commencé chez Emmaüs Lescar qui a installé un point de collecte et de tri spécifique. Elle sera suivie par l’installation d’une ou deux machines avec récompense (un avoir dans une surface commerciale sera donné sous forme de bon d’achat pour chaque bouteille retournée) dans la région de Pau et d’autres points de collecte dans des recycleries.

Les économies de matières premières et d’énergie se retrouvent dans le prix de revente des contenants qui, une fois nettoyés et conditionnés, seront proposés à un prix inférieur à celui des contenants neufs pour un niveau de qualité équivalent.

Dès à présent, vous pouvez rapporter toutes vos bouteilles de verre chez Emmaüs à Lescar où les bouteilles de vin de type bordelaise, de bière et de jus de fruit seront triées pour être réutilisées plus tard.

– par Hervé CADILLAC
AQUI RECUP

* les trois syndicats de traitement des déchets des Pyrénées-Atlantiques :
1 SMTD (Syndicat Mixte de Traitement des Déchets) couvre quasiment tout le Béarn (290 000 habitants) dont l’Agglomération Pau Pyrénées
2 Bil Ta Garbi couvre la plus grande partie du Pays Basque (264 717 habitants)
3 Bizi Garbia regroupe 11 communes basques dont 2 en Espagne.
Source : site internet des 3 syndicats.

** les bouteilles récupérées :
– bouteilles de vin de type bordelaises de 75 cl
– bouteilles de bière artisanale ou bouteilles de bière Premium (type bières d’Abbaye) de 33-50-60 -75 cl
– bouteilles de jus de fruit et de soupe d’un litre

Rencontre-débat « Economie et territoire Béarn-Bigorre »

Affiche masque et plume Max MoreauMax Moreau, l’écrivain-entrepreneur-économiste béarnais bien connu, animera le 10 octobre une rencontre débat sur l’Economie et le territoire Béarn-Bigorre au parlement de Navarre en présence de nombreuses personnalités du monde socio-économique. 

Cette rencontre débat abordera donc la thématique du rapprochement Béarn Bigorre, trois mois après le forum organisé par les deux CCI de Pau et de Tarbes, et surtout en plein débat sur la réforme territoriale, et le très controversé découpage régional qui mettrait Béarn et Bigorre aux extrémités de deux grandes régions très centrées autour de leurs métropoles respectives. Pourtant, tout rapproche les deux entités historiques du piedmont pyrénéen, et à commencer par l’économie et le territoire, si proches et complémentaires.

Pour animer ce débat, Max Moreau a fait appel à de nombreuses personnalités, dont on citera Marc Belit, Président de la scène nationale du Parvis, Emeric Darcimoles, conseiller du Président de Safran ou encore Jean-Paul Betbeze,  Président de Betbeze conseil, tout cela sous le patronage de Georges Labazée, dont on se rappelle le plaidoyer en juin pour le rattachement du 64 à Midi-Pyrénées.

Nul doute que cet évènement fera date, à un moment important de l’agenda politique.

 

4ème rencontre-débat « LE CHIFFRE ET LA PLUME » sur le thème ECONOMIE ET TERRITOIRE BEARN-BIGORRE

Au parlement de Navarre à PAU

Le vendredi 10 octobre 2014 à 17h45

Inscriptions auprès de max.moreau3@wanadoo.fr

Le débat sur les régions devient une grande comédie

Capture d’écran 2014-07-18 à 15.02.21C’est un piège et on va tomber dedans ! Il est énorme, visible depuis des mois mais rien n’y fait ! Je veux parler du redécoupage des régions. Nous avions dit que ça tournerait à la comédie et ça se confirme.
L’essentiel est ailleurs et il faut le répéter. L’essentiel est le pouvoir que l’on donnera aux régions avec les moyens financiers, budgétaires nécessaires à une vraie régionalisation. Il faut aussi une réforme fiscale approfondie pour donner des ressources fiscales aux régions. (un précédent article explique comment nous voyons les choses, notamment l’organisation institutionnelle qui nous paraît répondre au besoin de représenter les territoires infrarégionaux). Une fois ceci dit et redit comme étant la base on ne peut que commenter le feuilleton du redécoupage. Si l’on voulait dévaloriser la Région on aurait pas pu trouver mieux que ce débat et ces cartes qui se succèdent.

Malades du centralisme

Nous sommes malades du bonapartisme, du centralisme. Il faut y ajouter un refus têtu de prendre en compte l’Europe. Qu’il est pénible d’entendre à longueur de discours qu’il nous faut des régions « fortes » des régions « puissantes ». C’est quoi ce discours ? Que veut dire « régions fortes ? ». Même si vous additionnez nos régions riches vous n’en faites que des régions croupions. Vous pouvez marier les unes avec les autres dans tous les sens ça ne représente rien à l’échelle de l’Europe. Alors oui, le spectacle peut continuer et bientôt le centre, l’État central, avec ses mauvaises habitudes sifflera la fin de la récréation, avec le soutien d’une administration centrale bien rodée à ce genre de sport. Et vous pouvez compter sur les médias parisiens pour folkloriser le débat et pour dire que vraiment ces « provinciaux » sont incorrigibles et qu’il faut les surveiller comme des enfants dans une cour d’école. De toute façon ils n’ont jamais su ce qui était bon pour eux et une fois de plus on va le leur dire !
Bref on en arrive à vouloir marier la carpe et le lapin donc à faire une carte d’Aquitaine qui englobe Poitou-Charentes et Limousin. Chacun dessine sa carte.
Nous ne pouvons que redire une fois de plus que le refus de tenir compte des affinités culturelles et linguistiques est d’une bêtise sans nom. C’est ignorer les territoires et leur culture politique, leur histoire. Et croire que tout cela n’a pas ou plus d’importance est une façon de nier l’histoire. C’est ignorer les comportements politiques, sociaux et culturels qui prennent encore plus d’importance en période de crise.

Tenir compte de l’envie de faire ensemble

Et cela ne signifie pas que l’on ne veut pas de solidarité ou de collaboration avec les autres mais cela signifie que l’on tient compte des affinités qui sont fruit d’un long parcours et qui sont des facteurs de dynamisme, d’envie de faire ensemble. Est-ce condamnable ? Cela ne signifie pas que l’on veut revenir en arrière comme certains le disent mais au contraire que l’on bâtit demain sur des réalités que d’autres veulent nier. Mais qu’ils disent pourquoi ils les nient pour certains et pas pour d’autres ! On ne touche pas à la Corse ? Pourquoi ? On ne veut pas d’une Bretagne avec Nantes dedans ? Pourquoi ? On veut marier l’Auvergne avec Lyon ? On ne veut pas reconnaître des entités qui ont une cohérence culturelle et linguistique ? Pourquoi ?
Parce que l’on a peur que la France éclate ! Mais c’est n’importe quoi !
Nous sommes encore dans le schéma de la méfiance, de l’absence totale de confiance. Et vous croyez que l’on bâtit un vrai contrat républicain avec ça ?
Quant à l’idée qu’il faut marier des riches avec des pauvres pour en faire des riches ça ne tient pas la route. Les régions ne mettront pas en place des frontières avec des barrières douanières et des octrois. Donc la circulation des marchandises, des personnes et des idées sera aussi libre qu’elle l’est aujourd’hui et qu’elle l’est d’ailleurs dans toute l’Europe. Ce ne seront pas des petits États puisque de toute façon nous serons encore bien loin de ce qu’est la réalité des régions d’autres pays européens.
C’est à se demander qui a vraiment envie de cette réforme.
Nous sommes quelques uns à la souhaiter, sincèrement, parce que nous sommes convaincus qu’elle pourrait être libératrice de forces d’innovation. Mais que l’on ne mette pas comme préalable implicite à cette réforme que de toute façon nous sommes incapables de gérer nos affaires sans qu’on nous tienne la main.

Quelle architecture institutionnelle ?

Cela amène à faire des propositions pour une nouvelle architecture institutionnelle. On peut imaginer que la région fonctionne avec deux assemblées afin que tous les territoires soient bien représentés, notamment les territoires ruraux, et afin d’améliorer la démocratie.
Nous souhaitons d’une part une assemblée citoyenne élue dans une circonscription régionale unique, telle que nous la connaissons aujourd’hui, d’autre part une assemblée représentant les territoires (les « pays», les nouvelles intercommunalités) issue, elle aussi, d’un vote de tous les habitants. Le gain démocratique est évident.
Ces deux assemblées, élues à la proportionnelle, seront sur un pied d’égalité et géreront les affaires de la région. Elles éliront un exécutif, distinct du bureau des assemblées, qui constituera gouvernement régional responsable devant les assemblées.
La simplification sera au rendez-vous. L’Aquitaine telle qu’elle est aujourd’hui compte  cinq assemblées départementales et un conseil régional. D’un total de six assemblées, on passerait à deux assemblées seulement, avec un véritable gain démocratique et une compensation intelligente de la perte des conseils départementaux. C’est cette proposition que j’ai exprimée au nom du groupe au Conseil Régional le 12 juin dernier lors d’une plénière consacrée au sujet.

Quelle carte ?

Sur le redécoupage lui-même j’ai déjà eu l’occasion de dire que si l’on étendait la Région Aquitaine jusqu’aux portes de la Vendée c’était inacceptable.
La proposition de se tourner vers Midi-Pyrénées peut s’entendre. On peut aussi imaginer une Aquitaine actuelle avec en plus la Bigorre et le Gers. La collaboration avec Midi-Pyrénées sera de toute façon une évidence. Je pense qu’il faut à ce niveau voir ce qu’en pensent les intéressés.
Quant au reste il semble possible de marier le Limousin avec l’Auvergne. Je fais partie de ceux qui pensent que les régions occitanes ont une cohérence.
Je note aussi que cette réforme est l’occasion de créer une collectivité propre au Pays-Basque et une autre propre à la Catalogne-Nord. La forme est à étudier.
Mais la priorité reste de parler des pouvoirs et des moyens dont disposeront les régions.

– par David Grosclaude
Conseiller régional d’Aquitaine
Président du Partit Occitan
Membre du groupe EELV

le 17 juillet 2014

BAP, une ambition pour le Béarn et les Pays de l’Adour !

379668_188725264619146_1032327406_nHier, 28 juin, vous avez pu lire dans la presse locale, un condensé de la lettre que l’association Béarn Adour Pyrénées* a adressé par courriel, à tous ses adhérents. Dans cette lettre, BAP fait le point sur ses combats et son action afin que les Pays de l’Adour soient dotés des infrastructures indispensables à son développement. Le sujet est d’importance et ce, que l’on soit pour ou contre. C’est pourquoi Alternatives Pyrénées a jugé indispensable de publier l’intégralité cette lettre.

Madame, Monsieur,

Béarn Adour Pyrénées lutte depuis 14 ans pour le désenclavement du Béarn par la réalisation d’infrastructures modernes et adaptées pour soutenir et amplifier le développement économique et l’emploi.

Pour BAP, rail et routes sont complémentaires. Rien ne sert d’opposer l’un à l’autre. Les évènements actuels démontrent que même la SNCF peut compter sur les  routes. Par contre, le rail, lui, ne peut remplacer les défaillances des routes.

BAP affirme un souci écologique adapté aux réalités. Pour une moindre production de CO2, il faut privilégier les distances les plus courtes, éviter les embouteillages artificiels et les trafics urbains inutiles, organiser la fluidité. C’est dans ces buts que BAP défend deux projets : l’échangeur de Berlanne et une route nouvelle Oloron Lescar.

Nous soutenons ceux qui veulent la réalisation du diffuseur de Berlanne sur la A64 au nord -est de Pau. Toutes les études montrent que c’est un investissement rentable pour toutes les composantes de l’agglomération paloise, à commencer par Pau, Morlaàs et Idron. Il ne faut pas attendre 2030 et les pseudo obligations contractuelles entre l’Etat et le concessionnaire. Dans un premier temps, BAP recommande un projet très économe, sans nouveau pont sur l’autoroute, avec un objectif de budget inférieur à 9 millions d’€. Il faut faire un tour de table entre le concessionnaire qui va encaisser plus de péages et qui peut donc en payer une partie, les communes voisines, le Conseil Général qui va voir diminuer le trafic sur la rocade nord de Pau plus tous ceux qui voudront bien mettre la main à la poche sous forme d’avance de trésorerie. C’est un chantier qui peut être très vite engagé.

Nous voulons sans délai la réalisation d’une route 2 fois 1 voie entre Oloron et le nœud autoroutier A64/A65 sur le tracé de la bande des 300 mètres réservée depuis longtemps. Le budget prévisible de cette liaison est inférieur à 200 millions d’€. La mise en concession du tunnel dit d’Arbus doit régler la partie principale du financement. Au moment où les taux d’intérêts sont très bas et les disponibilités monétaires abondantes, la mise en place d’un partenariat public-privé, pour le reste du projet, doit balayer le mauvais alibi  » Il n’y a plus d’argent ».

Notre association s’appelle Béarn Adour Pyrénées car elle estime indispensable d’intensifier les relations entre les deux versants des Pyrénées, Béarn, Bigorre, Aragon. Cela passe obligatoirement par des infrastructures dignes de cette ambition.

Pour cela, nous réclamons la réalisation des déviations des villes et  villages sur la RN 134 entre le nord d’Oloron et le Somport. Il faut changer de mode de pensée et arrêter de se faire peur en mentant. Un vrai mur de camions, c’est plus de 10.000 véhicules jour, pas 400 comme aujourd’hui. Les contraintes justifiées de sécurité dans le tunnel du Somport limitent le passage à moins de 1000 camions par jour. Quoiqu’on fasse, ce plafond sera atteint. La situation est déjà insupportable pour les habitants des villages traversés, pour les chauffeurs des entreprises françaises et espagnoles et pour l’économie locale. Il faut donc agir, fixer un calendrier réaliste, 3 ans, mobiliser les fonds nécessaires, en faisant appel à l’Europe puisqu’il s’agit d’une liaison transfrontalière. Il serait dommage d’en arriver à saisir la justice pour non-respect des traités signés.

De même, une liaison ferroviaire entre Pau et Saragosse doit être considérée dans son ensemble et rétablie dans le cadre d’un plan complet, concerté et cohérent dans une programmation sans faille. En attendant, en cette période de pénurie d’argent public, le Conseil Régional d’Aquitaine doit suspendre la dépense de 105 millions d’euros pour rouvrir une ligne ne dépassant pas Bedous. Son utilité, sans prolongement jusqu’à Huesca, est loin d’être évidente et il serait plus judicieux de reporter les sommes disponibles sur des projets améliorant la sécurité et l’emploi, dans un vrai respect de l’environnement.

Béarn Adour Pyrénées est attachée à la réalité historique et économique des pays de l’Adour. C’est pourquoi, nous soutenons un rapprochement Béarn-Bigorre avec ou sans la réforme territoriale en cours. Les pays de l’Adour, Pyrénées Atlantiques, Hautes Pyrénées, Landes et Gers, partagent des atouts communs : aéronautique, agroalimentaire, filière équine, forestière, tourisme et gastronomie. Un pôle métropolitain fort autour de la conurbation Lourdes-Pau-Tarbes renforcerait ce territoire intérieur face aux futures métropoles bordelaise et toulousaine. La deuxième ville d’Aquitaine et la deuxième ville de Midi-Pyrénées ne veulent pas rester en marge de leurs régions respectives avec le risque d’être marginalisées.

Le Grand Projet du Sud-Ouest de lignes TGV Bordeaux Toulouse et Bordeaux Dax aggrave notre enclavement, en nous plaçant en dehors des lignes grande vitesse européennes. Il faut exiger la tenue du débat public sur la desserte LGV Béarn-Bigorre, qui nous avait été promise, avant la fin de l’année 2014. La dépense, minime, de ce débat public avait été inscrite au budget du Conseil Régional d’Aquitaine en octobre 2012, dans le cadre d’un projet de convention entre toutes les collectivités concernées. Sur les trois tracés proposés, BAP soutient celui du barreau direct Mont de Marsan Pau Tarbes qui met Pau à moins d’une heure de Bordeaux, à 1 heure d’Agen et met Tarbes à un peu plus d’une heure quinze de Bordeaux.

Cette desserte conforterait la rentabilité de la ligne Pau Canfranc Saragosse et constituerait le maillon incontournable pour une Traversée Centrale des Pyrénées envisagée pour le long terme.

Mais, pour BAP, les infrastructures indispensables ne sont pas que ferroviaires et routières BAP souhaite que l’aéroport de Pau-Uzein atteigne le million de passagers sous 3 ans. La création d’un poste d’inspection frontalier( PIF) pour accueillir des chevaux est un moyen indirect, simple et pas cher d’amorcer la marche dans cette direction. L’allongement de la piste de 300 mètres sur des terrains déjà réservés à cet effet sera une deuxième étape. Tous les acteurs concernés doivent travailler ensemble à chiffrer et à trouver les moyens nécessaires à l’atteinte de cet objectif. Ainsi, l’aéroport de Pau s’imposera dans le Grand Sud-Ouest avec plus de touristes pour irriguer l’économie béarnaise et de résidents bénéficiant de plus nombreuses destinations touristiques au départ de Pau.

Enfin, nous voulons que Pau et la communauté d’agglomération redeviennent la base avancée de l’utilisation de la fibre optique et soit la plus attractive possible dans le domaine de l’Economie Numérique. Les investissements, pour leur plus grande partie, ont été fait, avec succès. Il faut terminer les chantiers, faire sauter les blocages administratifs et faire en sorte que les TPE, PME et ETI de la région s’approprient ce moyen moderne de développement et de création de valeur.

Pour faire passer tous ces messages, dans un contexte où l’ambition, le courage et la volonté de dire la vérité ne sont pas les vertus principales, pour préparer un avenir de plein emploi pour les générations futures, nous sommes persuadés qu’il faut envisager toutes les actions appropriées. Nous vous en reparlerons très vite.

L’association Béarn Adour Pyrénées**.

– par Hélène Lafon

* Pour contacter BAP :

– par courrier : ASSOCIATION BEARN ADOUR PYRENEES – C.C.I PAU BEARN – BP 128 –  64001 PAU  Cedex
– par courriel :bap@pau.cci.fr
– par téléphone : 05 59 82 56 40
– par fax : 05 59 82 51 27

** Pour mieux connaître l’association BAP et son action : http://bap-europe.typepad.com/

Pyrénées-Atlantiques : Aller au-delà du nouveau logo proposé par le Comité Départemental du Tourisme ?

le-nouveau-logo-du-comite-departemental-du-tourisme_1784182_800x400La presse revenait, il y a quelques temps*, sur les projets du CDT des Pyrénées-Atlantiques de lancer un nouveau logo pour promouvoir le tourisme dans le département.

Les différences, entre le logo actuel et le logo proposé, frappaient immédiatement. Aux Pyrénées ayant les pieds dans l’Atlantique de l’ancien se substituerait une «espèce d’ardoise », coupée en deux par des traits rouges et blancs, rappelant les sentiers de Grande Randonnée, et portant les mentions « Béarn Pyrénées » à gauche et « Pays Basque » à droite.

Il n’est pas certain que, pour le touriste potentiel « du nord », national ou international, ce nouveau logo suggère quoi que ce soit. La notoriété de notre département tient plus à des pratiques de la montagne, de la mer, à un art de vivre, à des paysages qu’à des régions historiques et en particulier pour le Béarn. C’est ce que suggérait le logo avec les Pyrénées « plongeant » vers l’Atlantique.

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De plus, vu depuis Paris, Amsterdam ou Paimpol, il est probable que l’intérêt du touriste pour notre région ne se limite pas au Béarn et/ou au Pays Basque. Des sites comme Lourdes, Gavarnie (classé UNESCO), Dax, la côte landaise sont autant de destinations qui, vues du nord, sont toutes « dans le même coin ». Que vendre donc à l’extérieur pour avoir une forte industrie du tourisme dans la région ? Surement plus que le Béarn et le Pays Basque…

On peut donc se demander si le Comité départemental du Tourisme des Pyrénées-Atlantiques, pris en tenaille entre ses deux « provinces historiques », a toujours une logique économique et laquelle ? La journée de déplacement à cheval ?

La suppression programmée des départements permettra-elle de mettre de l’ordre dans l’utilisation des ressources financières et humaines engagées pour valoriser notre territoire à l’extérieur ? On ne peut que le souhaiter.

Demain, à qui la compétence tourisme ? Aux agglos, départements, régions ou à des syndicats représentants un intérêt économique commun allant au-delà des diverses strates administratives qui sillonnent notre territoire ?

Au pays des Trois Mousquetaires, leur fameux « Un pour tous, tous pour un » gagnerait à être repris par l’ensemble des professionnels du tourisme d’un territoire pertinent, allant au-delà du département des Pyrénées-Atlantiques. Pourquoi pas au niveau du Bassin de l’Adour ?

– par Bernard Boutin

* http://www.sudouest.fr/2014/04/28/tourisme-un-nouveau-logo-pour-les-basques-et-les-bearnais-1538622-4710.php

* http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2014/03/12/infographie-tourisme-le-bearn-aura-sa-propre-campagne-de-communication,1183887.php

* http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2014/04/30/le-bearn-reste-peu-connu-des-touristes,1191826.php

 

Ibos, le dimanche

Non, Ibos n’est pas qu’un centre commercial dans lequel affluent les masses en quête de nécessités suggérées, de promos bidonnées et d’épargnes fantômes, lieux où plus on dépense plus on est censé gagner en ristournes un pouvoir d’achat illusoire.

Non, Ibos n’est pas qu’une ZAC développée au bord de la rocade, à l’entrée ouest de la A64, qui regroupe quelques PME, un lycée dédié et deux hotels, un site logistique (etc), une ZAC qui s’inscrit dans un développement urbanistique serein et certainement idéal pour l’économie locale(plusieurs entreprises tarbaises ou péri s’y sont installées, au départ), un truc propre et espérons-le, efficace.

Ibos est un village qui joue avec ses murs, hauts hauts hauts murs maçonnés avec les pierres polies des rivières jointes au ciment rustique, ses portails majestueux (comme partout dans ces régions sauvageonnes, Béarn, Bigorre, Pays Basque), ses cours en galets, pour les ancestrales, en pavés granite pour les rénovées; et, souvent cachées aux passants, des bâtisses et des espaces pleins d’opulence et de charme. Ou le parfait contraire: l’abandon et la décrépitude.

Pourtant, dans cet espace, pas un chat, ou presque. Des voitures qui passent, des gosses qui s’ennuient.  Rares, des vieux, deux ou trois, qui traînent et épient la vie disparue. Des vieux que l’on n’emmène pas au centre commercial (le samedi et qui sait, bientôt,le dimanche?), qui gardent le village en regardant , à l’heure méridienne, saint Laurent jouer avec les pigeons de la Collégiale (fermée ce jour-là).

Alors, Ibos ressemble à un village beau et triste pour celui qui y passe et s’y promène. Mais ce n’est qu’une impression, sachez-le. Dans le canal l’eau murmure une chanson qui traverse le village de part en part,  un genre de psaume qui jadis, le dimanche, montait jusqu’au sommet d’un des clochers, celui qui retransmet sur le paratonnerre de la Collégiale le chant des fées et des pays heureux du Sud profond .

Addendum (l’homme d’Aden) :

Si certains sont OK pour bosser le dimanche, où est le problème (beaucoup de « métiers » travaillent déjà le WE) ? Le problème est plus dans la chalandise dominicale, semble-t-il. La société de consommation (terme générique) et les aléas, ou pseudos aléas de la vie quotidienne ont fait en sorte qu’ont fini par émerger à la fois un désir/besoin immédiat et un manque total de gestion saine du budget familial. Il manque une vis pour finir d’installer la planche de l’étagère, il manque le kilo de sucre pour les confitures, la plinthe pour terminer le salon, et rien ne peut attendre. Bref dimanche est là et comme tout se fait au coup par coup, forcément quelque chose est passé à l’as, pierre angulaire d’un parfait dimanche de bricoleur. Oui, c’est dimanche, les cloches sonnent et le tocsin résonne dans les familles : il manque la pièce maîtresse, vite, filons l’acheter, c’est ouvert, et tant que l’on y est, profitons-en pour acheter ce dont on aura besoin plus tard, d’autant qu’il y a des promos d’enfer.

Raisonnement simpliste, j’en conviens. Mais si personne ne se ruait dans ces grandes enseignes lors d' »ouvertures exceptionnelles, de rabais à 75% » , si les publicités papiers, audios, visuelles, ne poussaient les clampins à s’y rendre, tout le monde dormirait sur ses deux oreilles le dimanche matin. Mais bon, demain est tellement loin que penser se joue aujourd’hui à la minute près.

Et c’est ainsi que 2014 nous prépare une grande claque, car nous faisons de notre vie d’une petite clique un grand clac.

L’imagerie est ici : http://altpyphot.wordpress.com/2013/09/28/ibos-le-dimanche/

Photos S@tie et AK Pô

29 09 2013